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i fucceffetfr de Scràbon , de la feêle- pérîpatéti-
•deRne j car ce Lycon , comme mous l'avons!
déjà v u , a voit été dans fa jeuneffe un fameux'
pancratiafte, & il e ft, à ce que je c roîs , le
■ feul philofophe qui fe foit diftingué par ce
genre d'exerrice; O r , comme ce philofophe , au
•rapport de Diogène feaërce , avoit fies oreilles -
, ecrafées., &• qu'il ôffroit encore , après avoir renoncé
aux combats, toute la taille d'un lutteur,
.srturüt «SAif-nx?» isrtÇuti&llJ je CfOÏS rendre ]
mflèz probable pat-là ma dénomination dé cet;
-Hermès. Je conclus de :pius que le beau bulle de ■
bronze du cabinet d'Hercuhmum, repréfentant un j
jeune homme avec de femblables oreilles , fous la
forme d’un. Hermès:, & portanren -infcription: le j
nom de l'artifle, ApoHonhisfils dJArchias,athénien,
mous offre-ici la figure d’un jeune lutteur non S
pas celle de l’empereur Augufte dams fa jeuneffe,
avec laquelle ce, bùfte m'a aucime reffemblknce
.( Bron^i , Ercol. ta?. 45. 46. ) . Pourconclufion -, ;
je remarquerai encore qu'une ftatue du Capitole,
connue fous le nom d’un pancratiafie, ne faurôit
être un pareil pérfonnage , n'ayant pas les ■oreilles
de la forme que je viens dé,leur affigirer { Mufti-
c'apit. tom. I I I . tai>. 61. j.
r « Dans cette indication destêtes avec des oreilles
percées & avec dés p'endarts à’ oreilles f je-n'ai
c ité , dit Winckelminn , que des figures de divinités
& des beautés idéales. Mais pour ne -pas
•faire croire >qüe j'adopte lefentiment de Buor.ar-
;ro ti, qui foutient qu-on ne Voit quefes figures
des divinités avec dés pefidans d’oreilles ou avec
-des ! oreilles percées [Buonar. G f . Sôp. aie. ve-
-tri.p. 1 54. ) » j e citerai destportrafts &desfiames
romaines , telles qu’Antonia , époufe de Drùftis,
-le bulle d’une femme âgée dans le cabinet du
Capitole , une Matidia dans 4a villa Ludovifi,
•qui ont toute? des oreilles percées ».
O R E S T E , fils d’Agamemnon & de Clytem-
neftre, étoit, encore enfant lorfquc fon père fut
âffiffiné. §11 auroit éprouvé le même fort ,, fi
Eleâre' ,'fa feeur , n’eût pris’foin de le dérober
aux fureurs de fa .mère, en Iè faifant conduire fo--.
crettemeht à la cour deStrophius, roi dePho-
cide , fon oncle. Orefte y fut élevé avec fon confia
“Pylade, ce qui forma entr’eux cette amitié -içé-
lèbre qui Tes rendit inféparabfes. Quand il fut devenu
grand y féfolu de venger, la mort de fon
père y il eutd'abord recourra Porâcle de Dejphes.
« Vengez-vous ( dans tEleBre d e Sophocle, ÀB\ I . y
» lui dit l'oracle , mais fans bruit ; que l’adreffe
*> & le focret vous tiennent lieu d’armes & de
» troupes ». Sous les aufpices de cet oracle j il
fe rendit fecrettement à Argos , accompagné du
.feul Pylade.
