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lui demanda du moins fes armespour aller contre
les troyens.'te Envoyez~moi, lu>dk-il, tenirvotre
» place, & ordonnez à vos.troupes, de me fuîvre ,
» pour voir fi je ne'pourrai'pas faire , luire quel-
» ques rayons de lumière aux grecs. Permettez
» que je prenne vos armes : peut-être que les
» troyens , trompés par cette refiemblancè , !&
» mé prenant pour vous| fe retireront effrayas ,
*» & bifferont refpirer nos troupes ». Achille y
content , màis'à condition que des qu'il aura re-
poùflé les troyens du camp des grecs, il fera une
prompte retraite, avec, fes theffaliens , & laifter.a lés
aunes troupes continuer le combat dans la plaine.
« Hé , plut aux dieux , ajoute-t-il, qu’ aujblnrd'hui
» aucun des troyens ni des grecs tfe v îte la 1 mort ,
» îk qu'ils périffent tous dans le combat les uns
» par les mains des autres, afin que nous deux
» demeurés feuls , nous ayons la gloire de rènvér-;
» fer la fuperbe Troye *>. Patracle prit donc les
amies d'Achille , excepté Ja pique ; car elle étoit
fi forte &*fi pefante , qu’aucun des grecs ne pou
voit s'en fervir : il n'y avait qu’Achille qui put ' la
lancer. Quand les troupes virent venir à eux les
theffaheûs & Parroc/ecouvert des armes d’Achille,
ils ne doutèrent point que ce ne fur-Achille lui-
même i ils perdirent cburage, & léÿéfordre com-
rr.ença'à fe mettre parmi eux. Pacrdcié.ïes jteurfui-j
vit jôfqùes fous les murs de Troye ; & les grecs ,
en le fuivant, te feroièint infailliblement rendus
maîtres de la'ville y- dit le poete , fi Ajtellon lui-
même ne fe fût préfenté fur une des tours pour
s'oppofer à fes efforts. 1 rois fois Vatrocle furieux
monta jufqu’aux^creneârix de la T n u r a i î î e t r o i s I
fois ApoffOn;*!e renyèffa en repouflant fon bouclier
avec fis mains immortelles. Patrocle , - plus
ardeur, revient à Taflaut pour Ja quatrième fois ,
femblable à un dieu}’ & alors fe redoutable fils dé
Latone lui dit d'une voix menaçante : » Retirez-J
» vous , généreux Patrocfe fies deffnées n’qnt pas
» réfervé la riiine‘ dé:'ïI îo v è À ' vc>tfe bras , ni
i même au bras d'Achille, qui eft plus vaillant
» que vous ».
Patrocle fe, retire dés. mars de fa v ille , & va
combattre dans la plaine 5 il fe mêle par trois fois j
avec les ennemis, dont il fait un horrible carnage j
& a chacune dé ces charges, il immole de fa main |
neuf héros. Enflé de cefuccès& infatiâble de fangj
il en fait une quatrième ; & alors généreuxPatbb'clt-A
la fin de votre vie fui fixée pat les deihn s.Apolion ,
enveloppé d’ un épais nuage , s’arrête derrière Patrocle
& du plat de fa main, il lé frappé fur lé dos
entre les deux épaulés. Un ténébreux vertige
s’empare en même-temps de lu i, fes yeux font
«; fcurcis. Apollon délié fon.cafque & fa cuiraffe,
qui routent aux pieds des chevaux: fa pique, toute,
forte, toute pefante qu’ elle eft , fe rompt entre fes
mains ; fan b ouc lie r ,qu ile couvroit tout entier y
fe détache & tombe à fes pieds r alors la frayeur
lui glace les efprits , fes forces l'abandonnent ffil
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demeure immobile. He&or ,1e voyant en éèt état J
court à lui, le perce de fa pique, & l'fnfultéà'vec
des paroles amères JPtfrfoeA'nioütant,fepouffè cette
infüjtef & attribuant fa défaàé^ Uoh-’à la valent
d’Heéfcor} mais à la colère dés dieux-: »‘Si Vingt
* hommes1 tels que tbi m’avotent attaqué, fans
» leurs fecours, mon bras leur aurait bientôt fait
»■ mordre la pbùffière » .- ‘
été tué ,; p^|efrt«uô; granfijcqstxilkiî
pote fcm corps. ,He&or, apsèg l’ avoir dépouillé y
alloit lui couper la têtet> ^ afqu’Ajax & Ménélâs
amveat., font cçtjrer Heéior', & , après de grands
eferts , [Clppottent Ie^cofgf'vers tems vai-ffeaux.
