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leurs moeurs auftères ou diflblues,.félon les temps »
n'eurent jamais la déhcatefle des moeurs attiquss 5
il leur falloit des fpeéhacles , mais des. fpeâacLes
faits pour les yeux. T ) r , la pantomime parle,aux
yeux un langage plus piflîonnéque ceiui.de la
parole ; elle eft plus véhémente que l’éloquence
même, & aucune langue n’tft en état d’en égaler
la force & la chaleur. Dans la pantomime , tout
eft en a â io h , rien ne languit, l’attention n’ eft
point fatiguée ; en fe livrant aupiaifîr d’ çtreému
on peut s’épargner prefque la peine de penfer j
ou s’il fe préfente des idées, elles font Vagues
comme les fonges.' La parole retarde Se refroidit
l ’aâion 5 elle préoccupe la ô e u r , & rend fontart
plus difficile. Le pantomime tfttcut à l’expréffion
du gefte 5 fes mouvemèns ne lui fo i-point tracés,
la paffion feule eft fon guide. L ’aâeur tft continuellement
Le copiilédu pnëte , le pantomime eft
original j l’un eft alTeryiau fentimei.t & à la penfée
d ’autrui, l’autre fe livre & s’abandonne aux mou-
vemens de fon ame. Il doit y avoir entre l’aâion
du comédien & celle du pantomime, la différence
de l’efclavage à la liberté.
v 5°. La difficulté vaintme ayoit un autre charme,
& cette fuiprife contiriüéHe de voir un aéteur mnet
fefaire entendre, devort être un plaifir très-vif.
6°. Enfin , dans rexpreffion du gefte , les panto-.
mimes , uniquement occupés des grâces', de fa-
nobléflè & de l’énergie de l ’adtion ,donnoiènt à
la beauté du corps des développemens inconnus
aux comédiens', dont le premier talent-etoit celui
de la parole ; & , comme on en peut juger encore
par l’ impreffion. que font nos danfes, 1 idolâtrie
des romains. & des romaines , pour les pantomimes
étoit un culte rendu à la beauté.
Si I’on ioin t à ces avantagés de Ta pantomime
celui de«3ftpenfer le fiècle & lepaÿs où elle fleu-
rifloit, de produire de grands poètes j celui de ne
demander qu’une efquifle dé, l ’adion .qu’elle imh
to it; de fauvcr fon fpeébclè dé tous lés éeuejtls.'
qui environnent la poéfie; de tout réduire à {’éloquence
du gefte, & de n’ avoir - pouf juge que
les yeux , bien plus faciles à féduite que l’oheiiie,
que l’efprit & que la raifon ; on ne fera pas étonné
qu’ un art dont les moyens étoient fi firnples, fi
puiflàns , & les foccès fi infaillibles , eût prévalu
fur l’attrait d’un fpeâacle où l’efprit & le gdiât
étoieiK rarement fatisfaits,
PANUMPHEUS, Voyez Panomphéa,
P A O L A ( Acquit') fontaine.-'de Rome, qui
amenée par des aqueducs fur le JanicHle, fsprnit
de l’eau à-la vide Lromne ,. au Vatican & aux
tranftévérins.-
P AO N , oiféàii venu des Indes, dont lés anciens
P A O
faifoient grand cas. Nous lifons qu’AIexandrele
Grand en ayant vu pour la première fois dans les
Indes, fut fi frappe de.là,beauté, qu’il défendit
r d’en tuer un fous les peines les plus graves (Honn.
de re cibariâ 1. 24. ) ; pulchritudinis admirations
pértujfas ; occident i gravijfimàs panas intermina-
titseß.
Varron ( de re fuß. Hb, I I I , cap. 6 . ) traitant de
l’éducation 8e du produit des paons, t dit que
Q . Hortenfius futîe premier qui feryn ces oifeaux
■ dans les repas de ceremonie, ce qui bientôt après
’ les fit tellement rechercher de tous les- grands de
Rome , que l’oe u f dnpaon fe vendit cinq deniers,
- & le paon cinquantejen forte qu’au rapport d’AU
butius, un troupeau çompole- de cept faort* féf
j melles, rendoit au moins quarante mille fefterces
( c ’eft en foppofant deux petits à chacune), 8c
foixante mille, lorfqu’elles avoieht trois petits ;
1 primas kos (pavonrs) Q. Hortenfius augurait adji-
1 ciali csnâ pofuijfe dicitur, quod ;prp(tnus fa&um
tam luxuriofi quàm feveri boni yiri laudabunt. Quem
i cità fecitti multi extulerunt eorumpretia, ita-iit ovtt
■ eorum detiariis veneant quinis, ipfi facitequinquàge-
-nis ygrèx centenanus facile quadragena mi Ilia fef-
tertîa ut reidat, ut quiaem Ai butius aiebat ; fi-in fin-
- gulos teftios exigerét pullos ,,perfiçl fexagena pojfe.,
C.é paffage prouvé l’identdé du pftênium. Ôr-du
■ fefiertius ; caron faîtqu’itfaùt quatrefeftertius pour
.égaler un denier, & ici.il faut quwejfeßertiumpour»
ëgaleî le même dçn;e r j puifque deux censqeunçs
paons à cinquante deniers chacun, fu0t,i|p)&0#|l|-ï
niers',140^00 fefterces.', liv. Ç réft 4 j liy.
