
? E G
point une fgmblable tranfpofition î Pagafos -, fans
détour & fans violence, eft manifeftemencle
pacaffe. Lorfque les romains virent" pour la première.
fois l’éléphant, ils J’ appèUérént bas ; de
meme pagaffe forti de la Médufe, parce qu’on
l 'avoir apprivoifé , & que l'on - montoit deffus
cojntnç fur les -chevaux , fut appelle cheval. Les
dénominations,empr.untées'psiu'les chofes extraor1»
dinaires, font de tous les tems & de toutes^ les '
largues;j- furie-marqué que c’étoitirn animal,
lauvage, c’ eft qu'il s'échappa-,, - qu'il ne fur ra-
trappé que par.Beilérophon, qu'il le bleffa lui-
même 6; difparut. ( Mém. de tittérdt, tôm. J. ) '
• Caps la collection des pierres gravées de Stofchj
An yoi; fur une pâte de verre pégafe en l'air avec
Belterophon la pique en main-, quLierienrpar la
bride que Minerve »lui avoit mife. On pourroit
regarder l’origi-nal dm cette pâte;comme une gravure
faite d'après la plus ancienne '-'tradition fur.
pégafe : car, (Heftodi Tkeogon. v. 3 2.5. ) Hélîo'de
parlant, du combat de Bellérophon avec la chimère
, lui donne pégafe^ .niais non pour lui fervh
de monture ; c’ eft Pindaré qui le premier le fait
monter à Bellérophon. .
Sur une fardoine, Beilérophon eft monté fur
pégafe , mais Jâns~ pique , comme on" le voit
( Vaillant.'num. fam, CoJfüt~n°. •*.) fur une *dNife:
«Mlle. : t -
‘ Sur une cornaline , Bdlérophon eft vu en l'air
monté [m pégafe combattant la chimère, "dont la
queueeft 'terminée ici en ferpent.
Sur un jafpe noir, la tête de pégafe avec ’des
ailes entre les oreilles. ' 3
Sur une agathe onyx , pégafe eft vu à mi-corps.
Sur une cornaline , - pégafe bridé.
Sur une cornaline ,.pégafe auprès d’un rocher,
fur’iequel eft jftacéé une edicula. . -
Sur une cornaline , font gravés deux pégafes.
: Les aftronomes ont fait de pégafè une conftel-
larion cclefte entre l’équateur & le nord ; ils lui
donnent vingt étoiles : ils difent que ceux qui
naiffeot fous cette conftellàtiorr ont en partage
l’amour des armes, la : gloire 8e beaucoup- de
taiens pour là poéfie.
P égase. L’auteur de la Science ■ des. médailles a
remarqué quepégafe eft le fymbole dé Corinthe, où
Minerve le donna à Bellérophoa pour combattre
fa chimère ; il fe trouve auffi fur les médailles
des villes d’Afrique, & fur celles de Sicile depuis
que les Carthaginois s’en furent rendus maîtres
i parce qu’on croyoit que ce cheval était né
du fangde Médufe qui étoit africaine. Syracufe
erf particulier, qui avoit une étroite alliance avec
P E G
Corinthe-, gravoit fùr fes médaillés un pégafe,
( D.
Pégafe eft le fyihbolé de Corinthe & de fes
colonies, de Syracufe en particulier. On. le
voit fur les médailles d’Antioche , de Carie,
d’Amphilochia , d’Anaétorium , de Leücàde ,
d’Argbs en Acarnanie ; de Corcyre , d’Emporis .
4’Entella, d’Ambracia en Epirè,, des Lôcriens-
O zo le s, de'Meffene , de Rom a, de Taurome-
niüm , J'Àftîum',' de^Dyrfachiiup, d’AJyzia,
de, Theffalonique, .L
PÉGASIDES , furnom des miife’s , p r is S u
cheval pégafe, qui fu t , cemme .elles, habitant de
l’Héiicon. p
l^EGASOEj cap de la npmmé,
dit le fcoliafte d’Apollonius, de çe que le navire
Argo y fut cojiftrpit ;*îl j aycut en cet endroi|.un
temple d’Apollonf: qui avoit fait donner à ce dieu,
par'fféSçde le nom de Pégafien. Ce fut.là"que lés
argonautes s’embarquèrent | & le ligu ou le fit
Fëjnbarquement, a,depuisportéîe nomd Aphone 3
ainfi qqe le difent ppfitivement Stràbon & Stéphaftâ/
iÇÙ; J.
