
fuperfttitîon de ceux qui ayant pris pour protecteurs
de leurs maifons plüfieurs dieux, les ïéunif-
foient tous dans une même ttatue qu'ils arnoîent
de différens fymboles'de chacune de ces, déïtés. Il
en a fait graver pluiieurs, pour fervir d'exemple
& de preuve. Voye^ atiffi fur les figures qu'on appelle
pantkées , la differtation de l’Abbé Nicaife ,
de hummo pantkto Hadriani Augufit , Lugd. 1694.
m -4« )X £>../.)
. PAN TH E JUM , lieu de l ’Afrique., à éoftades
d ’Iliifus. C ’ eft là que croiffeit l ’olivier , nommé
calüJUpkane , dont on le fer voit pour couronner
les vainqueurs des jeux olympiques.
P A N T H É O N , temple en l'honneur de tous
les dieux, comme l’exprime fon nom grec. Le
plus faméüx panthéon fut celui que fit bâtir M.
Agrippa , gendre d’Augufie, & qui fubfifte- encore
à préfent dans fon entier , avec cette infctip-
tion : m . AGKiTPA ç . m, éôi.\Tixirxtraf fbc'i t . Il
éll de figure ronde , ne recevant le jour que par-
un grand trou percé dans le milieu de la voûte. Il
y a autour- de ce temple fix grandes niches , qui
étoient deftinéespour les fix principaux dieux. Et
afin qu'il n'y eut.point de jaloufie entre les dieux
pour la préfçance , d t Lucien , on donna autem-
ple la figure ronde. Pline en donnait une, mèil-
lèure râifon; c'eft parce que le convexe; de fa
voûte repréfente le c iel, la véritable demeure dés
dieux. Le portique qui eft devahfce temple' , ’eft
plus furprenant que le temple même.Tl eft com-
pofé de feize colonnes de granité ,'d ’ unç énorme:
grandeur*&toutes d’un feul bloc. Chacune â'près-
de cinq pieds de diamètre fur trente fept pieds de
haut, fans la bafe & le chapiteau. La couverture
de cet édifice étoit de lames d’argent, que Cdnf-
tantin , fils d’Héraclius , fit tranfporter dans fa
nouvelle Rome. Ce magnifique temple 3- été'depuis
confacrç par les pontifes romains , en l'honneur
de là Vierge & des martyrs.
II y avoir à Rome un autre Panthéon , dédié,
particulièrement à- Minerve-Médecine ,Mmery&
médité. Ce Panthéon étoit en dedans de figuredé-
fagone , ou à dix angles bien difttogués. Ji y avoit
yjngt-deux pieds & demi d’un angle à l ’autre;- ce
qui donne en tout deux cens vingt-cinq pieds. ;
Entre les angles, il y avoit par-tout dés chapèiles
rondes eii voûte, excepté d'un côté', oà étoit la
porte. Ces neuf chapelles étoient pour autant de
divinités} la ftatue de Minerve étoit en face de
la porte, & occupait la première place.
On croit que lé temple de Nifinés , qu'on dit
être de Diane -, étoit un Panthéon. Il y avoit douze
niches , dont fix fubfiftent encore. C ’étoit un temple
cbnfacré aux douze grands dieux que-quelques
uns ont appelle pour cela Dedétathégn.
te s portés de brônie du Panthéon d’Agrippa
-étoient ornées de grands Clous de même matière!
f royel C lou.
P a n t h ïo N d'Athènes. Le Panthéon d’Athènes
ne le cëdoirpoint au Panthéon de Rome,,bâti par
Agrippa. Celui d’Athènes a été relevé 'environ
1 zo ans après par Hadiien.,Les chrétiens grecs en
firent enfuite' une églife cofifacTée à, la vierge ,
fous le nom dePanegîa.4 Enfinles turcs ont change
cette égiife en mofquée. Les chevaux de la maiti
de Praxitèle v très - gâtés ma’heureufement par
l’injure des temps , s’y voient .encore.' Hadrjen
les y fit placer \ mais ils font 'réellement de Praxi-
'tèle , c’eft tout dire.' ( D . J .) N
P A N TH È R E , panthera _ou pardattis, animil
quadrupède très-féroce , qui diffère du tigre &
du léopard par lès taches qui fonç fur fop'poilj au
lieu d’avoir fur tout le corps des taches- rondes
comme le léopard, ou des taches longiiescomme
,1e tig re , il a fur le dos. des taches Pondes, 8c fur
le ventre des, taches longues. ' ■
. Cet animal étoit ttès-commun'èn A fie , fur-tout,
dans lavÇarîe & dans la Lic e '} c’ eft, de-la] qu’fri
-en faifoit venir pour les jeux Ou cirque. Scaurus,
pendant fon edilité , Fut le premitr’ qui eh Tour-]
unit, & il en païqt ,c«nt cinquante. Pompée en-
produifit quatre cent dix.;, félon J e rapport de^
Pline ( 8. 7 . ) , & Augufte quatre cent vihgP-J J
J C ’eft. l’afi-m il fâvofi- de B^céjri|s% 8c fon- Je"
trouve fou- erit~ reptéfenjéê' fur ' fer mo cmens ,
paice que , dit Phifoftrate \Imag. I . ) , des nour-^
rrces de ce'dcuavôient'étéJfîi'ngëe's ë j panthères
ou , félon d'autres.,'pâtce. que cef animal aime les
taifins. La panthère ell apffi un. fyrfibole de Part ;
on croit même que fou* mômô en a été-;formè.
