
de ceux-là dont parle Caffiodore avec affez peu
d'exaétitude , quand il dit qu'il y en avoit üb côn-
facré au Soleil & l’au tre i la Luné, &'que lés caractères
qui y font gravés font des figures chai- ,
daïques qui marquent lés choies* facrées des anciens.
Ge difcours fent bien l’ignorance du Bas-
Empire.”
Enfin, cet obelifyue qui étoit tombé, a été relevé
par le pape Sixte V , devant l ’églifede Saint-
Jean-de-Latran ^l’ an i j’S ÿ , i z j i ans depuis qu’il
aVoit été amené par Cohitapée, & 2410 ans depuis
qu'il avoit été taillé p a r 'le s ‘foins de R â -
mefsès.
Eïermapion f.avoit autrefois donné en -grec l’in- ■
terprétation des figures hiéroglyphiques qui font
gravées fur ce monument ; çe qui marque, que
de ion temps on avoit encore l’ intelligence de ces
figures. On peut-lire cette interprétation dans
Ammien Marcellin qui nous en a confervé üne
partie. Elle contient d’ abord les titres pompeux
du roi : « Ramefsès , fils du S o l e i l c h é r i du
» Soleil & des antres dieux , à ;qiM\fls. ont donné
» l’immortalité, qui a fournis les*, nations epan-j
» gères , & qui eft le maître du monde % Sec.».
-Mais outre ces titres fiatteürs , cer obéüfque con-*
tenoit une .hiftoire de fes conquête».' .
I l eh etoit de même de .tous les obélifyues en
-général,. Voici ce que dit Dihdoré de Sicile : §ér
fbftris éleva deux obelifyues d’une pierre-très-dure,
de cent vingt coudées de haut, fur lefquelsipfit
graver le dénomhrement de fes troupes^ l’état dé"
j fes finances, 8e le nombre dès natiohs qu’il avoir
foumifes. ;
A Thèbes , fuivaqt Strâbon , il y avoit des obélisques
avec des"inferiprions , qui conftatoient les
xicheffes 8e le pouvoir de leurs rois}*. 1/étéûdue de
leur domination qui embrafioit la Scythie^pa
Baétriane , l’ Inde, & le pays ap'pellé aujourd’hui
lonis ,• enfin , la grande quantité, de tributs qu'jl's
iecevoîent, 8e le nombre de leurs troupes, qui
montoit à un million d'hommes,
- PrOclus, dans fon commentaire fur le TirSée |
nous dit que lés chofes pafféês font toujours nouvelles
chez les égyptiens 5 que la mémoire s'en
conferve par l’hiftoiré ; que Thîfloire chez eux efl
écrite fur des colonnes , iur lesquelles on:â le foin
de marquer-tout.ce qui’ mérite' l’admiration des
hommes , foit pour les faits'-/fait pour les nouvelles
inventions & pour les arts.. ■
Germanicus, au rapport de.Tacite à alla voyager
én Egypte-pour connoître l’antiquité. 11 voulut
voir les ruines de l'ancienne ville de T h è b e s i l n’y
avoit pas long-temps qu’elle étoit ruinée 5 car elle
ne le fut que fous Augufte par Cornélius Gallus,
premier gouverneur d’Egypte. On voyoitencore ,
dit T a é it e ,f u r des colonnes, des lettres qui
marquoient les grandes richeffes des égyptiens ; &
