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ment d’on âge avancé , frappe deux petits baffirts
l’un contre l'autre ; la troifième, tournée de profil
, eft affife Se joue de deux flûtes , l’enfant joue
du chalumeau».
« Remarquons que le travail n’en,eft pas fî extraordinairement
petit qu’il foit befoin de fe fervir
de la loupe pour le bien voir, ainfi qu'on a cherché
à le perfuàder ,tant de bouche que par écrit;
Ce travail n’approche même pas, pour la dé-
licateffe , de celui des colombes fi connues du
feu cardinal Furietti, que l’on voit au Capi-,
tôle, ainfi que les- centaures. La fécondé mo-:
fd îq u e fe trou voit, de même que la première, placée
au-milieu d’une mofàique groffière en plâtre,
& fut entièrement découverte en ma préfence,
le 8 février 1764; de forte que nous fumes, mes
deux compagnons de voyage & moj, lespremiers
qui la virent fortir des mains des travailleurs.
Cette mofàique a un palme romain & dix pouces
& demi de hauteur fur un palme & demi de largeur,
en y comprenant le cadre étroit d’albâtre
blanc, d’un pouce de large ; & c’eft avec ce-
cadre que la mofatque a été inférée dans-te pavé
d’une chambré dePorrici; EUe eft du même maître
que la prénjière , ainfi que noos l’apprend le nom.
dç cet artiffé, aioskotpiahssamios eüoihse,
qui fe trouve placé au haut de cet ouvrage, lequel
repréfente auffi trois figures de femmes, couvertes
de mafques comiques, Se un jeune garçon ».
“ La première figure , à la droite , eft affife fur
un tabouret ou liège fansdoffier, qui eft-7 couvert
d’un tapis travaillé en échiquier de trois couleurs,
jaune, rouge & couleur de chair, aux bouts duquel
pendent à des cordons de longues houpes ;
fur ce tapis eft placé un couffin à raies des mêmes
couleurs. Cette figure paroît prêter une grande
attention au difeours de cellé qui fe trouvent côté
d’ elle; & elles femblent fe preffer les mains Kune
dans l'autre , comme on a Coutume de faire dans
un moment de grande furprife ou- d’affLâion. La
féconde figure eft affife devant une belle table à
trois pieds , fur laquelle eft une c-aflette blanche ;
à côté de cette çaffette eft un cfatère ou une
coupe fur un piédouche à griffes de lion.; près
de-là on voit un rameau de laurier. Cette figure
a le corps couvert d’une draperie jaune , & paroît
occupée à fâire un récit, comme rindiqüële mouvement
de fa main. La troifième figure, couverte J
d ’un mafque qui repréfente une vieille femme,
tient une coupe à la main', & a fa draperie , qui
eft pareillement jaune , paffée fur fa tête : à côté
de cette dernière figure eft un jeune garçon enveloppé
dans un manteau; Aa-defibus de ces figures
il y a trois raies en forme de degrés ÿ dont celîe
d en haut eft ornée alternativement de têtes de
boeufs écorchées & de néréides à double queue
depoiffon : fur la raie du milieu il y a des griffons j
qui tiennent un bouclier de-forme ronde > la troi-
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fième raie offre pour ornement des oves & deé
rudeutures à baguettes verticales y placées alter-
nativement. Ces raies ne font que d’uneifeule
couleur , & faites dans le goût de ce que nous
appelions camayeu^>.
« Le temple de la Fortune de Rrénefte dit
1 Wtnckelmann ( Hîft. de Fart. é | i 'ÿ ÿ ét©ioe^4fevé
fur le penchant de la montagne , le long de laquelle
règne maintenant la- villè’ de RaieSrine ,
» bâtie fur les débris mêmes du'temple , dé manière
1 pourtant que la ville moderne embraffe moins de
' terrem que l’ancienne.. C ’était en montant cette
colline affez rude , qu’on arrivoit au temple pro-?
