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n’eft donc pas la feule qui fe folt çonfervée avec
le mot retiarius, comme il le (Muf. Veron. p% i } f.
ad. «,.4.) prétend.. Outre cette peinture qui , par
f expreffion de la figure, fupplée affez à la parole ,
il y a deux années qu'on a trouvé une autre mfcrip-
tîon qui contient des noms de gladiateurs qui for-
moient un collège ( colltgium) de gladiateurs,
dévoués au dieu Silvain du temps de l’empereur
Commode. On y voit mentionnés deux retiarios
*veteranos & fept rttiarios tirones. Cette infcrip-
tion eft dans lè cabinet du cardinal Alexandre
Allant i & l’abbé Venuti l’a expliquée!
Pour revenir à notre.fujet, le mirmillon q u i,
dans la peinture dont je viens de parler » n'a point
de. bouclier, en a un fur notre pierre & fur
\ V rnuti ColleB. Ant. T e l. 54.) une lampe antique;
de forte que voilà ce qui décidé que le retiarius Sc
le mirmillon portoient tous deux des boucliers : !
& , félon moi» ce font les monumens qui doivent :
décider du fens des paffages des livres des anciens. ;
Ceux-ci parlent de choies qui étoient connues de j
leur temps > ils ne font jamais auffi clairs qu’il le
faudrait pour les bien entendre » dans des fiècles î
où les ufages & les moeurs font abfoîument changés. ■
Mais ce » ’eft- pas ici le lieu d’entrgr dans des dif-.
cuffions de. cette nature.
Le chevalier romain de Juvénal, dont parle
Çi. c. P 'Yÿ.y.UpCc, qui combat toit en retiarius 3
la tête découverte;» ne forme pas une contradic-|
non avec la peinture que je cite ; car le cafquç à ‘
petit bord du retiarius ne couvre que lé fommetde j
la tête »ce qui pouvoit faire confidérer comme nue :
»ne tête ainfi arméetau lieu que les autres gladiateurs
fe la couvraient mieux » & fe garandffoient même
le vifage avec la vifière » qui étoit attachée au çaf-
que » ce que je vois clairement dans un autre peinture
antique du même goût que la précédente » qui
eft dans le même cabinet » & qui femble avoir été
le pendant de l'autre. Les'noms des- combattans
qu’on y,voit» font Maternus' -Habiiis » &
au - deflùs 'des noms » il y a l’infcription quitus
pugnantibus ßmmacaus ferrum mißt. Simmachus
étoit le tonifia. Le cafque fur (Fabrettiad Column.
Traj. e. 8 .) le monument d’un gladiateur nommé
Bat» , eft garni auffi de la vifière. Dans les jeux
folemnels» on diftrjbuoit des marques, tejfera
qui étoient ordinairement faites d’os ou d’ivoire ,
comme il y en a dans n*tre cabinet; & on, les don-j
noie aux gladiateurs, comme un témoignage qu’ils?
avaient combattu en public : il y a de ces marques;
avec une (Faèretti'infiâp.p. fufcina St une
palme.Peut-être que les empereurs en diftribuoient
auffi en pierresgravées; & de là , il pourrait s’en
fuivre que la pierre, que nous décrivons, ne ferait
autre chofe qu’une de ces marques.
Quant à lafufcina & au bouclier que notre mir-
vûllan tient, la première de la main gauche, &'
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celui-ci avec la main droite, je ne faurois dire lî
cela eft arrivé par une méprife du graveur » car on
voit auffi fur une pierre fuivante un gladiateur
combattant un out$ » qui porte le bowclréf faï le
bras droit, 8e qui tient l’épée dé-la main gauche.
Il fe pourrait bien que cette manière oppofée à
l’ufage , défignât l’àdrefîe avec laquelle le gladiateur
faifoirpafferles armes d’une main à l’autre»
félon que celâ pouvoit lui être plus avantageux.
Heftor étant fur 4e point de combâtikéjcontre
Ajax» fe vante de cette adrefiè dans l'Iliade.
MIROIRS, et M . Paw affine que les égyptielH
n’ont point connu d’autres miroirs que ceux dtf
métal, qui parodient même âvoif tous été petits
' &• portatifs ; car ia cr-itique dont nous fanons ,
ditnl * l’ufage le plusitigoureüx, noùs '^ l i | é 'à
ranger parmi les fables ce .qu’on a dit-.de deux-prodigieux
miroir^ ,-dont Luirérait fùfpendu a- la:tour
. du -Phare , & -l'autre incliné fur le fommet du
temple d’Heliopolis , où iLréflëefeffoit Lifnâge
dufoleilpar uneouyertHredutoîtou de laterraffe.
i Je n’ignore point que îqs anciens ont' quèlqÿefois
; placé dans les teftples des miroirs- dont les- effets
étoient finguiiers , '& qu’on nommpit poursèela
! monftrùeux ; car il eft fus q u i ! ÿ en a eu de-fejs.
dans le temple de-Smyrne : mais pour 'celui «j’Hè-
j liopolis, Strabon le décrit três-êXaéteiiiént jffans
dire un feul mot de ceïaifceau éferavons qui délai--
; raient l’autel aux yeux des fpeélaieurs » qui ne
I pouvoient appercevoir la, fource- de da'>feroiêre..
