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jour qu'il devait plaider dans une affaire où Cicéron
paroiffoit auffi, if pria fon collègue-d'occuper
pour lui , parce qu'il vouloît aller à la campagne
arrofer fon platane : abire eniminvi liant ntcefta.no
f t ville , ut vinum platano quam in tüfsulano pofue-
r a t , ipfe fuffimderet. Qct arbre étoit eonfacté au
plaifir , & c’eft pour cela qu’on l’appelloit gv-
nialis.
P latane ( Feuille de )
» L e s médaille» en argent , où Te trouvela
feuille de platane ( dont la formé indiquant- celle
de tout le-Péloponèfe » en ■ '•devintTern blême ) ', :
-n'ayant ni légende ni même aucune lettre pour en
tenir lieu, portant d'ailleurs aü revers le carré à
plusieurs divijtons - très-irrégulières , font par-là j
reconnoiffables pour être des premiers!:: ms où l'on 1
en fabriqua. Suivant la remarque très- judiçieüfè
de M. d’Hancarville, Phidon d’Argos étoit le
plus puififant de tous les princes de la Grèce ,
sayanti comme le dit Strabon, réuni tout 1 héritage
de Témérius , auparavant divifé eà'plufieurs.
parties , il .prétendit à la poffefllon de toutes , les
villes qu’Hetcule avoit prifes autrefois > c'eût- à-
dire de tout le Péloponèfe dont il pofledoit une
très-grande partie. Il fut le feul des ^Hcraclide?
qui conçut de pareilles prétentions , ainfi lui.féuî
put faire repréfenter for fes monnoies le fymbole
du Péloponèfe entier. C e fymbole eft lafeiiiUetdft. -
■ platane ; il ne fe trouve fur aucune des médailles t
des tems poftérieurs, ni fur aucune de celles q u i.
font frappées avec un revers ou avec une légende.
Cela nous affure que-ces-aionnoies, d’ailleurs très.- J
tares, furent faites au tems de Phidon d'Argos;
elles font les témoins de la domination qq’il affeéta
. fur tout le Péloponèfe-. Le cabinet du roi poilèdç
deux eîpèces d fférentes de ces anciennes mon-
uoies ; les unes paroîffent avoir été faites dàfjs l’île
4'Egîne , les autres peuvent avoir été frappées
dans Argos, où Phidon habnoit ordinairement.;
-L e type de la tortue fe maintint for'.les médailles ,;
d’Ægium, aulieu que celui de la feuille de platane
né fe maintint nulle part : de-làyient.que les médailk-
lesavec çette empreinte font.de la plus grande rareté.
*> f d’Hancarville, volt II , 398. & faiv^ -0]
P LA T AN IS T E . Le platanifte , dit la Guille-
tière, ett for le rivage de Vifilipotamos, au Sud-
Bft du Drcmos, & la nature y produitencore
quelques platanes à la place de ceux de l’ antiquité.
11 n’y a guèrede terrein dans la Grèce plus célèbre
que celui-là ; c’eft dans la prairie du Plataboji
.félon ie poète Théocrite, qu’on cueillit autrefois
les fleurs qui fervirent à faire la guirlande dont la
belle Hélène fut couronnée le jour de fes noces.
C ’étoit auffi l’endroit où les jeunes fpartiates fai-
foie n.t leurs exercices & leurs combats ; cet endroit
foi moi t une plaine, ainfi nommée de la quantité de
platanes qu’on y cultîvoic. Elle étoit toute entou-
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rée de l’Euripe, & l’on y paffoit fur deux ponts?
A l'entrée de l’un, il y avoit une ftatue d'Hèreùlçî
& à l’entrée de l’autre , on tiQUVoit eeile de Lycurgue.
P L A T A N Ô N , lieu planté de platanes.
P L A T É E , fille du roi Afopus »^dorinîa, fe nom
à la : ville de Platée , en, BéociV;^gqi luE érigea,
après fa mort, un monument^héroique. Paufinias
raconte une fable àl’occafîon dê Cette platée (dans
fes ïéotiques , ch. 3. ). Junoîf fe fa’cha'ijin jcfet",
dit il.,, contre^ Jupiter : \ on ne fait pas poùr'quoi,
mais 00 alfure que d,e depit’llle Fe retira eh Eüb'ee.
Jupiter n ayant pu venir'a polit de la fléchir, 'vint
trouver Cùhéron , qui régnoit à Platée.
