
5>4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
quoi nous faifions encore alors mention dans
nos prières de ceux de C. P. confiderez que le
concile n’avoit pas encore tenu ; & que l’on
n’avoit encore prononcé ni le mauvais décret,
ni l’anathême. Avant cela il n’étoitpas fur deie
fèparer entièrement des coupables, ou même
d’éviter ouvertement leur communion: il falloit
les ioufFrir, avec la dilcretion convenable.
Pour traiter à fonds la matière deladiipeniè,
Théodore en fit un écrit, où il ne diioit rien de
lui-même, mais c’éroit un tiflu des autoritez de
l’écriture &des Peres.Ill’envoïaà l’archevêque
Joièph ion frere , le priant de l’examiner. Un
éveque nommé Athanaiè, apparemment dilci-
plede Théodore,puifqu’il le nomme fon fils-,
aïant lû ce traité, l’admira: mais enfuñe il ch am-
gea d avis, & écrivit a Théodore, pour prouver
que fes adverfaires ne devoient point être traitez
d heretiques, puiiqu’ils n’enfèignoient point,
qu’il fût permis de commettre des adulteres,&
d’abloudre des facrilegeswTheodore lui répon-
dit:Il eft vrai qu’ils ne l’enièignent pas de parole:
les païens même ne difentpas, que l’adultere
foit indiffèrent. Auffine difons nous pas, qu’ils
l’aient dit ouvertement; mais qu’ils ont autorife
un mariage adultérin avec íes fuites : qu’ils ont
qualifié cette conduite d’indulgence faluraire,
ibus peine d’anathême à ceux qui la defàprou-
Vent, & qu’ils exécutent ce décret par les exils &
les priions. Car ils ont prononcé en ces termes ;
Anathême à ceux qui ne reçoivent pas jes f a s
L i v r e q u a r a n t e - c i n q . u i e ’m e . p j
penfes des faints. Ilétoit queftion de ce mariage
; ils foûtiennent dope qu’il eft conforme aux
difpenfes des faints; ellés font donc contre la loi:
mais s’il eft impoftible que les faints aient agi
contre la loi ; ceux-ci font anathematifez en ne
voulant pas abandonner cette conjonétion
adultérine. Et enlùite.
N ’eft-ce pas déclarer les commandemens de
Dieu iujets au changement,fuivant les occafions
& les circonftances ? Qui donnera la difpeniè ?
les évêques ièuls, ou les prêtres, en concile, ou
chacun à part? Ne fera-t-elle que pour les em-
peieurs & au fuiet de l’adultere, ou de toutes fortes
de crimes? Je lai (Te aux nouveaux évangelif-
tes à décider des queftions. Dans cette même lettre
il marque ainfi ceux qui avoient eu part à
cette periècution.
Comment peut-on dire qu’ils n’enfeignent pas . x i. v.
. y , 1 i ? . Violence con- ce qu us publient par leurs oeuvres ? Pourquoi piaton,
donc fuis-je enfermé ici? Pourquoi mon pere le Th'odore> &c-
reclus, c’eft faint Platon, a-t-il été maltraité, fe-
paré de tous les autres, puis jette au lieu où il eft
maintenant ? Pourquoi l’archevêque a-t-il été
dépoie comme ils prétendent, enfermé étroitement
avec ordre de ne lui donner à manger que
par mefure ; & depuis peu exilé en païs étrangers?
Pourquoi vous-mêmes avec vos freres êtes-vous
gardé à Theffalonique ? l’abbé Theofofte chafte
de la même ville avec fes dilciples, & un autre
abbé du même lieu fouetté avec excès ?Pourquoi
Naucrace & Arfene font-ils étroitement gardez,