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fuite à chaque particulier d’y jetter quelques poignées
de la terre où il avoir pris naiffance, St d’ où
il écoit forti pour venir s’établir- à Rome ; peut-
être pour marquer par ce mélange de tant de cho-
fes l’union qui devoir régner entre tous ces différera
peuples ainü réunis.
Monde ouvert, mundus patens, petit temple
rond dédié aux dieux infernaux , que l’on nomma
mundus , à caufe de fa figure : mundi nomen impo-
Jstum eft ab eo muhdo qui fuprà efi.
I! ne s’oirvroît que trois fois l’an, le lendemain
-des Volcanales, le cinq d’ oûobre , & le fept d^s
ides de novembre. Pendant tout ce temps, on
n’auroit ofé livrer bataille , tenir des affemblées,
fe marier, ni faire aucune affaire publique ni par-
ticul ère , pour la raifon , dit Macrobe , que
l’enfer étoit ouverb ? Mundus cum patet, deorum
iriftium atque inferûtn quaji janua patet ( Sat. l . 16.)
MONHMEPION. ") /. (v i
MON OMER1UM 3 j fpeétacle , ou jeux qui
ne duroient qu’un jour.
MONERJS , du grec fc*w'ç>is, navire à un feul
rang de rames, tel que les galères modernes.
M O N E T A . On trouve au mois de j'uin dans un
calendrier des marbres romains ( Gruter., ),
ces mots : Dedicatio sais Junonis mont te. En voici
l ’explication : Junon préfidoit à la monnoie chez
les romains , & elle avoir un temple fous ce nom
dans lequel elle étoit repréfentée avec les infou-
mens de la monnoie > le marteau, l’enclume, les
tenailles & le coin.
^ Cicéron donne une autre origine à ce furnom.
Un grand tremblement de terre étant arrivé à
Rome , dlt-:l ( Liv. 1 de la Divination ) , on entendit
fortir du temple de Junon une voix qui
avert:ffo:t d’immoler en expiation une truie pleine.
De-là vint que ce temple fut appelle le temple de
Junon avertijfame. I! ajoute plus- bas : Depuis l’a-
yertiflèment que Junon-Moneta donna d’ enterrer
une truie pleine, de quoi nous a-t-elle jamais
avertis ?
On voit fur les médailles confulaires la tête de
Moneta, & fur les impériales fa ftatue. Sur les médailles
impériales on voit quelquefois jufqu’à trois
flatues de Moneta3pour défigner fans doute'les trois
métaux employés aux monnoies , l’o r , l’argent St
le cuivre.
M O N ILE. Voyez Collier.
M O K ITO R E S -, ceux qui étoient chargés de
veiller fui les jeunes-gens qui faifoient leurs exer-
M O N
cîcês au champ de Mars. On choififloit pour cèt
emploi des hommes graves St d’ une conduite irréprochable,
qui fuffent én état de joindre l’ exemple
au précepte. Ils avoient auffi le droit de corïeétion
fur ceux qui fe négligeoient dans leur devoir, &
le pcete Claudien nous en repréfente un lgr verge
ïMqisSh f
. . . . . . . Info nuit cum verbere Jigna mqgijler.
Monitores étoient àuflî les mêmes que no-
’mtnclatores. On apprilott encore de ce nom.
ceux qui venoient au fecjours de la mémoire trou-
blée des aâeurs , que nous connoiffons -fous le
nom de foufflcurs, & les valets qui rappellorent à
leurs maîtres ce qu’ils avoient à faire pendant la
journée.
M O N É TA IR E S , T
M O N E T A L E S , >Le mot françois cd lk ïtif
MON E TAR II. )
monétaires défigne St les triumvirs-monétaifes,
. monetales, qui avoient la direction des monnoies,
& les monetarii, ouvriers dés monnoies. Il fera
queftion des premiers à l’ article des T r iu m v ir s .
Les féconds formoient avec leurs femmes &
leurs enfants un corps uniquement1 occupéà cettç
fonction, & ils obéiffoient àdesprociirareurs.
Leur nombreTut fi grand fous l’empereur Aurélien,
qu’ils eurent l’audace de fe foulever contre ca
prince, après avoir tué un certain Feliciilinie,
leur procurateur, & ils foutinrent une guerre
qu’on eut bien de la peine à terminer.
MO N N OIE S des anciens ( Extrait de la Métrologie
de M. ffçjtStw* j
» Dans les anciens temps, on ne faifoit pqint ce
qu’on appelle dqs achats & des ventes-; on échÜn-?
geoit les marchandifes fupeiflues que Ton poffé-
doit contre les marchandifes fuperflues qu’un autre
avoir, mais que l’on n’avoit pas foi-même. JDa-ns
cet état des chofes , on ne pquvojt confcrver
long-temps chez foi les pro.dnélions qui excé-
doient le néceffaire, & l’on ne poitvoit acquérir
celles que l’on n’avoit pas , qu’à proportion de
fes befoins. Dans ces temps-là, il étoit donc beaucoup
plus difficile qu’un particuliêjr s’enrichît en
épuifant un autre particulier ».