Il s’arrêta d’abord‘au tombeau d’Agamemnon,
felcm Efchyle ( dans fes Coëahores ^ , pour rendre
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f aux mânes de fon père de pfeiix devoirs. II y
.rencontra fa-foeur Èle iftre,‘.q:ai’ y étoit-venue
pour le même fujet. Après quelques entretiens,
ils fe reconnoiffertt, prennent enfemble des me-
fures pour affairer hurvengeance, èc fe:.cor>firment
dans l’horrible réfolution de tuer eux^mêmesfeur
mère.Orefte & Pylade s'introduifent dansle palais
d ’Egyfthe, fous le nom d’étrangers. Ils trouvent
le 1 tyran occupé â un facrifice , & le percent du
même couteau qui avoit immdlé la viétirBè.-Gly-
temneftre étoit pour lots abfeme. Orefte èft èom-
battu parafes remords. «Apollon, dit-il, ( dans
,*»*TEleBre d'Euripide 5 Jvqiîe tes firàclesifOhi Jhiir
» juftes i tu m’ordonnes de tuérune tnère*& la na-
» ture'me le défend. % . .. . je vais.céÂnmfettre un
»’ attentat horrible, uncuinie-exécrable'-à toute
M*d; la nature ; mais 'les di^ux‘i$©nt ainfi vqfilM- Iè
» -fort en eft jetté». EfchyfeTan fait dire'qq’A -
polloff' l'a menacé des -plus cruels fupplices, s’ il
n'dtoir-le; jour aux- aflàfïins- de fon pere j-qù'en
le-faifant. même 41 TefoS-liifré aux Furies, Happé
de lèpre, fcparé du coinmefce des hommes,
&*6bligé dè ¥!Si!à.
Orejîe'également Êîteinglrnh^bêiffant & en' il’o^
bétffant pas. Tl fe réfoud donc-’à facritier' une mère
parricide, & lui p'qnge'lui-même le. poignard
dansîle fein. Éx-ÊClkÈ.
''A peine Orefte a-t-:il 'Commis’ le crime prjû’il
fe'nt fa raifon Te -troub!er ï'il J‘oîôrt voir les Eu*
ménides avec les ferper'squi fîfflentfurleurs têtes,
& des yeux qui d ftdlent du làng. Il fe’-fénr tbpr-
menté pér lès Furies : LVt>ma'Tnèfè ^ s’ écrYe-t il ,
» ^étin-sW&fêftè të'Eurfyidè ~'ei8 ) Pfyp*armez fâbs
r » contre mdj- tesifiRes de Kên'fer'’avec leurs redoü-'
» tablés fefpens. A h ! cefofir-elfes je^Te?vois
s «Y frémir autour de Tfvôi. " . ' *© ■ ÀpST’lbrî^ ces
» nronftres, ces gorgones, Ces prêtréffts infernales
» en veulent à ma v;e . . , . qu-on m'apporté mon
» arc &mes flèches ;• que j’écatrtë'ces ficres Eu-
» ménides qui ne me (aiffe.it pas refpifeij. .
s »: Oui, fevais-Tes bléffer fi!'éllès;nVfèTentent/.’..,.
»- Entendez-vous 'fe b¥dîr dts traits-'qui -fendent
«: .Pàir . . . ► . . Les - voybz-vous ? A 1<4 ^ fit)ires
» déeffes t poUrquoi balancé?-vous ? fuyez?, vo-
-^Tfez', & n’accufez qu’ApoHoh. Ah! la-force
» m’abandonne, je -ne refpire plus '».-<3épêndant
lés argiens, irritésdu êrûne Jd’OrefteV^u plutôt
animés par fes ennemis, les ’panifans 'd’Egyfthe,
j tiénnênfcune affemblée-pour le condSnnièrà"mort,
&-foiit garder le pahis potïr l’ empêcher d-’ééhap-
per aii fupplice. Il fe détermine à filer lui-même
plaider fa caufç devant je peuple. Il senten^condamner
Ô mort, &{ obtient, avec peine, d’éviter
l ’infamie dhjfupplice , en promettant quç fa. main
exéeuteroitl’arrêt prônon«^ Mais Apofion le fouf-
trait à cemalheur, ordonne qujipfoit exilé pendant
un a n , & qu’il aille à Athèhés Tubir le jugèment
de l’aréopage : le dieu -fo; chargé -de gouverner
lui-même l’état d’A rg os , jufqu’à es Orefte y
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ïteviefine régner en roi paîfible & glorieux. Tel
ell le fujet & l e ’dénouement',de la tragédie d 'O -
• refit, dans Euripide. Koye^ Men s l a s .- >
; Orefte’ fe'rend à A’thêhes, & fe met d'abord
Tous la proteâion de Minerve: la déeffe vèuc
-qii'il foit jugé dans les Toimès par dés àtféniélis 1
cfioHis, qui juieront de prononcer fui van t l'équité.
