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fcienees floriffoient déjà chez eux, Iorfqueles grecs
©toient encore barbares > & Ton prétend que Mof-
chus (S e ra b .g e o g r .I . i 6 . p . j $ j .D . ) é e S \ d o n a en-
ftigne le fyftèmeïes atomes avant la guerre deTroie.
o »s ne font pas les inventeurs de l'aftronomie &
de 1 arithmétique, ils ont du moins conduit ces
fciences à un plus haut point de perfe&ion qu'aucune
autre nation. Mais c’eft principalement par
les découvertes dans les arts, que les phéniciens fe
font rendus célèbres ( Conf. bockar t.pkal. & can. i.-
4-c- 3 J- ), & c'eft pour cette raifon qu'jTomère
appelle les fidoniensde grands artiftjs £// 4.743 H
N ons (avons que Salomon fi c venir des maîtres phéniciens
pour bâtir le temple du Seigneur & lamai-
lon du roi. Nous favons auflî que les romains fai-
foient faire leurs plus beaux meublés'de bols par
desauvriers carthaginois; de-la vient qué leurs anciens
écrivains parlent quelquefois de lits , dé fenêtres
& depreffes puniques ( Conf. fiai, in Fanon
dereruft pag. 261, 262) *>ï.r%f ,v“
** i- abondance eft la mère des arts : perfonné
n ignore ce que les prophètes ont dit de l'opulence
& de la magnificence de Tyr.Strabon rapporté que
teins ff y avoit à Ty r des maifons plus hautes
qu'à Rome. Appien dit exprefîément que, dans là
partie intérieure delà ville de Carthage, appellee
Byrfa , les maifons avoient jufqu'à fix étages ( Ly-
i y c .p . 58. /. 2. ).On voyoudes fiâmes dorées dans
les temples : telétoit l'Apollon de Carthage ( Ibid,
P aë- 5 7 i «• 4b. ). On parle même de colbnnes d'or
& de ftatues d'émeraude. Tite-Live fait mention
d'un bouclier d’argent, dtrpoids de cent trente'
livres , fur lequelon voyait le portrait d'Aftfcubal,
frese d’Annibal ( L . 25. c. 50 ). Ce bouclier fut en-
fuite appendu au capitole ».
“ Lés phéniciens éter. lirent leur commerce fur
toute la.terre & vraifembhblement les ouvrages de
Jeurs art lies auront été tranfportés par-tout. Ils
cenftruifïrént même des temples dans les îles de la
Grèce, qu'ils"pofTêdoîentdans les tems les plus, reculés
: tel était dans l'île deThafé le tëmple d'un
Hercule , beaucoup plus ancien que l’Hercule grec
( Herodot. I. %.pag 6y. liv. 34. ). D’après ce? ob-
ferVations, i! eft allez apparent quelesphéniciens-y
qui ont introduit les fciénees dans la Grèce , ont
suffi tranfplanté les artsdanscepays. Il ell à remarquer
qu'Appien ( L y è ic . p . 45, l. 8. ) parle de co
lbnnes d'ordra Ionique , en décrivant l’arfenal du
port de Carthage. Les phéniciens avoient encçirè
de plut grandes liaifons avec lesitrifïqueî é®^?''