ï » C e fut Bacchus , c’eft-â-dire Oljris <|ui,
félon Pline ( l. VU . c. 0 . apprit agx'hi&înmes
l’ art de vendre & d’acheter : emçre de yendere^ft
tituit Liber pater. C e fut donc lui qui inventa la
monnoie ». ,
.» Si nous en croyons Hérodote CratS ) *.|$*
lydiens ont été les premiers peuple* qui aient
commencé à battre de la monnoie d’or & d’argent
M O N
tvnir !e commerce ; de même qu ilsontjipvînté Ie|
leux .qui leur étoient «communs avec les grecs , le
feu- des datees;pd*ré:che'®'i h w | |
& d’ autres; frivsolités fèrablables, De-la pp pouM
roit conclure que la■ ‘monnaie de B acchi^gu^ Ofiris
't&éiômm-'àr.yim ••
qu’autre, m étal, &i&: Suivant Ephore &
tGeogn'-ld VIIL ) y Cej.fupRbedqn o'u BTicjoii
qui le ipaemier, fit’ fabwqtijbr ?dç$> mennoi s .dat-‘
g>nt dans >lai «ëaæ'ce.; Argée o u ‘Jes<naxiejpssîau'
rapport d’Agldafthâtes.., furent le f f^ ^ i f is . :fg;|
firent des'monnoics'd'ord’atgiUt, deï c,utvre;&
de fer^'Eredhée em^bftquall^pWHUer^â n w - ;
nés , & Xéçiophanes. en Lydie & en>Lyce: L y curgue
îfit battre de pteruief de lî^.o/i/io-'e wje.lei
à-SpalfeôffeSaturne ou Janus.'fut le pr,emier^yi|:
otdbrfna del ia» monnaie de eufivre ewdtdliêi Tite-
Livè dit qu’onTsîavifa fort tasd defairff'fsbtîcijer;
à Rome derla, monnoie d ’atgsnt. Nousalfens otihs
L uirope (A IR ) que ce lût -vers; l’ anuufSy ? '
dans .pliner|S|qde; ce fût. l’an 484- .o'iîiÇjî&y 1 »de.; la ;
fondation de RorèetiSelbnide [hÊAe'I^ijje #cen,e *
fiticone l’an de la fonrdatwntdotRoineqB^
Laiffons ces recherches .t*r-ès-jufcrtaûies j-p|*'l-
que ie s aùtcir-itést fe<' ‘caoiTent.,, ifur 1 epoque*1«
l’ ancienneté de Einftitutiènf ^m o n n a ie s , & ‘venons
à ce qui Les cönoethe plusdntimemeBt,.
s, La tiipitiiaitéàh metee!f£ââi-ivè î& comlpara'-
tïVe de "la- Valeur,‘réciproque -de toutes les ebo-fes
défi'nées aux befoins ou au luxe des hou®tfesvtnaîs
ce n’ eft que refpedivement aux.cpmpsï aux moeurs
& aux circonilaiKes , que .fer-ÿ fargent
autres mctâux monnoyés • font la rncTürÇ- dfe' -la
ticheffe. C e n’efonî L’or ni-l’argent qui affigne L i ,
valeur abfoiue aux- oliofes de^prémière ié e e fe e ? ;
ceTontités' c-hofes au contrâitfe qtùsiffignent- du
prix à l’or 8e à l’argent. §i;,.par exemple^en;
g S SM la- mefute de bled valoir quarante fous 5
:qu'en 1*7^8 elle fie vaille que vingt fous, 8ciqae
darts-ces deux années la valeur des autres denrées,
8e dé toâtésles dhofes hécej{tHçes?i la'vieîSe.aux
Comftiddltés de l’homme, ait fùivi la proportion
du pr’x du bled : On pourra dire avec rarfoh 8e
vérité , qu’ en 17^8 , l’o r 8e l’atgenc- om mbtue
plus de ïprix qù’e n .1 7 7 7 , -puifqu?a|'ec LaLmême
■ quahritë à'e ■‘ monnoiei, on à en 177® moitié plus
de marchindife qû’on ft’en àvoit. en 17 7 7 .'Nous
lifons dans- Plthê (, L X V U L c. p f , , qo© fous
plufieûfs édilës , 8c particulièrement l’annee qbe-
:L. MételluS triompha à Rome ; -le moditfs d o bkd
n’y valut qu’ un as. Là-deffus ie fais unefuppofi-
"'tion ; favoir, que l’ as d’ alors o’ étoit que du poids
d ’une Oficéjrômaîne de cuivte ; qpele dieniet était
à la taille "db1 à..l*,lÉ4t^jrqçii*i®? 'd:
St valoir vingt fous ; Se je dis : Dans le temps qu’un
modius Valoir à Rome un as OM u-nè once romaine
de cuivre , il falloir trente-une onces de cmvle
M O N I 4 7
;pd|d|»rïfifiatfip,otir procurer laquantité de bkd an~-
quelle,néceffaire à la fabfiüance d^un citoyen. Ov3 il
p’y.& pas fohg-Çtî^ips'qu’en. France, le fetier de bled,
mefure de Paris valoir trente' livres
St plus f | f t ut deux fe-fjers de „b'kd-^pour ég .1er.
