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munétnent dans la ville de Nlihic s , pour croire 1
au'eUe ait été Frappée uniquement pour être jëttée
aars tes fondations du temple de Diane, ainfi que
Bon en p aroît perfuadé ».
« Je connois cinq ou fix de ces médailles qui ont
appartenu à Mahudel, indépendamment de deux
qu'il indique, & de quelques antres , que des
Anglois , félon le même Mahudel , emportèrent'
de Nifmes en 1759 ».
« Au refte, Bon m'explique point la médaille, &
il araifon > car elleeft décrite par-tout. Ainfi je me
difpenferai d’en parler. Cependant, s’il m’eft permis
de hafarder quelques Conjeûures fur ce monument
bifarre , lorfqu’il eft joint avec le pied de
Biche , voici les idées qu'il me donne »«
« C ette monnoie dé la Colonie eft fi commune
en elle-même , que l'on en a trouvé des boiifeaux.
Je croirois donc q u e , pat une opération des
plus faciles, on a ajouté à quelques-unes, en
les frappant, le pied de biche en queftion : que
ces pièces n’avoiênt point de cours dàns le corn-'
merce avec cette augmentation, d'autant que fi
elles s’étoient répandues-, on en auroit trouvé
dans quelqu’autre endroit: & qu'enfin elles fe vent
dotent dans la feule ville de. Nifmes pour -fervir
d'ex-voto à Diane , pour être portées par.fupers-f
titlon 3 ou jettées dans la fot taine qui lui étoit;
confacrée. Ces réflexions fimpfcs me. pafoiffent
lever toute difficulté ».
s On peut comprendre fous, fa dénomination de
médailles bifarres , les médailles , uesttel£ms
(V o y e z ce mot. ) , les médailles incuses (V oye z
ce mot. ) 3 \cs coittorniates , les médaillés gauloises
( Voyez ce mot. ) , peut-être mêmé les*
médailles srMcsrozW.-Cette dénomination renferme
encore les médailles de bronzé frappées
particulièrement en Steile, qui oint deux pinfèns ;
fi l'on peut employer pour une matière iolicie
une expteffion qui caraétériferoit parfaitement ces
deux faillies aiguës . alors qu'elles feroient placées
fur des médailles de cire o u d'argile.
Médailles fausses , 8e médaillons
FAUX.
Médailles de coin moderne , dont là plûpart font
connues fous le nom de eauouâk.
" Les médailles que l'on appelle en général du
Padouan, font des médailles frappées avec des
coins modernes, que les plus habiles ouvriers,
foit d'Italie , foit d’ailleurs , ont gravés avec
beaucoup d’art & de goût, en tâchant ; autant
qu’il étoit poffible , d’ imiter l’antique qii’ ils co-
pioîent d'après les véritables medailles. Nous
avons une quantité prodigieufe de ces. pièces mo-
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dernes, que l ’antique fcul peut effacer par fl
beauté & fa noblefle, On en peut Former d'afle*
belles collections, foit en médaillons, foit en
médailles grecques, d'or, d'argent 81 de bronze,
foit en médailles romain e s , egalement dans les
trois métaux, ma's fur-tout dans les médaillons
d'argent & de grand bronze. La plûpatt des mi-
daillons de bronze de l'empire, roma n , ,qui font
fauXjOnt étë copiés d’après l'antjque.Oity a même
gravé plufieurs revers nouveaux qùi'ti'ont jamais
parti fur les médailles, & qu'on a eu foin de fonder
fur dés faits hiftoriques.
Les douze premiers empereurs ont été contrefaits
une infinité de foisén gland bronze. On V eft
prmeipàlemertt attaché à îfhitéé leS! têtes les plus
rares'en ce genre, tels que le TibèreyVOthbn,
qu'on ne tro.uye antique , qùftjatin de j? ©»tonie
d'Antioche, oti grec .de fabrique égybtjènpe.
dans les trois grandeurs de bronze ; le Vitilhus ,
le Pertinax, & les deux Çqrd/trcrd'AFrique ,
Y Agrippine de Claude, la Domitie, qui ne fe ttpuVe
prêfquqi’omt 5 les trois femmes de; la. fiàmilie dq
Trajan, 1 Annia Fauftina & la tràâÿuillinc.
