
donneurs réfervés au roi feul, c ’eft- à-dîre, fans
cacher les mains dans leurs manches. » C a r , ajou-j
» te récrivait! grec , ces manches »font beaucoup’
*> pins longues que le bras & la main > de forte
» qu'on ne peut agît en aucune man-ère , :foiffqu’on
» tient les mains cachées dans les manches »•;
Ces longues manches font, encore en ufage chez les
. afiat:ques dont la poftüre refpeétueufe ell auffi
celle que fe jeune Gyrusexigeoit de ceux qui l'ap- i
. prochoient.
Sur les trois bas-reliefs, le principal pgrfonnage
tiènt d’ufié main un bâton furmonté d'un globe &
de l'autre un efpèce d'attribut .extraordinaire qui
reffemble à une hache droite ou mieux encore au
caffe- tê»e des peuples de là mer du fud. Le bâtant'
qu’il tient de la main droite, eft évidemment un
. f.eptre ; car entre la paultitude des figures qui corn-
pofent les bas-reliefs de Perfépolis, aucune autre-
n’en a de fomblable. Sa chauuure eft très baffe j
air\fi que,celle des autres perfonnages. La tunique
cfefceni jufqu’aux-.pieds y & depuis la ceinture gu :
bas elle paroît rayée ou chargée de iongues bandes.
Les manches en l'ont longues & très-amples. T ou tes
ces circonftances réunies m’engagent à y recoin-
qoîtreun, roi Achéménide recevant les honunages
ou les tributs de fes fujets. C e font eux qui com-
pofeittces vaftes bas-reliefs, & ce fondeurs aimes
& leurs habillcmens que je vais décrire.
On peut d'vifer en trois claffes tout, ce qui refte
des figures de Perfépolis , ksijpois principaux per-y
fonnages ou rois exceptés. La première elaffe comprend
les hautes dont la tunique longue à larges
manches reffemble à celle du roi fans aucune dif-J
férerrcé apparente de forme ;; je ne parle pas des
couleurs, parce qu'elles ne peuvent être exprimées ;
par les fculpteurs. Leur ti.tre a la n.ême&gureque '
celle du roi * mais elle eft moins haute d’un tiers, .
& on y voit toujours des raies perpendfeu'aires i
tandis que latiarerqy#|e eft-unfe fur deux bas-reliefs
& mouchetée fur un autre. Les cheveux & la barbe
font longs & frifés omtne ceux du roi )4.spe .qui
V.ebferve cônftarnmenf dans toutes les tr«n$ claffes ;
.c ’elt pourquoi jènen,ferai plus mention. Onn’ob-
ÿeÔera pas contreqetteobfe.vario» deux 0111Ç0J5J
perfnnages dépourvus de barbe parce-que leurs'
traits les font^econnoirre pour des Nègnes>efpeuçs
^d’hommesque la naturé a-privé dicfecara|t.erc »ii.f-
’ tinéli f du fexe mafculi.n. TOu.p? cétt epiémjf*eéIaffe
porte des çhauffures plates, de mène que le principal
perfonage.
L ’armure de 1a première elaffe v are beaucoup
^ p i., de Niehhur ). Ceux qui la com^af-mt ? font
tantôt armés de lances feulement, tantôt de» ladites
, A’ ucs & de carquois, tantôt d e 1 UnféS-.Sr
deboticlierj, tantôt enfin de cei inftrumeur » court
& ay.ra.-nt lil.quitls tiennenc pir le milieu I t» pointe
en bas i de que j’ai comparé à une hache droite ou
au caffe-» tête de quelques peuple® fauvages. La
portion de Ce dernier inftrument qui s’élève au-
defliis de la njain, au lieu de s’élargir, eft quelquefois
arrondie en boule, & telle que l’on endroit
au (fi entre les caffe-rêtes de ces mêmes péuplesclls
portent enfin un poignard attaché à-la ceinture. La
forme de leur bouclier varie ; il reffembleen général
au bouclier échancré des béotiens, ou plutôt
aux ancilta des médailles romaines' ; mais, le plus
fou vent il a une forme longue 8c rhçmboïdale,
dont les féuls plans parallèles font égaux.