pouf le prjx d’un paon : & V arron d raifon de dire
au même endroit, que jamais brebis ne fut,d’un fi
grand rapport. ■ -
Marcus "Aufidi’us;:iturco imagina, lé-ptemigr. le
moyen de les engraiftermétier. cù,J.lj|ag_riafde
grandes fommes. Le goût pour ce.t fHu. ,ada. fi
■ loin, que l’oeuf feul valoitÿpnq deniers (i'ajgerjt^
- ce qui Fait faire cetre exçlajTiation à Macrope :.Ed
rés non admiràntfa folum , Jed pudenda » ut~ ovüma -
. vonum quinis àenariis ventant, qué )hqdf£jian'dieam
viiiusy jed omnino n e z y g t 1 , i
.Les grecs avoient en la rnêrne.fure.ùr > puifqu on
• ffprochoita Péridès ( ’fithen, 14. élever des
paons.
Pa o n ( lé ) fut ,1,’oifeau fàvqri de Junon„,& i f
. Paccojmpagne,o,rdinairementdans fés images :,c„eft
fon fymbole diftioétif, comme l’aigle l’elt dé Jupiter,
Les. cenPyeux d’Argusifurent rranfportés
par Junon,fuç la queue de cet ■ pîifo.au.^
A rgijs^ -Lé paon montre,jpI jT; fa qû^oèi une image
du mois de mai, tant elle eft chargée de fleui.s ,
que la; natpre ÿ fijpyirites. C!eftpppurcçioi. lqrr|
qu’on, peifonifioit; ce mois ,■ on peignoit un pxofi
à fes pieds,
P A P
Sur Tes médaillés’ de" Sadids, dn voit* pdtir tÿpq
un paon qui rappelle le culte -partiéulier qUl lés
habitans de cette’ville rendoient à Junofk1 ' ' ' ,
Sur les médaillés impériales St des-colonies, !]*eI
paon défigne le plus fouvêrit la Confécratiori des
prihcelTef,1 comme l'aigle marque celle dès princes,.
Gn croît que les oifeaux favoris de J'unon & de
JupujsCîportoient les a’mes' d'es princes dans le
'•pourquoi -on les Vdit qutlquefois au-
deflus d,un bûcher. Le pdon n’eft pas1" toujours le'l
fymbole de la cônfécration deS'prtnceffes : on voit
1 aigle employé dans ce fens fur les médailles de
Llotine , aé;Mâîi:llSffa-, de Matidie & dé Sabine.
( Fat II. Nhm.Prîfi}.
’PAONAZZO»(Marbre). Il eft violet. Quand
laufànias -pailè- de- deux ftarues dé l’empéreur'
Hadrién qu’on-vqyoit a Athènes , - 1'urle faite dé
matbfe de l’île d e Thafe', & l ’autre de marbre J
d'Egypte ÇPàtrfifl. l . r . j f v<fo.t .d|fè
lans dou'te'-qtfe^éêlfè-ci)étoit de porphyre, & la
- première de marbre tacheté'( P/fo. l. X X X F R cA
- ee’H!r peut-être1 que nù'us nommons pao~\
npjio.~\\ r,éfolce-du récit de cet auteur que la tête,
iCmàms -& les pieds de ces ftatues étoient de
mapre.blanc.
y P A Ç A 'ï ih ^
P A P J S lE re^ u'^s à l’enfance.. Papà I
^ îa, tourrice', aînfi,pommée I
Par m,|nardi(^5,b’étoit auffi la’ bqùiUi^quj la rcm-
buuiljie'oiïidè femblabjes mets
fbft papa r e. Papias ^daiisjfon glofiaire,
y : ™aPa[f^Pÿérdrum tfi , fiçutimanducaré virotutfi.
