
384 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
Dans la conclu fion de cette première partie les
évêques in iîften t fur la d iftin & io n des deux puif-
fances ; avou an t qu ’ils on t beaucoup excedé , Sc
que la ré vo lte des enfans de l ’empereur a fa it
v o ir un crime in o u i à tous les ilecles. C ’eft pourq
u o i , a jo u ten t-ils , nous eftimons que le feul
m o ïën de ré tablir les chofes , eft que la iifant
jo u ir les évêques de to u te la puiffance que J e s u s -
C h r i s t leur a d o n n é e ,, vous ufie z de toute
celle que vous a v e z comme pere Sc comme empereur.
L a fécondé partie du concile d’A ix -la Chapelle
eft adreiTée à Pépin roi d’A qu ita in e , pour l’o b lig
e r à l a re ftitu tion des biens e cc le fia ftiq u e s , que
lu i Sc les feigneürs de fo n roïaume a vo ien t üfur-
p e z , fu iv an t l ’ordre que l’empereur fon pere lu i
en a v o it déjà en vo ie en 834. A ld r ic évêque dû
M ans Sc E rch anrad évêque de Paris lu i avo ien t
au iïi p o r té , au nom de leurs c o n frè re s ,u n e e xh o rta
tion que nous n’a vons plus ; mais en ce concile
ils y joign irent plufieurs autorite z de l’écriture
fa in te , comprifes en trois l iv r e s , où iis traitent
à fonds la raatiere des biens ecclefiaftiques : Sc
répondent à cette o b je& io n des féculiers : Q u e l
mal y a - t ’il de nous fe rv ir de ces biens dans nos
befoins ? D ie u n i les faints ne s-en fe rv en t p oin t :
to u t eft à l u i , Sc h e ft pour notre ufage qu’il a
créé tout ce qui eft fur la terre. Le sé v êqu e s montrent
donc par toute la fu ite des faintes é c r itu re s ,
que dès le commencement du monde les faints
o n t fa it à D ieu des facrifices Sc des o ffran d e s ,
r qui
L i v r e q u a r a n t e - s e î t i e ’m e : 3« ;
qui lui ont été agréables : qu il a meme ordon-
né par la loi de lui en faire , qu’il a a p p r o u v é A n . 83
les voeux par lefquels on lui confacroit des fonds e’ 17-
de terre , & a donné aux prêtres tout ce q u iluD ',1‘
étoit confacré. Qu’il a puni feverement ceux qui ^ ^
ont négligé fon fervice , ou profané Sc pillé lesw.3.'_
chofes faintes. Enfin que les mêmes réglés fubfif- A“ r°”‘
tent dans la loi nouvelle. Le fucces fut heureux.
le roi Pépin fe rendit aux exhortations de fon pere
& des évêques, Sc fit expédier des lettres pour la
■reftitution de tous les biens ufurpez.
Au mois de Mai de la même annee 836. 1 cm- Pati ^ ‘nt ié
pereur Louis tint un parlement à Thionville , ou & do
vinrent des députez de Lothaii^e , entre autres
l'abbé V a la , avec qui l’empereur Louis fe reconcilia
, Sc lui pardonna de bon coeur tout le paffé.
Le traité avec Lothaire fut conclu, Sc 1 empereur
fon pere lui manda par fes députez qu il renvoïoit,
de venir au plutôt le trouver , mais une maladie
populaire , qui furv in t, 1 en empecha ; Sc elle Manu.
emporta plufieurs perfonnes confiderables de fon
parti : fçavoir, l’abbé Vala qui mourut le dernier
jour d’Août cette année 836. Jeffé évêque d’A-
piiens, Elie de Troïes Sc quelques feigneürs. L’empereur
Louis, loin de fe réjoiiir de la mort de
ceux qui lui avoient été oppofez , frappa fa poitrine
, Sc fondant en larmes pria Dieu de leur
faire miferiorde. Cette maladie empecha Lothaire
de fe trouver au parlement tenu pendant 1 efte
de la même année 83 <î. à Stramiac auprès de 4 "**
L y o n , aujourd’hui C rem ieu ; mais fes freres Pe -
Tome X . C c ç