dot. 1. 6 . p . i i f a l . ai. ), qui ëjôient alliés des çarè-
thaginoV, lorfque ces» derniers p^dirent une bataille
navale contre le roi Hiéron devaniSyracufe »,
« Les divinités ailées font communes à ces deux
nations. Mais les divinités phéniciennes font ailées
à la façonégyptienne ; c’eft-à-dire, que leurs ajtes
font attachées aux hanches & que, defeendant delà
PHE
iufçiu’aux pieds, elles ombragent toute la partie inférieure
de la figure. C ’eil ce que nous Voyons fui
les médaillés d éd ite de Malthe ( Ûe/cript.' des
pierr grav.du cab. de Stofek. préf. p. r8?) i dqhtles
carthaginois etoient pofl'efleurs y de- forte qti'il ÿ
a quelque apparence qup les phéniciens ont puifé
des connoillànces chez les égyptiens'. Cependant
les artjftes carthaginois ont bien pu auffi le former
l.e^ goût parl’infpeélion des ouvragés gréés, enlevés
à la Sicitei & portés à Carthage,'d'oùSeipîori
les renvoya en Sicile après la prife de cette vôl«
( Appian. Libye, g. 45. I; 3$. :*j
: « Quand aux quvrages de Y v t phénicien, il^nS
nqus eft parvenu que des'médaîlles ç^rthàginoifés ,
frappées en Efpagne,à Maithe 3Ten Sicile. En
médaillés delà première efpèce,'îl s’ entrouvé dix
de la ville de Valence dan? le cabinet du Gtaadr-
Duc à Florence, toutes pièces qui peuvent être
comparées àux plus belles de la Grande-Grèce
j ( Norris. leu. 68. pag. ap jl )’.' Cè[te$ cul'cnt été
frappées en Sicile, fgnt d’un travail fi exqliis, qu’on
ne peut les diftinguer’des meilleures méciailu.sgÆt-
ques que par IVnfcription punique. L’évêque de
Girgenti, M. Lucchèfi, poffé|iô:t quelques-unes
de leurs médailles d’ or d’ aire grande Varttêa Qùétî-
ques pièces d-argeqt portent la têfe de‘Proferpine^
& au revers une tête de cheval \vec up palffiier
(Go/i; magn. grec. tab. 12./L.36 ) . l l y êh'â'd’aUtrèS
furielquelles on trouve la figure ensière d’urècheval
ayec le palmier.Du reftejGo'tzius ne rapporte point
de memilks'de cétte dt'rnièreje'f0tt-1VmÿisWp.'e(1
^ o it dans le cabinet impéral de Florence & dans
fe colleéhoa royale de Naples, L’atiti^mté cite un
'àrt-fte carthaginois^ uonîmé Yr'Qthn^Phitpih!ï. r,
p. 419. é 29. ) qui avoit cifejêcfejs-ii^ures ertiiVoiée
pour le temple dè Junon énElide. En-fait de pi’er-res
gravées', je-ne-connois que deux-têtes, avec le nom
. delà perfonne en caraâères phénicien s^kn^arparlé
dans la' deferiptibn des piei resgravées du'cabinel;
deStofch {'Préface:pag. x6..) ».
ht%phênkiensp>^ciîçoïèttt une grande partie de
la Syrie , ils peuvent donc ïuppleer à. ¥erbh/';nouS
rrya n.q u e .d e Confi o i flanc éÿ du.Vêtemêrfe' fÿlfenl Ph>
loftrate dit ( Enn. apud 'G'e'MînoB. attidid.^ c. 12 y
que \es phéniciens fe fer voient de tdhft]ues longues, à
longues manch,es, comme les pprioient les pèûplélf,
qu'on^ appel loi t barb^rès. Dans l’ancien^ màlhiiif-
critde Terencequi appartient au Vatican-, on rpit
un marchand phénicien qui porte une-tunique raSiée.
Da rsie Virgile du Vatican, les •'carthaginois, aül
etoient phéniciens dîorigine ,-fout n préfentés- avec
des t uniques longy^s- Saumaife prouye ( Ad Ter-
tull. de Fallia p. JJ.), par plufieyrS^paffages de
Plaute,qu’âncienhemen^îés ca.rtHàâîHins phrrôient.
des tuniques longues, à longaèsmaDphes. Du teins
de Tertullien, ce vêtement retîembjoit à la dalma»
tique, c ’eft-à dire, qil’ il .étoit d une {ohgueur médiocre
& fans ceinture. Les femmes dans ce pays 4
P H £
étoîent à peif près têtues •ommeles iemlnes gjècf
ques. D a n sa s depuis du Virgile du Vatican dont
nogs 'venons’de parler, Did?n, allh’nc à 1a chiffe ,
éïl peinte avec une tu niqué ou robe de pourpré ,
attachée par tine agraffe d*or. Cet habillement ft’é-
toit pas celui dent Les femmes fe ferv&ient commu-,
nejnent j c'etolt-. fuivant Servius & les autres corn-'
rnentrteürs 1 lift equipage de’chaftej cequi eft prouvé
par la cbfemyde. que pnrte Dido'n, & qui eft
un "m’anteau de/voyage. Cette cH'amyde oit de
pojrrpre,,/nfiu, & 1 esichçveux Ae la prmeeffé font
noués avec des rubans de. fil d’or fÆneid. lib i lF , .
