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£O d ittJ étoit .rempli des corps des animaux &
des hommes qu’on avoir facrifiés. On -les enlevoit
enfuite pour les brûler en l’honneur de Thor ; &
quand la fumée s'élevoit fort haut, on éioit certain
que 1'holocaufte lui étoit agréable.
De quelque manière qu’on immolât les hommes,
le prêtre avoit toujours foin', en offrant la
viâitne, de prononcer quelques paroles , comme :
Je te dévoue a Odin , je . •é’envoie a
O DIN , ou JE TE DÉVOUE LA BONNE RÉCOLTE,
POUR LE RETOUR DE LA BONNE„SAISON.
• La cérémonie fe termïnoit par des feftins-, où
l’on déployoit toute la magnificence connue dans
ces temps-là. On buvoit immodérément} les rois
& les principaux feignèurs pôftoîëht les premiers
des fantés en l’honneur des dieux. (Chacun buvoit
énfuite en failant quelque voeu ou quelque prière
au dieu que l’on invoquOit ; de-là cet ufage des
premiers chrétiens de*la Germanie & dû. Nq|d-
de boire à la fanté de notre Seigneur, des apôtres
& des faints, ufage que l’églife à Couvent été
obligée de tolérer. La licence de ces feftins &
l’indécence des geftes & même des a ôtions fut
ënfin pouffée à un tel exdès, que les plus fages
refufoienr d’y aflifter.
L’ouvrage de Mallet ne nous eft tombé entre
les mains, que lorfque l’impreffion de celui-ci
étoit. fort avancée, ce qui fait que plufieurs articles
concernant la mythologie des' anciens peuples
du Nord, ne font phs place'sdans lé rang
où ils dévoient f& trouver. On va remédier à ce
défaut, en donnant ici une notice de cette mythologie
, & les mots qu’il eft encore-temps de mettre
en leur rang, s’y trouveront.
La principale divinité des anciens danois après
Odin , étoit figga ou fréa , fa femme} C’étoic îa
femme par excellence : fréa en langue tudefque,
fignifie femme. Frigga étoit la déefle de Tamour
& de la débauche, c’étoit la Venus du Nord #
on s’adrefloit à elle pour obtenir des mariages &
des accouchemens heureux} elle difpènfoit les
plaifirs, le repos , les Voluptés de toute efpèée.
Elle accompagnoit fon mari Odin à la guerre, &
partageoit avec, lui les. âmes de ceux qui avoient
été tués, car la déefle du plaifir ne devoir pas
être ' privée du plaifir des combats fi chers à fes
adorateurs. Par une fuite de la même opinion, le
fixième jour de la femaine lui étoit confacré fous
le nom de Freyiag, qui répond au jour de Venus,
dies Veneris , vendredi.
On a déjà dit que frigga étoit repréfenté dans
le temple d’Upfal, à la gauche a Odin Se de
Thor. Elle avoit les deux fexes, Se divers autres
attributs qui faifoient reconnoître la 'déefle de là
volupté > elle étoit invoquée comme lit mère des
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plaifirs de l’amour & du mariage. Sa fête qui était
une des trois falemneiles du Nord , arrivoit- dans
le croiflant de la fécondé lune de l’année, & !e
pourceau le plus grand que l’on pou voit trouver,
étoit la viétime qu’on lui irntijoloît. La trqifième
divinité principale des anciens feandinaves, fe.
nommoit Thor. Voyeç ce mot em fon rang.
Les trois divinités dont je yiens'de parler, com-
pofoient la cour ou le confeil ftiprêmë des dieux,
8e étoient le principal objet du culte Si de la
■ vénération de tous les feandinaves, mais ils h’é-
toient pas également d’accord eptr'eux fur la
préférence que chatun méritoit. Il paraît que les
/danois honoroient particuliérement Odin. Les'nor-
vegiens & les iflandois s’étoient mis fous la prb-'
teâion immédiate de T h o r , 8e lesfuédois avoient
choifi pour leur divinité tutelaire, Freya, divinité
inférieure, qui préfidoit aux faifons de l’année, '
8e donnoit la paix, la fertilité 3c les richeffes. On
. en va bientôt parler.
Les divinités du fécond ordre étoient au nombre
de douze dieux 8e douze déeffes, qui., quoi-
qu’ayant chacun un certain p ouvoirétoient cependant
obligés diobéir à^Odin, le plus, .ancien -
des dieux, & Je grand principe de toutes choies.
Tel éjtoit N iord , le Neptune des peuples du
Nord', fil à'Odin. Voyez NiQRDi
Balder étoit un autre dieu fils à'Odin, fage
► éloquent, Sç doué d’une fi grande majefté, .que
fe s regards étoient refplendiffans : c’étoit l’Àpollon
des (grecs. Voyeç T y r ,
Bragé émît lô proteâeur de l’éloquence & de.
