
j o 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
& heurcufemcnt. Rendez continuellement grâces
à Dieu , qui eft votre créateur & qui fera votre
juge , ôc demandez- lui tous les jours le commencement
, le progrès & la perfevèrance dans
les bonnes oeuvres. Maintenant que vous êtes arrivé
à lage v ir il, vous devez quitter les penfées
pueriles ôc les amufemens frivoles vous appliquer
aux chofes raifonnables & utiles pour le
temps prefent, ôc pour votre falut éternel. Charles
étoit né en 813. ainii cette lettre doit être environ
de l'an 8 48. où ilavoit vingt-cinq ans. Elle
continué en l’exhortant à prendre confeil , fans
toutefois fe laifTer gouverner : être fecret &c ferme
dans fes réfolutions, fuir la compagnie des
méchans, ne point craindre ceux qu’il avoir lui-
même élevez , n’avoir rien de plus cher que le
bien public. On voit par cette lettre, que Loup
connoiffoit bien les défauts de ce prince,qui fu t
toute fa vie foible ôc leger.
Dans une autre lettre il lui donne à peu près
les mêmes avis, & infifte fur la neceflité de délibérer
mûrement, ôc de bien choifir fes confeil-
lers. Il ajoüte à la fin : J ’envoïe à votre majefté
l’hiftoire des empereurs, réduite en un petit abrégé
, afin que vous voïez aifément ce que vous
devez imiter ou éviter ¡mais je vous prie de con-
j f i d e r e r principalement Trajan ôc Theodofc. La
troifiéme lettre commence ainfi : En quittant
votre majeflé, vous m’avez ordonné de vous en-
voïer à l’approche du carême quelque chofe
pour votre édification. Je vous envoie donc un
L i v r e oyARANTE-HuiTiE’MÉ. 507
fermon, de faint Auguftin , où il détourne de la ----------- -
coutume de jurer, Ôc montre combien le parju- A n . * / o .
re eft horrible, croïant qu il vous fera fort utile,
fi par vos avis vous en corrigez quelques-uns de
l’habitude de jurer continuellement, Ôc fi vous
leur perfuadez de ne pas méprifer leurs fermens
légitimés. Je ne le dis pas pour vous flatter ; mais
quiconque manque, même en fecret, a la foi
qu’il vous a jurée, donne la mort a fon ame.
Sur la fin de cette année 850. l’indiéHôn qua- u n - I
r . * 1 Concile de Pavic*
torziémeétant commencée, on tint umconcile ^
à P av ie , où préfida Angilbert archeveque de
M ilan , avec Theodemar patriarche d’Aquilée.
On y fit vingt-cinq canons, dont voici les dif-
ppfitions les plus remarquables. L eveque aura c- l-
à fa chambre ôc pour les ferviccs les plus fecrets
des prêtres ôc des clercs de bonne réputation ,
qui le voient continuellement veiller, prier, etu-
dier l’écriture fainte , pour être les témoins Ôc les
imitateurs de fa conduite. L ’évêque ne celebrera ^
pas feulement la meife les dimanches ôc les principales
fêtes, mais tous les jours, autant qu il fera
poflïble ; & priera en particulier pour lui , pour
Fes autres évêques, pour les rois , pour toute 1 eg
life , &c principalement pour les pauvres. Le mot
dc freauentare , que jai rendu par celebrer, ne lignifie
peut-être ici qu’une fimple afliftance. Le c. j.
concile ordonne que les repas de 1 eveque feront
modérez, fans ëtre accompagnez de fpetftacles ridicules,
nidefoux & de bouffons: mais on y verra
des pèlerins & des pauvres, on y liral’ecriturc
R r r i j