Ainfi ce -prétendu-preftige.» auquel les,prêtrqs de
' l’Egypte ne pènfêrennjamais, n’a pas, donné.Jjeu
i à celui qui eft aujourdfiui, en, vogue.aansffihe
églife des chrétiens-Coptes y dédiêè à SaintérDa-
miane , oit les moines font-paroîtr-e, -par le-moyen
4 e deux petites fenêtres baffesfdès ombres çoh-tre
; lé mur oppofé. Je crois bfen^eomme'Vanfleb l#dit,
■ que -ce»e églife ».quon- rencontre près de Temfii,.
j à plus de vingt-fept lieues de L'aaciénne Heliopolis,
n’a pas été bâtie fuivant les .vraisprÎRciptfe de
f l’Optique, dans la feule'Vue de tromper le peuple ;
; mais fi Vanfleb 8c le père. Sieard éuffent ét^ lfr s
' vërfés \dans la phyfique-Ms fe feepigi^, d^*brd
î apperçus que ^apparition des ombrés ne f&roit
avoir Jiea. dans un ésdrpiÿbjen eekiré Wwinslcb
\ Journal, pag. 158. .V... Mémoire^ des Mifiions du
’ Levant^ Tom. Jl^pag. 9.9. fi..de,, forte qu’on|feut
j toujours foupçonner que celui-ci' à été rendu à.
' denein allez fombre pour y produire cette iltofiop »
; laquelle eft à-peu-près ce qufeftYeuetcJè là qtram-
! bre obfcure. Gé|Pur me.parofe i^pÊùvttpfBSlirof-
t fier que celui que font de certains charlatans à
\ Naplesfquoiqu’au fond tout ce qùité|(tl-^^MÉper
: le peuple-en fait de re ligion fo jt égalemenÇabo*
; minable aux yeux des.pnilofepheif « V ;
| » Quant au grand miroir.du Phare d’Alexandrie;
pu la .^tiettee de Ere çe au’ én a éerît nte aea*
1 démicieh de Barcéloni fAmfifemtniphÆfèphiques
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fur diverses parités des sq&tfâsiAMytr-V'ïÿritoÆM
fuppofe que par çe moyen bp a pu apperçeMpftjes :
«biets d’auffi i'OW «3u’p»«ks appçrspjt; aveç des
lunettes d’approche ; Sê eRft^iité JL jeçte dans
d'inutiles détails pour. •Rîouser fliie :ïes andpps s .
favoient étamér. le verre,» en:çitanv ua panàge
4'Ifidore * qui.mourut en 636.9.8c un autre pauage
de Vincaént deBeauvais» quiéerivoitv^sf'an 1^40.
JJ eft clair qu’ il ne slagiftoit point du tout .ici .«i
de ÿance®t,j!m -d'IfidPre-: il fajlpit, prouver > par
des témpignage&’d’écri vains antérieurs à notre-ère,
l’exjftenÆej d-u mifdîr s & en-fuite saifetpâr^jnais
Ptoléroée ^vergète , ni aucun de fes fuccéEfeuïs»
ne penfa jamais à une telle- folie. .En un mot ,. il -
n’y .aitionl pliisî eu de; miroir^au fommet. de la tour
du Phare, que quatre.éemviffes 4 e.verre pour
fiipporter ce bâtimentj* quij doit a v * r étérplus j
qu’aucun autre en bute à l’imagination des exa-
■ gérateurs.. Il eft vrai, que Voffius, fi fameux pat
fbn érudition , & fi décrié par la foibleffe de fon
jugement, a prétendu expliquer pe fait en fuppo- j
fant que ces éereviffes avbient étéfabrmuees d’îune j
.pierre obfidienne, véritable cm fo.phiftiquée par :
-le verfe noir, dont les égyptiens fey oient fouler j
des ftatues fâainmentati adVofipk Melam. p.-. vjjMqk
mais m â ïl^& u tb r tté 4 u manufetît-/q*fe Vôffius |
;4 oit avoir ne faut ]
pÿs^àbuter un' inîtanf’ que cette, fable n’ak é|éj
fôr.gel pa’r les- aralaffs-^ qui paroiffeni^auffi avoirij
•imagine hittaàle fmaragdine, ou eette.prodjgiçufe
lame d’émeraude-fur laquelle Hermès , perfon-
nage qui n’a jamais exifté , grava à la pointé. 4u
.diamant le decret.-du gEand-oeuJVEe.jt. :
Les grecs. 8c les^'ratnajnsi'feTfcrvirent auffi de
miroirs de'pvétal, ge thème>de m-étalsétatnéi^maisi
-Ms,ne-connurent pas lés verres étamés : au moins,
n’en tcoüve^t-on -.aucun veltige avant Bidote »
-qui mourut-èn. 6f[6£ -L
Pline dit - C ÿé. que F*011 fenfervoit de
Apïerres obfidienne »rbu --verre, inoir .dès-ivolcans
pour- etùfaiiie-desîmiréirsitquel lion iabruftoiCidansi
les murailles';, apiè-s .-qd-’Qbfidius eut -fait .con-,
noîtrei cet-fe {Êibften’ce rapportée de fon voyage1
.-dans l’Ethiopie^ iQfes verre noir » feié en dames»;
8edu'vérre..enduitî4è bitume.noir, peuventfeu's;
-avpir ferv,i-ài£aire'des.?nij»iri de,la»grândehrfmün|
Àpmme»d^^parfei®éEfei|né| Nat.quxfii é.;ç. Wfïm
speut-êcrè ftiensierà faire ces miroirs convexes .dontj
< un; débauché ^^ité ' par kymêtne?écrivain ». fe|
cfetvoit'dans fesfèrgies? pour .enflammer fesdéfirs.j
A là auroient ^ùl
etre ,miits -de métal' ji tmais leur grandeurtien1
eaurajtÆeindn. lé travail 8c le molîment. .pïéfijtbiiù-f
t trofflbfëü-'S' t
'On voit a.?Portici: deüxsmtppirstwés'd’esjfouillêsj
- #Heïcùknum ; U&TO& »»étTftn ;quàpré obiong; ?La
• t «ttcfp i ut - avoir * euv iron - huit gouc-es. de->diaoeètjje.