Appllon êntre en caufe ’ en 'faveur de l’accufé-: j l ]
avoue qu'ila commandé à Orfte*$fe tuer-fà’nièce ; i
'fruis 1! ajoute que tous fej? ot-aclesfont lesMécre^s j
dé Jupiter niêfrre. « Q-tidicépFqü^nf fes'FurieS,
? [dans 'tes^Euménides^Ê^fêlMe , AB,'Y.-’} -, Ju-
-» piter yauS ài,fejfpirë'd’ordonner lé rpeufrré d’-une j
» mère’ pour 'vertgen^utî père mort??“ (3w , dit
»^é diîU./'-àràr ’h mort d ut péros êé' d'uk; roi H
doit êtrecdnfi’lérée avé'c.d'àâtrVs yéuic-qùe oêlfed
» d une indigné %pouf?aj, MihowÈ ôrdonne qu’pn il
'•aille aux vofxt'ksfuffrag««poud&contrefè trou-,
ventifen»’nombre égal; Se la'déeffe,, quia aùffi'
droit' de füffrage^-donnè le'fieh à ‘Ôrefit, 8c le
-r.-n^oiê-'àtbîbiïs î.il fut même» expié par le roi Dé- .
miôphjonV'5''
- j -Malgïé ce j^Æment', dès Furies ne le quittent i
T o rir;■ & jhê-'ceffehf - dè leÇto'uYmènter.. Défefp^ré î
'de ft. fittrttib!n.*,j-- >41 tretorfine la,’Delphes ,-l'refoiu,
de f donner h,morc, fi le. d eu"’/,qui t'o it caufe
de' Jîiu^ifraj'h ur, 1 e d t te mit l'tutêmjtefon la'ut ’
. 'Âpôj!ô'n,.i-u|fotdônné d^lierj dans 'll -Tatïqâ^l, àd'y
«erfbéèr la 'flaque-fd^Diane ’de'fchtftkieYçhf ci'ef, 1
'latporÿer-à' rAthèhes , pYomettafft%j^à'^tfe
condition , il-fera délivré de fes fureuçs. Orefte
exécutÿl’ordre 5 fdh'ret-our 4élFuries l’ayânt,
il vécu&-cn repos , & rëmtnu’a-pdîfiblemenc
f 1 ,§ro p et e. 'V'by€s[ ' C iïk Y S’ES , E®;- t
-ri’èNwlljt
\-Orèfte époufa 'Hemaionë i fijle de ffo'n'ohtîef
Ménélas, &• joignit ^lewyaume -de lSpaT-ts à ceux1
■ d A^rgos & de Mÿcênfesl Euripide Te rend encore
»doifpable de •ia'ttiqrt 'de’Pyrihûs , à-qufil enleva
Fiêrrrtjqne/ï^ày^ H ermiion'e. Après^a-mbïtl
•titéffwe : elfe -ét-eh ttjë%^yfihe"&'kle 2-GVfem -
•neftre. Il en .eut un-ffils Pentbile ,.qui‘
lui’ focéeda. ■ G.-efte -vééut- quatre-vèigt-^fx ans ,
dont il en régna fohfanre'dix : il-®ourse, dit-on
‘dans un’vo} âge qa-il fit en Arcadie.
PaufalniasnouHppfend»enctore.une circ-oîiftatfce5
jingtftiète deTfi-floifoîd-'&r^e.''Noi?coà{ehnd'êtfé >
abfous par 1e jugement de fiàTéopage, ‘il-alla éffl j I
epre chez les trézenién^ÿ'-fiour Te fou‘mett-re al
la ceremonie de Fetpiafib^n y en tÿ «drivant
Tut togefiaps-çn lieu foliéaipCioffi-ldemeufacolnme 1
lepare des au'res hommes , aucun itré^énîènj
^ Ü!U':I« 'fo é em chez’ lui jufqul’à .ë e '
iM U a l lave'de la’ taçlfejqu'il ■ avoit 'cbùtràélé,
*4« J faBg 1
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4e % :ffiérë. Cépêndant Qn prenoit foîn de le
nourrir & de le purifier tous les jpurs., & l’on
1 obfervoit d’enterrer, auprès de fa maifon, toutes
les chofestqùi ‘avoïént été à fon ulàge , & qui.
