
6 o 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
rite. Les commiflaires du roi devoient aufli al-
f | | leguer les loix Si les capitulaires, quidéfendoicnt
les mêmes crimes : Si menacer ceux qui les com-
mettroient à l’avenir , des peines fpirituelles Sc
temporelles, C ’eit ce qui paroît par la lettre qui
fut écrite au nom du roi Si adreffée à tous les évêques,
les envoïez Si les comtes, avec un recueil
d’autoritez de l’écriture Si des peres ; Si un autre
recueil des capitulaires de Charlemagne Si de Louis
le Débonnaire. Mais des exhortations & des menaces
étoient de foibles moïcns pour réduire des
feigneurs , qui avoient les armes à la main ; auiïi
n’en voit-on aucun effet, & les défordres allèrent
toujours croiflant.
jl , >oo. On croit avoir un exemple des exhortations
que les évêques firent en cette oççafion, dans une
lettre de Loup de Ferrieres, écrite apparemment
au nom de l’archevêque de Sens > & plufieurs
lettres de cet abbé marquent l’excès de ces defor,
dres. Il confeille à un de fes amis, qui devoir le
venir voir , de prendre bien garde à choifir un
■ m°. chemin fûr. Car , ajoûte-t-il, dans le roïautne
de notre roi Charles , on exerce impunément
des brigandages , à la faveur de ces nouveaux
mouvemens ; Si rien n’eft plus afHjré ni plus ordi-.
naire que les rapines & les violences. Il faut
donc chercher une ■ compagnie de voïâgeurs ,
dont le nombre Si la valeur puiffe faire éviter
l’infulte des méchans, ou s’il eft befoin , les re-
poufler.
Vers le même temps il écrivit au pape Bcnoîft
L i v r e ^ u a r a n t ' e - n e u v î e ' m e , <îo*>
par deux de fes moines , qui entreprirent volontairement
le voïage de Rome. Ils avoient des lettres
générales de recommandation à tous les évêques
d’Italie & de Gaule, Si à tous les fideles : non-
feulement de Loup leur abbé , mais de Venilon
archevêque de Sens, leur évêque diocefain : portant
expreffément qu’ils avoient la permiffion de
l ’un Si de l'autre. Dans la lettre au pape, Loup
dit qu’il avoit été envoie à R om e , du temps de
Léon fon prédeceifeur. Illui recommande ces deux
moines pelerins , Si le prie.de les inftruire des
coutumes de l’églife Romaine : afin d’avoir une
réglé certaine contre la variété des ufages qui re-
gnoient en divers lieux. Il prie auffi le pape , de
lui envoïer par ces moines quelques livres qui lui
manquoient Si qu’il ne trouvoit point en France :
fçavoir les commentaires de faint Jerôme fur Je-
remie , depuis le fixiéme livre jufques à la fin :
Ciceron de l’orateur : les douze Livres des infti-
tutions de Quintilien : le commentaire de Donat
fur Terence ¡promettant de les faire promptement
copier , Si les renvo'ter fidelement. Dans une autre
lettre il prie un ami de lui apporter les guerres
de Catilina Si de Jugurtha de Salluile, Si les Ver-
rines de Ciceron. C ’eft la curiofité de ces fçavans
abbez Si le travail de leurs moines, qui nous ont
confervé les livres de la bonne antiquité eccle-
fiaftique Si prôphane.
Ce fut environ ce temps, e’eft-à dire l’an 857.
qu’Hincmar compofa fon premier ouvrage de la
prédeftinaciùn. Après le concile de Valence,
xxxir.
Lettres de Loup
de Ferrieres.
La p. ep. 10 1. 102.
ep. 103 . v , ep.
67. 68.
ep. Î40.'
v . ep.
X X X IT I.
Traité d’Hinc*
mai fur la pre-
deitination.