
Tom. 8 . conc. p.
1875-
Lup.epift.
Ta* %.p. 18!
336 H i s t o i r e E c c x e s i a t i q u e ,
folemnel. Ercanrad évêqu;e de Paris étant ffiortj
A n , 8j 3. le roi' Charles fit élire à fa place Enée , notaire
de fon palais. Nous avons le décret de l’éleètion
compofé par Loup abbé de Ferrieres adreffé à
Venilon archevêque de Sens &c aux évêques de
la province , au nom du clergé de l’églife matrice
de Paris 8c des freres de faint Denis-, de
faint Germain , de fainte Genevieve , de faint
Pierre des FoiTez , 8c des autres monafteres, 8c par
ce décret ils déclarèrent, que fuivant l’intention
du roi , ils défirent Enée pour leur évêque. Le
concile étant donc aifemblé pour confirmer cette
éleétion , & Prudence de Troïes ne pouvant s'y
trouver à caufe de fes infirmitez : il envoïa une
lettre d’excufe , par laquelle il dit qu'il eonfent
a l’ordination du futur évêque ; à la charge qu’il
foufcrira à tous les décrets du faint fiege , & aux
écrits des peres ; & en particulier à quatre articles
contre les Pelagiens,fçavoir ; 1. Le libre arbitre
perdu en Adam , nous a été rendu par
Je fu s -C h rift : en telle forte que nous avons be-
foin defa grâce pour toute bonne oeuvre. %. Dieu
avant tous les fiecles a prédeftiné les uns à la vie
par fa mifericorde gratuite , les autres à la peine
par fa juftice impénétrable. 3. Lefangde J e s u s -
C h R i s t a été; répandu pour tous les hommes;
qui croient en lui, non pour ceux qui n’y croient
point. 4. Dieu fauve tons ceux qu’il veut fauver,
8c ne veut point fauver ceux qui. ne font pas;
fauvez. Voilà les quatre articles que Prudence
vouloir faire fouferire au nouvel évêque, comme
L i v r e q u a r a n t e - n e u v i e ’me. 557
étant la p u r e doctrineide faint. Auguftin. 5---------
Il eft à croire qu’Enée.y fouferivit, puifque Pru- A n . 833.
dence conférait a fon ordination. Ca rileft nommé
avec les autres évêques, de la province , dans la
lettre écrite au nom de Venilon 8c de fes fuffra-
gans à l’églife de Parif j par laquelle ils déclarent
qu’ils ont approuvéT’éle&ion d’Enée,. dont le travail
8c le zele eft connu de tous ceux qui fréquentent
le palais u & qu’ils, ont tous fouferit à
fon ordination. Cette lettre fut aufli compofée Lup.m
par Loup de Ferrieres.
Un plus grand concile fe tint à Verberie au mois
d’Août de cette année 833. Quatre métropolitains To .-$. p: 99, c«-
y affifterent avec leurs fuffragans ; Ravoir,Venilon
archevêque de Sens, Hincmar de Reims-, Paul de
Roiien 8c Âmaury de Tours j 8c quelques évêques
de la province de Lyon. On y parla encore de l’infirmité
d’Heriman évêque de Nevers, dont il avoir
été fait mention au concile de Soiffons ;■ 8c comme s*p. ». s;
le foin que fon archevêque avoir pris de lui avoit
eti fon effet , on lui rendit le gouvernement de
fon églife. On approuva aufli dans ce concile les
articles que le roi Charles avoit publiez en celui de
Soiffons.
A Cordonë de nouveau roi Mahomet contï- xiv.
nuoit la perfécution. Dès le; premier jour de fon ’ G°r"
règne il chaffa du palais tous les chrétiens , qui 6aE>H
étoient au fervicc de fon peïe ; 8c peu de temps Memor-t-5-
après il leur impofa le tribut, &c ôta la paie, à ceux
qui fervoient dans fes troupes. Il établit des officiers
aufli ennemis des chrétiens que lui : en forte
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