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Plufîeurs d’eiUfe ces patrons exercèrent toujours
gratuitement leur miniftère. Leurs cliens,leur
faifoknt pourtant quelquefois despréfens, léfquels
n’avant d’autre fource que la libéralité & la recon-
noiilance., furent appelles honoraires.
Mais il- y en., eut qui rançonnèrent tellement
leurs cliens, fous prétexte des avances qu’ils
a votent faites pour eux , que l’on fût quelquefois
obligé de faire des règlemens pour réprimer l’avidité
de ces patrons.
La Sicile s’étoit mife fous la protection des
Marctllus , qn’elle-appelloit fes patrons s Lacédémone
j fous celle des Claudius ( Suet. TU. c. 6 .
n. a. ) ; Bologne, fous celle des Antoints ( Ièid.
Aug. c. is . ) j Herculanutn , fous celle des nai-
lus i Tifemum , fous celle de Pline, &c.
P a t r o n , avocat. L’obligation impofée chez les
romains aux patrons de défendre leurs cliens & de
plaider, ou de faire plaider pour eux , fans qu’il
reùr en revînt autre chofe que la gloire de fou-
tenir les intérêts de ceux qui étoîent fous leur protection
j fut l’origine de la profeflîon d’ avocat.
Dès que les empereurs eurent ôté au peuple le
droitji’élire fes magifhats & fon fuffrage dans les
jugemens -& les délibérations publiques, le patronage
& le droit de-client fe trouvant ainfi mutuellement
inutiles, cefsèrent d’avoir lieu. Les particuliers
n’ayant plus de patrons pour défendre letir
caufe,' les confièrent aux citoyens qu’il?'jugèrent
les plus éloquens & lus plus verfés dans les loix.
L ’éloquence défintéreflée jufqu’alors, & animée
par l’amour du''bien public & delà gloire,, devint
parla vénalité la fource d’uiie balle cupidité. Ju-
vénal, -dans fa feptième fatyre-, fait voir le ridicule
des avocats de Ton temps, qui affeâoient de
paraître publiquement en litière , avec de beaux
hal>itS & une grande fuite, & qui pouffoient le'
fafte jufqu’ à .feîre briller des bagues dé prix à
leurs doigts, en plaidant, afin de paffer pour être
extrêmement riches, 8e pontife-faire payer plus
largement de leurs parties. Ils vinrent à en exiger
de fi grandes femmes, qu’on fut obligé- de faire
des régi «nerfs pour les-fixer.
Dans les premiers temps de la Grêce y les -gpt-
ties parloient pour elles-mêmes ; mais , dans la
feirç , on permit aux avocats de fe charger de leur
-défenfe , & de plaider leur .çaufe ; on les rellrei-
gnit néanmoins dans les bornes du récit d’un
fait fimple & fpccmâ:, & on leur interdit l’u-
fage des excrdés , des péroraifons &. des figures, j
Lê falaire de ces avocats, même pour les caufes
ppbliques , n’étoit qu’unefeule drachme ; dans la -
fuite encore, il fut réduit à trois oboles, pour
quelque caufe que ce fut. On fe fervoit dans le
barreau d’une clepfydre , pour fixer. l.e temps que
dévoient durer Les difcours les plaidqyçr$j
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tant'que l’eau ‘cou lait, les orateurs pouvoîent
parler} mais l’eau écoulée j ils fe-,tairaient ) on
fufpendoit néanmoins l’écoulement de 1 eau pendant
la-îléâure des . pièces qui ne faifoient pas |e
cotps du difcours, comme la teneur d’un décret ,
le texte d’une lo i, ou la dépolîtion des témoins«
PA TRON US fodalitii. C ’étoit îc nom du chef
du grand collège,de Sylvain à, Rome. Oh gardoic
dans ce grand collège les dieux Lares 8c les images
des empereurs. Les . temples 8c les autres lieux
confacrés à Silvain étoient ordinairement dans, les
bois, dans les forêts«:
P A T R O N YM IQ U E S . On appelle noms pa*
tronymiques ceux qu’on donpoit chez les grecs, à
une race, & quiétoient pris du nom de celui qui
en étoit le chef. Aiofi les Héracfides étoient les
defcendans d’Hercu™; les Eacidës ,dês defcisivs
dans d’Eacus. On les donnoit, auffi aux enfans
immédiats -, comme les Atrrdes pour, îçs fils d’A -
trée j les Danaïdé$,ou fes filles de Danaüs.