v * ïs ' 57 ^
On peuft'tirer quelques lumières, poqr le coftu-1
me deS phéniciens, de deux médailles d'Eiggabale
qu'i ' affeéloit dé ■ porter léprS habilèniens. ’I f .’eft
repre'fenté facrifiapt au folejl, fur l ’une de ce^ médailles
, portant ’ une tuniquqlûngue à maftche,
attachée par devant avec une efpèce d’agraffé. Sur
l’autre méda l e rl pdrtè’ürte t un iquj&fe mb abl mai?
avec celle différence ,"qüë i ésmr a n c he s- fo rttfbu r t e s
& qu’il p olpe/j aücn fe m y d e àu^deffus1.' Il tft dans Fat*-
iitmie de veu{é(^^|7ej)4enfe& quelqhebqueur fur
le fe ll, âf Léptjpne.,palmê,dans Kautré/miip. L,e
r et r ou fit hre ni' p’ar ii cJt; e r de fa robe ‘étort peùr-êtfe.
un diftin'âjjf’ djM prêtres. La petiteftè des nféd/lles1
eftù'Ci.hède'd‘ ftinpu.1 les details de cette ’nmque’/'i
offd^lpftgëÿbirde quelle manièreles plisfe'dé- 1
« f u r le s- rem's.i Pêift-êtreefl-ce hn morceau
d v tflfa qu enveloppafcta'cnv'iit le bas dtaï«mrps
comme on a vS''ch^z1 les’ égypt’ensÿ’Sêlon Héro-
dten^Æ'feg-i'baié étoit vêtu d’unem/ibe quidui def- »
cencLit j'ila.iuv_iix talons, avec de grandes,mançhçs
à la mode des- bk-bares ; i f avoit unechauflure qiri
prenoit d'epuis les p èds jûfqu’ à la ceinture , avec
tShab ït dq ftefïqs5', ^toftvbr^ *d‘e • à>ah'des' de pour'-
4 ri.ifabrbdé'dten'* & fur la tête une éobrôhri'e enprécîétrfcs.
PHOÏNrc'ôETERE.
^ ?HEN IN DE ,, jeux dés anciens, appelle.auffi j
la pjetke ptumè Se,karpàjihs ( Foyeiçce rnôt.Jl1 Oé
ne lait pasftrop en npî|il coijfiftoit'cej'eucorprug'
l’â remarqué VoÆüs' ( 6yrn.mfi: c. 111. f.'
Scaliger prétend qwyroit.trèi-p£nible. life joupÿ
a vécu n e~p e ti t e ,‘Êal té 'ou ballomque les qsuchrs fe
poiîïTolènéruh à l’ abtre en tâchant^dê fe tlompfef1
& ;de fs furpVerilfeé, erv faîfaht'fèrqblântde lejçtter '
a Fun pouf le jeLtèr à l'autre. Lç nom d karpAJhts >
«çfe lui ddnrie Pollux, feimble dire qu’on tâchoitrde'
5 arrachér là- bàlïè€ulte|b^|b1|ll es uhs%®‘' autres? /
■car KfsrecÇeiv fignifiS'arracher, ôter,}-l:aWr.'-
PHÉNlîl,, fils d’AgénèfCè frère d e’Cadoius.
