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M ON O PO D IUM , table à un feùl pied. Ces
fortes de tables étoient d’ ufage pour le repas.
Dans, le temps du luxe des romains, on en fai foi t
de bois d'érable , quelquefois de bois de citre,
foutenues par un feul pied d'ivoire bien travaillé.
On les yen doit] un prix exorbitant, fur-tout fi le
bois de citre étoit de différentes couleurs naturelles.
C'eft ce que nous apprennent Horace -,
Martial , Juvénal, Pline & Sénèque. Cicéron en
avoit une qui coûtoit deux cent mille fefterces ;
quatre fefterces vidant, félon Bernard , fept fous
& demi d'Angleterre , c'.e'ft-à-dire, 1 y fous de
France , 260,000 fefterces font environ j y j p i !
livres.
M O N O P T È R E , forte de temple chez1 des
anciens, qui étoit de figure ronde fans murailles
pleines, en forte que le dôme qui le couvrait n’é-
toit fouteau que par des colonnes pofées de dif-
tance en diftance; ce mot eti compofé de ,
f e u l, 3c de , aile , comme qui dirait bâtiment
compofé d'une feule aile.
monqhïaon , canots faits d’un feul tronc d’arbre
, tels que ceux des fâuvages.
MONOXITü n , vêtu d’une feule tunique, fynony-
me de l’expreffidn moderne en ckemifè. Les femmes
ne portoient dans le lit qu'une feule tunique , fans
autre vêtement ; elles étoient alors ftn jyjnms.
Plutarque, décrivant l'entrevue d’Augufte & de
Cléopâtre, dit qu'il trouva cette- reine couchée
dans un lit trèsfimple, 8c qu'en le voyant, elle fe
jetta à fes pieds, telle qu’elle fe frouvoit dans le
li t , & f«»ïXiT0> y c‘ câ-à-dire , vécue d’une'feule
tunique très-légère.
M O N S TR E . Ç ’eft par ce nom qu’il faut dé-
figner jes êtres chimériques dont font remplies les
mythologies anciennes. Tels font les Sp hinx,la
Chimère , les Harpies, Scylla, Cerbère, les:Sirènes,
le Dauphin ( fi différent du Cétacé qui porte
aujourd’hui c e nom ) ,le s Panthères ( qui différent
un peu de la famille desTigres ) , les Dragons, &ç.
D e tous les animaux fantafliques, les marins
ont le plus exercé L’imagination des anciens ar-
tiftes ; ceux-ci ont tranfporté au fein des mers les
chevaux, les boucs, les béliers, les chiens , & c . ,
çn leur confervant le devant du corps, tel qu'ils
l’ont reçu de la nature , & en fubftituant au derrière
des. queues de poiffbn.
La colle&ion des pierres pavées de- Stofch
renferme plufieurs de ces animaux marins fan*
taftiques, entre lefquels voici les plus extraordinaires.
Sur une cornaline , paraît un montre marin
compofé d’une tête, d'un cou & de jambes de
cheval, ayant une tête d'homme placée fur le
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poitrail, & des nageoires au-deflbus. Il eft fuîvl
d’ un dauphin.
Sur une cornaline, paraît.un autre monfire ma*
rin , cothpofé, de. tjSte » cou 8è jambe ;«ie.icheyal i
d'une tête d’homme, d une tête de.bélier, 8e d’un
dauphin, dont la queue fe termine auflî en .tête
d’bpmbitetll eft traverfé pap a» trident. -
MQ N TAG N E S -T.e s plus hautes mvntàgng&ic-
çurent une eipèce de culte chez les anciens, parce
qu’ils croyoient qu’elles étoient habitées ' pasles
dieux.
Les nymphes dès montagnes fe nommaient
Oreadeî'.
Héfiode dit que là Terre forma les montagnes
On trouve dans les. inferiptions grecques ces
mots : Beats ax.fo.ois, aux dieux des montagnes. Ils
font appelles ' dii montenfc.s dans l’tnfcription fui*
vante ^ù^tteFiiZS^^M^n.AM
ex j h æ c ï p m , m c k vm . montzns ium. Quel*
ques interprètes croient que S i montenfes font
lés divinités qui préfidoient aux fept collines de
Rome.