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tous deux, font de métalbjen^oli. Bajàrdi ( Çatal,
de Monum..,d.‘:E fioL p. 271. n°. nous dit
qu’il a trouvé dans ce cabinet deux .mirons garnis
4e longs manches.;, mais . quelques recherches que
y$je feités, dit Wiockelmann, il ne m’à pas été
poffible de les déterrer. Les miroirt des ancien?
étoient ronds en général : fur une, pierre gravée
du eabinet.de Stofch, Vénus eft repïéfentéetçnape
un pareil miroir, par le copyetçfe. Ils font faits à*
peu-,près comme quelques-uns de nos miroirs de
voyage.
O n reconnoît un pareil miroir.de forme ronde*
avec fem couvercle, -fut une urne funéraire etruf-
que de Volterta, » dont le.cardinal Albaoi a. fait
préfent à la bibliothèque du Vatican-
Qn oe V f.r^ * i"
\ 4& 1 .) trois minoirs x à l’ufage 4“ romains , 8f
tous très-bien çpnfervé'?. ,Le plus grand eft d une
forme abfoîument circulaire : il eil inutile de kr
deffiner, il eil renfermé dans une bpëte de forme
.pareille » et de même matière. Ç e mitoira quatre
pouces quatre dignes, de diamètre » & s. emboîte
encore aujourd’hui avec la plus- grande juuefte
d-;n< IVfpèce d-étui de mé.tal dont j’ai- pâlie , 8c
4 oBril’fép4 & u r eft .de <ûqg iignes^On peutjegardgr
les deux autres minpins .comme pareils : ils le forit
< pour lé diamètre , on. voit fèuleménr quèlqués
, différences dans les cercles' dont ils font ornés.
L ’un & l’autre font parfaitement ronds Sf trèsb.
icn epnfetvés :.la»matiere dont ils font cpmpofés,
•de l'étamage qui leur pipcuroit laréfiexion,. font
' travaillés avec foin. Je ne dtoune qpe Te deflçin de
l’un des deux ; mais j’ ai cru déyojr apporter fe
. profil du jnujnéra 6 , pour mettre qn erat dq'fefljf
i tir fe forme extraordinaire de ceue efpë.cede nd-
rpirsivU étoit plus .naturel' que fevm fmmé. eût 'éfé'
plane.- C e qu’il y a de conftant', c ’çftque ni les-
uns- iû les autres- nont éprouvé aucune alté-
ï#ipn , & que le premier . ooup-d'oeil donne-
■ fedéede nos mouks depâtifferie, d’autant' qu’ils
pfent; jamâs e u ;de manche pour les porter » ns
deri^o.ii pour .les fufpéndre^ Je ne doute- pas
. qu|iis;n’àier>t eu autrefois âeSjét.ù® »!& jé ,1e cçois *
parce -qu-ils font ôtamés eii dedans comme en.
dehprsi j.-pouf réfiéçhir également l’objet '
i s !0aylus. fit: tfture-; irapsfefe chymjquç fd’jirr miroir
• antique 4e f Ç*^■ i??FfI3fnçes.j ;qae
-la>matière dont les.ancfens feifoïèntfed^wfçofef »
étoit nn alliage de cuivre , de régule, d’ antl-
Xmofee & de plomb. Le cuivte domitmit » & le
plomb en -faifoit la plus petite partie ; mais or»
- fait combien il eft difficile de déterminer.avec quel-
? qu’exaélitude la proportion d.es fubftances cpnte-
: nues, dans ces.fortes d’alliag.es^(reefe. j . p.- 1 7 6 .f i
M ir o ir a r b b n t : Quelques auteurs- croient
que Jès verres. convMxes .étoient-inconnus. aux- aos