C e h’eft.pas f?ulement de nos jours, que jl’appaé
du gain &. l'eJaVie d'eri impoferaux CUfieUX Bnt
fait entreprendre à d’hà,biles qüvriers dé.contrefaire
les méréa{èfe^ gqtiqÜqs.:i
Guillaume du C h o y l, qui vivoit il y a .deu£
cents ans ; & -qtji ëft un dés+premier|rcurieiix qbi
aiertt écrit fur les monumens de la^ÇteceliSe de
Rome . fit graver, dan?- fop livre, '4,eia^teligion des
anciens romains , deux médailles d'Agrippai" Une
de grand bronze,-au revers-dedaquelle Ori voinlè
Panthéon; l'autre d'argent?,-qui avoit ^u revers,un
Neptune dans, un-char ..traîné par foeux-çheya^X
tnarms,avee qettelegefide Æquons hic omnipotent.
Ces deux- médailles étaient sûrement fauffeç» i ,
8 Antoine Lepois, quiyivoitdansje.mern^terns ,
& qui d écrût( en François ) ^fort taipplêmer|Æim:
\es médailles r manièr'eldè.fbnufiè.clq, enfoûç
auffi plufieurs de la mem.e,èfpèce, tels qy!un <Sci-
pian t'Afripaïn de bronze ^}e,pontéûUMs au revers
il'Hadrien j-Sc-.'xm Pefcepips Njger>.â‘'çytn.'qu'on, ne
connQiiï»it',pas\alQrs, .mais dont on a trouvé de-
puis une OTédazV/e qui d l au cabinet du ro i, &c.
: ce qui nous. îfait
e» France, ou'd.aijs ,léè' autres r é ^ i î iW M M r
quiî.C!Ût;veornmencéà amalfer, des.médaille$ antiques
qm|l^<sa euÿ auffi^t des fb.utbes'quLiBni
cherché, à les tromper.
Peu de tems. après.,parurent en Italie ceÿ fauf-
| faires. célèbres. ,, connus fous le nom de Paéoaa»
; & de Parmefîm. Depuis ce tems, MicheljDurieu ,
de.Florençe, 8e Cogornier, fe fpnt diflingués ; le
I premier , en contrefaifant toutes les efpèces de
. médailles
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médailles antiques, principalement les médaillons
de bronze,} le fécond, en imitant , entr'autres-,
les tyrans, fous les règnes de Valérien & de
GalJien.
En Hollande. Carteron te quelques autres auffi
habiles , répandirent auffi chez les curi.ux un
nombre infini de médailles faufins ; la plûpart, à la
vérité , font d'un travail exquis : mais elles n'approchent
ni de la force, ni du moelleux de l’antique.
C ’eft fou^l le nom de Padouan que la plus
grande partie de tes médailles eft connue aujourd'hui.
Moyens donnés par Beauveais pour reconnaître les
médailles faujfcs. ■
Tl -n’ eft pas difficile dé reconnoitre les pa-
dçaanef par le moyen des règles fuivantes , que
peut fuivre un curieux qui n’a pas encore acquis
un coup-d’oeii sur Se exercé.
. t° . Toutes Xts.médailles de grand bronze,qu’on
'appelle du padouan , & defquellçs' feules il eft ici
qüéftiori, (ont1 ordinairement d’un flan bien moins
épais qué lès antiques.'
z°. Elles ne fontmi ufées, ni rognées..
V, 3 °- Les lettres en paroiflênt modernes , c’eft-â-
jdire , ,du même earaéière que celui des médailles
de notre tems.
4°. Elles »’ont jamai| de vernis , à moins qu’il
ne^foir faux , & alors il eft fort aifé de le recon-
nôître ; car'-iî eft pour l’ordinaire n oir, gras &
ltiifant .» & tendre à là piquûre, au lieu que le
Vernis; '.antique eft extrêmement brillant, & auffi
dur que les médailles mêmes.
J ° . Les' rebords en ont toujours été limés ; ce
qui’ fe ^recohnoifcd une .façon plus ou moins fen—
fible, pour peu qu’on y faffe attention.
