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changé depuis Pline, «pie les degré? Scias différences
qui le diîiingtrafentavùi^nt celfé; qiie.eèiul
qui s*eft cbhTervé eh ’nature furpaiïe par falargéur
les efpeces de papier , dont cet; ancien a donné1 la
defcrption, & que fout èft aujourd'hui d'une
qualité uniforme.
Au contraire, les chartes &les~ M SS. quê tions
avons examinés, nous en offrent au moins de trois
qualités très »marquées, indépendamment de leur
largeur., qui les caraétérife encoremieux. Isidore ;
d e SvviFe , qui fleuriffoit au V ile , fiècle !, diflin
guoirde fon rems fept efpèces de papier d'Egypte.
C e qui-prouvé affez , qu'on continuoit alors: d'en :
fabriquer de qualités & de.grandeurs différentes.
Toutes ou la plupart des anciennes chartes en j
papier d'Égypte, de l'abbaye de S Denis en j
France , nous ont paffé par les mains. Toutes font
de la même' mStière , de la même ftm âure , de
la même confiftance. Mats comme elfes fost aujourd'hui
collées, fur des toileS, il n'eft pas facile
de s'affairer , fi elles font toutes delà même fintfle.
Les feuls caractères du papier d'Egypte s'y mani-
feftent. On y obferve fans variation deuxfeuilles ,
pofées à contre fens ou de traders. Les fibrés dé
l'une font dirigées de haut en bas ou de bas,ea
haut, & celles' de l'autre , de côté ou tranfyer-
falement ; de forte' que l'une çft toujours perpen-
dicalairement couchée fur l'autre. C e même ca-
paâère fe retrouve dans les pièces en papier d'Egypte
de la bibliothèque du r o i , & dans celle de
S- Germain-des Prés. Jamais compofition de plus
de deux feuilles , jamais divetfité de matière. Si
une feule de ees chartes efi de papier d’écorce ,
il n'en refte aucune en France qui foit de papier
d'Egypte,
La longueur , ou fi Fon veut la hauteur des
chattes & bulles en papier d Egypte, actuellement
exilantes , furpaffe pour l'ordinaire leur largeur
de plufîejirs pieds. Quelques-unes néanmoins
en ont environ deux de largeur fur un de longueur.
Qn voit des diplômes en forme de rouleaux de
douze pieds , & même d'e plus de vîngt de long’,
quoiqu'ils n'aient tout au plus qu'un ou deux pieds
4 e large.
Il ne s'eft peut-être cônfèrvé nulles chartes de
papier d’Egypte en leur entier , ou fans quelque
altération plus ou moins grande : altération uniquement
caufée par le tems & les âccidens qui en
font la fuite. U eftpeu de ces diplômes, qui n'aient
des lacunes, même dans le corps de la pièce.
Tous les fceaux de ceux de Fabbaye royaJç de S.
Denis fe font perdus , & n'ont an plus îaiffé que
la marque du lieu ok ils furent appliqués.
Sans parler des archives de Ravenae, qui feule
contenaient autrefois plus d'anciens aÇtes en papier
d'Egypte, que tout le refte de l'Italie -, Mifféi fai*
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Valoir* tènif qd’êdgàrde à Milan i' à SiènÂè , à
Msntoüe , à W ronè, a Pàdoue , à Gèrrèvé; Mais
par' màlhenrjcés pièces né pUTtetit pluS'd'i’ndices
cettams du' tèms, auquel elles •ônt’étédtèfFéés.
