
font pentes & douces au to u ch e r, font les plus
doux & les ipeüleLps j ceux au contraire dont les
feuiiles'font âpres, anguleufes & piquantes , font
les plus amers. Il y a encore une efpèce .,de navet
fauvage, dont'les feuilles reflemblent à celles de
la roquette. Les navets les plus renommés à Rome
étoient ceux d'Amiterne j ceux de N urfie tenoierit
le fécond rang, & .eijfin ceux des potagers de
Rome le troifième.».("Métrologie de M. Pauéton,
qui a extrait c e t àiticje des' auteurs/de re luf-
tk â .)
NAU FR AG E Ceux qui avaient fait naufrage ,
chez les anciens, fe rafoient la tê te , &1,|ijfp,en-
doient dans un templede Neptune leurs habits,
avec un tableau où étoit tracée, l'hiiloire de leur,
nauflfrage. Ceux dont la mer av’ôic englduti toutes
les richeffe«,, alloient mendier ayant un pareil
' tableau attaché au cou , pour émouvoir la charité
du public par le.fpeélacie'që feur défaftre.’JuyénaL
fait allufion à cette coutume , dans ces ver? (Sat.
X IV . v. j o i . J î
. . . . . . . , . .Merfâ raie naufragus ajfem
Iiuin rogai 'i ^ piBa fe t^rnpejlate tüetw,
- Ceux qui étoient tellement ruinés qu’ils n’â-
yoient pu fe procurer je tableau, fe cbntehtoient
de porter un tronc'orné de bandelettes, & ra-
contoienc leur hiitoire. Martial dit (X I I . y j . 12.) :
Necfafciatù naufragus loquax trunco, !. j
On' trouvera dans Pétrone la'• description des
cérémonies fuperftirieufes que pratiquoiênt les
. anciens lorfqu'ils fe croyoient près de faire naufrage.
Ils adreffqient d’afden'tés prières aux Véïî'ts
& à Neptune. Ils "coupaient-dèu'rs cheveux, &
fufpcndorent à leurs cous des '-pièces d’o r , ou
quelqu’autre objet précieux ,;"p5jur récompenfér
la piété deîceftx qui trouvant leurs cadavres après jj
la tempête, leur donneroient la fépulture ( &yne-
f iu i , epijl.h^.}. '
N A V IA , V T .
N A V IA R E s ^ es romains appelloient lu fu s '
naviandi le .jeu des enfans que nous- appelions
croix ou pile.-Lesaeciens as aVoîent-pour-types
d’un côté la tète d e Janus ou.de Mercure , & de,
l‘autre; prie proue de navire’. Les enfans jettant
Ih l’air les a s , difoienc»:. lè’qnj:!-.îp'pe liez-vous ,
de la tê te ou du navire ? Cap ica aut ttàviam ? Ils
C'infervèrént la-même expreffion. en fe fervaïit des
deniers, quoique ceux ci portaient, d'autres tÿpeS.
Les français ont c o n fé ré .de même-J-'expreffion
croix ou pile , qui convenoit aux pièces d’argent,
de la fécondé race de leurs ro is, marquées d'une
croix & d’un péryilile , ou de colonnes appellées
alors des piles-. •
M.acrebe ( Satum. u-j7x >.nous a confervé fe''
1 fouvenir du lufus naviandi. Il dit : Æs ita fuiffe
pgnatum. hodieque intelligitur in aies, lufu , cum
pueri denarios in fubiime jaliantes , çapita aut. na.
: viam , lufu tefte yttuftatis , exclamant.
| N A V IC U L A R I f les mêmes que IssN^VARctu.
j; NAVIRES. Les poètes attribuent à Neptune
l’invention de.J’art de naviguer j d’autres; l’açtri-
buent à Bacchus j d'autres à Hercule ; d’autres
à Jafon- ou à- Prométhée ; quelqqés-.uns k 'Minerve
quf avoir d rigé ia conftrüâÜOn du navire
- Argo ; d’autres enfin, à Janus, qu’on.drfbit avoir
monté» le1- premier navire. Athénée ajoute en faveur
de Janus , regardé auffi comme inventeur de
la monnpie, qu’il y avoir un navire gravé fur les
plus anciennes, monnoies de Grèce, Ide Sicile &
d’Italie.
l-Leshriloriens attjribuetit l ’invention de cet art
agx éginètes 4 aux phéniciens, aux tyriens ; quel-
! ques-uns même aux habitans' de la Grande-Bretagne.