p . j->,
Panthère (Pierre d e ) , efpèçe^e jjfpe -ou
d’agate , remphe de taches, no" te s-, routes ,’ jau- ‘
nés ,-vèrtes, &c .X es anciens lui.attr&uèntibéâju-»,
coup de vertus fabuleufes. ....
P A N T IC A PÆ UM -, dans la Cherfonèfo Tau-
rique. n . &> nAN. & xianti. • & iiantikjU
•nAïfON. J pi,
, Les médailles autonomes de cette ville font :
s RRR. en or..
RRR. en argent,
f R.,en. or.
. Ses types ordinaires font :
’La chimère. •
Un trépied. J
P A N
, Un griffon à mi-corps. ,
Une proue de yaiffeàu.
Une tête de boeuf. ’
U n taureau frappant de la corne.
| PellérinJui en avoir attribué Uhe' ? qu'il a refti-
tuée depuis.à Argôs-Amphiloçhium.
^ P AN TOM IM E . On appelloit pantomimes ,
chez l'es romains, des aéiéürs qui, par-des mou-
yémens , des lignes, des-geftes & fans s’aider du
difcpurs, exprimaient des pallions ,d e s car a ét ères
& 'dés évènemens*.
Lë nom de pantomime, qm-figtûfis- imitateur de
toutes ch'ofeSi, fut donné à cette èlpéce de comédiens
qurjouoiént toutes fortes de pièces de théâtre
fans rieri,r prononcer J mais en imièant & en
'expliquant toutes fortes de fujets avec leurs geftes,
foit natu'rëls, fott’d'inftitution. Onpeut.bi'éri croire
que lesipantomimed fe fervoienc des uns,&Jdés,
auttés, 8c qujls n’a'v’ojfnt pas encqrei trop de
moyen pour fe faire entendre. É ôeffet, pluiieurs
^ ^ ^ q ’inftîtuciqh^étant de figniftcat,on arbitraire, ,
il f^Iloil «être, habitué au théâtre pour ne rièn perdre]
de ce qu’ils vo.uloléfiqdire. Céux quiVétoient
ag^i^él,aux inyftères. de cesrfpejâpcles ; a\ oient
éfijn d’un maître qui leu^ en ÿonn.ït l’explica-,
t!op»^.l’ufagê.^pprqngic anxàutres â deviner infen-
fiblemenr ce langage muer. Le&pantomrmes^mtnt
à Bouirpç donner a entendre par le gefte^Jog-féu.-
îêmer.t les mots, pris dans lejjgçs propre ,„ mais
même les mots pi |s dans.jl^éns figuré : leur'jgu.
mi,Sp5^t1'doit des po,én^f| en .ent-er.^à la différence
-des mimes , qui n’étoient que des- bouffons
iàcünléq'uerix.rat gÿj r ,, r n ‘ p,, •.'■ .» ■ v
I.X©n.n’entreprendra point de fixer Toriginè-des
pantomimes. %s zime, Suidas & pluiieurs' autreS’la
rapportent au rèmps d’ Augufte , peut-êtrte' pat
la'ràifon que les deux plus fameux* pantomimes
'PyJade & Bathylîe, parurent.foüs le-rëgrte d é.ce1'
prirtcer, qui aimoit pafliunnemeht ce,|;enré’ de
fpeâacï'ei J jn n’ignore pas que-Iés-dâtifes' des-greès
avoienrdes mouvemens expieflîfs mais lçs*ro'mâlfis
furent les premiers qui rendirent par-des feuls'-gW-
fos , le'feus dnne fable régulière- d’ une certaine
étendue. Pylade y:,ajouta pluiieurs inftrùmehÿ-g]
même des vmx 8c des chants, & Rendit amfi les
fables: régulières. Au bruit; doini-choeur ccmpofé
de mufique'vocale & infirumentàlerJjl eXpiimoit
avec vérité- le-fensY de toutes- fortes- (le pôéfeès.
