
qu’il a voit à cet égard , que les morts, fubites des
hommes lui étoient attribuées , comme l’on attti-
buoit à Diane celles des femmes.
C’eft ce qui a fait dire a Ovide que-files hommes
jouiffoient touioun d» !•> fauté 5 l’art d'Apollon
deviendroitinutile ( I V .T r i i . } i * •
S i valeant d om in e s , a r s tu a 3 P h a ie ,jacet.~
Le même auteur l'invoque comme l’inventeur
delà poéfie &d.ela,médecine^ Remed- amar. );ï
Tir prccor , arcitenens , adfit tua luurea nobis ,
Carminis & medice s P koe b e } reptno r apis.
Il ne le fait entendre nulle part plus clairement
quelorfqu’d fait dire au d:eu luLmême que la méf
decine eft un art de fon invention ( M é tam .
S i , 7) sj I
Inventant . m tdicina meurn eft , opîferque p er
orbem
. H ico r .
Le furnom d’opî/èrquelepoëte employé, n’eft
qu’ùne interprétation dé cèKii de fa lu ta r is qti’ori
lit fur plufiturs. médailles dé Trébomen Galle , &
entr’autres furuneqûi a’ été publiée par Triftari
( Tom. I l . p . 672. ) , où l’on voit A p o llo n nud;.,
debout, tenant delÿ droîteun rameau d'obvier,
& de kt gauche une lyre. Sur d’autres médailles du
même ptin'Ce , A p o llon eft qualifié dtititrc-dp con-
ferva tor , & figuré de différentes manières, comme
on peut le voir datas Banduri. Cès deux épithètes
du dieu ne fè trouvant que fur des médailles ’dé eë
temps, & principalement fur celle de Trébonfèti1
Gallé', il devoit y avoir quelque raifon particulière
de la répéter. Ainfi , tfri médaillon fingulier deicet
empereur a donné occafion à Pellerift d’en expliquer
la caufe. Il repréfente au revers la figure
d'A p o llo n debout fur des roches élevées en forme
detmmagnes i tenant d’une main un grand rameau
d’olivier, 8r-dé l’autre un arc détendu. La légende
du champ ARN. Asi. { R e e . de peup. & de V U l. t .
J H . p . 5à. 5*. ) , contient le commencement de
deux noms de villes d’Ombrie , Arna & Afimino
qui étoient voifines & qui àvoîent fait ériger à-
fra x crmmuns la ftatue à 'A p o llon fur un lieu élevé
pour qu’il pût être vu au loin & invoqué par tous
fes peuples desenvirons. 11 régnoic en Italie Brie
perte violente du temps de Trebonien-Galle, &
ce pririce avoit donné des ordres dans toutes les
provinces de l’empire pour qu'on y offrît des facri-
fices à tous les di^ux. I! n’y a pas lieu de douter
que les peup'es & les Viles ne fiffent alors des voeux
à ceux des dieux pour lefquels ils avoient lé plus
de vénération ; & l’on conçoit aifément qu’ils implorèrent
fur-tout Apollon qùi étoit regardé particulièrement
comme un dieu fecourable & falutaire
qu'on invoquoit même fous le nom de médecin ,
lui attribuant d’avoir inventé la compofîtion des
remèdes fpécifiques pour les différentes maladies.
On voyoit à Rome un temple dédié â Apollon
foüSTé-titre de médecin : Ædefit qüoqüe Heèçuêjs &.
fp t t L iv iu s haie /oco( E-xtrà tri gemlnam portàm. )
a ffig tia r iv id e iu r , Sf - & A p o llin is mcdici : que im i
t a adUlius ornamentum extruliafuerunt opéra,, q u o i
tàe appellent'um e mari defeènfus effet h a r d in i Roma
vê tu s . Les médecins adreflbiem des vtçux à Apollon
cofnmeà leur dieurutélaive ainfi que-ie prouve Une
inferiptioû publiée par Tomaffin (D e donar vete ).
Sur une autre infcrioçon;, i! réunit les titres de.
fa lu ta r is Üi de m td ic in a lh ( M u s . Florent, tom. I I I *
P•
, Virgile à Toécafion de ce qu’il dit de la mort
d’Hippolyte & des ' foins de Diane pour le 'rappel-
ler à la viei ajoute que Jupiter; indigné- fôudrôya
Efculape, & il l’exprime ainfi : ( Æ n e ïd . I. V I I . }
Ipfé rtpertarem mcdicin*. ta lis & artis «
■ Fulmine P kteb ig en am fyg ia s detrufit ad undçts.
