
4 M- H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
| Au mois d’Oétobre de la même année 844. les
A n . 844, trois frères Lothaire , Louis & Charles s’affem-
xix. blerent près de Thionville , en un lieu nommé
ConciledcThion- 1 T . n .
viiie. alors Judiçium , aujourdhiu Jeuit. Ils promirent
de garder inviolablement entr’eux une amitié fraternelle
, & de rétablir l’état de l’églife troublée
cône. tom.?.p. par leurs divifions. Les évêques s’affemblerent
îi.a.cafit.to. i. p0Ur ccc ejpet ^ aï ant Drogon à leur tête, & dref-
- c-:u- ferent iix articles, que l’on compte entre les décrets
des conciles. L es princes y font exhortez à
demeurer parfaitement unis ; à faire remplir incef-
famment les iieges épifeopaux demeurez vacans à
caufe de leurs querelles, ou y faire rentrer les
3. évêques qui en étbient chaffez : à remettre des ab-
' ’ bez ou des abbeffes dans les monafteres donnez à
des laïques, ou du moins obliger les évêques à en
prendre foin ; afin que les réparations foient faites ,
l'office célébré & les moines entretenus. D ’empê-
cher en général l ’ufurp'ation des biens ecelefiaf-
tiques ; à la charge toutefois qu’ils fourniront à
l’état les fubfides neceffaires. Enfin de rendre à
l’églife fon ancienne autorité. Les rois s’étant fait
relire cqs articles, les approuvèrent, &i promirent
de les obferver.
XX. Deux mois après j & en Décembre 844. le roi
^conçuede v«- ç i laries jfjc tenir à Verneüil fur Oife , un concile
t«. 7. f.isa;. des évêques de fon roj'aume : où préfida Ebroïn
c*pt. conc.x. pQn arc[iiphapelain évêque de Poitiers, quoique
41. pu[. i<ts- Venilon archevêque de Sens y fut prefent. On
y f}t douze canons , dans la préface defquels
QO exhorte le roi à çonfçrycr la paix ayeç fes.
freres
L ï V R E Q U ' A ' R A N T E - f t ' ü I T I E ’ SrE. 4 I J
freres. Enfiiite on lé prie de préférer à toutes cho- •
fes le fervice de Dieu & la juftice ■, & pour cet ef-
fet d’envoyer des commiiTaires par les provinces,
afin de reprimer ceux qui commettent des crimes,
& qui méprifettt la difeipline de l’églife. Que dans
tous les diocèfes on vifite les monafteres, dont
plufieurs étoient relâchez par pauvreté“ ou autrement.
Que les moines vagabonds ou àpoftats, &
les clercs deferteurs foient châtiez' fuiVanf les canons.
Que ceux qui époufent des religieufes foient
excommuniez, s’ils ne font penitence publique ;
& les ravifleurs reprimez, même par la puiflance
feculiere. i l y a des religieufes, dit le concile ,
qui fous un faux prétexte de pieté , prennent un
habit d’homme, & fe coupent les cheveux : mais
parce qu’elles le font plutôt par ignorance que
par malice , on fe contentera de Tes admonef-
rer.Q
uelques évêques s’cxcüfent du fefvice de guet- _
re , par la foibleffe de leurs corps, & vous en dif-
penfez quelques-uns: ils parlent au roi : mais il
faut prendre garde que leur àbfence ne nuife'âu
fèrvice. C ’eft pourquoi, lï vous Te trouvez bon,
ils donneront la conduite de leurs hommes à quelqu’un
de vos vaffaux , qui les retienne dans le de- sup. Uv.n-,-. ».
voir. Ce canon fait voir que l’on n’obfervoit plus
les reglemens de'Charlemagrie, qui avoir difpen-
fé les eeclefiaitiques de faire en perfonne le fer-
vice de guerre, qu’ils devoient à caufe de leurs
terres, & nous venons de voir quel’évêqueEbroïn
qui 'préfidoit à ce concile, & Loup abbé de
Tome X . H h h