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Jugement de
l ’abbé de Fatfe.
Le blanc. dlß*
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tç>s H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ' .
des pierriers ou machines à lancer des pierres J
pour repoufler les ennemis. Le pape la nomma
de fon nom Gregoriopolis, ôc aucun defes pre-
deceffeurs n’avoic fait un li grand ouvrage pouï;
l’utilité publique.
Du tems de ce pape,Ingoalde abbé de Farfe
porta fes plaintes devant les commiflaires de
l’empereur, qui rendirent un jugement en fafa-|
veu r,d on t voici la fubftance. Jofeph évêque ôc
Léon comte envoïez du duché de Spolete par
ordre d e l’empereur Louis,pour oüir ôc juger
les caufes, étant arrivez à R om e , aifis en jugement
dans le palais deLatran, en prefence du
pape Grégoire, affilié d LeoQ évêque ôc bibliothécaire
de la fainte Eglife Romaine, de Théodore
évêque , Pierre duc de Ravenne ôc plufieurs
autres q u iy font nommez: Ingoalde abbé du
monaftere de fainte Marie d’ Acutien dans la Sabine
, c’eft Farfe, accompagné d’Adulfe fon
avocat, expofa que les papes Adrien ôc Léon
avoient envahi par fo ce les biens de ce monaftere,
fçavoir des terres qui font fpecifiées au nombre
de cinq Nous les avons toujours reclamées,
ajouta l’abbé, du tems d’Eftienne , de Pafcal ÔC
d’ Eugme ,fansen avo f obtenu juftice; rendez-
nous-la maintenant, fuivant l’ordre que vous en
avez de l’empereur.
Les commilfaires aïant demandé à Grégoire
avocat du pape, ce qu’il avoit à répondre , il
dit : il cft vrai que nous poffedons ces terres
pouç
L i v r e q u a r a n t e - s e p t i l ’me. 197 ______ _
pour l’ég lifeRomaine, mais c eft légitimement; A n. 817.'
ôc elles n’ont jamais appartenu au monaftere de
fainte Marie. Les commiflaires demandèrent à
Ingoalde les preuves de fa prétention : ôc il montra
des donations confirmées par le roi Didier
ôc par l’empereur Charles. La caufe aïant été
remifeau lendemain, il produifit plufieurs témoins
fans reproches, qui dirent fe fouvenir,
que du temps des Lombards, ôc depuis du temps
de l’empereur Charles, le monaftere de fainte
Marie pofledoir les terres en queftion. Surquoi
les commiflaires jugèrent, que 1 avocat du pape,
devoit reàdre ces terres à l’avocat du monaftere
: mais il refufa de le faire, ôc le pape lui-
même dit-, qu’il ne s’en tenoit pas a leur jug e ment,
jufques à ce qu’il vint avec eux en la prefence
de l’empereur. Après fa déclaration les
commiflaires firent expedier l’aéle qui fe trouve
encore dans le cartulaire de Farfe , pour la
confervation des droits du monaftere. La datte
eft de Rome , la feiziéme année du regne de
Loiiis, indiétion feptiéme,aumois de Janvier,
qui eft l’an 819. ,
En Orient le patriarche Nicephore mourut xix.
. r . | i r • / ' 1 " I Mondes Ni- dans Ion exil;laquatorzieme anneedepuis qu U cephore de C.P.
eut été chaffé de fon fiege de C. P c’eft-à-dire
l’an 818. le fécond jour de Ju in , âgé d’environ
foixante ôc dix ans. Nous avons de lui plufieurs
■ r i> • I , P* écrits: fçavoir une hiftoire abregee d’environ
deux cens an s , depuis la mort de l’empereur
Maurice jufques à Irene ôcÇonftantin.Unechro-
Tome X , P p