
A n. 8 2 1.
Tillemont. to. 3.
p.iio. & 68?.
X L I I .
Mort de .S. Be**
naît d’Aniane.
Vitan.fo.f $*to.
(ici. B .p .iU »
n. $ 6.
2 3 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fçait certainement ni le temsni le lieu du martyr
re de cette illuftre vierge. En l’honneur de ces
faims le pape Pafcal fonda un monaftere prés de
leg lifed e lainte Cécile, afin que les moines y
célébraient l’ office jour 8cnuit, ilorna magnifiquement
cette églife,8c y mit des vafes d’argent
dont le poids montoit à plus de neuf cent livres
encre autres un ciboire ou tabernacle de 500. l i v
re s , 8c grand nombre de voiles ou paremens,
d’étofes précieufes, en l’un defquels étoit repre-
fenté l'ange couronnant fainte Cec ile, Valerien
8c Tiburce : ce qui marque que l’on croïoit
l’hiftoire contenue dans les aéfes.
En France faint Benoift d'Aniane mourut la
même anné 821. Il avoit fi bien réglé fon monaftere
d’Inde prés d’Aix-la-Chapelle, que les
moines qui y venoient de divers païs s’inftrui-
foient fans qu’on leur dit m o t,à voir feulement
l’habit, la démarche8c toute laconduite deceux
de cette maifon, tant on y obfervoit exaébement
le règlement fait en l’aifemblée des abbez l’an
8 17 . Pour aider d’avantage les moines, Benoift
fit un recueil de toutes les réglés monaftiques,
connu fous le nom de Code des réglés, 8c divifé
entrois tomes: dont le premier contient les réglés
des moines d’Orient, le fécond celles des
moines d’O ccident, letroifiéme celles des reli-
gieufes. Il fit auffi la concorde des réglés, où
elles font toutes rapportées aux chapitres de la réglé
de S. Benoift; pour lui fervir de commentaire.
Bien que les longues aufteritez de Benoift lui
L i v r e q u a r a n t e - s i x i e ’ m e . r j i
euffent attiré plufieurs maladies, il ne laiifoit pas
de s’occuper continuellement à lapriere ou à la
ledure; on lui trouvoit toujours le vifage baigné
de lafmes.Quatre jours avant fa mort il étoit
encore au palais,où il donnoit à fon ordinaire des
avis à l’empereur. La fievre l’aïant pris, il fe retira
au logis qu’il avoit dans la ville, ôcle lendemain
il fut vifité par tous les grands. Il s’y trouva tant
d ’évêques, djabbez Sc de moines, qu’à peine les
fiens pouvoient en approcher pour le fervir.
L ’abbé Helifacar y vint le premier, 8c demeura
auprès du malade jufques a fa mort. Lempereur
Louis envoïa le foir un de fes chambelans, avec
ordre de le reporter à fon monaftere. Quand il y
fut arrivé, il fît retirer tout le monde, 8c demeura
feul pendant trois heures : au bout defquelles
Helifacar 8c le prévôt du monaftere entrèrent,
8c lui demandèrent comme il fe trouvoit. J e n’ai
jamais été fi-bien, répondit - i l: j ’étois entre les
choeurs des faints en la préfence de Dieu. Le lendemain
il appella fes freres, leur donna des avis
falutaires, 8c leur dit entre autres chofes : que depuis
quarante-huit ans qu’il étoit moine, il n’a-
voit jamais mangé , qu’après avoir répandu des
larmes devant Dieu. Il envoïa un petit avertifle-
ment à l'empereur, il écrivit à divers monafte-
res, entre autres à celui d’Aniane, 8eàNebridius
archevêque de Narbonne, pour lui demander des
prières.Enfin il mourut âgé de (oixante8cdix ans,
l ’onziéme de Février 8 2 1 .indictîon quatorzième.
Sa vie a été écrite par Ardon Smaragde fon dif