avoient-fetvi a Ta purification. LorTque toutes les
cérémonies.furent accomplies, il fortitde ce même
endroit un laurier qui •s'èll.itqujours. confervé d®?
puis, difoition. Les defoendans deiceux/qui furertt
commis,, à-la: purification di Q.refte, mangeoient
tqns des ans y à certains, joirrs , en.ee même lieu,
& l’on montra long-téms , à Tiézène , ; le vieux
logement- dBQreftjt; •
p I f i à u f a n i ^ordmluac dit encore que dans
un-, temple 4®,’Junon , bâti pies de Mycène , on
vçyoit une .fiatUe-.qfi, fie fon tfemps,, portoit
U|4 nom & l’jnfcription jd’iAugufte, mais que.la
'tradition du^payssa|ttfopoit,^ Orefte. Cettefubfti-
tutipn ne doitpoirft ‘étonner, làiTqù’on Te rappelle
H ü i l ! grecs , fournis aux -tômains , ne -.foifoient
I plus éJ e.v e r, •} de f nouvèll es fiatues ià ceux-qu’ils
hvouloient -honocer ; mais qu'ils duferivoient,- leurs
noms fur d,fifefennesfiatues de héros , 'dont ifs
lteitnatèsfb’uoient le monument, quoiqu'il,fut beaucoup
plus.ancien.
■ On -ydit’ à la villa Pamphili de Rome , un
groupe-fatfffëmentiâppelljéfiapirius avec fà mère,
que ^'inckelmann a dénommé , avec plus de
vraifemb>anee s '^Orefte .& Eieétre. Voyez-en les
ra'ifcms à j ’ arac-le Euectre. Le,prétendu Clodius
pfie lâ‘ mêmeiiV^lâ.eTVi'jfoleH.ie même antiquaire',
'•‘Ele’élre. fies.- raifons ;ph font expofées à Farticfe
L ,$ 0%efte g*éto'ît^Jgé que. de onze ans Iorfqu’ rl fe
fauvâ des pqurfottes d’Egifthe (SçpKoc. EleBre
v. 1.1. ). Il fit 1 offrande de fa première.chevelure
au fleuve fnâchjas luEftchyUQh0tphor^y.A. %
Winckelm^fiÈf a - puElje ..dans , fes Monument t
Jnediti , .pluffeurs, -fur kïljulls Qrefte
[ellnrçprélppté.b Çto.-ypit -fii n° iiu lfe , jugement
de Faréopage for fon paçrcide , au n? 1497* pris
duj^fe’s Aeçoramboni â KUme, Orefti gc'Piladé
,en Tauti/ie, -,?p/êts.i êtxeamoàBJés.par .Ip h ig é n ie , ■
fe& conduit, p^r iThois ;fe isp« e Orefte tourmenté
Ijoar fes furies v ,& les fieuxr auiis„s emba»-quant
pour la Grèce-aveei|plijgunie & là ftatue,-de Diane
to r iq u e . On voit enfin au n” Vi4tf-unvafc de terre
..euhef fur l^Mieh'Tant repréîiestés Orefte & Pilade
fai fane des Jibatious fur le tombeau d’Aga-
rme.T.rion.- ’
p jCâylus f i t f(‘ R-ec.'id'-ânùqJ i . pl. 44 .,K°. 1. ) « le
fujet fie ‘ce beau-camée , f i » t é for une agathe de
tttoi^coÆêuis., eft l’expiation ou l’abfolutiond’Ô-
IrM^lOni'djl' que Minervè^donna fa voix en faveur
du fiéros , & c’eft l’aâion dans laquelle elfe eft
,fe’i i reprëfehtée. Elle met une fève dans un »
vafe, -doiit, la fôrmeéeft de la plus-grande ©lé