' PE.GÉE, une des Jonide?.,
P égées , nypph.es d e i fontaines j-c’eft la même
chofe que les tùyacks, & leur nomïal|t.çiêi*e origine
qukP«Jra/èjLde r;nÿn^feikain,e.^ ■
P E GM A , mâchinç de tfreâtré.ëhez le^anciéns,
a-peu-pres fmblabfqà.cèlïelfflii'fervent dansnbs
opéra, maur le changement des décorations,^Ces
machines qui alloient par lé moyen des poids, s a-
bailfoient du s’élevoient au gré de celui qidpes
dirigeoit, comme, le dit CTatidien ffcm fu f ÆlaiL
Mobile ponderibus 'defcendat pegma redu'Bis.
Il y en avoit de p’ ufieur'Liyrt'es chez les grecs.
Sous les portes des retours du théâtre, on en pla-
çoit pouf introduire les divinités des bois & des
camp'agnes, & .cellës de la mer. Au-defius de la
fcène, il y en avoit ©our intro(|uiïe lès dieux cé-
leftês, & fous les théâtres pour lès-ombres,jjes
ftiries, & le rëfte des divinités'infernales. Les machines
qui étoient fous k s portes des retours, tour-
' fioient fur elles-mêmes., & avoient trois differentes
faces qui fe tournoient'd’un ou d’autre côté, félon
les dieux qu’ elles dévoient introduire. Les machines
qui fervoient à defcendre les dieux du ciel,
répondoient affez à celles de nos ceintres;, & il y
en avoit de trois fortes; les unes qui traverfoient
fe&lemerit lé théâtre fans defcendre jufqu’ en bas;
les autres qui fervoient à defcendre lès dieux juf-
ques fur la fcène ; & les tfoifièmes qui ëlevoient ou
foutenoient en l’air les perfonnes qui paroiffoient
P E G P E G m
volet, e%finpljSsS to^qhine.s,qpi:^Soient dedefibus
le théâtrpj.étoieqt des machines, dont la force
confiftoit en dès cordes, des roues & des contre-
poids-,’» fie qui fervoient à ëlgver les aâeurs fur ie
rniheu ;deia fcène, ■& à lesdetçendre furie théâtre.
. Les romains donnoient quelquefois en fpeâacle
Une forte de machines mouvantes, appeilées peg-
mata ; c ’ëtoiéDt .des échaffauds diyerfemeat ornés,
oui,avoient quelque çéffemblanceavec èeifiede nos
foux.d’ artifice. Ces échaffauds ét-ant des machinés
qui|6uoiéht qh baffuleà, iis lahçoien&en flàiç la:
matière dont-ijs étoient chargés, 8e entr’ autres aês
hoiîimes, ^,éï:lbn:^èri#éit ainfi .aux"amuferifens
du-publié ; ou bien iR les pré c ip itan t dans des
trous creufé? en terfë où ils. trouvoient leur bûcher;
ou encore'ils les jettoient dans lès antres des
bêtes féroces. , .
îrt JEtna,} coxnpagibus folutis, eo fabiio. collapfo,
delatus eft incàveas, in qùibtis beft i A ica erant ligata,
\fefhm&$lvereilfiitr,t infra tabulatum dedita oppra.
paratas.
: Claudie.n ( Mail. Theod. ni 325.) décrit les pig-
maca deftinés à représenter quelque embrâfement:
Inque chori fpeciem fpargentes ardu.a,.ftammas>.
Scena rotet : varias effingat Mulciberorbes ■ <•
Per tabulas impune vagus } pjBàquefeituto
; ji Ludpnp igné trab'es-, & iwnpttvpiffp. mopari -
... - pida pèr iiinacuqs ertènt tncéifdià tdéredd
, Koye\ M achines de théâtre-;' - -
-PEGMATA. Toyei T abiettjss. /
. On appelloit pegmares, non feulement l.es infortunés
que L’on,- facrifioit,ainfi,ornais encore ceux
qui qonftruifoient les machines, & .qui les faifoient
jajitr-.. .
~r SüivanrCafatibén, on meetojt.le feu à l’échâ-
ïaud-j 8e lts'pegmares éçoient pbligés de fe fa.uver
à traVers’les fiâixitiies & les débris de la machine.