; la,-poëfie, Jduna fa'femme, avpit la gardè.df ceï-'
tàines; pqfnmes, dont les dieux goutoieht quand
ils fe fentoient vieillir, Sç qui avpient le pouvoir?
de les'rajeunir, x
Heindal étoit fils de neuf vierges, étaient
foeurs. On l’appelloit auflî le dieu aux dents £ or,
parce que fes dents croient de c e métal. H étoit
le portier des dieux. Ils avoient fait uh ppqp-qui,
communiquent du ciel à là terre , Se ils en avoient
confié la garde à Heindal. Voyez Pont.
Frey était fils de Niord 8c de Skada, 8e avoit
pour foeur Freya. Freÿ étoit le plus doux de tous
.les dieux» M gouverrioît la pluie Sç le foletjl, Se
tout ce qui naît- de la terre. Freya étoit la plus
favorable des déeffôs. Elle alloit à chev.al .partout
où il y avoit des combats, 8e s’attribuoit la
, moitié des mbrrs ; l’autre * moitié appàrjt'ènolt al
Odin. Quahd elle fortbit de fon palais, elle étoit
afiife fùr un char traîné pat deux chats. Elle
exauçoit favorablement les voeux de ceux qui.
I l'invoquaient. Elle aimoit beaucoup les pbéfïés
galantes, 8e il étoit boa de la dultivet pour
être heureux en amour.
Hodef
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Hoder étoit un dieu aveugle , « 3« «ttrefflfment j
fort. Les dieux Se les hommes aurment boen voulu
ne jamais prononcer fo ^ om . rmans ƒ « explorts,
ie rappelloient -toujoursà leur mémoire.
ViSar, Vile 'ou V a l i , iSe V l i e r marchoierit
èn rang après- les-dieux1 dont on vient de parier.
àH>yfîieufs artici,es.’ i i ' vl ■ ' 1 '
'L e dou^èiró^diepj^n. éjtojt \F»rsfci :,de
Balder. T ou s ceux qpi te p.enQifnt pbùr juge dans
leurs procès àteh Yéraurnotent réconciliés,},top
■ tribunal étoit le .meilleur qù A (y bût parmi les
dieux 8c les hommes.,
Ootkmes-tâi* mèÉtoi««t»eBçote Loke au'notifo« |
des d’eux , quoiqu’il parort qu’<)tt te regarde«
comme le principe cfo Wral'/G’écbit le.caiomnMtf Ur
des dieüX'/fó'grahd àrtifanides’riot^Wiescpl'P^
probre des-dieux & des-feortimt*.- Il ét^tibesudê |
figure:} 'mais éfo»wéch»it | & fes
rilriohs- ineoiftlaOtes. ^erfonne-rtetlm rundoitifes
honneurs divinv.^l furpaffoit tous les mortels dans
l% t dés perfidies «t /d^rufes, Il a fouvent expofe
' fes-dieuxîâôxr plus grahds-'^i^ils , fclësiea-a. foâ*
vtrrt tirés ^aïTes tsrifîfiééS.2 5
U avoit pour feénme Slgnie, dont il eut rlais.flc
meflagère/deiinalhéufS;, iJióUtiW0^
Fenrif,,,le
flore. ,j
•Les'diëoeemHgriôrOîèitt pàs-te-msux qu^s de-1- !
yéieiW-'attéridfst^ïlé-'eèj iépis'ïirifanV} ‘Iouk originê J
tnaCerf'éllé :é’-b»t H?un -mauvais aUgum ^ ^a^
-éerhelK^éh.cnrê^plöst EJe ipèf^.iiWivérfél'^pechi
desîdwux lui /lùtiénèr'cés- aimn% ®jl
prébipha/ilé^ferpent/dansi' lfe/foird 'de fe -.gWôae j
rner'; uiai^C-e m-nnftfe s’y aCcrwt fi fort , qu’il cei- j
goit y ïdaft^le -foKÜ dós -qàiiX-'y lè» glpbê erftfercde la j
t'ért®,' àe ^fiP.piitpeneore :fe;-trmisi^ lui»1 même’
Fe'xté&niré'dé fuf précipité dans
iéf-^rflrs , 'ô'ûièhïïïft donns- te göaV^nêméift 'ade-s
nêftf ^qtfeBe'ÿ-diftrifeuâï des tegemeus^
àî n èU ï^ i'n a e in én t'd e ; mâktSe ou de^viril-
lóffe ;ic ïr o n o vn'qu’an ifort plitS gloii.eux atten-
doiCéèùXnWî môtfidëmidân^'TO, CPiribaTS : Ci miré
& ctUibèA'ikécu exiikabant ,'iani[kamffàri<rsb&
fiiio ikb Vî'rS ! hrtàfiiabàniùr ih <nfû?èo
^^^urpk^^^if^dé'Prtter 'perimP^VaL M ot
xim. ïd pM '5. Héla^pdflôdôit dans lêS PP-feïs ^ki-
fièut-? vtfeftriik* ^défendus
-paKidë'gfihdés ^riWesi Sà taHô;'étnit laidtouleür ,
fa -table la4fim’ïie',foni€f->hteàu la1'faim^ Son vakt
le 1 retard,, ifa’ifcfvûnte rfe- -lenreUr ,i;fa potte^ôiipÈé-
ri^ é e y fo n vefti^Ïf.'te' lafigfitoy<fow Kfjlaf
greiir wr/ta- InafedSe, '.'‘lSftorwi'.là 'dnàléÆâkÉÛ'i Là
tnbitiè
revêtue! dë% '^àu‘8cd'è!la'scot3eur/'-ffumalne- {Ué
JàVbit 'UivirégWè^effràÿânô <|üi1 te ffâifÔic^'aftÔMîé'hï
ijjë0oUti<NurdU< / on
Antiquités, Tome IV .