II ^ex-celldit > dans - la danfevtDâgique., s’oébupodt.
meme dë la daiïfe. comique 8c- d® k>Câtyr]qne, &
jl -fe diftingua; dans'.tousi lès- genius. ;Bathvlle.fut
.cîeve & rival. e. Ièylade, ScilinVut fur-lui que la
preeminencç dans-les danfes comiquèst|;,jr'é| ehi- ;
.: L ’énmlation: étoié fi grande entte ces .deux a c -1
F A N n i
teurs, qu’Augnfte, à qui elle donnoit quelquefois
jdeRerabwras r c r u t q a ' i f e n birler à Pylaçje,
& l’exhorter à bien vivre avec ton concurrent-,
que Mécérias pretégeoit. Pylade fe contenta de
lai répondre, « que ce qui pouvoit arriver de
jnieux à l’empereur j c’étoit que le peuple-s’oixa--
pât de Bathylle & de Pylade ». On cro t bie»
**qli’Augufte,rrê trouvapbint à propos de répliquer
\à eett.e réponfev En effet, tel étoit’ alorsile goût
desplaifirs4 que lui feul pouvoit-fàjre perdre aux
romains* cette idée de- liberté fi chère' à leurs
ancêtr'es.
Il faljoÿ qne'ce peuple fût perfoadé que l’ope'-»
ration qu on feroit aux pantomimes pour les rendre
eunuques, leuqconferveroit dans tout le Corps urijt
s foupleffe que^des homnjes pe’peuvent point avoir.
- Cétte }j4^e,jou , fi ron»,v,qut‘,?Je capricç>yftifolt
exercer, for lesjénfans qu’on deftinoit à, ce métier ,
là même cruauté qnlon exprce dans quelques pays
for les enfans dont on ne veut point que la vois
'mue.
Lucien, obferve que rien n’étoit plus difficile
que de trouver un bon-jfojèt.-pctur en. former un
pantomime. Apms avoir parle de la tad'e , de la
foliée fie , de .la lçgéreté & 'de l'orei le qu’il doic
avoir ,é tTà,joute.qu'il pas- plus- difficile de
-trp^VjÇr' un v,if<ige â^laTois doux 8c niajeftueüx.,
T l veut enfuite qu’on Jenfoigne. à cet aéteur la
njufîque, 1 hiftoîre 8c une infinité d’autres cho-
fes, capables„det foire- méntet J e pom d’hommé
dejettres à-celui qui lè^ ^urôit agprifes..
Nous avoijs noinme pour les-deux premiers înf-v
tituteurside Part des pantomimes , Pylade & Ba-
Ithylle-, fous'Ifcl règne d Auguftë ; ils'ônt rendu
|leu?s'bb’ms,’au(li célébrés, d^nsT-’Hilloire romaine^
que le peut être dih'sJ’ fiiftotre moderUele nom du
tordatiur de quelqûe etablifTemenr que ce* foit.'1
ex<M||^icj|£tâTis' IesrJiifets? c ra |> q ü e s . &
Bathylle'dans Fes-fujet-s* céirnhûes. ®É-qui paroîtrà'
ifurprcnaatT cé lf cfuè des céfnédîeni quiéntièpref1
n'oient 'd'e'ir'epréferitef déS piè'qeslfans-parler ], né
|pbo,ivoient point? s’ aider du mouvement du vifage
dans leur decJâfoatiori ; ils jouoienrmafqués, àinfi
quéJ^autresicomédiens r la feule différence étoic
queiéuts mafques b’ a voient pas unë boùcHè béante,'
cômme les mafqueS des comédiens ordinaires, &'
qu’ ils étoient beâliéolfp plus!agféàblês. Macrobe
raconte que Pylade feitàcha un jôuf qu’il jouoit lé
'tôle d’He.-Cule-furieuxj de ce qüeJés fpeétàteuts
trouyoient à’ r e d fc l' fw g e ô e ffopf qiftréj foivanê
Jeur ferttifnënf ; MJeür crià d&pé',1 après avoir ôté
fob mafque : «Foiix que V;ous ê te s , je reprefenté
un plus grand fou q u e 'v o u s '‘
reçutde;nouvelles- ' perfédions. Sous l’empereur
Néron , fiy en eut un:quï danfa:fons mufiqùe inf- -
trumentale ni vocale, lies amours sde Mars 8c de
J X x x îj