Germanicus ayant demandé à un piètre du pays
de lui expliquer ’ ces -hiéroglyphes , ce prêt» e lui
que ces Idé^ês' marquoient qu’il y -avoit eu attr
trefois dans la'vîlle'fept cent mil)e hommes en
âge de porter les armes, 8c que c’ étdit avec cette
armée que Te roi Ramefsè.s5 s’érôït rendu maître de
la; Lybie, de l’Ethiopie, des mèdes, des -pérfes ,
des bâétres, de la Scyfoie^de la Syrie , de l’Arménie,
& de la Cappadoce j qu’il avoit étendu fon
empice,jufque fur les côtes de Bithynie & de Ly-
cie, On lifoit auffi fur ces colonnes leV tributs
qti’o’n lèvôit fur ces nations , ’fé.,ppnis de T<|r 8ç
de l’argent, le nombre des armes 8c de» chevaux,
l’ivoire & les parfums,lëbled 8c les autres tributs
que chaque nation devoit payer, .qui n’étoient
pas moins magnifiques, ajoute Tacite , que ceux
que les partHès' ou les '■ fdm'aihs exigent aujourd’hui,
,
. „ ‘E nfin m ot,, les -obélifyues, nous ont lajffé des
yefljges fi éçonuans de l’opujeuce des rois.d’Et-
.gypte , & l’explmâtion.iqùqfei.RrÇires donnent
dans Tâche , r.éponfiftfiien #ux figures que-nous
^voyonsgravées auïqrr.irtet S soblh fyp e i/qui nous
reffinc, fingulicxemefit, ds celui * élevé à Tfièbeb
par Ramefsès , qui eft aâfiplççqenj; dans la 5 place
de Saint-Jean^de-Tatran , .paroitroit
déraifpntiabîë de, révoquer- en Apute^upg .putfs
fancé.dont il jeftafifiît.'.d e .témoins .&-^e«mq5
tjumenSjV,.^- 11 \ , « g - f i ^
£ 'I l I femble même’ quërie§h?çMaifis*|neàtAete ’effrayés
d’imitéttîeSèfcééAjfçâfi>tfëf ?oié, d’Égypfêï
Qestbeaux- ouvràges-olîîV(^Sjp®f^l''lfârié des”0mS
,'6ès "fàcréesi- L a grJndeurwfmÿmé %cru lés
tranfporfant^ fai® to u te s iqu- ëfl«pqfi^,ort j Sr’ifa
pas "ofé.en odhffruire dé néüvéaux pour-TéS' mettre
<n parallèlé'avec 'les ^ncfènsî 't a ’ppramïdeï'dé
Ceftius prouvera IH véfîté'bu’tfne famille
hère a tenté un môdqlé?kle'"cesTpyramïâes 'fi fui
’ perbes’& fi'eàhauffées dessr,oisïdfEgyptéfwais"Ta
circonftance■ fihgiHrèré- q h e ' t d t i t c la
i ftruéture des dbélvjîjUes , -cohirate 'pTt'nernm\r ’cf|Jê
lesieàppetears eux-memes'--fîé fè^fonf pâvhi'aùfés
d-Oppofer-dès oüvràges'dé Cè^gérilewèlÿ’^ d l^ è s
1 niôna'rqueâtdïls tirôtènt leur granit dftf&ë c^Hlrè
Unique dan's lè rnonddï^^‘tteî '&wrièfé éroit fitu'ée
pràs' de la viBé deThèbésiSè dés’feohtagnes.qilî
, s’ étendent1 vfeî§;Té jnîdtdèfPE'thiôf3'îê< &c les catâ-
. radies du Nil. .(siriq 'obélifqéei d’-Egypf^ï félevés
par Tes fom’S'IdÊ^Si'xte' V , «fervent à juftffiefïïâ mà-
gmficéncedé^Séfoftfis,S^dé’RSméfsês Æ v'c‘Ê%'éri?e‘i
h©ependant le nern de Dorhin iqîie ■ f%ri t à nâ'qu i les
rétafete, eft encore ^célébré à* Rome, tandis q'ue
[ célui des artiftes‘qui le» taillèrent &- Tçl’ trahfL
s porterait ,de .fi loin, eft pour jamais impônn>u.i.
