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^ la religion des grecs, & croit découvrir l’ex-
phcation de leurs fables dans les interprétations
capricieufes de quelques hie'roglyphes ôbfturs ;
d“a. très} appercevanfdaiiS la Bible quelques vef-
tiges de l'ancien héroiTme, placent l’origine des
fables dans l’abus prétendu' que les poètes firent
des livres de Moyfe. qu'ls ne connoiffoient pas j
& fur les moindres reifemblances., font des parallèles
forcés des héros de la fable 8c de ceux de
récriture faihte;1
T e l de nos favans reconnoît toutes les divinités
du pagmiftne chez les fyriens ; tel autre chez les
celtes » quelques uns jufques cju» les germains &
les fuédois j chacun fe • conduit de -k même mà-
niète que fi ks'tablés ;fortno»ent ch; z les poètes
un corps fuivi, fut-pa* la même perforine, dans
un même temps > dans un même pays , jfc far les
mêmes principes. ■
Ain fi nos écrivains fie font jettes dans mille
erreurs différentes, pour vouloir nous donner des
explications fuivies de toute îâ mythologie. Chacun
y a découvert cè que fort génie particuliet & le
plan de iis études l’ont porté à y chercher. Que;
dis-je ! le phyficien y trouve par allégorie les tnyf-
tères de la nature ; te politique,'les rafînerhens
de la fagéffe des gouveinemens ; le philo fop’hè ,
la plus belle morale»; l’akhym.fte même »-les
fecrets de fon art. Enfin, chacun .a Tigaïdê'-fâ
fable comme un pays de conquête, ou il a ctu
avoir droit de faire des ütttpuobs conformes à
fon goût & à (es intérêts. ! 1
Mythologie expliquée par M Dupuis, de l'academie
des Infcriptiotts & Belles-Lettres.
M. Dupuis à donné , dans Y Aftronomve. de
M; de Lalande \('tom. ffipV p. 4 2 i & fd è v ^ Tçir
pliÇation de la mythologie piaf les cbnftellations.
Nbtfs allons faire Conpônte ton fyjfêtoe , en trarifi
cuvant fies preuves les plus ' claires 8c les plus
convaincantes.
a. L’ aftrotiômie 8c la fa b le n é e s d ’une fdurce
commune , mais à des époques d fférentes , unies
dans leur marche pendant phifi.urs fièclès , fie
fonr enfin divifées en deux btafiches , de manière
à iaftfer ignorer aux âges furvans k point de réunion
ou 'de départ. Ce n’eft qu’èn franefififant un
efpace de plufit urs fiècles, que nous pouvoirs Voir
laftronomie fairé éclore de fon fein la poefie, qui
à fon tour prête à la première fbn éclat 8c fus
grades, & peuple l’Olympe de dieux. Ce fut là ,
pour âinfi dire, lé luxé de Tàftïpifornie, & peut-
être l'écueil de fa grandeur :ïés hélions ingénieuies
plurent infiniment mieux’ que les obfefyanons
exactes ; & le ciel phyfitjuè fut oublié & méconnu
fous le voile brillant'de l’allégorie ». ;
ti Les fables arrcieimes-ne font donc autre chofe
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que les apparences céleftes & les phénomènes de
'la nature , atiégorifés & embellis des charmes de
. la poéfie. Manilius (Uh-, II. v. 57. ) lait':1
Horum carminibus nihil eft nififabula coelum.
* «On trouvé de ces fables àftronbmiques jufques
chez les arabes ; les »toiles y font- nommées par
leurs noms, mais elles’y font perfionnffiéés.'Nous
en avons un exemple dans Albufàrâge Qptcimen
kiftoriarum , eum notés Pocotke, p. 1.31. ) & dans
Ulug-Beigh: Snius ScProcyon font.deux fOéurs,
" qui ont pour frère Canopusqui ëpoufe Orion}
Canopus tue fonépèuffe, & lui-même eft pour-
/.fûivi par fes feeurs »,
! « Ce roman ;aftronomique eft tout entier fondé
I fur l’ordre & la fucceflron des levers & des cou-
I chers. Aufii le même auteur fipagé f®j, ) remar-
que*f-il que les arabes s’occupoient * beaucoup
| d’obfcrvaùons de cette_nature : Moti i l l i t erant
Xfteüarum ortus ■ & dbitus , item quanam ex’ ittif ita.
! oppojiis'ftni, Ut oriente hàc , illà octidal. Lafabfe.
