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les foldats : fis poüvoient auffi penfet que la fu- !
reur des flots & des vents étoient des prétextes
dont on pouvoit colorer fa lâcheté 5 au lieu que
fur terre j on ne peut rejetter la fuite d'un fôfdat
que fur le manque de courage. Quoi qu'il en
foit de ces raifons , il eft certain que le fervice
de mer ne fut jamais auffi confidéré que celui
de terré , & tous les auteurs latins s’accordent
fur ce point. Nous ne citerons eue le témoignage
de Tite-LiVé , qui s'exprime ainfi : Navàles
so c ii, reliSis nuper c/ajjïbus, ad /petit konoratioris
fnilitii tranfgreffi futit. C’étoit pour cette taifon
que les affranchis y furent admis long-temps
avant qu'on leur permît d'entrer dans le fervice
de terre. Les romains ne commencèrent qu’affez
tard à équiper des flottes : on fie voit point
qu’ils en aient eu avant la première guerre punique
, c'eft-à-dire vers l’an 490 dé Rome > 8e,
quoique tout neufs dans ce genre de tombât , ils
gagnèrent leur première .bataillé navale contre les
carthaginois, qui étoient alors les peuples les plus
expérimentés dans la marine. Ce premier arme-:
ment fut compofé de cent vingt galères, dont
cent étoient à cinq rangs de rames, et le telle à
trois. Peu de temps après , dans cette même
guerre , ils mirent en mer jufqu'à trois cent
trente galères à éperons , ayant chacune trois
cents rameurs, & portant cent vingt foldats. On
peut juger par ce détail de la grandeur de ces
bâtimens ; & pour faire connofcre quelfes ont été
leurs forces maritimes , il fuffit de citer quelques
faits. Pompée eut dans la guerre civile jufqu’à
fix cents vaiffeaux , ou galères ou ijârimens
légers. Marc-Antoine* à la bataille. à’ASiam contre
Augufte * eut une armée navale compofée de
cinq cents bâtimens * parmi lefquels il y en âvoit
à huit & à dix rangs de rames. Après les guerres
civiles, Augulle entretint trois années de mer en
Italie , l’une au port de Misène dans le royaume
de Naples, l’autre à Ravenne dans le golfe Adriatique
j & la troifième à Fréjus fur fes côtes de
Provence. L’empereur Hadrien eut jufqu’à deux
mille bâtimens légers , & quinze cents vaiffeaux
ou galères à trois ou cinq rangs de. rames. Tous
les bâtimens de mer des romains, propres pour
la guerre, étoient des efpèces de galères ou ga-
léaffes , parce qu’ils aUoient tous à force de
rames. Leur conftruâion approthoit plus de nos
galères que de nos vaiffeaux ,"ayant tous des ép erons
de cuivre ou de bronze Comme les galères,
étant longs , n'ayant qu’un mât, & portant par
conséquent beaucoup moins d’agrêts que nos
vaiffeaux. Les romains ne connurent d’abord: que
très-foiblement l’art de la navigation ; & Appien
remarque qu’ils étoient encore peu habiles^ dans
le premier combat qu’ils livrèrent à l'armée d’An-
tiochus, commandée par Poltxenidas. C e ne fut
que quelque temps après qu’ils eurent pouffé
leurs conquêtes hors de l’Italie , qu’ils commencèrent
à devenir experte dans, la marine.
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La mariné des grecs eut auffi des commfhCe-
mens très-imparfaits îiils n'ayoient que des yaif-
feaux de charge. Ce ne fut q ue‘‘du tekips de
Thémiilocles. que -les' athéniens coâteuiflren|,des
vaiffeaux couverts & des galères V & api^^la
bataille de Marathon ils commencèrent à- fe tendre
célèbres fur mer. Ils passèrent depuis pour les
plus grands hommes de mer qu’il y eût au monde}
& de-là vint le ptove^e .paoBÎv;tes -grees «;-#»
athéniens pouf la mer. .Supérieurs en vaiffeaux a
tous Iss autres peuples delà Grèce-, ils poüvo.ient
fans peine compofcr une flotte de trois/Cents
voiles. Telle fut celle quiffortit 'âu.portid'Athènes
, pour l'expédition dè Sicile. Leurs vaisseaux
j mêmes étoient toujours fi bien pourvus de tout,
1 qu’un feui pouvoit, fans défovantage fe -battre
contre deux vaiffeaux ennemis.
