
584 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
, dans léur impieté , ont été damnez , depuis le
8/ t, commencement du monde jufqu’à la paillon de
Jefus-Chrift. Et nous difons au contraire,que ce
prix n’a été donné que pour ceux qui croient en
lui. Nous rejettons au refte comme inutiles, nui-
fiblés Sc contraires à la vérité , les quatre articles
qui ont écé reçus avec peu de précaution par le
concile, de nos freres. Nous rejettons auffi dix-
neuf autres article^ , qui font des conclufions de
fyllogifmes iinpcttinens ; & contiennent des articles
du diable ,;p lû tô t que des propoiitions de.
foi. Nous les' interdifons' par l’autorité du faint
gup u. E fp r it , & voulons qüe les* auteurs des nouveautez
ibienc réprimez. Les quatre articles font ceux' du
concjlé-de^Qüiêrey,- les ;dix-neuf ceux de Jean
Seot, Le concile continué : > ; •
e, ; r Nous croïons que tous les fideles baptiféz font
véritablement lavez par le fa 11 g de ; Jefus-Chrift ,
& qu’il îi’y a rien d’il'lufoire dans lek facremens de
l’églife :'miiis que tout y eft vrai &'effeâ:if. Toutefois
dé- cette multitude de fideles , les uns font
fauvez , parce qu’ils perfeverent par la grâce de
Dieu : les autres n’arrivent point au falut , parce
qu’ils fendent inutile la grâce de la-rédemption,
par leur mauvaife doélrine , ou leur mauvaife vie.
'(■ 6. Touchant la gracé , par laquelle font fauvez
ceux qui cro'ient, &c fans laquelle aucune créature
raifonnable n’a jamais bien1 vécut \ \&c touchant
le libre arbitre' affoibli dans le premier
homme , & guéri pftï la grâce de Ji:sus C h r i s t :
nous croïons çe qu’ont enfeigné les peres/ par
l’autoritç
L i v r e q u a r a n t e - n e u v i e ’m e .’ /<>/
l’autorité de l’écriture : ce que le concile d’Afrique
& le concile d’Orange ont déclaré , & ce que les | * f '
papes ont tenu. Mais nous rejettons avec dédain
les queftions impertinentes & les fables des.Ecof-
fois, qui ont caufé dans ces temps malheureux une
trifte divifion. C ’eft encore Jean Scot Erigene,
qui eft marqué par ces paroles.
Les autres canons du concile de Valence regar-
dent la difeipline. On commence par l’ordination
des évêques. Le prince fera fupplié de laiifer
au clergé & au peuple la liberté de l’éleêtion. On
choiiîra , ou dans le clergé de la cathédrale , ou
dans le diocefe , ou du moins dans le voifinage.
Que fi on prend un clerc attaché au fervice du
prince, on examinera foigneufement fa capacité
& fes moeurs , de quoi on charge la confcience
du métropolitain ; &c on lui enjoint de faire auprès
du prince, du clergé & du peuple, tout ce
qui fera neceifaire , pour ne pas ordonner un évêque
indigne. Les métropolitains veilleront fur les c■ J9-
moeurs & la réputation des évêques. Les évêques*. i|,
fe foutiendront l’un l’autre, contre ceux qui font
rebelles à l’églife : en forte qu’ils fe foûmettent à
la penitence , ou que s’ils demeurent excommuniez
, ils ne trouvent perfonne qui les reçoive. On *• ir-
n’admettra point en juftice deux fermens contraires
, puifque l’un des deux eft neceifairement un
parjure. On ne fouffrira point les duels, quoi- c. ».
qu’autorifez par la coûtume : celui qui aura tué en
duel , fera fournis à la penitence de l’homicide :
celui qui aura été tu é , fera privé des prières tte.
Terne X . D d d d