On a étendu encore plus!'loin la fignificâtion
de ce terme, 8c, l’on -appelle; noms patrQM.mjqii.es
ceux qui font donnés .d’après celui -d’.un frère, oU
d’une foeur, Comme P honoris , c’ eft-à dite , IJïs, j,
P ko fane t foror y d’après le nom d’ utf, prince à
fes fujets , comme Thefeides , c ’eli-à-dire , atfte-
nienjis, à caufe de T.héfée , rpi d’Athènê§r$ diaprés
le nom du, fondateur1 d’iïn j$ujÿô,i.£o'mJiftS
romulides ,~ c ’eit-à-dire , ’-romains , ,d[u aiortî.^d®
Romulûsÿ fqndatdurfde Ronje & du^peppfe ro-
main. Quelquefqis même, par ^rietg'paiisferïl, .QO:
donne à quelques petfojuïès U n - jio gàpropymtquej
tiré de celui de quelque illuilre defcendant, qui
eft cqnfidéré qorrirf\e de', premier, auteur <Je >leuj?
gloire 3- comme ,Ægid/t-i leSç’âhc|t-r^,'id|^çp.,.v
'G e .m o t eft formé <&t; , du dç
P A TROUS y fer-nom de Jupiter- Ge dieti avois
à A rg os , dans le.teaiple-de Minerve iSlune ftatu,e
en;bpis', q u i, ouçre. les deux yeux j.tels que la nature
les a placés.aux hon^fees-j eri/a&git .un trpi»
fième au milieu du front, pouf.marquer que Jupiter
vcyoit fout té 'qui pjffôitidans^és itrtais parties
du monde ïriêl, ja terte'‘$?ê*s enferé. ar-‘
gièns difoient que (fêtait le Jùpitef Patroifs-, quj
‘étoit à TMofê’l dans le-p'alaifUe Priam, en un lieu
décQuyert ; que ce fpt à fon autdÊldlie c e t infortuné
toi fç rèfugfa 'après la* pŸifevdé Troye , Sc
au pied duquel il fur nié par ^Pyrpîfes. Dans le
partage du butin, laïfatue-échut-àSthénélus , fil$
de Capanée u Aui la dépofa dajjs le ^empjç
dB Argo’s.
PA TULCJUS i furnqrr) d,e Janus, dont, parie
ôvîdè daqs feî fafteS f *
V A. V
îe fuis ouvert. | ,Qn le lui'dpnnoij, ou parce qu’on
ouvrait les. portes de fon temple pendant la guerre,
"pu plutôt parce qu’il ouvrait l’année Ôc les faifons,
c’eit-à-dire, qu’elles commençoient parla célébration
dé fes fêtes.
P A T U R A G E S , lieux où l'on fait paître les
beftiaux, Les : romains polïêdoienc pliifieurs, pâturages
dans l'Italie & les provinces de leur empire :
les principaux étoient dans la Pouille & dans toute
cettè partie de l’ Italie où elle1 eft fitue'e , en-'
tr’autres la.forêt Scantia, la fauftaye. de Min-
türrie , le ihont Gaurus. La républidueMiroit un:'
grand revenu île 'ety.plfcupagts; qu’elle affërmoit à
des bergers; qui y conduifoient leurs troupeaux.
. C e fut pendant long-teins le' feul fonds que l’on,
portât au tréfor public ; cependant, au commen- I
Cément, on n’étoit pas fi.exaél â empêcher les
particuliers’,de prançèr de ces pâturages publics, & J
ch acun y condùifoit aftez libremen t fes troupeaux y
mais les édiles du peüpîe pourvurent, à cet abus,:
, en faifaat pçrter une ,lçi qui condamnoit à l’a-
^mende les contreve’nans , & on fut»très-rigide à
la faire exécuter , comme nous le voyons par
.plufîeurs exemples da l ’amende payéé que rap-
, p,or,te TitcrLIve .Dans la feite on afferma les pâ-, I
Jguragès à des particuliers qu/ les louoïent^ à tons
çêyx qui en avoiént befoiii. L es êmpereuts avoientjl
auffi,danSiles provinces, des pâturages.en propre,;
. où ils, npurriffoient un grand nombre de chevaux
p our leur uïâge.i Le ferplus dés pâturages qui nej,
. leur étoit .paSjjéceffaire , ils l ’affermoiént a des
, particuliers, qui: y faifoient paître leurs troupeaux
avec ceux du,prince que l ’on appelloit. greg-es dç-
miâici, l’ argent ,quî en revenoit étoit porté
,;dans leur tr^ftû,J '
P A V E 1, pavimehptm , terme qui chez les latins
^lignifié,\&fàl d’une p la c e ,.d e , quelque matière
^qu’ il fo k .fa jt , plâtre, fe r re , fabje , gravois ,
," briques , ‘carreau de terre cuite, marbre
& autcë nature de pierres , pourvu que ledit foi
•ait été affermi, battu1, frappé & confôlidé fer-1
la Superficie de la terre ou d’un plancher, pour en
.jggjjbduire une croûte & un plan ferme fermant | I
Putter ce quijtlpit repofer. bu paffer par-deflus :
pâvimenttim enim, dit V itruve , ejî foltdamentum
iïy,e incruftatio quant ’gradiendo calcamus. .