i-Ç goUvernçùçiQÙ cdncfu^eùt des e^.fans, l'eut
ldi r:s:sppellük'papas. On lit dans Ju-
|ve*nâl 6) i . )"}f “ *
} ^ m K i eat'?nte porrexerat 'ilù
Qus'ipeperit.j timidus prSfiiflét pocula papas, » '
B ! Ifirf°re dit dhns fofr'gloffoire : Papas pêddV
PARA FER. « Au onaémè fiècle , on tr.ouyaf
dans le tombeau dé1 SI' Ftdréntrrilupç inlcripuon,
énonçant fob nom_ & le,jour de fon martyre. D f l
a prendre à la lettre. Tes termes de lîh'ftoirè de fa
transIatio'nÇ cette fofttiption étott en pavot : Erat
qutem firiptiim inpapavem. Une ancienne chai te ,
de la chronique d'Upfal de Jean
Soheffer, pag. îy i ., faitfmentiorrde dalmatique.shi
de chapes i 'de draps & d’autres orneraens de
pàpkvere. le s robes , toga papaverats , étoient-
connues dès -anciens, & i fournirent matière à
quelque trait fatyrique de Lucilius' contre Tôr-
qüata. Voffius fo'ppofe ces étoffes, tiffues 'de fin
lia, Saumaife ■ ( fur -Sôlin ) - prétend qu’ tl[es.
p A P
étoient tiffues d’une efpèée de chevelure ou de
; laine qu’ oh tiroit de la pourpre, du b. ccin & de
quelques autres coquillages. Le P. Hàrdouin entend
£>ar ce reifné' les' toiles , qu’on rendoit éclat-
fontes aVéc un certaih pavot. Pline, à la vérité,
parlant' d’une force de pavot, dit que fa fémence
en été.dbnhe au Ifo de l'éclaté plufieurs auteurs y
. ajoutent^de lg.blancheur. Que leâ anciens, aient
* î bien ou mal pris l’étoffe pàpaverata pour une. toile
de fin lin , appe\ié byjfînus ; it.n’cft gùères poffiblé
, F?[re l’applicarionl aux ^fiajreà'^ 'abx'.dalrhàti-
r ques., à l’mfcription dp ri t on a parlé. D ’un autre
■ côté fies §nciyt;s ont entendu par fetinpi ou papaver,
une paitie dit corps de la pourpre.'Aînfi nous fe-,
j tîoûs fort portés à croire que ces ornenaens des?
j bas fiècles dèfignqs Tops' le. nom de papavere ,
devient,teints en violet eu bien en pourpre , m iis
d un degré inferieur a la belle & vraie ppurpse
> des'anaenSj L ’infcrif tion. pourröT donc avoir été
^[écrite .avec une liqueur pourprée , ou for une
* ccoffe ou du,vélin uecette couleur. Perm.s auffi
‘ f de rapporter Jés èxÇiedîons papaverata , de papavere
,, injpapavere, moins'à' la' teinture qifà-la ma-
tière de l'étoffe ,.-ou .toile, tirée de la pourpre oit
d’autres coqurllages lanugineux ( Nouvelle Diplo-
. '.mdiiquetÿ ».î - ’
PAPHIENNE-, fornom donné à Vénus à caufe
idu culte parriculiei qu’on foi rendoit àPâphos,où
jelle avoir un templedàmçdx.
r PAPP1L A G 0 N I E , province d’Afie, d’aberd
appellée Pylemehie. L’égyptien Phyniqs s’en em-
-para, & fon'fils Paplftagon lui don a fon nouveau
nom- Il y avoir fix villes dans ce pays , Gangra ,
S Amofira Sora , Dadibia , lonopolls 8c Pomp.eio- j polis. PH lémon , roi? de cqCpays, en ayant, été
chaffe par Mithridate, fut iét«blidans foti royaume
t par leVromarns S u d inllu.ua fei’ héritiers après fa
'jfnort, Les*pedpfes'‘ ûc ce pays paffoiçnc pour des
gens Fôit fots ^foit improdens & fort niéehars ;
8f>'leùrv hom, chez les gtècs’, éto t une injure
jgróffière.'Ludibnà 'ei fuifie , dit Quinte-Curce , /
rufticos homines , phrygujque & paphlagonas appellat
o s ( ôfa., 4’f).i4j
; PAPHÖS , (fans l’île de Chypre. nA<tmN.
Goltzius & M. Eckhel attribuent à cette ville
,qésmédàillés autonomes de bronze, avec Ja lé -,
gende ci-deflus & Apollon affis.
-Cettç ville de l’île de Chypre étoit confa-
crée à Vénus encore plus patticulièrement que'
ae lefte de llle^'ellb y avoit un temple magnî-
fiquefoîi cent autels hii étoient dteffés, dit Virgile
X.vèrf. qS’.) , & fur lefquels fumoit un éternel
en.cens.'C’eft-de cette ville que Vénus, eft quel-
papbicànt» La confécnttton'
de l’île Se du temple étoient un tribut de la