
A n . 831.
X X X V .
Traicé de Paicafe
fur l’euchariftie.
M a b ill. ibid.
Pr&fat. num. 1 6.
P ajch. Prolog.
3 4 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
iîecle , de joindre un nom latin au nom barbare»
V ers-l’an 830. il écrivit la vie de faint Ada-
lard fon abbé , & l’année fuivante il compofa fon
traité de’l’euchariftie, à la priere de Ton difciple
Varain , furnommé Placide : qui après avoir été
moine de l’ancienne Corbie , étoit abbé de la
nouvelle , aïant fuccedé à faint Adalard en 82.6.
Paicafe écrivit cet ouvrage d’un ftile iimple en
faveur de ceux qui n’étoient pas encore inftruits
dès lettres humaines : c’eft-à-dire des moines de
la nouvelle Corbie : & fon but étoit principalement
de faciliter l’inftruétion des jeunes Saxons,
que l’on élevoit dans ce monaftere : aufli compa-
roit-il fa dotftrine au lait des enfans. L ’ouvrage
n’eft point contentieux, mais purement dogmatique
: Pafcafe y expofe Amplement la doétrine
de 1’ églife ; Si s’il combat quelque erreur en p a f
fan t , c’eft l’incrédulité des ignorans &c des mauvais
Catholiques, ou quelque ancienne herefie :
car il n’y en avoit point de nouvelle fur cette
matière. En ce traité Pafcafe enfeigne principalement
trois chofes : que Peuchariftie eft le vrai
corps & le vrai fang de Jefus-Chrift , que la fub-
ftance du pain & du vin n’y demeure plus après
la confecration , & que c’eft le même corps qui
eft né de la Vierge. Ce qu’il exprime ainii dès le
commencement du livre : Encore que la figure
du pain & du vin foit ic i , on ne doit y croire
autre chofe après la confecration que le corps Si
le fang de Jefus-Chrift. Et pour dire quelque
4- »■
c. iQ . p. 1606. êi
a . p . 1389. c.
L i v r e q j j a r a n t e - s e t t i e m e . 341
chofe de plus merveilleux , ce n’eft pas une autre — — -
chair que c e l l e q u i eft née de Marie quia fouftert A n . 83i.
fur la croix I qui eft fortie du fepulcre. De Ha il
tire trois confequences : que Jefus-Chrift eft immolé
tous les jours véritablement, mais en myitc-
re : que l’euchariftie eft vérité Si figure tout en-
femble : qu’elle n’eft point fujette aux fuites de la
digeftion. Il établit par tout la do&rine de la pre-
fence réelle , jufqu a dire que celui qui ne la croit
p a s eft pire qu’un impie.
Il dit en un endroit, que les facremens de Jelus-
Chrift font le baptême, le chrême-, Si le corps &
le fang du feigneur : mais il ne prétend pas en cet
endroit faire un dénombrement exact des facre-
mens : il en rapporte feulement quelques-uns pour
fervir d’exemple, ce qui fuffifoit a fon deifein. Il
dit que la chair de Jefus-Chrift eft tous les jours
créée dans ce facrement, pour dire qu’elle commence
d’ y être. Les peres quil cite , font faint Cy-
prien , faint Ambroife , faint Hilaire , faint Au-
guftin , faint Jean Chryfoftome, S! Jerôme, faint
Grégoire, Hcfychius, Si Bede.
La même année 831. Amalarius difciple d A l-
cuin, clerc de l’Eglife de M e ts , Si depuis core-
vëque de Lyon , fut envoie à Rome par 1 empereur
Loliis : à qui vers l’an 8xo. il avoit dedie un
/ grand traite d7 e s ofrfri ces ecc1l elri alnt-i ques , aJ i’ viTle' üPr?Af, ait. Amai
en quatre livres. Etant à R om e , il interrogea
les miniftres de l’églife de faint Pierre , Si profita
de leurs inftruétions pour corriger fon ouvrage ,
& en faire une fécondé édition. Il refte toutefois
V u iii
c. 4.
xxxvt
Traité d’Amalarius
des offices ec-
clefiaftiques.
M a b ill• in ord*
R. c. I