Çithéron étoit l'homme le plus fage de fon
tems. Il confèilla à Jupiter de faire faire lupe ftatue
de b o is , deIhabillei en femme, <dç>la mettre
i fur un chariot, atfelé-d’une'paire d ^ o ^ f s | que
l’on traineroit par là v ille , & de répandre»(gjie
cétoît Platée, la fille-1 d 'A fo p u s q u e » Jupiter
alloit époufer. Son confeil- fut'fui vi. Auffitot la
nouvelle en vient’à Junon, qui part dans, Te-moment,
fe r'erid à Platée, s'approche du chariot >
& dans fa colère voulant déchirer 1er habits d,eda
mariée, trouve que c eft'une ftatue.01îatrtîéè.Ùe
l'aventure , etLe pardonna à Jupiter fe tromperie,
& fe reconcilia de bonne' foi avec-lurÆn mé-mbire
de cet événement, les platéens célébroient une *
fête err l’honneurde Junon-l’ çpoufée.
La ville de Platée étoit ennemie des théhaips ,
.'& T i dévouée aux athéniens que toutes-les fois
• que- lesjpêupks de JlAttiqtîe s'affembloienti dans
I Aéîiêoet'priur la célébration- des fecmfices,, 'ïe;-né'-
faut n&manquoit- pas de comprendre, Jes_3 platéens
dans les voeux qu’il faifoit pour lajtépublique. -
Les'tHébains avqient deux fois .détruit la ville
4 e Platée. Aichidamùs, roi de-Sparte, la.cinquième
année delà guerre du PéJoponèf^ i-bloqua
les platéens & lesTorça de Jfe rendre'« difejfé-
tîon. Ils auroient eu .bonne. compofîtiô|i du vainqueur
; mais Thêbes unie avec Lacédémone^,i#e-
manda qu’on exterminât ces malheureux , & le
demanda fi vivement qu’ elle l’obtint.
Le traité d’Antalcidas, dont parle Xéndphon liv»
V les 1 établit ; ce bohheur ne dura pas, car tro sans
avant là bataille de Leuélres, Thêbes indignée
du refus que firent les platéens de fe déclarer1 poqt
ellé contré Lacédémone , les remît dans le déplorable
état qu’ ils avoient éprouvé déjà par fa barbarie.
■;
Dans le lieu même où les grecs défirent Mardo-
nius, on éleva i*n aAitel à Jupiter éleuthérien ou
libérateur, & auprès de cet autel les platéens célé-
broienttpus les cinq ans des jeux appellés*#««««-*«.
P L A
On y donnoit de grands prix à ceux qui coutoiént
armés , & qui devançqiéûi leurs compagnons.
: Quand les platéens vculoient bfûler leurs eapi*
taincs après leur mort, ils faifoient marcher. un
joueur d’inftiumens dcvant le corps & enfoite des
chariots couverts de branches dé lauriers & de
myrtes, avec plufieurs couronnes de, fleurs. Etant
arrivés proche du bûcher, iis plaçaient lé corps
deflus, & offroient du vin & du lait aux dieux:
Ènfuite le plus conlidérable d’entre eux vêtu * de
pourpre faifoit retirer, les efclaves , & immoloit
un taureau. Le facriflee étant acconipli, apres
avoir-adoré Jupiter: 8e'Mercure, il eonvioit a fou-
per lès mères de ceux "qui çtqiêrit morts à la
guerre.
Les platéens célêb’rpient->c&'CgÆ‘^lhnée des fa-
crifi:esfolémnels en-l’ honneur desgreesqui avoient
perdu la vie en leur pays pour la défsnfe commune.
Le feiziqrtie jour i du mois qu’ils appelloient att-
tkefiermn^’ iW faifoient unexproccffion devant la-
quelle'-mirchoit' un trbmpette qui fonnoit 1 al larme
; ii étoit fuLvi de quelques ^chariots chargés
de lWÿrthe'Se de’ couronnes de triomphe, avec un
taureau-noir j-les premiers de lai ville portoienî
desvafesà deux anfes pleins de vin 5 &'_dfautres
-jeunes garçons de^cbndîtion libre tenoient des
huiles dêfenteurdans des finies. .