C e ne font que des fragmens fort courts, & dont
on, ne f^'toit préfque riëoconcluré; Hors dé lai
EtyîcéfH n'eiV point de viI!e.où lep'àpier d''Egypté
foir moins raré ' cju'à Rbme. Outre les diplômes
hj-ù fopt entre les1 mains des curieux, ‘ la feulé b il
b!iôthëque YatiqanëVenferme un affez-bonnombrë
de titres de cette matière. J'ai vu ,moi même, dit
AHatius , des inftrurfiëns de'donitiJns & de privilèges^
écrits fur des rouleaux de papyrus qui
fe cofiférvént aujourd'hui dans la bibliotfiëqhe'du
Vatican; Elle a fait depuis de grandes acquifitions
en ce gehré; Au dénombrement des'Viilès1 d'Iti-
lié , qui fé glôHfient d’aVoif eu tdat'is ’dès' derniers
tébtsj. des diplômes & autres ’môuumens èh'pi-,
pièr d’Eeÿpte, 'on * pouè*ofi!-
unes , & tiofimnient cèlle dé VeniFe. D û refte
il ‘ n’ tft pas iudt;le.4'^ârv'<r'^iÉléTdnfê''iè'hafié’
de cëtte efpèce fe trmfyepartagëe enfept , & que
plufiéùrs morceaux d’un même aéte ont'été répandus
en'diverfes cités d'ftaliév commE .àiitaiît
de reliques. A ce compté il r&IFtfasff&t furprè-.
liant d'y voir tant de villes iiluftrées pin: ces préi.
cienx débris de l'anuquiré;
i Si l’Italie a fur la France , l5en 'fait .de; papier
d’Egypte, quelque, avantage du côté de l’apti;-
qu’té , ©à|e-iph,neJtti cédé point d u côté de .l’abondance.
Avouons-lç néanmoins, MdfféjL'n’ea,
paroîtpas trop convaincu. Zélé,pour gloire de,
fa patrie, enchanté defes richefles, il paraît per-
fuadéqu’un .Voyage d’Italie fiiffiroit pour défabufer
certains François , qui ouj cru , dit-il, &,;qui
croient encore xjue le papier-dlEgypte n’a , pju fe
conferver fi long-rems. C e n’eft pas qu’il ne juge^
en homme équitable, des diplprnes de cette na-r
ture , gardés dans les archives de S. Denis. Mais
comme il ne famble occupé que de trois chartes
de Clotaire I I , de Dagobert I & dé Clovis II ,
il n’a peut-être pas fait-attention, à plufieurs autres
des deux dprniets princes j ài pçiles de'4eijrs
fuccelleurs -& de quelques -perfennes de.la première
diftinétion qui t’ y trouvent également rem
fermées. Ainfi il demeure toujours pour confiant,
qu’il n’eft point au monde de chartrier, fi ricjjS en
diplômes de papiey d'Egypte, que le tréfqr de
S. Denis.
Les memes archives, celles de S. Bénigne de
Dijon , de Tournes 8r de Corbiè nôus offrent
des bulles pontificales de papier d’Egypte, à
commencer depuis le feptièroe fiècle jufqu’ au
dixième. H é combien d'autres1 monumens diplQ-
matiques de la -même matière, la France fie pouP
roit elle pas nous fournir ? La bibliothéqué du
roi’ en pofféde un des plus beaux & des plus rares
qùé les archivés deRavenUè nous aient éqpferve's^
C e B'eft pas- lè féul morceau en papier d’Egypti
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<Jot>t elle ejft.décpréevjp.lle garde aBcorè^récieu-
fsméf/t uii "marivifCrit de SéÂVitdb'VjPéfip5 ,'dfint
Jlà matière cil la même , 8c dont ^’antiquité 11rê-
'méntè :dd:m'OÎhs aü V P i fiècle. La 'bibliothèque j
& lr t ’archives de S. Genùaiiï-des-Pté'S’hôûk ^of-
‘frèni; a1ùffi d'anciôis monümeàs e» papier d6£fefpte. ]
-Qwy yôjt fur-trtut{ün fnanfifçtif inéômpaféWle hèfi ;
cette1 iqaitjèrè.1 "Air rappdtt‘de- Piaradiu y-i’égllfèjde
Lyon pbfsèdé ufi afiex beîul'cbmruentaire Tar atS
Pfeaumes eûpapiér .d’ëcotéeb'îf a voûld; dire apparemment
yn papier d’Egypte. V ;
: Lh bibliothèque iippéf'iâîe fié y ’ientîe tiré afilfi
:unè;'pgrtie de fop llfidré des diplômes de pap.iéï
d'Egypte , qu’on y ràffemblé avep grand foirtv.ÎH- j
lfeUnblément,1el,lé''S’ehriéh't\dés -.jpJbs 'prècieiï|'& j
''dëptMjiilIés de Fltaliê^ l l 'h'y à plis énchÉebîëfi1^ )
atlnéèVi sué le cavalierGà'relfi 2 'premier tnëdéétn .