M1LICHIUS , éurnbm donné .à Bacchus, parce
que c’étoit lui, difoit-Omy qui avait .planté-fes
premiers figuiers dans la Grèce ; -&t qîu avoit
appris aux hommes à fe fervir de leur fruit contre
la vapeur du Vin* Milieka étoit l’ancien nom
grec de la figue. sJupiret avoit auffi le même fur-
nom. V . D iAKES.’: :
W M IL IT E S A ÎscR iP T iT it, étoient deS foldats
farte fbnâiàn qui
[ placer les foldats- morts, où tués.:il y ipri aytoit
i un certain nombre à fe duitef. de. chaque’légiom,
& afin qu’ils ne fuffènt pas totalement: inutiles ,
on fes atmoit de frondes pour inquiéter Feimewi
. à l’avânt-garde. Ü,
i MjXjmss, c-aùfam: j étoient
avoit donné leur congé poiif caufé de ’maladie ?
ce mot fe trouve dans Tite-Live; :T*rtius exer-
citus ex 'caufanis JcniorihUsque_ T. Qumtïoéf&ir-
'batur , ^ui-urbi'MiXtiibusqùèpràfidio '‘fit. ( i . )
M i ht tns confumati’ij> étoient 1 les- foldats éttit-
' rites -, qui avorent fa^leur temps.
M ixités mercenariï,èi(ÀtX\t lestrb'upes auxiliaires
que là République’ foifoit marcher à feà
: frais. •’
M ï i i t é s 1ôrdindm% nukiefarii -, pràtoriani; yÿro-
teSores. mm ses -derniers mots. )
M i è i t m s provinciales,. étoient lés foldats des
légions. Dans iés premiers temps de Rome , ayant
que l’Italie fût foumife àten pouvoir | les Régions
romaines n'étoient. compofées que de ;Êitpjïéns
romains , & les troüpes au-xi! iaires.. fe prenoient
chez les peuples alliés de l’Italte. Le s troupes
i auxiliaires furpaffoient , ou du moins égaloient
fes légiônaires.- Mais après q lie i’I'tâ 1 iee ut b b te tui
Ifedroit debourgeoifié,fes!:habifànS’jouirerit auffi
: de celui d’êore enrôlés, dans ks>' légions, & les
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auxiliaires' furent pris chez dfeutfés
ou furent enrôles pour de l’argent. Depuis, An
tonin h Pieux , ayant rendu citoyens tous les
fujets de l’empire, m feva dans toutes, lerpar-1
ties des foldatspour Compléter les'légions, K on*.
• emprunta des troupes auxiliaires- des barbares qui
»’étoient pas epcôre fournis â» jong des somalos.
M iL ïts s ftaisiortarii , -étoient -des cotps de
troupes placés dans certains endroïts , pcmr_ em-
i pêcher les brigandages, fe&tr-oiïbles, lesfédctions,
& qn traduire lés aateursfaux .puglûrafs du* beu :
ils furent institués, pati-migutïe,' Telqn le rapport
de Suétone : Igitur grafatàresidifpofipisper oppar*-\
luna loc'afiatianib,usp r o h t b u . i t . c. j.)r
Mu-jt i s fubhqrii, étoient des foldaés levés à ■
la hâte & "fans choix *,* fiir-tout_ quand on avert |
| Une guerre daageteufe à fbutenr . Senatum co/^ i
\ fuies vomnt dît Tite-Ltve jî jubpntur -finberë (
I txercitum fpifye in Jélgiduify daxere. Dans ce caS^-î
I ôh enrôfeit indifféremment les. furies- gens & les
[ Viejiflatds;
M il it é s urbemv, foldats delà -vilfe^ù’étoient a
pas les mêmes foux,fes ' em^êîgtflis du temps ’
I dé larépÛbSqye. Ceuxrci é^otent’des foldats q V j
dinaires'o que,' dans^ürré jguerre fubit^- rinTaiP^
foit pour la garde de fe ville , ttandis q^ue^les au- |
E très/marçlïbient à'Cennqmi', n’avorent
[ aucune diftialtioa parxicMiete !j mais Tous fes ■
i eiupereUr% , dé -fut un qorps diftin|üé qùi'>ne Iç j
t cédoit qu’aux prétoriens , ^ qui etb^commis ^
| à fe garde dé feï vjllgf/<fu' il^ ayoît fou cam^ /
f connu fous fe nom ,'dfe caftra^upbana. fis étoient I en' grande, faveur auprès des empereurs', &
I avoient fe meilleure part aux legs que ceux-ci
I faifolent* dans leurs testatnens. Ils récevoient
I la tp'Qltfé’ ’de' fe paie- des jptçéoriêtte, qÿtenoient
[ leur congé plus promptement que les autres^, &
I jouiffbient de plufieius autres priyiléges. Il étoient L commandes par le prefeè de fe Ville. ,;f
i M lL l f l I S f à i . On trouve dans Çrùter a*militlis
■ tandidatus <qonfu)fs i- c?St mots étaient peut être
I fynonÿmes de ceux£ci^giij"fe voient Couvent dans
I les •anciennes Jrifcriptions : à copiis militari bus.
| M i z i Tj^t'mijJus^ ($t)K CèS' mots , qù’on Ut
I dans une infetiption tapportée par Muratori (fli'o.
i 7-jH défigtient un foldat qui a obtenu fbn congé',
i miffignem.-
M IL L E T . Notions des anciens fur* ce graii-%.