Cette première daffe fe tient ’tanrôt'en armes auprès
du liège royal , '& ce fonriafôts lès cfôripho-
res > où elfe fait vis-à-vis des figures de la fèèciride
claffes , les, fônûions 'd ’inttodudféuv auprès de ce
même fiêge. Ces' occupations, cet habillement &
cês armes annoncent dés perfonnages diftmgués ,
& r appelle nt'fes chefs des perfes , w ip im , décrits
dans fin paffigeÔerStrabonfàpporfe plus haut. Léi
tra ts avèc 'fe.quelsH caraftérrffeeniüîte'ld'.peuplè ,
rés * o*.to)s'3 conviennent auffi ex-élentent aux figures
de la féconde elaffe. - -
Strabon dit que l’h follement de la multitude
chez fes parfis confiftpit.en deux t uniques qui ,'def-
cendoient jufqtrà la moitié des 'jambes, Sedan*
« uneptèce de toile roulée’ autour de latête. On voit
ces tuniques courtes ( pL igde Niebhkr. ) & cette
coeffure balfe frêlativement à la tiare 8r à lacidaris.)
au plus grand nombre - des figures de ta fécondé
ciaue, armées’ de -lances , de boucliers-, de poignards’'
attachés à' iâ céfn.tlite1& tombant (ur la cüif-
fe droite , comme l’a ofefervé cî-dêflus Hérodote ,
elfes font n.êlées , qu pofées alternativement en
fentinelle auprès du fîège royal savêc les figures’ de
la première divifioti. Mars quand elles paroiftent
conduites par les introducteurs, elles n’ont point de
lances , quelquefois m'eme ni lances ni boucliers >
& le plus fouvent ellesportent-différenSjobjets^qui
par leurs formes variées.refieir.bknt à,despréfens
ou à déS'iro^cro^fits en nature.
Leur® têtes font couvertes d’efpèçes de calottes
grandes, & 'rondes fans pointes , fans bords ; mais
accompagnés de fanons très-courts & pendants.
C ’ eft-la fa-’ s doute la pièce de toile roulée aûtou r
de -la tê te ', • qui forme incore aujourd’hui le turban
{impie de quelques ; orientaux , & dont les
bouts pendent auffi par derrière. Quelques-unes de
figures portent par-defi'us la tuhîqtte;}çô||!te *
éiuhe fimarre ou le
.d'hui iidont les manchesifemgues^& étroites^fiot-
teqt hors des bras. Cette;fi'mart.è >ir##tî,pointjfixée
par une ceinture, ne peut -être attachée-qu’aux
. épaules ; ce qui là fait reconnoître pour Jacandys,
ca" aélérifée dafis le paffage de Póllux tftjsjjiiorré
Ici deffus , par cette mamère d’ être aflujçttiè aux
f pm'es , »a re i tvo-wri fw t f . **■
Ne la-voyant point aux figures placées en haies
^auprès du fîège royal, & ne la trouvant que parm
.celles qui conduites par fes huroduifteurs j ne
- peut-on pas la comparer au cafetan , robe de'. diG
qu'il veut .honorer, & à ceux qui paroifrenc i fon
audience
. Lej grouppes des figures de la troifiéme claffè
dont ( La pl. z i, ‘dp NUbkur ) conduit;* alternati ve-
ment, par une figure de la, première, & park une
figure de la feto idc. Oelje-cifait a,loçs|es fonétioçs
4e,fp.us-incroduHeur relativement à des perfonnes
éy^ngères & tributaires de la Perfe. Toutes fes figures
de chique grouppe font coelfées , vêtues,
mh lufîecs, armées de îa même manière, & chargées
de préfens de même.efpèce. Mais chaque grouppe
diffère de ceux qui fe pi écèdent & .qui le fuivent.
J ’ai reconnu p^rmi eux quelques uns des peup'es
qui composent l’armée innombrable <|"e X» rxès,
& dont Hérodote a décrit les armes & les habilfe-
Wens. J t n’en ferai cependant point ici-unemen-
„tion détaillée, d’abord, parce que nous n’avons pas
fes dèffins de tous fesbas-reliefs de Perfépo is, dont
plufieurs même de ceux qui relient pnt été dégradés
ou rendus méequno-ffables par les cifeaux des fcul
pteurs mufulmans; enfuîte par.ee queje n-en ai pu
reconnaître qu’un.petit, nqmbre.
Tous ces bas-relfefs de Chelminar paroiffent
avoir un feijfeobjet, celui de repréfenter un roi
de Perfe ^chémeniderecèvauten grande pompe les
hommages de fes fujets, V les tributs des peuples
fournis à foju empire. ,Coinet!le-le-Biuyn (pag.
ÆJ,.;);, dr qu^jcfie^lef perfansL il eftèucqje d’ufa
ge qùéJèjjf^lli, fe montre nne ibis l ’anrée r le 2,0
mars , ||njrande pompe-à fes "fujets j & qu’ il re
.ço tv eÆ U C ^ occafion d^s* préfens ddf diftérens
, oraresVe l’état, qui les lui apportent avec de grands
, i.efpeéis.^-r., , , , s t \
de même cél^btiée tous les ars
dansla capitàfe(c^Vt Mçgol , oùfe monarque fe fait
voit un feul jour chaque année à fes peuples nom-
breux.