'•& bfMfàmébàhé dè Féii^éretiWGh^leis V I ÿ ÿ l
tranfporta un ancien diplôme grecyùpparèmment
Je fail eix.papier d’Egygte que l’Jtaiie, eût fogftrait
aux'fdjures^da.tèms. Eh tyji jV 'l é m’êmé y fiti^i- '
autre mojml^en^dipiômÀljuBy die'papier .
Vl'Êgÿpté y fro|avé aVant lui Jà Praguè-p.tr Latobc-
eiush'C’eft ènéorê uhfaéte 'gteq't de‘ce fjtfi en re-
.‘K . à i u l f ï f e j é N t o i t , tSêiiye-fix 'foUfcriptiohs
©figrtiaJés->du,fiièiéme coiicile ^énéfa.!.' $'
N ô u i he devons pas l'aifler igttiîréf que tôiis les
autres drplôVriès du même papier’ , qu,ifont aujour
dEtfi Fbrqemçnt dêsi-afçhives , des Eibl otHéqées ;
& des 'cabtnets font'tôtK'latins ; excepté celui?êjdè
ïe1 phKic ?éÔùhoîS' p.arIe*’ffi'ppîânKUt,mè J^ diùW- j
là '^è!ed|rapKiè;, j:I|rlitlîémerxt! D.- Bètf
ijàtd ?idè®fMôififFàuéèn; ® J dorifia-t-Hydés monvé1-
‘mé'his éxtfyôtdi'hairèÿipour en décdüViir d’autres.
Sêis;?Voyl§esiéir France fie èn Italié,He hn prtrcü-
■ rèyent 'pàf la'î vue'd’ub'TeuP diplôme grec. Ùëfa
ferfeiè bien forprerémt, fi l'on à voit prrsdutàét de
ÿ te ê , iràè'fpbffer êhèï.2îés Efeîtfsdés1 cfimtlji
des;Qrientaux, qu’on-a témoigné d ’ardelif‘d^ms*
q,uelqt(es lîèdts poar les dépouiller devant dyex-
ïlîlén^s bFBlforaéques.
Ce p^eft’ pas qiv?on dé 'trouvé? tri* pa'pftî ;
d?Egypte pMs fd’ùVi titre de 'I.ïpreirfièr'ë aritiqurté",
ou du! m'oitis une partie' dés" témoins figoéift ett
'éàxaïlères grecs. Mais lejdrs foufetiptionsTJ!h ïÉèsi
p'ëù d e ' c K o f ë ' u ' ’^a 'féièï pàè! nao?ds‘ làtihésl
1 ,Lp:diplômeysen::papieT''d’Egy^e-j?quoîgâe’oT-
dmàhé.iuept* 'écidcs * fui vant ,!lèup*'. largeur ^ Je ; font
ai^'qdélqijèfoisTnivané:l^'r>don^èu^^^ Uh -'des
cotés eft toiubtirs l'aiffé èn-'blan,ivEn quorces chai^
tes ne fe 'diftih^uén't pafbeiuêoîip dé ceîlës,fqui
font e'n parçliemin , & dont Féctitore fi’occupe
que rarement le revers.