, ^ : Selon Ifidore iiaC'xf. i é O les carthaginois ont
été les premit es "qui aient pavé leur ville avec des
,P,jçrfts ; enfui t e , à leur imitation, Appius Clau-
. «ms,Caecus'fit paver la ville de Rome , 188 ans
après l ’éxpùlfipn des çpjs , 8e un ciiemîn. que l’on
nomma la voie Appienne.'Jè^fin les romains entreprirent
les '.premiers de paver lqs grands chemins
hors de leur ville , 8e infenfiblement ils ont pouffé
cet ouvrage prefque par-tput le- monde : perorm
. nem ppdê orient vias dîjpojuerunt, dit encore
Jfidore,.
■ P A V j?,
Ees romains eurent deux manière* différentes
a è paver les grands chemins j les uns étoient pavés
avec des pierres & les autres étoient cimentés de
IfSKUPf de terre glaife. Les premiers étoient formés
de trois rangs, à ce que l’on a obfervé dans
les veftiges qui en font reliés ; .celui du milieu qui
fervoit aux gens de pied , étoit un peu plus élevé
que les deux autres , de façon que les eaux ne s’y
pouyoient arrêter. On le pavoh à la ruflique j
ç eftâ-dire , de gros carreaux de pierres à joints
incertains g fes deux autres rangs croient couverts
, de fable liés avec des terres gradés , fer quoi les
chevaux marchoiem fort à l’aife. D ’un intervalle à
1 autre, on trouvoitfur les bords de groffes pierres
dreffées à une hauteur commode, quand on vou-
loit monter à cheval ; parce que les anciens n’a-
I voient pas 1 ulage des étriers. On trouvoit encore ’
les colonnes milliaires fer lefquelles on voyoit
gravées les diftances de tous les lieux, & le côté
du chemin qui menoit d’un lieu à un autre : ce
fut un invention de C. Gracchus.
Les chemins pa-m de la fécondé manière c’ eft-
a-dire, feulement avec le fable & la terre gîaifc
étoienf formés en dos d’âne , de manière que l’eau
ne s’ y pouvoir arrêter j & le fond étant aride &
prompt à féche r, fis ^demeuraient toujours nets
& .fins pouffière. On en voit encore un dans Je
Frioul, que les habitans nomment le pofihumé
lequel va dans la Hongrie, & un autre fur le territoire
de Padoue , qui partant de la ville même
I aboutit aux Alpes.
Aurelius Cotta eut la gloire de faire paver la
voie auréhenne l’an f i z de la fondation de Rome
Flamimus fut l’auteur de la voie Flaminiene ’ &
émilienne fut exécutée par les ordres
d hmilius. Les-cenfeurs ayant été établis firent dés
ordonnances pour multiplier les pavés des grands
chemins-, en déterminer les lieu x , l’ordre 8c la
maniéré.
. Paffons à la conftruûion des pavés intérieurs
des édifices de Rome.
.L é s pavés qu’ils formoient fer des étages de
charpente , s’appelloient contignatapavimenta &
les étages contignâtiones. Le premier f e in t e s
ouvriers et oit de faire enferre que nulle partie de
: leur r e ne s’avançât fur les murs j mais que
1 ouvrage entier fût affis fur la charpente , de peur
que le bras venant à fe retirer par la féchereffe
ou à s’affailîer par le poids de la maçonnerie ne
produisit des fentes au pavé tout le long de la
maçonnerie j c ’eft ce que Vitruve a détaillé clairement.
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Les yav ês de planches , ou’ils appelloîent
cMxaaones^ou coqfarianes , fe feifoient de planches
de 1 efpèce de chêne nommé /feulas à
caufe qu’elle eft moins fujette à fe cambrer ; 8c
mcme.pour les défendre contre les vapeurs de la