ï du nwiagè d’Atlas 8c d’H-efpefie, d’où'niiflent
B lés pléiades rit de cette nature ; cette d’A tL s ,
| ou U Bootes . .pétrifiés par Perfée / oh détrôné
|p a r Cbroniis ; la pétrifixation cTArradné par le
s même Perfée dans Nonnus, & c. font foraiées
I fte- cés-bppbfieiohs-dés lfevers & desépïiîéhers'. Il
j en eft de même des filiations que les grecs étàbli-f-
j foiepi entre les dieux y des .marMg^ .fr^ ^ (»arifes
! qu’ob chadtoit’ dans lès pbcmes'^irdnoirirqifts &
1 nira's ce qm nous en relie dans les mythologues
[ grecs , fë réduit tout au plus à des fragroeris : Ce
I fohtles titres d’ancienS(poèmes fut Panfipe-& les
fa fions , dans k'fque.ls- ori faifoit entrer le s èprifte!^
. latiohs , quMès atiiQon^oient & fèiublfdebt‘!y ipté-
îfider. T e k étoient. le.s chants fuq les ïyàdes-, ^fur1
; Aréfurus & furies ou r fe sd p .p t npus.pÿigl,Yij'
gi!e à la fin du premièf lîviede-ibn Enéide.’Ce
i poète £ pour fè- cOnFônWer aux uîa'gfâs dS W i f c
’ dans lequel il faiïoit vivre fbn --héros ,-fuppbfê-
qu'à la fin du-fepasTa Vei e de CaitH.-Sge fait des»
1 bâtions aux dieux , accompâgnées de chants Tur
les ■ étoiles & fur la *riatutê. “■
; j n . . . . . . . .v1. i , . . Xëitfihfa ilihitus Topas1*,.
Perfonat auratâ , dotait quem maximas Atlas. •
Hic canrt- errantem-ldnàfn sJblifque lab-ores ; f
: Undh homindfit genus & pecudes ; unde imber &
' , Ignés:;
■ ArUururfij piuviajquohyadasy.géinidofquètriones,
( Æneid. llv. I. v.f 744,15^'
« Gerramémiént; ce ^çliânts
; fur lés étô'iles qu’on tetînmoitles-feftihs d'Augullej
mais Virgile y & ttanfpartaot dans le Siècle de-
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Dfdon, à crû devoir petndre les moeurs 4e f °n .
fiècle. En e ffe tn o u s remarquons que plùs nous
jeruontons vêts l'origine dès fciences, plus ïious :
trodvons les noms des étoiles- employé^ dans les
poèmes. Les fai fions & les iheures de la ftuitl-n’y ;
font ordinairement' défignéès que par des levers
& des: couchers, & dés hauteurs d’étoiles, comme :
nbus le voyons dans' H omère, Héfiode , Théo-
crite , Anacréon -, Euripide’, Sec. C ’étoit un refte j
de l’ancien langage poétique ; dont nous ne trou- j
,vi>ns plus de veftiges- cta'ris les ecrits.de nos’ jours. !
:M4$'jhffifiàflèi natu’rel d’imaglnéf qüé fi •l'es’ àn- !
ciens , comme ïious lé ferons v o ir , révéroien»
-les 3<lrés comjhe génies 8c agens dé:lridiyîhité , ils i
ont dû: chanter les étoiles; en les chantant ,'il“s|
célébcoient Jek 1iritelligb,nees! dépofita’ires d’une i
partie de ‘ la force motrice~dëd'univers': c-étoit la
matière;dé *]'eürt!Vhymnès facré-s1 8k là bâfe; de leür
rel'gion. Aoffi 'Virgiféfj>_lJcê-t'-ll1 ces chants’ au
momeqt où lesi'êyfîèûs’ & les Wôyihs fêdi-hne
Libation *à JujoSte-V ou à l’ame,du^monde .fedrunkfi
dit M aerobe, & tôlifèqaemVnent'à la fuite'd,’unè
céfémome religiauC; 0h" attHb'-ü'oi|>à •Ôrpnêè iKièj
aflronbm'e & uôeflhéogome ,-pahefe que laMlaifon'
ide ces deux-fa^pes éto 1 ''qufe’ ^h^,ntèi-
Jes étoilés c ’éto t'Chlb'éer : de ià fönt
Venues .(hnS^ dèiltep 'dans 'H ©rèée ,• toutes les
théogonies alhoiriéifliàufe'# &He|f|©fîn'og)oniès allé*-
gsriqùès'w.'Vr
^ ' « (Oh wrùiàgtnépâs aujoûrdtMîcéqmoti pour-
roi t ditöirfur un app4rbÂI’^,'afirflî1 fteaile
qujun lever ou un/couphér ’d’étoiles ; '8e cependant
on s©rra que'ld’génte tfécohdJ dès 'orientaux
a tiré^dë’iqe fonds aridélés ficPonsd-es plus'Variées,
-ge qheilqs débris poëiU'éS'feint encore
auîounj’hiifiüe dépôt le plus rtCik'o-ii la’hæ fié ,
là fculpturè Se'la’ peinture prénoent-les idées des
grands tableaux qu’elles ijo’us bréféntfent'ô^®
ilb'-Auxefta,' les-anciens femblent nous-en avoir
averti LuciemCdk’Afirologiâ, 1.1 . p. ty-ji-*) ^nöös
dit lafoûéf potiffirhäm ex Homeri poeti Hefiàdique
cartninihus-’ inteHigere prifcoiùm'fabulas cumtâfipà-,
Ipgi'éLcpufentire. . . . . . tTA'arri quscumque de eherts
& Mtarcis ddiSeena'di.iit'. deque deteShüne , %md
aimn.de -, quhtji èx "hqc fciéntia 'font Gonfèffâ. Oïl
cr.Qyoir'jque certaines avau cures de Mars - 8b dej
Venus -ne peuvent s’expliquer que pàp ks'appa-
tences-céleftes : donc ces divinités fbnê elfes -
^lêmqs au «ombré des corps «Iteftföf' 8e par Une
icÔn^quenca-affè» naturell« Jpiji y -àô^. -ffpuver
âïi'fli les, autres diaux ave-crefquëk Mars & Vénus’
figurent dans,les anciens poèmes, <8e avec l'efqiîéls
ils ont upe.filiation commune. Aufti veyons-nbus
-sjuè-èâaéâtle^ fais qil’ Héfiode patle des dietbc
dans fa- Théogonie, il? moUs-' dit quhls ’font lès
en fans du ciel étoilé. ’«C hân te z , dibil, ô mufes !