*
V On .dit que les inventeurs des naviies en prirent
l’idéç-fur-la foi me d’un poilfon ; qu’ilsi-trouvçrent
dans la figure de foc dos la caçèfçe Aslnavirp , la
proue dans Luformede fa tête., la,poupe dariè fa
queue, & lestâmes dans fes nageoires. Quelques,
écrivains affuroient .que les. navires_ ayoient/été
faits à Pimitationides oifeaqx Jf, dont chaque-membre
avoir fourni l’idée d’une partie analogue, dans,
le navires.
rQüiftqps lajfable & les,régions.^s.chimères î
cherchons auquel des anciens peuplts“on Soit*
la navigation. Perforfhe fans doute ne proposera?
les cpy'jitiens. ]' '
“ C e qu’il y a d’étrange, dit M/P,jw;■ c ’eft
cette flotte de fix centç vaiffeaux longs que Séfuf-
t-rtS fit bâtir fur la Mer'rouge. On.pJàce de tels
prodiges dans un temps où rignçrafrcSe des égyptiens,
par rapport à la m a r in e e ’toit extrême y
parce que leur averfion^qip' la mer. étoit enpbi^éy
alors invincible, & l’o n >,vçût^que cette averfion
eft une clîofe très-naturelle qafis' lès priltelpès de
leur religion & dans les Bftncipjss de fenf%Qji-
tique. Les prêtres ne pduvoien¥ j jjprqiiver le
commerce extérieur ; & ee 'qu’il y a de bien fin-*,
guliërj ils avôiên't raifo,n dans leur fënsi car quand
toutes les inftitutions d’un peuple ‘font reJâtiÿés à
fon.’climat', comme l’étoient les inftitutiôns-èes
égyptiens.\ il-convient de’gêner le commerce extérieur
, & d’encourager, 1 ' : maxime
dont les" prêtres ne s’éloignèrent que quand il$ y
furent 'forcés1'par des.princes qui ébranlèrent’
l’état &.
« D ’rfn ■ autre/ côté; p le','bois de 'conflruâioa,
manquoit tellement en Egypte., qu’ on y fut d’abord
embarralfé pour completter le nombre des
barques employées fur .le,Nil & fut les canaux ,
& ce ne,fut quJaprès beaucoup d’ elfais fans doute
qu’on paryint a enfaire de terre cuite, coqmau.-
cuiilptqplq-du monde ,,queàedàchp,%n<c|wfé imiter.
Juvçnal^ttr. X V . v. 1 dit’deccs barqües
Parvula ficiilibus folitum dans pela p /iafe jif'^i>
Et brevibus picts, remis-inctlmbere te/l&i?' ■
Aufli la méthode de cnLe ces vaiffeaux an’feu
dé-.le'ur'dOnn.r une ctr.air'e fobdite pat des pio-
pottions exadtes, de les^bjen,. vdrniUoi & de les
revêtir 'de joncs,, ell -eHe.^aiijourd’hui an nombre
des chofes inconnues peut-être par,rapport»à>
nous, au^pornbr'e des chofes inutilpÿ.. cQ^and-Jes
Rtojémées voulurent faire le commerce des*IndeSi
pat»la M e r rquge-,' le 'défaut de bois les'-oh!tgea>
aulfi à ife.,fennrde mauv-affelf bàrqû|s , cou res
que de petites'vbfjps & des>équîpages très»foib,les,,.,
m a r eH.alé n t * m il ' 5 , & le dcrc-ndovrit mil coijxie1,
les^piràtes : encoVe pàiôît iî qu’ellés étoîenc tou-’-
joérjs^cbn fultySypar des prlotts grecs ; car les
égyptiens n’ent-endoknî pas ia manoeuvre , quoi-
qu'eo.dife M. Ameilhon,, quWsAimagfne quelles
égyptiens.'etorent .fort^ ihabjles dans J a marine,',
p îçe^qu’us defcendoient, d"- i l , h tara icte du,j
Nlj>entçafïptf,Hifioire.d^l^^pvigajnon'i^%du corn-
mx. .t 1. i ogy Joj /éfs I ’ oit 7 . 11 , p.. izÿîfyft
Mais la'deicente c-e la plu * foi tq t r t irai tt , dyynt'
la chi.tt n’tft rjendanr os c.irs chic,.de j.cpt oui
huré> pieds , comme* M. Pbcoke la s u , n’a pas,
léstnqindre, rapport avçc les connqifiances qiril
ftuf polTédér-pôur bienr"-naviguer en mer
^ Clpenda-rît -lés •hirtoriê'ns nous"rep'réf;r renr l’cs*
phiSiéiens-,V Ss paÉtioûlièrem'’n-t lësihu'bitaTiS de
Tvfs tomme‘ks»pn.m eis i^isyg-iteuis, ils Inrtiif,
dit 7J®m, obl'gdPd’avoir* iccqyus au'couimcvce1
avec les étrangeté, parçe q.tt-ils ne pOfféÜoientle1
long des côtés*de lr Syiic qu un tnirtin fluile
& de peu d’etendue ; de plus , ils y furent engagés
parée qu’ils ayoi'ë'n't deù'x.etf èfëïs’éXcel’lenSv
ports ; f&nfib ./ilstyf'furent poùffésïpar léüi géâie,
qui étoit natiifell|lné;ri-t porté au commérce.'/
Le.mohttLiban & d’aùtres mqnta^^voifines
leur Tofitnifrméiit d* exçellëfis, bois ffour d a' coaf-
trudt'on des vuffeaux,: en peu d^ temps, ils-fc
vir-o1, 'umts d’üne flotte {Jombrenfe; en etaé'dç1,
f>-ueir d s so'ages itittrts. Augnehtant pa>
ce feôyen fcür’ cornmëfwirqfei jour,en jPagp^leut
pays devint en peu de tcmpsA^fraoidinurenifr>t
riche peuplé, au pbint qu’ils, furent obligé-?’