C’eft fans doute par licence que le poète nomme
Efculape inventeur dêr la médednq; mais quoiqu’il
neje fût pas réeftemeor „ cependant en ,qualiité dq
fijs, d’A p o llo n . qui lui avoir appris tous les. decrets
de cet art, i! fut r e y qrê «fui : mêm e comrqéj lé prinqif
pal die y. de la médec ne J ;après fon père. C’eftpour
cette ra.fon qu’il-eft fouvent reprêfcnté.fous la figure
d’un ferperit.
Le feijpent étoit le fymbofe de h médecine.,
hofkfeulcment parce qu’il fe rajeumr^ppur jainfi
dire., en changeant de peau tous jfX aiis \ mais encore
parce que entre les différenteséfpèces- dë fer.-
pensV il y en a qui fef'Üenr a, la compo’fitipn des
remèdes falusaires Sous ce rappor t d'eft-fréquem-
ment figuré fur les.,’mônümêns comme attribut
d 'A p o llo n , li-peut néanmoins convenir à ce dieu re-
lativement à la fable du ferpent Python. L'arc
étoit pareiHe.ment tm dêifés attribués^ parce qu’il
l’avoit inventé & s’en émit fetvi pour tuer lei'.fôr>
pent. Nous allons rapporter les furnqms que fon
adrelfc dans l'art de tirer de l’arc Ipi^fit dqnn'èr.'
Je m«i conféntçiaf de ■rémàrquer que les grecs
ont toujours interprété par A p o llon la divinité nommée
Horus éhéi lés égyptiens ( J iM onsk . p a n tk.
egypt. ) ; laquelle étoit chqz 'ces derniers peuples
la même que le foieil, fuîvanti quelquesoauteurs.
J'obferverai auffi que le fymbole de l’épervier qui '
fe rapporte au foieil fur les anciens moniiinens des
égyptiens, eft également chex eux celui|d'7îoràa.
Cet oifeau étoit Confacré au foieil à caufe de la
rapidité de fon vol, félon Euftathe ( In I lia d . A. ).
Parce que plus le foieil brille ,iplus l'épervier s'élève
en l'air., félon Eufcbe ( Prtpar . evang.lii>. l l l »
P H (E
e . 12. ) eitm qüia incitaûfftmo m à ta fe r tu r .tum quia
a lla u.bi-lacis plurimum , volando peter'e fo le t . Or ,
ElieriJ. D e animal, lib , X . c. 14. )-nous apprend que
-jjfS .éjil&iers1' é#»ent a A p o llo n & ‘ que
les.prêtfësËÏÏfétbierit chargés de lés nourrir étèient
nommés lepttxdëotituï
• 'Chez tes égyptiens, les gréas. & les romains ,
le corbeau étqit un des oiféauX qiie l’on d'onnoi'r au
foleilppur.attribut,f8<,nons apprenons du mêrne
Eli^'xLré. I I . c. iS. ) que c'écoit au^l'oifean
d’Apoil'p'n; il lui étoit, cojnfacré, dit cet auteur,
parce qu’il eft ên quelque forte doué de l’èfprit
prophétique,, 8e qu. jl.prédit les orages. G’eft ce qui
fait dire à Virgile ( Qeorg. x, ) :
Tum c o rn ixp len a p lu v iam v o c a l improbavoce.
On lit dans Porphyre que l’épervier 8e le corbeau
érbient •' deux 01 féaux confacrés à Apo llon .
( D e abfiinent. c. }. )
■Le cygne étoit- confacré à ce dieu ainfi qu’au
foieil à'Caufe'de fi.'blancheur , félon Euftathe ,
(' A d l lia d . A . p: 449 )» qui die ailleurs que c’écoit
l'oifeau à 'A p o llo n pour les t-ois propriétés qu’il
rénnk'ïïy le ^chant-, la diyihgfièn & 'la blan-
cheur. ,
Enfin les griffons qui'étoient confacré? au foieil ,
c&irifne perfbh’nè ne f ’îgfforêV font encoVe-un des
tCAn t. V I i . p i™ £ Î t. ) a publié ünF'cbrnaline' gravée
.en çrepx repréfentant ce. dieu qui ne peut être
méeonnu-pour fa difpofition & pour la lyre placée
a‘fon ‘côté ; orî vôit'â'-fes' pieds un griffon & un
autre? oifeaiî-^ut pourrOit'bien être un corbeau. Uofe -fhétixAçticTfiappêiè -dïn^f Pelli j
M e d . tbm.n‘ û ,p . l o p ) la 'ville d’Aphrodiflas pré-
fente Apollon' nud ,' debout, tériant def fa main;
droite utiè branèhe-de palmier & de la gauche une
lyre pofée fur' un trépied entouré' d’ün 'ferjjent.