Les çheyaux immortels d’Aebffte qui étoient'éloir
gnés de la bataille y entendant dire; que Patro.cle
avoit été tu é , pleurent arnèr-errum fa mortH
Iqur guide fait tout.ce qu'il ,peut, Óc-de, Ja. voix'&
de la main } il,eijpp||me J&s cat.eiïès-& les rnen-axgs ;
Rppr, les faire mgrchei; :,iLs fe tiennent tmrosbdes &
la‘ tete penchée veçs la carte, & lçs, qrfiis ttaSjhaut
vers la ponffière. Achille apprend la moot de Pa?
trocle x &,do-arre les marqués, Je.sîplu*s ferffi,b%'de>
f i douleur, il Rengage à ne ppmrfaiçé fes fiunémljS
îles qu’il ne lut ait'apporté la tête & lësi’aïmes
d, Heôior , & ) qi^'ti}; n'ajt: fbntfrfif her
dQpxe(des,plus jllqfii es enf^ns des croyons Yqu'il
ègçrgera.jde fa propre main.pour aÂouvir fa ven-
geancè.
. Cepyo lant s l’amede Pa^oeÙai apparoît, pour
le .prier de' hlEeE|eV funérailles, afin qiâe lèsiportes
| fffj champs effets h ijoient ouyerfes. Il lui demande
1 une'autre gra^s: « Doçne orcbeélubdit-il,. qu-'a-
*> près tat mor-6, mes fisifoieijt enfrrmes avec les
* tiens, frletis n avons jamaistétë;féparés pendant
» poire vie : depuis le moment qùé‘ j’ai été-reçu
dans le. p a la ^ ^ j- ^ ||ç |^ ^ ^ iA y ^ $ é b é 0 ^ b h r s
r? -yecaenfemble -, quenos bsne frient donc p o in t'
!»■ ‘ftparës’ affres notre tnprt » .
Achille donne ordre anfl£ tôt pour les funérailles
de fonr'arai'ï flf fait égbrger ük5ïioffibfeTnfini de
‘Viélimes amour du bdcherVüjette auMmifiéu qha-
rre de fes plus beaux- chevaux y ‘& d’eâx 'des" meil-
leurs chtensfq*u^î eût pour Ià gai*à d e Jbn ^câiiip,,
,il immole les douze jeunes troyens termine les
.funérailles paffdès jeux fimèbîes.
I ' WincRelrhanp 3 publié Çdfeàbr.- iked.
mn caiifé^dh jfftjsbeau tfavan, fur lélqüe(!(M vojt
Aiitjloqüe annonçant à Acliilîe la inort de foh ami
Pâtroele. ' ’ ' ’ VY
PATRON on
fe met., & qui eft ainfi appel!é", jigrce ‘qu'il 'fait
l’office de père : S i enïnïclïinies qimpsc^îeHiei~fiïàty
dit une loi- des .douze tabjes,! patronî f
tantumdefn eft 'ctientem quafi ffliürà fdllèïël,'Ç’értAà
Romulôs qu'on attribue l'ufage oïl étoit le peuple
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de Rome de fe- 'choifir des puerons ou proteûeurt
parmi les fé-natéurs & la'nàbleffe. Les protégés,fe
norhmoientlfeîî'tîrï #pWcaqfe de’ l’affiduité avec la-
quelle Us cultivèrent1 lédr-bièriveillancré. 'Romulüs
euten Vufe' 3 '* p’JHlà , rd‘ entre te h jtir £' union entre'les
deux ordres/efhlés.rendant néceffaires l’un.ATail-
tre, Çet étabhjTemènt donijéjiUne idée avantageufè
"des t iléus politiques de ce pfin'ee, qui trôuVa'moj en
par-l^'cîYrnettre les’ foibles à lfabri'des violences
& îd^ .pouidoiHeXQfbitânt des“, grands* En effet ,
les ÿér#<?nirfétoienc obliges d’ aider d e '.1 eu t s ;t5Ô n &f! S.
& deHeur.-crédit, tk de- d^fendte'3'éurs eliènd,
abjoes loenpIçi'pféî^iV, de pfertdïe fait & xtaufe
po’ia' bux , v f i^ . g^ejqi^nji^iice.'oi'
qu ordles cittât deVant lép )u§és, &jtdé<& ro péttf
eux tf-ut ceqhbïfàit un père pour fqn’rfils ; ils h Jri •
tèfénïdê leurs’Ohens morJs!4b. inrefidt), 8c faste-héfif
tiers : il étoit également défendu- mi'pairbrSs 8c aux
dafehsfqjeOè’-entr’acoufer entim Cër,d é p niesrém'bH
gnagê ouHe'dtfnfjer kur,fü'ffragelluh -ContieSautre,
& lnéY®ffçttréi|és ufis’&ikSfautres dans l'éparc'fdei
IBrs^nei'fi's. fqu’h n* é ti? k CO n V a in oti
fa t pnefdfr cqs çmis^-éoefps , il éroiefujér à;faHoi
p t) r tfe liMè !R*Omi} Wsmtif) t tedes traîtres ; &>aprèsi
k- cQsrélfibn j il étoiif'permïs-à eh^)qâ.€itoyen de
L tuef f ésrbrne' une Viétime dévouée fl Pluton ,
die&prs enfers-1: S 1'patPonus-£lïcnti<fiapdetn faxn^
yicsr fejj^fe^devoirsd^Sliens envers leurs ƒ drrotfe
n ’ é t-ô i enïlpasapôîhs ud ùs. Vvy-f^ U-tih ot-C liens.