. Les bas-reliefs de Nakfchi-Ruftamappnrtiennent
aux tois-perfes de la<dynsftie des Saflabides , rt5m-
mevAl. De Sacyft’a dit & prouvé , en expliouaït
plùfaeuts des inferîptionsqmJbntgravéesaudeffoüs.;
G eft pourquoi j ’en renvoie l’exameaà ifendri^E'd#
■ cet «article od je parlerai des faflamdes. ■ ;
Lf-s monurnens des Achémétndes t marbres &
médailles que i'a- décrits , ne nous montrent que
la forme des h S iem en s des Perfes,t & ne p eu-’
vent rnn nous apprendre-fur leurs différentes couleurs
le s écrivains cités plus haut remplirait ce
vuide , & .feront conm-ître eb<fon entier le et fttfe
me de 1 infortuné Darius &t de fes prédéctffeurs. :
Plutarque racontant la manière dont Artaxerxès
déclara pour fon fucceffeur Darius, fon fils aîné,
«dit fimplcment qu’il lui accorda fe privilège de
ifiorfer fà ék e .-L e lacédémoftien Démar
rate demanda au grand Xerxèsila permilfion ti’ufef
uoe fois dans uqe entrée publique du même piivilè-
ge. On peur .conclure deces deux faits , que les rois
de Perfe n’avoient dans l’ufage ordinaire de la vie
- .civile , d’autre ttttribut diftir.dRfque*la cidaris droi-
•te, & que-tous fes pee/ê.f la portoient itJciinée. Lgur
habillement étoit plus remarquable dans fes folem-
mtés & dans fes fêtes pubiques, Je vais fe décrire.
' Pqllux dié'que la canttys ou l i tunique de deffus
desrois feuls etoit teinte avec la pourpre marine ,
& par conséquent d’une couleur - rouge mêlée de
violet ; mais que ccle des autres perfes étoit ceinte
avec ia pourpre végétale , c’eft-a-dirè, qu'elle
étoit écarlate «su d'un rouge beaucoup plus clair.
Hérodote ajoute que cette tunique de deffus étoit
de plufieurs couleurs. Xénophon la décrit rouge
mêlée de blanc ; & Strabon dit qü’elfe étoit d'une
étoffe à1 fleurs. Sous' .cette tunique brillante , .Strabon
en place fine blanche. Elles étoientferréescoûtes
les deux .par une ceinture , qui chez les rois,
comme Qumte-Curce ( lié. y. ) le dit de Danus ,
reffembloit aux ceintures des femmes , par la ri-
chèffe delà mat'ère & par la beauté du travail. L’adoption,
de cette cefhtlire 8e de la longue tunique
''blanche reprochée à Alexandre par Q y tus , cîufa
la mort de ce coùrtifani De même on voyoit les
Iplerrés précieufes., & l’or briller fur la tunique
des rois de Perfe, en telle quantité-quEiagabale
ayant porté cet habit pèrfîquë : Ujus & t unie a de
.gemmés perfea ( Lamprid. Heliog. c. 25. ) fe plaignit
du poids énorme dont le chatgeoit le luxe d ç
l’ Aiîe fgravarj fe efiçefet: onere veluptatis.
Les rois dé Perfe 8è‘ les grands de leur royaume
mett-oient fur feurs deux tuniques un long’manteaij
t-de poùtpfe , brodé en or 8c chargé de 'pierres,
précieufes. Les grecs1 donnèrent à'cet habk exté-
rieur !e nom du lèur , c’eft-à dire , qu’ils appelièrent
chlarriyde' ou *fdgam, la tunique extérieure des
fohlatsperÿii. Mais la forme particulière que nous
lui voyons fur fes monument de Perfépolis ffe for
.■ la,{feéitoiêr.e médaille cifee ne permet pas de douter:
qu’ife^âic €û) dei: différences tfêîrfcnfibfes. Son
ampleur étoit plus grande, 8e il étoit garni de
manches,' de foite qu'il avrit beaucoup* de ref-
fêmblance avec l’habit de deffus, appelle doliman
ch o z le ttu rc s .
Les bas - réffefs;# Pérfépofis ne font pas Sri-!
vailles avec affez de fini.ffepour y pouvoir dîftingti ir
îfes: petits détails». Qn n’ y voir pas les çhauffures
longues oq 1.1 triplé anaxyrts qt j dèfcendeit iùf-
qo’-â la c-hévilfedu pied ; parce quelles font cachées
-fous, fes pliS-dè-fe teogfie^ rirnique. G ü le de Cvros
-éfofe/efoft Xéftophop, de couleur de .lierre , *1««.
m W i fm ’ Nous les - trouverons ; plus bas dans
Q o o o i j