ttfn^-uxvitiibdtttî.f fpisai»© .livresrtd«*»* dV»
toient donc pal plus utile $ en Fr 40 ce, lorfqifisk fe»
tiàç de bïed„s y es, ^ que trenteune;
qneel die cuivre-poids rematni^ qùjv'à ràifon
de dix as pour un jdeniér >- fano||fcis dsmers St urt
dixième * dp. trois livrés!peu flu s , niqnwic de
F rance ; ne île--furent- lors -du triomphe de Meèellust
à ^ofue-'L®yfpnptôie n’eft doncqueilh mdnfe^e»
làtivode la valeur de?dhï|fes. péeeffkiifes à la vie
de, l’hommej*.
<1 ILS)'' ffetânf cfûe lé îîgne1 f^njEplique ^
repl’^ n ta f if éofiWitt 10iftud dès tîiaïciiandifes ^
8é rf’a y p t '^ ï f l d’ àütte VSfleür que^hj v^kur mêipé
de’cés maiChlihdiPffe >il fjft evidentqffélle ne peut
notfé donner ur!e:‘idé'é 'fljffîé‘ 0 W$cpçïIe , 'd esd gj
pcmeÿ, des rCcoT'pefifes f i li r .|î , ’,8>.f iliè s
le,s"ap4à f qs; , qu’autar|: que-'f 1&*ons à
la Val^dr fntMns^qùesdeà cKofes néceffairès :.fg-
xemplef îéècdrat efil iM ï| tîeJ ajfo r il Sous le cqift
ïulat de Méteflus , la provifiofi tSntiùeoe de bled
pour 'uAe ,pe rf§nne-réyÔhq-i|t J par»rapK^tion , à
foixante fous de ‘m^^monpi^- sZtiieïie St ces
annéls'dermère«, la mliijè'quantité de_ bJéft va|pic
ëuffràiÆe'ïrbixânte'mftÇv mpH Wi(iqîtf qus^
fm f i lf l^ !n fu % ‘de Métellus, jcéluf c,u* jouîffoîc
d’ uft^rWbmi'de dix mille deraefl’ ïopiairi^, qui ?
c&Ts’ ftoçfe; RypojÜièsefy|vaux}rôient mtrinféque-
rneqÿ dix rrille h vies’ de la mçnnoie aâuclfe der
îif^ jco , poffédbît réellement la| mlpae ’fortuné
que cèljuï qui a aujourd’hui deux cent mille livres
Irnes i{é rptftésy. '
e ,Il ïembkrôit ',, d/8prèteces notions, qu’ il eft
peu fttile(krédukeles.eïpècesaîi'cienr.esaux-tauX
des efpèces quiWnt cours aujourd’hui dans le çon».
mercê ; maïs c eW f t quune fuppôfitioH’qae neufs
aydris faite ,- & jamaâsiè Wed rt’hiétéiâfibÿsfpiix.
Dara,tpus les tfemps-. 5les chofes! néceffayes à la
nourriture' St aux hëMnS 'dePhorrîm'e ont toujours
eu fSorç mefure appréciative ühe, îjùantïté. d’o r 1,
d’argent ou de cuivre . /fort ‘approchante de c e lé
d’ aujourd’hui.Le b’ed 8? tés astres chôieÿyaloiêrt-,
fous-le Corfc'atide iyLéiselliisij ce! qu’ elles .vakret
de n ts -jôütsidafftS les-'annécs fertiles êc abon’ddrtteS.
Par co'nfequeîit , la téduéliofi de^ ynonnoics an-
cienfies aux nôtres peut fsrvir faffifnmment-ài’ap-
-préciatien des rkhe(Tes.d& l’atnïtiquité, & la córr-
Sqjnance thà l A f t rapfort réciproque ne
pattefoll’ uftè ehbffe îndiffi rente | mais pour cttn-
tnôître;fce: rapport , il- eft néc^flaire de prendre
qifël^ISîfio'tjbfiS ^àtiyes-è k fabrique^dés mon-
noies , & Su pf-iX! aïluél de m j de l’argent 8e
du ê'nivre'dàns Je ‘e^rnttferce-.' Dàfis’ ilh état gouverné
avec religion., -fageffe & équité , les mon-
noies '-Si k ^ùd-lfté des inmftx:qv» fervôit Lks- far