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Pour rendre plus complettejs lestableSdeS d ifférentes
drachmes qui parôiffoient ici pour U pre-
tivëcé fo is ,- j’ai cru devoir ajouter aux médailles
de villes de M. d'Ennery que j'ai pefées moi-
même , un nombre encore plus çonfidérable de
celles du très-riche catalogue d'Hunter , beaucoup
plus complet en cette partie, que ne. l'étoit
celui de l'antiquaire fratjçoisj dans la'quantité
de médatlies grécques "dont M. Combe,, auteur
du catalogue d'Hunter } a donné le poids eft
grains anglois de la livre de T ro y , j’ai chpifî les
mieux confervées, ou du moins celles que j’ai
préfumé: telles par la fupériorité du. poids dans
chaque multiple ou’ foüs-multiple de la drachme :
fops laquelle ces monn.ojçs vienn^t fe rangerV'Il
éft facile de voir par la réduiSiop que ƒ affaire du
poids d'Angleterre à celui de France-, que; le rapport
qû’ont entr’elles ces differentes.drachmes n’eft
point arbitraire j qtip celles d'un même, peuple i.
d’une même v ille, quelquefois aufli celles d’un
même type, viennent affez'confbmmenti fe placer
dans la même divifion.
Après avoir ainfi'comparéles poids $£ îes mqrt-
noies des ’romains avec les différens talens d e là
Grèce ,gt- dés autrespe.uplesj'aiqru.'devpi^ jetter
uhcbup-d’oeil fur lë: rapport qu'avoient entr'felles.
& a vec les nôtres lesTmefure^ grecques-Seromaipies
de capacité , 'foit pour ïes.fiquides jfo it pour
grains. 11 réfulte des' tableaux comparés que'je
préfente de ces me Jures-, qqe qelfesdes igtecS’fqnt
en-généralplus petites d’un quart que céljes qui>
leu r correfoobjeri t ch§£ $or^ïm %■ q l é ’ ,pieç|
Cubé romain, eft aufh d'ùn-quart, plus périt que le
notre ; & qiPehfin notre'.'hoiffêau^ompofé de 16
Jitrons ( Nofrtj litron tire fon nom du grec A«rji«,qui
fignifie livre. ) eft au mod\us ou. boifléau romain ,
eompofé de- r 6 féxtièrSY cpmroe 1,3 ’ f. .eft à p , où
10 à 1 j-j" ; car lé fextier romain/ft égal à de
la pinte dé' Paris , & 9' dé ngs pintes égales à
16 de cés fexriers font jufte le modius romain. S <
. Ce rapport cpfbnf-aVec les mefures
cubiques des grecs & des. romains, nous elt d’autant
moins; étranger , queja livre romaine > fi peu
différente de la mine ou' Ijÿre grecque , a fubfifté
parmi nous fous la prèrnière race de 'nos rois ,
& que la livre gauloife ou de C^hirlemagrje qui L’a
remplacée V a bientôt été fuivie.de l’introdùiSîon
de la livre de feizé bncès compolée de deux de nos
marcs aéluels.
! Les différences qui exiftent entre nos. mejùres
linéaires , cubiques & pondérales , & celles qui
leur étùient-analogues...chez.Jpst^récs 4? chez les
rbmaitfs/étant défbrmais bien déterminées , i l fera,
plus àifé d’affignef auquel de ces peuplesront appartenu
non - feulement les différens.-.poids de
bronze , dè marbf'e , dè. pierr.e ou de plomb, mais
encore les mefures de capacité & les vafes de toute
M E S ï
1 efpèce i', qui fe rencontrent -journellement''dàiis-
: là’ -terre a-quelques pieds au - deftous dè fa
furface.
Enfin, comme les mefures de capacité ont. ub
rapport néceffaires av'éc les différens pieds dont
elles font la cubature, je me fuis ,vu pondait à
examiner de' hôuveau tout le fÿftême métrique
linéaire des anciens , déjà très - approfondi par
| M. Paùéton } mais-cet habile métrologue 3 ijÿÿal—
heur.ufement-cohfondu le ’ pied.grec olympique
avec le pied romain , en donnant le pygon poftrple
: pied grec olympique. Il eft réfulte de cette doub'e
jm.éprîfe Une'mùftitude de faux-’ ràpporps., qui.
I ont "rendu défeétueufe une grande partie de fes
j calculs.
I i (Sette ’Con.fidération itn’a déterminé à lesiiefaîre
i en partie St à . pt-éfeoter au '•-publie'-tnjfnouveau
| tableau des mefùres bnéraiies des anciens com-
I parées.ayqç lés h êtres, depuis le daBile-aù 'tra-
j vers de doigt jufqqfdux plus longUfsrdiftançM' iti*
I néraires.- • 1
j ; Je ne dois pas diffimulet ici le\feeours que j ’ai
I trouy/ d?ùs les favanres recherches; fur jes diffé-
j rems ftades quk/dbrtmées/Mj ;MiIIy q dé l’acaîde
fon Hiß. de-l\ajirom;.--ancienne. C ’eft'à'lüi'que
! j'ai Fobligatioo d'avoir renoué le fihqû’avcfiiioô^u'
;;M. Pa-uéton.., C e dernier auteur n’'a'patlé?que des.
