
g a in fordide , loin d’i.nftruire le peuple Ôc de repri-
mer ces abus : l’y excitent & le flattent, en relevant
la pieté de ceux qui les commettent, pour
profiter de-leurs. offrandes y en emplir leurs bour-
fc s ,. ou . en faire bonne chete. Je. n’en parlerais
pas ainfi., fi je n’en avois vu des exemples très-cer-
rains dans ce. diocefc, du temps de mon predecef-
feur. Car j’ai vû quelquefois devant lui des hommes
qui.fedifoient poffedezi; mais en leur donnant
bien des coups,, on leur faifoir comfeffer leur
jmpoffure, & que la . pauvreté des. y avoir engagez.
Nous fçavons aufli qu’à Ufez dans la province
deNarbonnc, .au fepuichre.de faint Firmin,
;pn avait commeneé.à -voir des chutes & des bri-
fures fçmblabîes-r en forte quon v.oïoir fur les
membres de ceux qui tomboient, des marques de
firulure, comme de fouffre : de quoi le peuple
effraie apportait quantité d’offrandes à cette églife.
Mais Barchelerni ’évêque de Narbonne, qui
vit encore, aïanr pris confeil de notre predecei-
feur , défendit le concours qui fe faifoit. à cette
-églife ; & ordonna d’employer au profit des pauvres
les offrandes qu’on y apportpiç, Apres quoi
toute cette illufion ceffa, &. là jSr en d’autres lieux,
o u , elle avoir commencé ; & le peuple demeura
tranquille.
, Ceft pourquoi je fuis d’a v is , que vous armant
dm zele & de. laifevericé facerdorale , vous bannif-
fîeg;dé l’églife cette profanatipn, & :oet.te. inventie
z diabolique i &c que: vous exhortiez le peup
le , qu’au lipu de ce concours inutile pour le
L i v r e q u a r a n t e - h u i t i e ’me, 431
falut de lame & pour la fanté du corps, & même
pernicieux , chacun demeure en repos dans fa pa-
coiffe-, où-il reçoit le baptême & les autres iacre-
inens,, où il entend la meffe , où il eft vifité dans
la maladie &c enterré à là m o rt, où il lui eft otr,
donné/de porter íes dimes &c fes prémices : où il
fait bapcifer íes enfans, & entend la parole de
Dieu. C ’eft-là, dis-je, ou il doit porter fes voeux
& fe s offrandes,, faire fes-prières à Dieu , & chercher
les fuffrages des fainrs. C ’eft-là qu’il doit dif-
tribuer íes aumônes & ’exercer l’hofpitalité : can
telle eft la dévotion legitime & ecclefiaitique , telle
eft l’ancienne coutume des fidèles, pour rejetter
là nouveauré& conferver l’inftitution apoftolique.
Qtie fi.quel qu’un tombe malade, il a le précepte,
de l’apôtre, de faire venir les prêtres pour prier
fur lu i, avec l’ondtion de fina le \ , au nom du Seis
gneur;
Quand vous aurez donné foigneufement ces' ins¿
ffruélions, nous nous confions en la mifericorde-
de D ieu, que le retranchement des offrandes ferai
ceffer ces-prétendues maladies ; puifque ceux quia
feignent- d’en être frappez, feront réduits, à chercher
dequoi vivre : que s’il y en a de trop opiniâtres
, il faut les contraindre par punition corporelle
à.confeffer la vérité. Car quand il ferait vrai ,
qu’en fe retirant de ces lieux - là ils feraient auffi-
tôt attaquez d’une rouvcllé maladie : ce ferait
évidemment par l’apeiation du demon ;• & par
confequent il faudroit encore plutôt quitter ces'
lieux & méprifer les terreurs'de l’ennemi pour im~