
A n. 82.0.
XI.
Mort de’ Léon
Michel empereur.
Script pofl.
Theoph, z i .
2.2.6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
jour auquell’églife hoiiore famemoire.
Enfin la perfecution finit avec la vie de l'empereur
Léon. Michel chef desConfederez, c’ é-
tôitun corps de troupes ainfi nommé, s’étoit
élevé contre l’empereur, & ne pouvoitfe tenir de
blâmer fa cruauté. Car il étoit fier de fa valeur 6c
libre en fes difcours. Léon le fit prendre, comme
aïant conjuré contre luy , la veille de Noël
l’an 82.0. 6c l’aïant examiné lui-même, il lecon-
" damna à être brûlé en fa prefence, dans le fourneau
des bains du palais. L’execution fe devoit
faire le même jour : mais l’imperatrice Theodo-
jfia vint avec empreiTement reprocher â l’empereur
le peu de refpeét qu’il avoir pour une il
grande fête , où il devoit recevoir le corps de
Nôtre-Seigneur. Craignant donc de s’attirer la
colere de Dieu, il donna Michel en garde au Pa-
pias ou concierge du palais, avec des fers aux
pieds dont lui-même garda la clef. Mais il dit
à fon époufe : Vous verrez vous 6c vos enfans ce
qui en arrivera, pour m’avoir aujourd’hui prefer-
v é de ce péché.
Il étoit atlarmé de ptufieurs prédictions : entre
autres de certaines miniatures d’un livre de la
bibliothèque impériale, où on prétendoit que
tous les empereurs qui dévoient regner, étoient
reprefentez par des fy mboles my fterieux.Son inquiétude
le fit pafler dans l’appartement du Pa-
pias au plus fort de la nuit.Mais il fut bien furpris
de voir qu’il dormoit à terre,ôcavoit cédé fon lit â
Michel.lls’en approcha,ôcfut encore plus étonné
L i v r e q u a r a n t e -s i x i e ’ m e .’ Z2.7 _ _ _ _ _
de voir que Michel dormoit profondement dans An. 82.0»
le péril où il étoit. Il fe retira menaçant l’un 6c
l ’autre ; mais un des gardes l’aïant reconnu, en
avertit Michel ôcle Papias , qui faifis de crainte,
refolurent de prévenir l’empereur.Michel feignit
de fe vouloir confeifer, 6c envoïa demander à
l’empereur la permiffion par un nommé Theoc-
tifte. L’empereur le permit; mais aülieu d’aller
trouver le confeifeur, Theoétifte alla dire aux
conjurez , que Michel decouvriroit tout à l’empereur
, s’ils ne faifoient un coup hardi pour le
fau v e r Ils s’y refolurent; 6c comme le clergé du
palais quilogeoitdehorsavoitaccoutumé devenir
chanter matines au commencement de la
troifiéme veille delà nuit; les conjurez à la faveur
des tenebres fe coulèrent avec eux degui-
fezen clercs avec des épées fous le bras, 6c fe tinrent
dans un lieu obfcur, en attendant le fignal.
C ’étoit un vers que l’on peut traduire ainfi.
Pour l’amour du Seigneur, ils fçurent mé-
p r ife r .. . . c’eft le commencement d’une hymne
à la louange des trois enfans dans la fournai-
fe : que les Grecs chantent encore au même offi- Menelogl Prem
ce des matines du jour de Noël. L’empereur Léon
le chantoit lui-même, car il avoit la voix belle,
6c chantoit plus agréablement qu’homme de fon
tems.
Quand il commença donc â l’entonner , les
.conjurez entrèrent en foule; 6c d’abord ils fe méprirent
6c fe jetterent fur le chef du clergé, dont
la taille étoit à peu prés la même, ôcquiportoic
F f ij