
4 i i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . .
— — — verner , ni aucune trace de bonne volonté. C ’eft
A n . 8 4 1. pourquoi ils décidèrent que c’étoit par un jufte
jugement de Dieu , qu’après avoir été vaincu , il
avoit abandonné une partie de fes états, ôc que
Dieu l’avoit donnée à Tes freres meilleurs que lui.
Mais ils ne leur permirent de s’en mettre en pof-
feifion , qu’après leur avoir demandé publiquement
s’ils vouloient les gouverner fuivant l’exemple
de Lothaire , ou fuivant la volonté de Dieu.
Ils répondirent qu’autant que Dieu leur en don-
neroit la connoiifance & le pouvoir, ils vouloient
fe gouverner , eux & les autres, félon fa volonté.
E t n ous, reprirent les évêques, nous vous exhortons
& vous enjoignons par l’autorité divine, de
prendre ce roïaume & le gouverner fuivant la volonté
de Dieu.
Les deux freres çhoilîrent enfuite chacun douze
perfonnes pour faire le partage du roïaume,
que Lothaire avoit laide : & un de ces douzes fut
Nithard , qui en a écrit l’hiftoire. Il étoit proche
Sup. liv . XLIV.
» . J J .
parent des rois fils du comte Angilbert, depuis
abbé de faint Centule ou S. Riquier, & de Berthe
fille de Charlemagne. Nithard fut toujours attaché
au parti du jeune roi Charles : mais enfin dégoûté
des troubles qui agitoient la France , il fe
cbr.cemui.c. retira au même monaftere de Centule , & le gouverna
après lefeptiéme abbé , nommé Loüis. N ithard
ne fut abbé que peu de jours : car aïant été
obligé de prendre les armes contre les Normans k
il fut tué dans un combat.
Bernard archevêque de Vienne , attaché au
9. o» 10. tom. 4.
Spictl. pag, 493.
500 JO I.'
L i v r e q u a r a n t e - h u i t i e ’ m e . 413
parti de Lothaire, mourut la même année 842.
Il é.toït d’une maifon noble , & des fa jeuneife fes
parens l’cngagerent dans le mariage > mais en-
fuite du confentement de fa femme, il fe retira
dans le monaftere d’Ambronay en Bugey., qu’il
avoit fondé ; & après y avoir vécu quelque temps
en fimple moine avec grande édification , il en
fut élu abbé. Trois ans après, c’eft-à-dire l’an 810V
il fut élû archevêque de Vienne ; mais il fallut un
Ordre exprès du pape pour l’y faire confentir. Il
gouverna- cette eglife trente-deux ans avec un
grand ze le, & fur la fin de fa vie il fonda le monaftere
de Romans, où il fe retiroit fouvent : &
y choifit fa fepulture. Il mourut à l’âge de foixan-
te & quatre ans, le dimanche vingt-troifiéme de
Janvier, jour auquel il eft honoré dans le païs comme
faint. Son fucceffeur fut Agilmar, auparavant
abbé de faint Claude, qui tint le fiege de Vienne
dix-huit ans.
Les Normans cependant profitant de la divi-
fion des trois freres qui occupoit toutes leurs for?
ces au dedans, commencèrent à ravager impunément
les côtes de l'Ocean. On appellpit. en général
les Normans, c’eft-à-dire hommes du N o r t ,
les barbares encore païens, qui venoient de Da-
nemarc, de Norvège & des païs voifins, fur quantité
de petits batimens à voiles & à raines ; pour
faire par tout où ils pouvoieht des efclàves & du
butin. L ’an 841. indi&ion quatrième,, le douzième
de M a i, ils vinrent à l’embouchure de là Seine,
pillèrent Rouen, &i brûlèrent le monaftere de faint
1 r f f üj
A n . 8 4 1.
X II.
Mort de Bernard
archevêque de
Vienne.
Boll. ¿3. Jànuar,
to. i . p. 5 44.
Mabill. to. 6. a£t,
p. £.61. Coint. an*
841. r.
xiir.
Normans e»
France.