o Di m
A f égard du loup Feiiris, tes dieux l ’élevèrent
chez eux, & Tyr étoit te feu! qui ofât lui donner
à manger. Cependant, comme- Hs appeteevoient
qu’il croiflbitprodtgieufeméiitchaque Jour, 8r que
les oracle* les avertiffoient qu'il leur Teroit u*
four funefte , ife réfolurent de l'enoh 4"*f';'ft»a:s il
rompit deux'foistesdhaî;ies énormes qu’ik «voient
feitesieux-mêoiesl. Si dont ife lui »Voient perfuadé
de fo ’laiffet îrctC Enfin Ue père univerfe! envoyi
Skyrner, lè tneffager du dieu F ne-y , dans le payé
-des gènies noirs, vets un inain , 'pour qu’il fit un
nouveau tien> C«W4i étoit uni & Toupie comme
un fimpie cordon. Les dieux prièrent le loup
dteffayer de le rotrtpre ; il cràigi it ,de nten pou-
.voir venir à bout, & ns cOnfeStit a ieffôyet q u i
condificm que l'un d’êntrVax mettroit fa ma:n
dans fai gueule pour gage de fa,délivrance, s’ il ne
pqtlVbit rompre -la chaîné; T y t lui -confia fa mant
droite. Voyti T ÿ R. Léfoup ne put- fe dégager.
Les dieux tevoyant'poûr, jamais arrêté/prirent un
bout de'fon lien , & te'iiWnt'paffer parle «milieu
d’un grand rocher plat, qu’ils ’enfoncèrent bien
avant-dans la terre , Se pour s^én affiner; encore
mieux , ils atcâchèi^nt Te hout^üi rëftoit_à-fine
‘grOfle-pierté^U^ls jettèibtt encore pJiisbas.TandiS
qtPil ^aifote 'des efforts qmur tes motdreyife là*
lancèrent dans la gueule ufte3épé&, qui lui perçant
la. mâchoire inférieure, s’qnfor ça. j^fmj’ù ta garde,
en. forte que h pointe atteignit jufqujau pafais,
!Dépuij ce, temps., .là .rage !u,i Tait fortir 1 ccump
dé là,gueule avec tant d’abondance , qu’ elle forme
le flemre ram, ou te fleuve’ dés r i s . Mais il eft
ditrqulàfo fin du-monde .eeJDf<mflte tonpra 'fes
chômes.
J5 iL'el^'ieit%^3T||e’de .Lbjfe-, Quant a lui, après
avoir long temps fatigué les dieux par fes Tourbe-
riqs, 8c .pa,r fes cGmbats cpntip fUX » ils fe faifirenc
êhjfindeJ.lu, « le traînèrqot dans une caverne.
Ils Je faifitent auflî de Tes ffis A iopt, fç ptemier
‘f hangeÆn opte. fé,rsce » ‘déchira ^ & dévora fon
frère. Ses mteftins fe r\i ent à faite des chaînes ,
ayicVfqueÜe s Loke' fut lié a «pis pierres aiguës,
dont -l’une lui.pr^fpit |éà,épau'es I’aufre les ëô-
tes, & la.troifipnic tes jatrets ; & < es 1pns..fm*nï
ënfiiitj;x6àngés en chaîoes d.ë|ér. Skada fufpénltt
lùt\fàk.t£té un ferpem, .dont le venin luTtcmbé
I .goutte à/goutte for le vif^ge. Signie fa femme eft
j Æftîfe-à.cpié de lui, & reçoit ces gouttes dans
pmbaffin,qu’elle va .vuider quand il eft plein.
' Pendant cet intiérvalle.,,.le ;vèniu tombe fur Lokej
j ce qui Je fait h,ûï!ér,& frémir avec tant de force.
qiie c’eftlui qiil caufe lesltremblemers de terre.
I II y rtftera jufqu’à la fin .du monde j mais alors
Il ferai tue ■ par(Heimdal , l’huiflier des di.ux.
"" %*èls etpiéjM les dieux des antiémi peuplés 4 »
Fjord. l/égard des déeflès, ta principale et f t ,,
îcbnfoteàiiï Fa'déjà di¥', Frigga j jfevMe £Odin.
La. feçpnde étoit Sagas Eira- foifok la fenâton cç
| Y y