^Derrière eft üh arbre & à fes pieds ;Éfÿgriffbn. Lés
auteurs font "en celk conformes àux monumèris-, ’’
ainfi qu’on peut le voir dans, Claiidien & Philol-
trate. Sidtfine -invoque 'A pollo n en ces termes :
( Sidon. A p o llin . carm. 11; v . 367, )
Nune ades , 6 P s. a n , lauro cu i gryphas obuncos
D o lta lu p a ta . lig a nt , . quoties p e r fron dea dora
TleHis pennrferos hederis bicoloribus armos.
L’identité A'A p o llon avec le foieil paroi t donc
en quelque forte établie par la reflemblance de-leurs
fjfmboles. La queftion paroît être abfolunaent décidée,
par uneUfrophede l’ode d'Horace pour.les
jeux féculaïres. Les jeunes garçons qui adreffent
leurs voeux à Apollon , l’invoquent ainfi :
Aime f o l , curru n itid o ditm qui
P rom is & c e la i , a li us que & idem
Nafceris , poffts nihil urbt Româ
Vifére majus.
D ’ail’eurs fur un très graridnombre de médaillés
de villes cû i’ô'n. adoroit Apollon 3 Ce dieu .ft re-
préfenté*fous la formé d’un jëurié homme, la lête
radiée , comme l’on peut le voir fur des médailles
de,l’rfle de Rhodes , fur une de. 1’ fie de Ghio
& fur plù'fieiifs 'autres! Les artilles âbiyent 'ob-
i feryér que CfS. raypqs îMifTent de îa tefé ïnême f-
& qu’ils ne lbntrpoitit, appliqués ainfi que ceux
' que l’on voit àla couro ïne radiale de quelques em-,
pereürs. ' u
On a teprifenté le foieil fous la figure d’ua
jeune homme d'une grande b e a u té , parce que ,
dit I f i d o r e ( tQrig. V I I I . ) il oeparoît tous- les
jours en donnant une nouvelle lumière, quotidîe
oriatur & novâ luce na/catur ., ou -félon Rhui nutus
( Mytk. ) pour lignifier par la jeuneffe qui eft le
i plus bel âge de la vie, qu’fl n’y a rien de plus beau
i dans la nature que le foieil, ou encore félon Ful-
geppe , parce q u après avoir été à fon couchant,
il femble rajeunir en reparoiffaht le lendemain
• avec Un nouvel éclat : quia occidendo Ê* renafeendo
\ fernperefijunior >• ce qui la. fait dire à unpoëte ancien :
Sol femper juvenis , raptdum qui dïvidis axem.
Dans d’autres defetiptions on lui donne tantôt
la formé d’un enfant , tantôt celle d’un jeune.
‘ homme 8c enfin celle d’ut» vjeillard. Martianus C a-
Ipëlla ndus lefepréfente de la' fôft'e 'ƒ ( SS. j i )
' Facitauttm mox ut ingreffus eft pueri renidentis ,
ïnceffu m'edio juvenis anhelt\ in fine fenis apparebat
oçtidui ; dèfcrtption pat laquèlfe r auteur a voulu -
ftpsdpu'te indiquer trois parties du jo u r, Ig matin,
le midi & le foir. 1
j Ainfi quoique fur les monumens Apollon foit
prelque toujours repréfenté comme un jeune
homme d’une figure agréable ( Callim. Hymn. in.
Apoll. v. 36. ) PLucian. de facrif. ) ( libull.
Eleg. libl i . el. IV . ) dans la vigueur de l’âge ,
& que les auteurs lui accordent une jeuneffe perpétuelle
; cette règle néanmoins peut fouffrir queL
qu'exceptiohi On voit dès exemples dans Lucien,
( Lucian. de deâ %r<r) dans Mrcrobe ( Macrol.'
Satur. -lib. 1. c. -X V Î l. ) & fur une médaille
d'Alefa où ce dièiièft. repréfenté avec de la barbe,
:( Princip. di Torremu\a. ) :
Les p-ëtes ont quelquefois confondu Phælus
avec le foieil, fV ce nom eft devenu pkitôtun fyno-
nyme qu’une épithète de celui d'Apollon : Homère
les joint très-fouveric enfémble. Quand il dît que
le d èu invoqué par Ghr/sèsdefcend du ciel, armé
de fon arc , & portant fon carquois pour venger
fon prêtre dé l'injure desGrecs. il réunit les noms
de Phiebus & d'Apollon ; ( Iliad. A. y , 43. ) .