I xecueillies par M . Pau^ton j dans fa Méirdio0 6 *‘
■ » La tige >:.fôit du millet, foit du partis , eft
K noueufe'',feoncave, & rameùfé
j fupérieurè.'Les femences n’ayajnt p'ôint été pour-
I vues de tuniques, font fans défeofe & «xpoftes
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'aux infutees' dès petits oifeaux. Le mHIet 3 rmhum.,
, tire fon nom latifi-, fekm .Fefttte , ‘dit mot
• millp,, à caufe de fa fécondité. Scs graines, attachées
& Contenues par des filets pliés & recourbés
j fëtteéift comme une chevelure épacptll^.
Lc'fidftls, panieum, , repréfente une gerbe
Ôu une jubé d’ un pied de longueur , dans laquelle
fei grain êft’ eiîtafté' Seiprèfleipas petites Jioupes
où bouquets ri-ft s’appelle ainfi , deS pamcaks ou
fommkés filamenteufes & fenguiffamtnem ftot-
tantes qui foutietmaftt t e gaines. 11 y a oe
fieufs fortes de panis i k mamneax eft refnar-
quable par fà <âMble tête, coiàapaÊÉie de panic utes
. très-déliés , & qui seffembknt à deux quenoud- -
lées ou à deux grappes de ràifiu. ©fl diftingue
auffiie pauis pat la couleur : il y en a de bia^c » de
aoir, de dore tic die purpurin. 11 eft rare que 1 on
! faffe dur pain de panis j mais on foit- du) paifl de
imlM pWieurs fortes : c&pain peut fe manger
avec piaifiri lorlqù,il' eft chaud & fortawt'du rouf.
Àuctïtt füomèttt h é fê te fiam c --que le .7î»^f, &. **
nén- eft ,point qui fe ’muWpIie davantage à fe cuif-
foy. D fttn modius de ce grain on foit foixante
JivreS de -pain ( ^ livres- poids de mare par boif-
' èiefuté dé, Fm» femrf «u mêm*
-grain détrempé pour faire de 1a bouillie- ont produit
feize fetiers. Depuis- environ dix ans , dit
, Mine jjori nous a”appptfé de l’Irtde en Ifoue un«
ïofth - de mifüt^â'QsîB fe gràfo eft noir & dyne
gcolfeur prqdigj'euF^La t ge de cette planté ref-
.fom^ià-jÉBë du rofèau & s'élève à la.hameur
a de .'fept^plgds* ( 6 Tpfeds 8" pouces Ûe--r<Û)- Se*
ffommités>,kn forrqs de jubes qu-de gerbes, font
iîn grand volume \on les appelle phobes Cette
• efpèce de nidlet , -qüi fe 'praît dans fes beux aqua-
tiques-, eft la plus féconde de toutes, car d'un
- feûL gtain de fa femence ©n' en -recueille jufqu'à
trois fetfer-s ( envffott deux pintes ) ».
■ l’ ïü'é 'e ft -dans fe Campanie en général que lé
. millet eft »uH objet-,de culture -confidérâbfe. O h
y eh fait de“ 1a bouillie avec du lait ÿ u î eft très-
blanche & affezbotlne ; ofl-y en fait auffi du pain
d’une faveur douce &- agréable. L a bouillie de
millet eft Ta'principale nourriture des Sarinâces ;
ils en mangent même 1 a ferme fans fe faire cuire-;
ils fe contentent de fe délayer dans du-Lpt de
jument'-ou‘dans’ le fang qu’ ils tirerit de leurs che-
• vaux en- leur ouvrant tes veines de fe cuiffe. Les
j éthiopiens né cbnâbiffent pas d’aûtres grainsique
\ i millet & f Les peuplés de la Gaufe y 8e
! fur-tout de 1*Aquitain*, font ufage d»’panis : fes
j Itaifefïs'E'des environs du Tô en préparent auffi
\ fbuR'fehr nouriiiure, m^s ils y mêlent-des fèves
; comme dàns tous leurs autres alrmens. 'Les babfe
tans du Pont préfèrent le' panis à tout autre
mefSi La farine de r»itoî , paîtrie avec du viii
doux , eft bonne pour faire du levain. Les anciens
, aa temps de 1a vendangé , avoient foin
, 4’en préparer une-provision pour toute l’année.