» les' dieux-immortels, enfa'ns dé ,1a terre’ & du
çiçl étoilé / fiés-da fein de-k nuit', & alimentés
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» parles eaux de l'Océan (Héftod. Théçg.v. ioy.)»>
Eft-il poffible de mieux caraélérifer la génération
de pareilles divinités , ’ qué de les faire naître 8c fe
tfolirrirtaU'fein même de l’élément duquelde foleil
& les affres femblént fdrtir chaque joifr/: & d’ap-
peller çes dieux * étoiles les çn-fan?; de la nuit ?
N 'eff ace -pas dire clairement : les dieux qUe-je vais
chantér , dont dpnneila théogofiie,-font des
affres è f f ç t o n en remarqué,plù6eurs qu\ne
font iévsdèmm'tnt que te ‘ioleil & la lune;; unis, à
des .’idées, allégoriques ;fur les faifons. On y .voit
prios.au nombre des fi'ls d’Uranus ou du Ciel î
celui-ci eut pour fils.',' fyivant Apollodate (Mv. L ) ;
Àftérus'!, qui, ayant éfkmfié fa çoùfine_ Aurore'*
fut Je pèse des affres & des vçnts : tout le refte
eft du mêfnç* genre-;’ & bien des, auteurs I ont
foüpçonné fans pouvoir le prouver, comme je
,/crrtp-être en état de le faire par le feceurs dé
l’a^bUomiêi»uqi ;
On a dît fouvent que les prétendues abfurdités
de la -tHé&l'bgie'& de la tmÿtskblogie des anciens
n’-étoîeno que desMaliégoaès p mais p e rS oa s # a
employé ri a’ clêTaftronom-ique- fe la 'théofîe des
levers & d-êscouchirs-d’étoiies ’, 8e lplpafliage dq
foldil dam -les''différentes conffeÜ irions , pour ex^
phqyer k s monumens , lo&fymb‘>les fimplei ou
oum;mfés' d e f -dwinités » • &,dekf«Ws|S:|^.yl ayuk
^ q u )S itfa'io ir, fur-tout'polir e d a , faire ufage
des eqpinoxe$ , qui,* déplaçant
tour ; & ohafigow» les afoeris des ci eux , a dû
Variëf-tes yillufifins, muUipher les génies , & chm-
I gèffeiCar'iktères de l'é orft ureh iérog! y p h ique».
. »ri Æÿpend^crf^ rphéi^jdefTs.i & k s 'é^f^iéns.
eu^-tWémesi-; ' itiius ;onû -dit, que xkcdjt -là ietir
théogonie fi êr'la bafe dêiktprsimyfteres & de leurs
ftbk-s*jSynhhoUiatou ditJquecé font des âjdégories
phÿfiéo - cofmiques ; ik Iastiblique .(Epjftola ad
Aituebonem h. ParphyAo allata ) nous eue l’ autonic
de Chérémon Sedes plus favans prêtres égyptiens,
i-qüi difoieflt que leur rei giqn & leurs faWesf3cre.es
• spèuloîerît-'fur. desdevafs '&.4e*’«du.chers d’étoi'es.
Cheremon. aliique ‘ '‘ptâ&.ii niliqùMqoatdii 'SÔ^mfcûnt
ante mundum hune afpeltabilèm', Incà qti*>S Ægyp-
tiomm in ipfis fànptprum. fuprum. estât du f poaunt
. Ydèàmiprdtep vùlgu âiélds.plimeta,s & ^O.diettpft’gna} ; 1
i aw! hn vépientes ,
feBiones decanorum & Tiàrafoape>s\\— Quippe vide bat
effe dicerent » ah
; késtastàim que. ad Ifidem & Ofiridem perrt
• tidfatMifftd lipiaHi iqkidquid:: faérarum fahularum
èrat p^fifn-fa^faffds '.;sp^tim Ittfamp tupfieedtem ,
parti m in-sftolis' ctirftwi^Jvtl in, àiurnum ont ttoBur-
nium kemifpfiJLrium , veïin îdiluin fluviurri * cunBas
dtnique in 'fies- staturales , mkil in nature:s corporeâ
| -confetiri ».
] «'Ce- pafface-eft fandaraetvalpouf mqn fÿftême-.;
8c ie vais ’faipe voir la vérité de ce que difi&ic
- F? 4 '