« Je.plac&aiî'.nombre dej pjus; forré^ exagérar-
| rions dl’Ç fé lâ s , dit M. P aw , & de Diodore de
, Sicile i ‘obélifqûe: qulils attribuent à Sémiratnis,
Si que perfonne, n’a jamais vu (Jàckfon pw fa s
dans*» antiquités chronologiques, que^cet obebfyue
n'a jamais exfté à Babylone.), pendant que tout
le monde connoit les obehfyu.es de 1 Egypte, 8c
il doit en avoir exifté, plus de quatre vingt de la
première grandeucfdôçt J’éreûion n'étoit pas une
clVcfle auffi difficile qu’on'fe-1',imagine,- chez un
peupleyqui à force de tranfporterde telles aiguilles,
avoit acquis beaucoup d'expérience, Fontana, qui
manquoic d’expérience, pmfqh’ft.opéroit fur de
tels blocs .ppur la première foi*, y ^mployapem-
coup pIiis ae‘’force qu’il n ’f n .avoir befoin ; car il
attacha à Ÿtôitifyne 'du Vatican fix cents homrries
8e cent quarante chevaux : lai'efiftance des câbles
8e des .cabeftans étapt connue , on a évalua que
cette puiflance eût éleyé l’aiguille, quand meme
foa pojds e*ût excédé fta cinq cents dix mille livres
fqn poids réel, y ebinpris ïitmniZstÇEpiftcla de
obelifeo rR om i/ i$ èOr- Or,, les égyptiens n’ayanl
pas afliS' Ce-s! mtinutatns fur des bafes auffi haute»,
que celles qu’ori leux-atdonriées- forémal à-profios
à Romêj'ùll o'nt" pu-avec .quatre centj- hommes
8c quarte-vingt chevaux lever :q’tjeiqu'e’pbêajque
que ceToit /enfeuppofiant même qûulS’ ne, fe foient
-fervisldifé de cabeftins.’ Il ne faut point croire
ce'que dffenl: quelques auteurs, d’un Pharaop qui
y employa vingt mille hommes, & fit attacher fon
•profité ' fils anlommfet de la pîqrre'pour-engager
les ouvrieid|â1,êfreîfur leurs gardes,,âbfurdite qui
« Cêîqmüvÿ^gsd^bien.piü àHâyqir,.
ceft qéWJef t-rompe rgénéralèment .aujourd'hui
aü 'Éujet des-&béiifyuêsjXqiS'on i- d?'£ (-avoir] fervi en
Êeypté de Gnomonséîfl fuffit d ' e x a rru n e t hÉe ht h
vetnoné léur-polîtion-.&.leur forme, pour s'apper-
çivoir Sjù'.qn 'n'v.--a limais' penfé î les égyptiens
é]évôjeni|{t||îj||frs’ deux def ces aBuTHes Tluhe à
côçtê. dèÇMÜt’rç-3 à --lient r.ëeîdé»temp[es ; 8c lofrfè
qu’-îf« y»?âVo.it .trois "gr.iinpfesil portés,?lon y plaçoit
jufquîà|fi^©«w“^;v':R îS t:i ^ a V01t encore de
nostljAlrs^d^Ts lbs/îfjiii’pes dti-ftemple tfetPhyJé ,
dans célûiUde\ÿ'bèb!es^& A vl'enrree de cë quJmi
prend pour te kocnber ü 'd'(Jf||ien due, ,mot vif!ble-
meûtycpli^oïe.' de fo n d é s &c àW0z i ^ a: ' *
u Paf-là on peu^dSsfb'^’appçrceyôhyqa’il n’eft
point« dil Éo.übi*queâ|pn, de Gnomons, ^qUlil-feroit
abfutde de^gsTer fi près les un» des autres quq
leur o ip t e fe i|frtfQndîr. .D’ailleurs la j patrie, fu-
ptrieure de ces aigu liés, qu’on ’nomme ler-r/ra-^
midium ne fauroit dohner aucune indieapon pré-
orê'ÿjhotmis qu’ on >ft yîa'jotire'un,globe*,î-commé
1-on fitja Rome fous Ah'gùfte’ &lfsaus. Confiance:
Et y^â-^fc^iendat^ ce q ü q .'ég y p tie ns-: tf on t
jamais fa it 5 -pdjfqiï’aucun auteury’dêxl’antiquité
li'en a parié, 8c otuvok pàrdës 'tablèabxitfrés des
ruines d’Herculanum, & beaucoup mieux encore
par la, tnofaaque de R aléllrine, q^b-lês bbÛJfqùés y
font toujours repréfentés fans globe. Auffi n'at
on pas trouvé dans la tête de ces monumetis
la moindre excavation pour y inférer le. ftyle ou la
barre. Et quand un romain nomme, Maxime, qui
étoit préfet de l ’Egypte;, ; voulut mettre un globe
fur Yobélifyue d’Alexandrie, il en fit tronquer
le 1 fommet ou la pointe ; ce que les véritables
égyptiens- enflent envifagé comme un- facriîege.