d env >\ u des co'oni.s en d *frrens en fruits, pr
«paiement à GarthagesrÇetté\dernièrc ville,
confervant tou]aù,|^là-goût fies phéniciens pour-'
le commeice-, devin t-bientôt non-feulement’égale,
mais,.fupé-rie,Ù£é'râijryr : elle; env(oytj©rîres-; feftes
paries colonnes d’Hercule .(aujourd’hui le détroit
de Gibraltar*) , le long des côtes occidentales de
-l’Europe & de l’Afrique ; même , fi l’on en croît
queiqués auteurs, jufques dans l’Amérique mêmei
c^>nt',la découvette a fait ‘tarit d'hohneur à l’E-f—
paghe pliffieurs fîèéles après, & jtffq'fil’liux îles
Britanniques, q_â-'ils»alioient chercher fétaftl.-
La-viH© de T y r , dont les-richeflfes 8f le pouvoir
iipmerSfe-font. tant célébré-^ dans les auteurs, fac; és
8ç profanes, àyant été àqtituirq- par AléXandre-
le-Grarrd-1, fa navigatiôtr & fotîèommsrce furent
transféré® par le .vainqueur à Alexandrie, ville
que.ee prince a voit-bâtie , admirablement fituéei
•pour* k'commerce’maritime , & doiît Akxandte
vouloit ù\i£r\%. capitale d è 'l’empire d e i ’Àfie'
qu’ri .riiéd‘itoit.5 C ’eft ce qus-4 pryiavnaifrance à la
navigari|îmdeyfégyptiëps, -rendue fi flonfTante par
les Ptalymée^.y elîp ql fait; oublier celle de' T y r ,
Ht mêthq,-celle ,de-Carthage? 'Gètte*'dernière ville
fut detr-rute, après avoir long-temps difp'utë-
l’etrïpire avec îles rfixnajfns. L'Egÿpt» Syaric. été
réduite’, en, provjn|eq»romaine la 'fiatai'ile
d’Aéli.um, fon <cpmçier;ce, & fh, 13avigatjbn, çom-
rr^encèrent à dépendre d’Àugufl^rfAj'exandne fut
.pour lors inférieur e à Rome feulement--liés maga-
de cette capitale remplis
destoatïhandifes.de la capitale de l’ Egypte. -
.Enjfin, Alexandrie qut;.îe, mejne’-fort ,qne "tyr
& Carthage ;,ellé 4ùty,ûirprife> par les Sarrafins ,
q |i.l malgr^.LeyJê-Æaits,d^l’erripereur Hçradius ,
infeftoient !ps; qcÿes»,du nordide l’Aftjqpe. ' Les
n^rchands qui jhabitoiçmpetite,-ville, la quittèrent
|_p2u^ipeu, & le. commerce d’AlfXapdne devmt
de jour enj^àr.pli^Jpngujfiant'j^i^bùé'cette
‘ville jîoiç, encore anjourd5i}|Æ.principalè-qù’ les
européens fafient, le com m e rce -d^ le.-Levant. •
L^Æùtx de L’pmjùre rainyin entraîna après elle
[n©n^teùlement la t e re dcs4ftit.icis ix d^s an s ,
^ma^^c^qre^çllfëà^la-naÿigatiipn'^.fcles barbares
qui ravagereait Rohu , ?e‘*colifti, 1 vde }ouir
des dépouitfesfie céux^m k^aVoieiitlpjcçedes.
Les ’Colonies des pljsanfGÎpns '& des égvprxns
[appt, rtnt aux grecsj|Vit, le 1 r nayi'gâjtriqn. Cécrops,,'
Çadnitis^vljia 5h u,s &, Djrparjs ;c qnfitia firçpR cescoc-
Jqnies ' Mai^^s ath,é^g(g ^ Gub;|ècênt .bîçmôt les
fCopnoi^iBoesj|]^j^ec^ops leur avo t'apportt cs.-
p |u ff r^ue;râlante en effetldam la vie de Thefée*
jq jp ^M n d f if ’J p i voulut^‘affor en C r è te , 11 ne
*trpuva;g|t,mi les atfôciens/p.erfennèiep état dfe4y
co'nduiçe.- Il fut'obligé de faire venir de Staminé.
|uiî p i ] m i r ù à s l rèf)t autre,.ma-
f â o t qomtfié Rh|ax^ h q â rg ê t^ ; a M proue du
{vtSlitaii.v* -
I Le navire qui porta J a, (cm eft le premier vaïffeaia
long3 Se: par con.féquent guerrier' ,x quir'ait été
conftruit dans le 'chantier de la Grèce j car les