V jyeç A gîénor. ■ “'1
PHÉNIX-> Pb'ophs. ) s
en Epi«. Pçtrrfatisfaire le reSeetiraentdefa mère
P H E
qui étoit mépfifée du .ro i, pour une jeune perfon-
•ne i nommee Çlytie, qu’il aitnoit paflionnément,,
& (k n t iih ’étoit point aimé , Phénix fe rend.t le
rival âè foii p è re , & n'eut pas de peine à fe faire
. écouter préférablement au roiqui étoit âgé. Amyn-
tor s'ehlétant apperçu s'cnnporta à un tel excès,
qu’M t Jej dIus horribles imprécations contre fon
fils •,' le dévoua aux crbélés Fûrrès y & fi nous eu
croyohs Apollodore , il lui creva les yeux. Phénix
dans le défefpoîr o u ll fut réduit, peufa à commet-,-
trfe le plus grand de tous les aimes', en tuant fo«
: père. Mais quelque dieu ftVorable le retint dans fa
iureut, & lui iufpifti-là réfolutlon de quitter le palais
dè fon père, pour n’être plus expofé à fon ref-
1 fencinknt. fl s'ex la auffi de fa patrie , & vintchér-
ifcheriln afylë à Phrhie , chez Pétée qui le reçut
avec bonté, & le fit gouverneur de fon Achille.
'Foygç Achiil e ,
Dès ,ce ’jour TAénzVs’attacha \ Achille avec la
' plus grande tendrefle , & le jeune prince eut une fî
graîrdéafFeéliorîp!rîur>'itii-., qu’il me pouvoir s’en fé-
’ parer. « Je ne' tofus.!pré£ènte‘rai point ; dit Phénix
* a' A ch®le’,/d'aile;L'I|iàdë;Hv‘. 9. ) , combien vous
avezÿté diffitrle ^ déver , c e que j’ai eu à
f -effsver décettq.première enfance : les peines,
'*> ‘lés fofn's •'hes 3ftrdaffés4, lés compiaifances qu’ri
' y faftôitavoiirpqhr vous ; ‘je les avbis avec un très*
^ ‘g^nd plijfir , & je penteis/en' moi-même q ue ,
» pifttehe-Jeh^âiëuX 'în’>avhietiti refufé des enfans'b
» j 'oùavGisLrpirv« un ên-vous j ’qù'un jour vous fè-
» r«Ni*ma-qtftïfdMtion Sêjmon-appui, & qué-vous
i élofeneritz dédira vidlefle tousjes'dépfaifirs &
4 to'tis les m i’heurs qui pourrhrent la menacer <*■ .
Phénix, accompagna fon élève au fiège de Troye ; ■
& lorfqu'Agamêtîmon 'enyova ’des' ahibaftadeurs à
AchiJFèÿ’pour fléchir 'fa’-colère'. Phénix l’ami de
Jupiterî'dît Homère, ‘corîduifir l’ambaffade^ pour •
la protéger. 11 fi f «pi fort long difeours à Achi'Ie ,
,{5oiift te jiGrter-â vâincrefon fefTentimënc , mais il
n’y réi’ffit pas. » Phénix, mon chef-père, lui ré- \
«î-ppnd le jeune prinhe, vous qur m êtes vénéra- ?
» ble ; Sf par.yqtte,_âgç & par Votre vertu , pour-
» quoi venez-vous ici m'atterfdrir par Vos larmes
» poÈr'fkife'pfeiiîr .àu' fils d’Atréé? Cqffez de pren-
» dre, contre moi, le parti démon plus cruel eh-
» nemi , fi vous ne voulez que l'amüié que" j ’at
» phur vous rie fe change en véritab'e haine : vous
»/fie devez avoir d'autres intérêts qué les miens ’
& Vous êtes obligé d’oftepîër qui m'oftènfe. »
Phénix. » Les égyptiens 3 dit Hérodote (dans
fon Euferpe ) , ont ûn éifeauiqu'liVéftimeht fad t
w cré , qhe je n’ai jamais vu qu’en peinture. Auffi
>!^fte le voit-ôm pàs,fbuvent en Egyptê , pulfque fi
» l’ofi en croit les habitans d’Héliopplis , il ne pa-
» roîf'diez eux j que de cinq en cinq fîèdes , &
b feulement quand fon père eft morthlls difi ne 1
v qu’il eft.de Ig grandeur (d*îkn Aigle , qu'il a une
» b d lt hupe fur la tê te , les plumes du col Âorecsh
R r ï r ij