Àinfï les membres de l’académie, des inferiptions
de Pans étoient fort mal informés, lorfqu’ ils firent
leur rapport à l’académie desTçiences , qui youloit
être inftruite exaâemen.t fur l’antiquité des,globes
fupportés par les obelifyues. ( Mém. des infcr-tpl]pns.,
tafne IU&phge' i é y ), Nous répétons encore une
fois queice n’a jamais été l’ ufage des égyptiens»:
' ,« Il eft manifefte quton .là-, abufé d’un paffage
d’Appion le grammairien , qui prétendoit que
Moife.avoir placé des hémifpheres qopcayesfus
des colonnes ail-dieu d’employçr des obélifyue/}
mais il parloitj’de, .ces ^hofis là d’une manière
qui prouvé qu’il tte|fgvoit point ce^qu’il vouloir
dire} & leguif jofephè-ënçore plus mauvais«rai-
fonneur 8c pins ignorant phyficieh qu’Appibn, le
réfute par des argujpens pitoyables*
Kirker compte quatorze qbéhfques célèbres entre
toùsjes- autres. Celui d’Alexandrie, qüiiétoit des
p!u,s.’petits.}'celui,des Bar,bqrinsÿ celui de-Conf»
tantinopH, haut de 30 coudées? celui du mont
Éfquibn j'Vdu-ichamp flarriinisn tari lé vers le. commencement
desj,blympiades 8c apporté à Rome
ghn ltes , foins" d’ Augufte ; celui de Florence que
n’ étçitaipas des- plus hauts» celui' d’FLéliopolis
pfqche de Matarée, village d’Egypte , voifin du
Gaîïê } celui de la villa Ludovflu celui de Saint-
Mah'tit, & celui de MédiciSj. l'un & l’autre petit }
celui’ du Vàtiçànhéelui du mqntjCoplms} celui du
palais Pamphili ^touj chargé d’hiéroiglyphes. A joutons
qu’il y a un bel obéljfyufrà, Arlèj.en Provence,
xqW’futprouvé dans le jardin d’un particulier ; il
a cinquante deux pieds de haut, fur fept de bafe,
d’un fetil Bloc «de granit. Les, c on fais de la yiile
sd’Ârles le^fifqît stirer de terre, & éleyej
I l eft .terminé,,en'haut pat un globe chargé des'
ariqeS âeÿTrajjce, & furmopté d’un foie il avec
la dévifeldp?î,ôyi? XIV : neçplunbvs impurs. Ge|*.
loÈéllfque a cela dé; ,partieUlier, qu’il eft tout un»
8c tout «ryudy fans aucun hiéroglyphe qui fafle
icoiinoître foii-~antiquité.
I,a plupart des obelifyues font de, granit , ou
pierrë'thébaïque.*-. ,
Les prêtres égyptiens nommoient les obélifques
fé s .dqigtl du foleil, parce qu’ils reffembloient aux
raypns avec lefqueîs il touche la terre. Les arabes
les appellent aujouid’hui aiguilles de Pharaon.
Les figures placées à la pointe des* obelifyues
les dIus élevés font exécutées, dit Winckelmann,
; - I H V v i j