. prement dit. De diftance en diftance on trouvoit
fept terraffes dont les aires fpacietifes repofent fur
de longs maffifs de pierres de taille, à l’excep^
tion de celui du bas, qui eft'bâti de Briques pôbes,
& orné de niches. Sur les aires -oe/tOutes ces
terraffes, t l y avoit de belles piècesàd’eau 8c de
fuperbes fontaines, qu’on 'reï'optiokiiéàco’rfr.au^
: jourd’hui. La qpatrième étoit le’ premier périftÿlè
1 du temple , dont il refte encorèî Eu» p ied u n e
grande partie de là- façade-avet?-ctesî'éîppes;ou des
■' demi-colonnes. La. place quMétôit devant? forme
1 aujourd’hui le lieu duïhafcfté'de’Pal'eftfinê.^C’ é»-
toit dans ce périftyle qu’on voÉ jJbs jp à v é de
mofatque qui va faire l’obj Éti’une difb'uffionj. Gettfe
mofatque, enlevéé-de cet endroit’, fert aujourd'hui
de pavé à unveftibule du châteaü ’du'priircgi Bar-’
r b é rn i, appelié^ij'ài^riwai Le
tune étoit fitué fût la dernière. tfeffli&V .& -cet
elpace eft occupé par le “château du poffeffeuï
moderne
■ «, Sylla fit.', -au rapport de Pline /. exécuter à
Prénefle la première mofàique qui ait été faite en
Italie r il eft à préfumerque le grand morceau de
. ce travail qui s’eft coïifervé' d a^deqé-teiqps. Il
eft certain qnfe Ceux iquic-attribuent eet ouvrage à
Hadrien , n’ont ;pas .(feutre raifon» que' l’ explir
cation conjeftaralequ’ils-én ont donnée. 'L'opinion
la plus reçue eft que le fujet de cette- compofition
repréfente l ’arrivée- d'Alexandre - le r-Grand en
Egypte. Mais-comme on *eft accoutumé à* cher»
cher la vérité des faits dans lésouvrage.s antiques,
on n'a pas trop pu concevottparîqUelIfe raifon Sylla
auroit fait répréfenter cet événement plutôt qu’ un
autre : d’après cette idée-, le fujet de ce morceau
devoir plutôt tepréfentqÉ un trait d’hiftbire relatif
à notre diâateut, Cela' fuppofe, pM 1 abbé Bar-
thélenfi a cru que ]e‘ohti:mftde'fjlûs facîl'espdtlr.'arriver
à une.explicatroojrrifônina’bîejde cet ouvragé1;
étoit (Rétablit qulildavoit être atriibgp.à Hadrien-,
8c non à- Sylla. En parant de ce principe , ce far
vant antiquaire cherche à prouver que'\a\mgfaïqtee
de Paléftrine repréfente le voyage de cet emper
reur ën Egypte.*, i/ l
«• Mais pourquoi ne feroit-çe pas plutôt un fujet '
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tiré de emprunté, d’Homet»;? C ette
conjetture aCquiettid’autant-plus de force , qu'il
eft pr.àfoa'èvproi^yé’que? 1 es artiftes n’ont pas traité,
d’ événement poftétieurs au retour d’U oe fe àltha-y
que : epqauè’ qui ttr-mine le cercle mythologique.
NetpèiHBit-on pas dire que Fartiftë a repréfenté
lesaventures de M'énélas & d’Héièneen Egypte,
Duîmoïhs-, au moyeri'ide cette eonjeftutey »11 peut
rendre raifon d'e plusieurs »parties'du tableau. Me*,
nélas pouvoit-Ôtrë le,'héros qui boit dans une:
corne, vlàéfigqVe de-fernrrle qui a verfé quelque
chofe dans l^tcorne, fetoit Polydamna tenant dans;
fa main un fimipulum , vafe. que? perfonne n-avott-
encore prisfpeur te3i|ur Ce monument. On pourvoit
dire qu’ elle' lui fait boire du vin dansiequel
elle' a mélé'dé céttè' poudre mervejikiiifeînpîjimdë'
Nçpéqthès, 'poudre qu’Hélène tenoit de Polyr1
damh3' , &qui avsit la vertu d’affoupide chagrin,,
Eutiiîfde nous apprend qu’Hélène étant à la cour
d.‘Egfef>,t¥,7‘ & voyant que le- roi ‘Théoclymènes
étoit éçerdüeTnëm amoureux d’ ellè conçut le»
prdjet*>de pretîdlh la fuketavec Mén'élas. Poû'»,'fa--
Vorîfétfon :évalî*ôn , elle fit courir le bruit de la*
mort de fpn-époux , &\djt'.qüê puifqu’il avoir péri
fut- merîi -- iUfalloit’ ftûfèjtè lui rendît les derniers,
honneurs fta^là^rber. Ælle.feignit de vouloir lui
fàtlfe'^cïés‘* dbslipîss comme’ dans les “funérailles.
réellê^féôS Iton'lparfoit le ht du mort, & où l’ont
prati'qubk dîaUÇfëv/cér'énvpnies. G’eft Ce que pa-
roîc-'figrtiftdtSsËa ■ lortgue .-caiffe portée comme un
cercueil par.'qU’à.frè'îpélffdnnes;’'La figure de femme;
qui eft affilé à ter-fe devant cette proceffion pour-
roit-êti|étïriclèn'ev Pout faire ces obsèques, Théo-
Çlyniènes lui avoit donné’ un vaiffeau équipé,
qu’ on voir auffi près du rivîge. Cependant le rdi
d’Egypte avoir .‘ordonné ;à: fes-.füjets de célébreri
d’avahcç'la fête dê fes noces avec Helène, & de
Chanter les ait« j.oyeux’de ’Pbyménéé y.-fête qui eft
r'éiptéfentée’ pat les figures qiki boivent-& fe divef-,
tiffi^t dan-s un berceau'ouvert, iÇ o t i’a pas.pu -jdé-'
chïffririijiifouïpijce que figntfie fur cette mofàique
le mot qui. eft ‘fous‘ SAïPOS près d’ un lézard, parce
que quelques-unes des parités pierres quitcomn
pofêftt-î ce nom ont été dérangées ^.-Jeîmiot eft
hhxtaios , & .forme l’#djeélif de HHKï s , mot
qui défigne là'meforç f e n p ied& demi t-ainfi-il
ffiut'liret-SATPOS nH KH tAio i; un lézard .d’u»
pied ■ & demi, q ui‘eft juftement: lalonguçur de
cet'ànitnal ».