^"Lfgïé’1dît Ifeuletnent, que, les pegmares étoient
certains gladiateurs, qui combattoient fur les.éçha-
fauds^qué l’on élevoit dans cette intentiorT; on les
appèlltift;IiVlfi.peta d r if t e 3 c ’eit-à-dire, hommes qui
ÆMril.èril’âîr.
-, i^énequët {'Epift. S8-. ) décrit les* diverfes1 fortes
r i e :emiployé.es dansâè-Si-héât-rfesde Rome:
Jîis' ànnuniéras. licet machinato'res qui pegmatd per
f* furgentia éxeogitanis & tabulatà tacite in fublime
■ crefcentia, & alias ex inopinato-varie tâtes’, aux de-
.hifcentibus , qu& coh&rèbant : aut his ; que diftabant „
fitai fponte coeuntibus- r auf his , que' eminebant'-.
paullatim inferefedentibus. Jqfephe (Se//. Judaic. y.
14. ) parlé àe.pegmata qui avoient. trois étages dé
hauteur. L
On plaçbif dès criminels fur ces hautes-machines
pouf y combattre ehtr’eux à la vue des fpeflateurs,
'comme".ils l’aùfoien’t'Taît dans‘Tarèné du cirque.
Tantôt ces criminels par I’ouver-tureiiibite.du
dernier plancher de la machine, étoient précipités
dans la divffiqn inférieure., oh des bêtes féroces
attachées foiblement, les dévoroient f |a *vüe du
peüp'e : tantôt ils étoient précipités, par le même
moyen, dans les feux allumés dans la divifion inférieure
où ils étoient bru-lés vifs fous les yeux
des romains barbares. Par le moyen de ces machines
.cruelles., on repréfentoit fur le théâtre les fcène s
t e plus atroces de la mythologie. Strabojn XS'^S.'
• a«8.) dépeint decettemanièrela mort du brigand
Silutus, déchiré fur le théâtre' par les bêtes : Eum
in. Joro ludis glaiiatoriis commtjfts difeerpb a. befiiïs
'WëmtK PcfttM gàjsfi, in tabulato fubUmi-} tanquam
PEGM AR E S , gladiateurs,- criminels & machi-
niftes dont il eft parié, dans l’article-précédent.-
PÉCjQîyiANîfclE, mot.cqmpqfé de irivg, fon-
taine, & de ftmnrtl*, divination } divination par
l’ eau d^s fqntajnes. Elfç fç faifçit" de différentes
.manièresfoit e if y jefant un- certain nombre de
pierres, dont on obfei voit les différens mouvemens,
foit en y plongeant des va fes de verre, 8ê en examinant
les .effo.rtLqne faifoit J’eau pour y entrer,
en ehaffant l’air qui les rempliffoit auparavant;
mais la divinàtîon par le fort des dés , à la fontaînb
’à^ÀppnVp'recde Padmie, étoit la plus célèbre des
ë.fpeces ’.de pégontàncfé. \
A cette fontaine, un-feu! coup de dé décidait
des bons 8c dés mauvais fuccès pour l ’avenir, félon
je nombre ,d.es ppîn.ts plus ou mpins forts qu’on
riroit. C e fut là que 1 ibere conçut les plus hautes
efpérances, avant que de parvenir à l'empire': car
à fon paffage pour l’IUyrie, étant, venu confulter
fur fes deftmées l ’oracle de G.étion, qui étoit aufli
dan.s;le yoiiÿjgge de Pàdoue, çé dieu le renvoya
au fort de la fontaine d’Apon, où ayant jeté des
dés H’ or.j ils lui p^éfentèrent au fond de l’eau le
plus haut nombre de points qu il pouvoit defirer.
Suétone remarque enfuite, qu’on voyoit encore
ces mêmes dés au,fond de la fontaine. Claudïen
- affûte qu’ on y àppercèyoit aufli „ de fon temps, les’
anciennes offrandes qu’y avoient biffées quelques
prince?. ' '
Tune omnein liqüidi vallem mirabere fundi ,
Tune veteres, ftaftt regia dona micant.
Lucaîn donne le titre d‘augure au prêtre qui en
avoit 1’inieridance. Théodor.ic , roi d’ Italie , fit
depuis fermer de murailles le lieu où étoit cette
fontaine, à caufe-de fa grande réputation. Ob loti
cekbritatem, dit Caffiodore. ( D. J. )