j quatre principaux itades ,cqui font le/:de!phrque
1 ou le pytjjique , lejnaurique ou jierfîeni.J' ilio'ym-
j P-'que & l’égyptien ou aiexandnn. A ce s ftades
| j ’en^a}oute,quatre<-a‘utres donnés pat.M. Bailly,
- qui font tellade d’Arjftqte otilpetii- ftadé' rrtacé-
' j doniea-^ celui.de (Eléqmede ï »celui idîErÿ'qfthènb
^ & le ftade philétérien. D ’après la réùtiion'bb^ài
f faite des pieds de ces quatre dernieîs{ftadesd ceux
| qu'avqit*ppbl,ies jyj_ P a u ^ g ^ y èfl;fatïle rdê’tfe
jf^nvaincre que fon prétendu pied ^maKninfeft
| autre «qqe Iq ^ e d ou laj 6©d*i paVtîe" dù ihde
! j olympique , Si que fi.ltOh a^ojute a ce pied qurcft
[ iK U ? doigts Jes 14 1 dôigrs du pied'bpjÿthf&fe,
il .en refiilte les 32 doigts de la rdu'dée^afréefîOn
v9j ^ e qup^le' prétendu^pied grec oWîét^ue
| 4e .'M. Pauäon n’eft auti;e que le pygonrqui m'eft
le ,pifd .d’aucuri ftadeff‘®hîïui;i car. lef pygon; ou
palmipes de fyl. Psiuâon ne p'èùtjêtife que le^paed
' luhilettrien ,.puifqu’il eft- la fix centième partie?du
Iliade philétéfi-en* 0 n ne peut 'dprie donner arec
jlui. op-.avec ceux qtvil a fujivis1, de nom de- pied
(philétérien à da petite coudée de 21 - f*/doîgts,
, Ipuifque celle-ci ,'lpin d’appartenir'au ftade philé-
•jt^ifen fer trouve être la 6dc/.-^‘artié;, du ftade
jalexandrin., Quant au llade d’Eiatofthène, j’ai cru
•: |dßvqfr. m’éçartet devcte; qu’én» dit M. Bailly:,
jpouj ipé. conformerj i'c e -q u e ßous en apprend
Strabon, qui "compte yéôtd’eces ftades au'-degré,
k e qui fait 252,000 ftades pour la circonférence
' dq globe. • --
M ES
i Malgré les inéprifes dans lefqüêlles eft tolribé
M. Paudon fur deux ou trois mefures fondamen-"
taies dès' anciensV ce favantr eft' le1 premiér <uiî
nous ait fait connaître toute la beauté de leur
fyltême métrique linéaire', qfte l'OfTpeut regarder
S'-juftè/ titre comme 'un des chef-d’oeuvres de
1'efprit humain. En'effet“, fi' l’dn compare l’har-1
hiohié’ qui règne entre ces mefures avéc; l,’'inéh'he-!'
rence’de la plùpaft’qês nôtres ,'o n fera forée de (jonve®i»qne les^anciens fonc » cet égard infinîtneiii
fupérieurs aux modernes.
1 S i k ^ 4 i Phn'e &, Pompoçüus Mêla s’aecôt-
ketifà dbpner un ftade de' longueur au>qôj:é de la
Bife'./de. la-grande pytâmide^ Hérodote donne
à cette bafe hug^plêthrfes, dont chacun, é to it,
dit-rlfjopnipofé de jo o pieds ( géométriques ) ,
ce qui-,faft focoudées du nilomètre, &400 pom;
la loifgueur de cejftade. D ’ un autre côté ,• Philon.
de Byfance ( Dqjeptem orbis fpepaculis. ) évalue
cetté mêçneibafe'à &x ftades de circmt-i.'On-pour-
ïoit le croire en1 contradiétion avec" les auteurs
précédents ; maislil' eft évident, que*,Philon parle
ici de ftades pyth’ques ou delphiques, qui conte-
. 2'fe- y.coudees du nilomètre.. O j 3 -fi- l’-qh
rnul'tlplieî’ce nombre par 6 , on aura 1600 coudée^
Olf qtiatee ffades; alexandrins pour le .périmètre
de la grande pyramide d’Egypte , & , Philoù eft
'a!q||pvarfairèrtient dkccord avec les témoignages
■ fflpédens, ■
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Les Jeux pyraftddes du lac Moeris avoiént, aui
rapport d’tjérodote, chacune-un ftade de hau-*
tèdr j inais'.on1 n'èn foybjt <{ûe la, moitié ftipm
rieure , l’autre moitié reliant cachée dans le laqa,
Çe-ftâde, qui étoit IB ‘nautique ou perfien , n’étaoÈ
cômpôfé que dè 300 coudées du nilomètre, etoifi
d’utl quart plus coufr'qüê’le fta'de alexandrin dont
il/s’agi't içi1, & qui paffoit ayee< raifon pouple pluf
grand de tous.
Par la vérification-faite de nos jours, tant de faC
coudée du niloirjèttp- que du ftade alexands®!
4C'c^idïé£ïS'cûudéëS'-l’oht>égales à-1 r4-1biffes" 9 pbiic.
lignes de F rance 8f 2^90,« so d é oes coudées
y égalés a 400,000' pieds géométriques ) donnent,
ainfi que* 'les mefures modernes Jes-plus exactes j
pour' là gràhdéùr d*uri degré du
,méïidien-.
- Ainfi ces- pyramides, que le vulgaire des écrlr
yàiiis nîéhyifage que comme on monument dé
l’orgueil 8e de la -vanité puérile 8e tyrannique des
princes; qu] les|ql"evèreoc jc»ie pourtant un des
plus, fuperbes- 8e des plus refpeftables témoins
de la feidriée, qu'avoiebr^acquifê les anciens fut
k-, mesure de- la -terre & de. inapplication' ingé-
en firenc aux mef ure,s ufueïïes de l r
fociété*1