Le prévôt des platéens à qui il n’étoit pas^ permis
de toucher du fier, ni d’ être vêtu que d’étoffe
blanche tquté ■ l’apnée , venoit le dernier portant
‘Une chiamyde* de pourpre , & tenant un vafe &
une épée nue, il marchait en cet équipage par
toute Ja" ville jhfou’ au cimetière ou étoiept les. fé-
.pùlcres de ceux qui avôrérrtqté tüés a la bataille
de Platée ; alorsitpuifoitde l’eau dans la fontaine
de ce lieu, il en lavait les colonnes & les ftatues
qui éfoient for ces ftpulcres ,* & les frottoir
d ’-huile de fenteur. Enfuite 1! immoloit un taureau ;
A:,âpres quelques-prières faites à Jupiter /8e à
Mercure, ileonvioit au feftin général les âmes des
- vaillan-s hothmes morts, Sc difoit à haute voix for
-‘-leurs fépultures : » Je 'bois'aux braves hommes
qui ont perdu la- yîe en défendant la liberté de la
Grèce. *>
• P L A T O N , ' philofophe. ' On ne connoît fes
’têtes que par tonJeâ.ure } c?y nous n en avons au-
cune avèèibn nom en caraâères anciens. L inf-
cription de la tè'te du- Platon qui ell au capitole,
eft moderne; ( Mafe'ï capit. t. 1. tab, 22. ) 8c
Ta, médaillé ( Paiihi epift.de num. dur. -Atàb- &
> Plat. ) fur laquelle'on voit la tête" d’ Augufte 8c
"Cèllè de Platon-j eft plus que douteufe. ;
’ Les antiquaires femblent être convenus tacitement
d’appeller du nom de Platon prèfque toutes
■ les têtes de Termes, parce qu’elles fe reffemblent
entre elles.
P L A 741
Wlrickelmann a publié dans fes monumenti an-
tichi iftediti, num. 101. une tête ayant des ailes
de papilon attachées derrière les oreilles. Il a
donné à P/üton.ce bufte fait en hermés & grave
for une pierre antique , à caufe du papillon fymbole
de rimmutàbiiué de l’anàe. Mais cette tete
n’a aucune, reffemblanceavecle bufte de Platon du
mufeum dé Florence , qui porte fon nom en caractères
antiques- Elle reffemble d’aiüeurs beaucoup
par les cheveux & la b arbe au dieu-Terme ,
ou à Jupiter-Terme. Aufli peut-on la prendre
pour Morphée à caufe des ailes de papillon ,
félon M. Vifconti éditeur du mufeum Pio-Cle-
mentin.';-.
, On a trouvé à Herçulanum unè tête de bronze
de Platon, qui n’ eft point d’un travail roiie 8c
guindé, mais du plus grand ftyte. Elle doit avec
raifon être regardée comme un chef-d’oeuvre de
l'art. Elle a le regard fixé de côté vers la terre ,
attitude qui annonce le mépris j mais les traits du
vifage n’indiquent point ce fentimenr. Le front eft
penfif, mais le regard agréable : la longue barbe
n’eft pas auffi épàiffe que celle d’un Jupiter , mais
elfe ett plus frifée 8c plus féparée qu’on ne le voit
ordinairement aux prétendues tetes de Platon :
elfe eft partagée en filions avec tant d’art qu’on
croiroit qu’elle adroit été arrangée avec un peigne
très-fin y fans néanmoins que ces filions fe terminent
d’une manière trop tranchante, 8e fes cheveux
font fi finement uaités qu’on les prendroit
pour des cheveux gris naturels. C ’eft de la même
manière que font exécutés les cheveux ondés de
la tête-. Mais perfonne, dit Winckelmann, n e ft
en étatde décrire-l'art avec lequel cette tête eft
faite. »
» Entre fes monumens de bronze qui doivent
fe trouver en- Angleterre, je [jne connois , dit
Wmckelmann, '( Hift. de Fart. liv. 4. c. 1. )
qu’ un bnfte de Platon , que le duc de Devonshire
doit avoir reçti de la Grèce , il y a un demi-fiècle.
L’on affure que les traits de ce bufte reffemblent
parfaitement au vrai portrait de ce philofophe ,
” avec le nom antique g-ayé for la poitrine, morceau
qui ayant été embarqué à Rome pour l’Ef-
pagne à la fin du fiècle paffé, périt dans un naufragé.
Un Hermès du cabinet du capitole , rangé
dans la clàffe des figures inconnues, eft parfaitement
fembîable aux deux têtes précédentes. *>
i a, Entre les hermès, dit Winckelmann ( Hift,
'■ de Fart. liv. 4. c. 6. ) qui fe trouvent encore à
Rome, celui qui tient le premier rang eft Je pré-
i tendu Platon du palais Farnèfe. Du refte la tête de
cette antique reffemble parfaitement à celle d’une
ftatue d’homme drapée, de la hauteur de neuf
palmes , 8e découverte- aux environs de Frafcati
dans 1e printems de 17 6 1 , avec les quatre Caryatides
qui font à la villa Albani. La tunique dont
cette ftatue fe trouve vêtue eft d’une étoffe légère,