Sfiiis J e s; e rçh,e r I ti rS^|l^ pèqpleïi 1- ày àn t plus départ
auxcé]ëiâ,iansdes magiifr-ats aJii aux affaires d’E tat,
ni ja ux. j.qge.rpeFisJq ui furent‘ar&rS'réfervés aux nria-
giftrats 8çdiWmptqreuri Une reftaplus que les feuls
fiôms de pdtrdn & de client dettitués refpeGtive-
ment dês'ô&ligàfioftspin.y étôienf auparavant atta-
é®e^^|tbe> B'dm de patron demeura aux'perfonneb’
riche,v& bbiïïdntës’ , ;qüi faifoient'dilffibuer à leur
porte.|k fpbuul&ià ceux qûfcles accotnpagndien’t,
dans la .ville po^iif .gïo-ffir leur cortège.-Il n’ÿ eut quë
le droit de pàtronàgt Tue Tes affranchis? qui'- lubfiîta
réellçrnen t,ffel4q'Tacite ^ parce que les affranchisf'
quoique deyenus citoyens1 romains y ne jouilïbient
pas deskbêmés pférogatives que leslibresyingenui j
& la loi lesaffujett-iflcnt énversjlèîïrpat/-£mx /‘à des
devoirs qu’ils.'étoient obligés de reinpljr.ÿ fous les
peines lès plps.rigoureufes.
n Q ^ n d .la ’qûalkffde patron étoit relative à celle-
d’affranchi ,s op entendait par-là celui qui avoic
donqéja liberté à quelqu'un qui étoit fen efclave,
lequel», par fon moyen , devenoit affranchi.
Quoique l’affranchi fut libre,, celui qui étoit
aupatavant fon maîtie confeivoit encore fur fa
perfonne.quelques droits, ce,que, l'on appelloit
patronage. Ce-droit étoit accord^Mt^arro« en con,
fidération du bienfait de la liberté f l ' i l avoit donnée
,à fon efclave.' f
f Ce droit s'acquéroit en autant de manières que
I on peut donner la- liberté à un efclave.
P A T ffÿl
Le patron devoit fervir de tuteftr Sc de défenfeur
à fon affranchi , & en quelque façon de père}
c’fp d e -ià qu’on avoir xofmé le ternie de
1 L’affrànchl/devoit à fpn patron foumiffioh, hon-
Il y avoit une loi qui autorifoit 1 e patron à re*
prendre l'affrancHi dé fon autorité privée , lorfque
celiii-ci ne lui rehdg t pàs"fss devo rs affez afîidue-
ment 5 car l’affranchi dêVort venir au moins tous
les mois à la maïlon du patronIm offrir fes fervices,
& fepféfehter comme prêt à faire tôut ce qu’il lui
ordonnèrent, pourvu que ce fût une chpfe honnête
& ppffible. Il ne pouvoir auffi fe marier que fuivant
les intentions de f0%patron. 1 , * -
Il n’éKkt paspermis à l’affranchi d’intenter uft
procès, à fon juarz-o/z , qu'il n'en eut obtenu la per-
miffion du préteur 5 il ne pouvoit pas non plus le
fractoife dn jügbthent:
,^ Le. droit .du .patron Çir tes. affranchis étoit tel
qu’il avoir lqpouvpit de les châtier, & de rémet-
t e dans: l’état de fervitude Ceux qui étoienr réfractaires
ou ingrats en-vers lui.Roui être répu’té ingrat
envers fon , il fuffifok.d avoir manqué à lui
rendre fes devoirs, ou d’avoir refufé de prendre la
tutèle de fes eiifans.
Les affranchis étoient-obligés de rendre-à leur
patron trois forces de fervices ou oeuvres , opéra ;
tes unes appellées officiales gu oifyuiid.ès ; les autres
, fabrjles. Les premières étoient dues naturellement
en reconnbiffance de la liberté reçue ; il
fi Talloit ppurtant qu elles fuffenr proportionnçes
' àjhâge , à la dignité , aux forces de l ‘affranchi., &
au befoin que le^arron pou voiten avoir : les autres ,
.appé’Iiées/aèr/fejt, dépendoienede la loi ou conven-
tjpn faite’lors dé l’afFranchiffSnent ; elles ne dévoient
pqurtantpa^ être exceffives au point d’anéantir
en quelque forte la liberté.
, Les .devoirsn obfequia} nè;ppuvpi-ejit. pas. être
cèdes par le, patron à pne autre perfonhe , à
la différence des oeuvres ferviles > qui étoient
'cëffiblés.
, Le patron devoît, enfin, nourrir & habillerTaf-
franchi pendant qù’il s acquittoit des oeuvres fer-
viles , -au lieu qu’il n’étoit tenu à rien envers luî
pour raifon des fimples devoirs, obfequia,
’ . h ’étoit ’pas feulëment les particuliers qui
avoient des patrons : les colonies, les villes alliées
les nations vaincues , fe ehoififfoient pareillement
quelqufe patricien pour être lé médiateur de leurs
différends avec le fénat.
Chaque corps de métiers avoit auüx fou
patron*