^ i , Jh' fsûieWéhfrèÿ'diÇl’o'ihésdébàpiëéS’E-^jf^te}
màis-les màduforiiÿlnrfêmeâ* nié1.fçïèift -qlië'lquèTd.Ü
écrits jjûüi q^éTèhcrépë-r
rP A rP
nétrant de part en part , ne caufâtdes deux côtés
J uhè’ctBrifljfion généfale datis récriture; C 'efi au
î moins ce qui arrivoît au papier auguftè 8e même
auy^uçres efpçces . Iqrfqu'eiles n’étoientpas d'.une
•bonne qualité , où quelles étoient mal Collées; 0(1
lifoit • enedfe1 'd’une aptre précaution pour mieux
éônfefver le^màWiifcrits de papier d’Egyptfe î'c 'é -
tSît dé'fairé fërVir dë'Bqjlverture à ehàquè czhiét
d eo ap ie f’ d’Egypte U ne feuille de parchemin , qui
éfoit-'égaleniènt écrite des deux côtés. I! exifté
plüfièuris ;&ahitfcrUs'où j ’on ‘remarque cé mélange.
Quand les ’ hijforjenr.auroient ceffe d’e parteè
EdpàpièrâEgyptë depuis J . Ç . J les* momimeni
èrt cette' inïtière proüvérôiént la éotitiujiâtion dé
fomu&èéj' f e îw ées' ‘môhuïqens veu'o:eiit à nous
mariqfier;, lés 'feitës"atrtéiïr.s TùfSrbiénCjpcnfrFéta-
&fir ‘àveélà Id'üÿpatîà’ité'é^méniçé-. 'icn e s uris Sc
démontré
aÿed'tâht ‘^ ïd ç ç p s 1* què toutê FRurope en ëfl
d'ei-hgufée!côrtvaiactie.' U ne peut donc plus reflet
i deid^Çdltê/'quê -nirfi^fdûtée'dé ce papier., ovà
ftfJèTetris-àtiquèF^rf à'-'dift-o’Utiétiê'dé's^ërt ferviri
C ’eft ce que nous allons examiner , apréi'aVôié
fait quelquçsiobfervarions fur les degrés, Pag lef-
qûëls ifïôrnhâ dà&S uU^dffèjé'dft, qùi caufa enfin
la'tiiihë ^oCTfeidé féis’madufaÔiires.
?,'Prefque^çuttes les .plus anciennes chartes origï-
U^ës: dé, Ft.anqè, ’ & d’ I t a h ë fo n t fan s çdiitredit en
1 pâpjer d’E gypief-, Mafféi , qui. en a publié p[u-
| fiëurs d^éëV;,,; y jfS e V I Ie '®clès ,.,‘ne écfoK.'pas
. même Qu’ils ’en.foit confery.é fine feulp de ma: chc-
miif, antérieur au V I I I - i en quoi il s.'eft trompé.
L ’ufagê dirpàpîér d’Egypte,pour les diplômes,
eut Je même -cours dans les Gaules , que dans
l'Ctieni; ^ ï%à§e.; Ilqëcôit tçllénient1 à la modé
fous nos rois Mëfovittgiens que le parchemin
n’y fût prefque point employé pendant plus d’un
fièclé. Mais* fbif la fin du-fejtrème > ee ’dernier y
acquit le ë réd t que; lë, ;p'apier pérdbit "tous les
jours. G u 's ’è'h'-dégoûtà dë plus en phis durant le
huidèméi-dreCle;* - A pe:ne!-pei:t - bn oommer une
cha-rtèdés Carlo\tiàgién'sjÿifpapier-d'’Egypte. .
‘ ?Qüpÿqde fa fayëoé ôd le parchemin étoit .alors
; en- France' , au, préjudice ce ce, papier , fe fut:
| étendue aüfdeià des monts , qai>fq|fe*ès rois Lom-
| bardé , Sr^nnrrtoah- lè dernier' femblaffent lui don-
I ner la préfëfenter rüfagèdu papier , par rapport
; àùx leltrés-mflfives , fe fo'ütenoit en Italie comme
| auparavant. Le pape Adrien s'en'fervoit pour
| écrire, a'tharféridagne. Magihaîre , depuis abbé »
& fp our lors fü'ge - comir.iilaire , député daiis les
j provinces , adfeffà d’ Italie au même brince , une
i Ee .îhqfiërdont les archives de
! S. Depis cmfferyertt l 4origînal. A u fiècle fuiyaat