«D u 'rè ftp , le travail de ce morceâtr n’eft pas
des mieux finis. Dans le.' palais Barbériùiy’ à
R-eme , on voit une adtre Mljaïque] pluy petite
lirée pareillementf d’un pavé de ce temple, mais
d’ une exécution beaucoup plus délicate;’ “Elle repréfente
rërilèvemerit d’Europe : iun’ vbit en haut,
f o r j i lv a g e de là meT , les compagnes de la pdn-
çeffe fatfies de .frayeur , & Agénor, le père d’Europe
, acctiurir d'ùü air doublé ».
1 On voit au palais Maffimi de Rome quelques
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morceaux de tnofaïque qui repréfentent des ccurfcs
dé chats , avec les noms des concarrens. ü n les
croit du temps de Marc-Aurèle.
A Ravénneon confervé deux figurés en mofàique
de: fèftiïiten àc dé fort époufs Théodoraitffeiies
fofit d'aJlffi mauvais : g0Ut que les mofàique s ic.
Sainte-Sophisvé'dffictf bâti par le même empereur ;
Lesiodraftations de la galerie de; Sainte Sophjq
à Conftantrnople«; font des mofaïques faites ‘ la
- plrtparpr^vec deXtdéfedë- ver-té’ qùîrfe détachent
ièès li& j-ours^dè-" letdjchûértp.;: :rtüi;s ’Jëui;‘ coulf ue
e.ftsiMi|#|able. G es ’ dez de vetyc fon t de véritables
doublets ; car la feuillet colorée de différentes
IpàBièfès éft couverte • d ’u-re ptfeeude verréfoft
nûpê|, collée par-deffus j-ihai’y-a que l’eau bouillante
qui puiffe lâ détacher; G’.eft un fecret connu,
’ lé qtmf’pnilpéffizqjt mettre eni pratique fi les mo-
fâïquej revenoieot à la modeparrni nous. Quoique
f application: de ces deux pièresTdë.#êrfo qui ren*
ferment la lame .colorée fou vétillei»fê!, eije prouve
que l’invention dés doublets n’eft pas nouvelle.
Les iturcsionc déftuit.le nez & fes'yèuX’ des. figures
que l’on y avqitj-itepre'fentées J de-même: que; le
vifoge des chérubins ; placés aux angles du dôme.
I• On ne fait à quelle époque rapporter h mofiïque
fuivante j. publiée- par Gaytus *• dans fes Recueils
d!Antiquifés y t.: î ï l , pi. . Elfe'repréfente un
prêtre .de-Bgcchus , tenant un thyr-fe à la main ,
Se-recevant les prémices de la vendange, que lui
apporte un iù e . Le deffin en ipft lourd, incorreél ;
il annonce la décadence des arts & la barbarie
naiffante. Çette mofàique, autrefois poffédée par
Fiçproni, 8r trouvée à Rome, a été établie fur
uffe brique. Les exemples de cette difpofition de
travail'ne font pas fares. A la réferve des cubes
bleus qui font:de Verre y & des verds qui font
d’émeraudes communes,les autres font de marbre;
eu rouge d’Egypte, ou jàunë, que nous appelions
antique.
J’ai vu , dit Gaylus. ^ Rec: •SAtttiq. tome I I I .
plu $ç) . , m Quelques ouvrages de mofnique
eh re lie f, maisfe font rates; Il eft encore plus
.difficile d’ en;trouverrde%fâ beauté & de la correction
de ce bufte.de feinjn.e.de demt-boffs. Il joint
à la jufteffe du-dgffin & à la-convenance des pièces
rapportéesf upe faillie 8c une rondeur fi juftes,
ue je ne crâins;pt?int-d'avancer qhe ce médaitld«;
ont la-confervatiort eft parfaite, eft un des,plus
beauxj que l’on puiffe exécuter en ce genre; Il
fait partie, des licbe'ffes: que renferme-là fille des
antiques du roi. L’accord 8c la fageftè des cota-
leurs fqnt- tfès-bien entendus.. Ç c bufte repréfente
une jeune perfonne , que l’on pourvoit regarder
comme Vénùsy- à caufe-de la difpofition 8c de
l’arrangement des cheveux, fouvent-traités de
cette manière dans lés ptçnwmens antiques ».
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