. -6°• E n fin c e s médailles font toujours fort ron-
d e s ,aü libu que les antiques rte le font jamais fi
régulièrement, fur-tout depuis le règne de Tra-
lan-. Voila pour ce qui regarde en général les médailles
de glaéd bronze de. coin moderne.
Les médaillonMiè même métal font auffi aiféi à
djfcerner cela par .les mêmes règles^ O11 ne
rifquera d abortl.?rié!i de regarder comme i>ifi i-
ment fufpeéls'tôus ceux qui fe préfenter.mc depuis
.e^ r iuTtlu"à 'Hadrien j oh 'n’en trouve
prefque point d6 veutabLs pendant Ces quatorze
premiers- régnés de l’empire romain; ainfi tous
iç e u x. de_ce teffis p e U v eut être regardés comme des
^ W- bes-petit nombre près,
^ - f e trouvent véritablement antiques que
dans les p^bmiefs cabinets.
Antiquités. Tome IV .
Ceux des règnes fui va ns ne font pas plus difficiles
à diftinguer ; ils portent les mêmes marques
de faufleté que les médailles de grand bronze ; c'cft
la même fabrique, le meme venus, les mêmes
rebords, en un m o t, Je même coup-d'oed.
Les médailles impériales d’argent ou d 'o r , 8c
les médailles grecques de,coin moderne , de quelques
métaux qu'elles- fuient, font auffi aift-es à
reconnoitre. Si les rebords en iir<p< fent quelquefois
davantage, les lettres décèlent aifémem la
médaille, & c'eft la pretiiièie connoiiiri.ee qu'oit
doit acquérir que celle du caraâère ; ce qui n’eft;
pas difficile , pour peu qu'un curieux, qui a du
penchant pour la fcience des médailles, veuille s'y
appliquer : car de quelque façon qu’ur.e médaille
foit fau(Fe, foit qu’elle foit de coin moderne /
moulée fur l'antique ou fur le moderne, réparée
ou martelée , les lettrés en font toujours fauifcs.
C ’eft-Iâ (il faut l’avouer ici) l’art principal ou plutôt
unique de reconnoitre une médaille fufpeôe ,
quand on n'a pas encore acquis ce goût sur de la
fabrique des anciens , qui fait reconnoitre fur le
champ le vrai du faux.
Des médailles moulées fur celles qui finit de coin
moderne‘
Le s médailles moulées fur celles de coin moderne
font en fi grand nombre que tous 1.s cabinets,
qui n’ont point-été formés par d'habiles
mai: res , en font remplis. Il eft en effet bien plus
aifé de les contrefaire de cette façon , que fi on
les mouluit fur l’antique. La plftpart des médailles
rares antiques, les feules qu'on a intérêt de contrefaire
, font ufées, & ont perdu une panse de
leur beauté & de leur fineffe , excepté celles d’ or
qui font prefque toujours à fleur de coin , au Leu
que les médailles du padouan foï.c encore dans
toute leur beauté. De-là la facilité des fauffaires
(qui n’ont pas affez de t iens pour graver) à
mouler ces fortes de médailles. Eli s font quelquefois
plus difficiles à recornoître que leurs
originaux, parce qu'en les moola-t , on leur
donne i’épaiffeur qu’on fouhaiie. En fecon ï lieu ,
on remplir avec du maftïc les cavités que le Lhle y
a iailTées. On en retouche Es lettres qu’on répare
parfaitement avec le burin , & . l ’on p.ffe far
toutes ces fourberies un vernis qui achève de les
mafquer. On ne doi: pas s’étonner fi k plu « t
des curieux , fur - tout les commeisçaas , font
trompés par ces fortes de médailles,
Elles ne font cependant pas d us difficiles 3
dévoiler que Celles de coin mode.ne, dès qu'on
foi ira les mêmes règles pour, les re. anroirre ,
qu’on fera attention que ces fortes de médailles
font plus légères que ce les qui ont éré frappées ,
par la ra fon que le seu raréfie le métal fondu , au
fieu que le métal battu fe conienfe, & détient
fi