M. Raband de Saint-Etienne d itJ r " Dans le
langage allé gor iq ue le s montagnes furent appel»
lées ./EJ rois du pays , 8c dans les- .temps, ppfté-
rieurs , ort en parlacomme de rais;ïéels; j.douven c
elles furent.peintes comme des geans, & depuis
oh en parla comme de geans, réels , qui tiennent
leur rang dans, les aventures injrveiljieufes de cet
âge. Les monté effet .lês^fajxyeutjs
& les pères du genre humain agi ès les xaVages
du déluge ; & c’éff. dans .ce^-fens;,, dit un poète
latin, que les roch.ers échappés des rpains de
Deucalion 8c de Pyrrha furent les réparateurs de
notre efpèce. Les plaines reftèrenflong tpmps
défertes , 8e Popi habita^ fur les hauteurs
vint & cet ufage de bâtir cfè^tereples jfuri les
montagnes , È>c, ] cçtte idolâtrie -où ;tpruj;èreht
quelquefois les jqiîs eux-mêmes â ç f^ if ie g f ir
les hauts lieuse. Les .snpnis élevés, ont; donc été
réellement les pères dés peuples; ceux.qui en
defeendirent pour habiter! les. plaines, furent leurs
enfans, 8e dans un autre fens;^allégorique , .une
montagne étoit la mère de ta -jyille quij/yj|étok
fondée: Jéntfqkm étoit- la-fille de£iont?>, ,
« C ’eft-là une explication naturelle 8c vraie fur-
tout de çés géfiëai<jgtes bizarres pù.jjps.Piatftpgnts
éntrèrent-comme dés pér jènnàges , & dont je vais
citer quelques exemples «i
u. En Arcadie, le mont ,duquel décou-
loit pne rivière du meme nom, : fut laquelle fut
•bâtie la ville ’de Mênalel Cette montagne fut une
reine, fille du Ciel & de la T e r re , 8c mère du
: roi Ménalos »,
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'tt En Laéonie montagne Taygète ( qui , t53*
Cafard, a le intê-fue nom qu’une despteiades )
étoit nue jrinceflevôUhéd’Atlas , 8c elle fut mère
1* En Réotie , le nqont Cythéron étoit le premier
foi du pays ». :r-
: et Dans 'la J Thrace hu
'JEmon i qhi.yohn'a fè b '‘nom .àTÆrhofiie , 8c la
cé èbre nùihtéghe de, 'Rodope, près de lâquelle
cbtaè'^êttéuTe -Strymoh. On raconta daris le ftyle
du .temps, que la priticeffe ’RoMope,-fiilè de Sl'r’ymon
, avo>it pépbuffelè ff>l Mtnns kiMmS sn ’SXânt
qfé dire qu'ds étoient l’un Jupiter & l’ autre Junoji,
& fe laire.aqorer de feurs fujets , Jupiter les .avoit
changés,-en müpiagnes », ‘ ij
«^uand Æmus étoit appelle Æmon, il n’etçit
plus*l'époux ,maîs le^pètfe de Rodope Jupiter les
avoit ç&41eméh.t transformes, eh montagnes, .pour
les punir'de leur pafiiqn inceffueu£e. Si Tgo ÿejit
favQir de qui Æmus. lut-ipême croit fils ,.o p apprendra
qu’il déÿqit le jqur ^u yent dp Nord , à
Boree 'J&r''‘ n •Mi^^ l S rn .Iil^ l s jppéllé.^Æmqn ,
c ’éff à Deucalififl. aû il dqjt^igjhatffanç^î car, ainli
qqefïes 'aûlres 'îmoiits, il fyt pour les mortels up
afy le. après le déluge
f 'tc.E^y^’fâ'plUs.'hàutH/Mtifflry^tfé de Sicile après
1-EtM /Javort -été unî,'h'è>hS’iffè 'püiffànt , ’^fi*s de
Butt-a & de Vébqs.Q|ar VenuscErycine a,voit un
tte'Fr\ple--flir‘ fôfi fommet ).'Hêrriu?éy® fefiTètour
d’Éfpagïie j “pàffa par-là , le Vainquit au combat du
cefte, '&Tenfév€ln.Tdus la montagne à laquelle Eryx
donna fôn nom v . :j
, & pour âbtéger -, les monts ’Pyrénées-
dévoient “leur nom4 la btlle Pyrène, -fille de Bé-
hnx. Hercule , qui paffa iaù’ffi u’n jour ‘dans tes"
càriçoàSj, sen devint
obligé defaïreiune ab feifâ.P y rè 'ne fût 'déchirée
par lelibêfei,féroces', Hercqle. .de .retour J ’en-
fevelfc fous cés'•montagnes qui?portent encore Ion
iûom ».
- t«‘En éft-ce-affez pour prouver que, T,es anciens
perfohnîfioient les esprits ? Et qui voudra croire-à,
la néîrie Ménaie 8e jà fop ®h Cytheron
& Æmus '^ aux ,ftr'|iceftes Ro^bpe 0 Taygète
te Pyrînè , ainfi.qu’au ftoithomme Strymon- Voye{
encore V olÇ'ÀN , PROMoiTOlRt , EçueilS^ .
' MoiéTAcriçs bu C ollinjes de Rpme'. Au-
dedans1 étofént placés le mont Palatin,le mont Qui-
rifiàlyIjé-haant Ctnlip&f. , le m.)nt
Süehtin , te mont Efquilin, te rfiont Viminal, te
Ihont Janicfile^ , te mont Teflaceo's au-dêhors,le
mont' SaiŸé &c le, mont Vatïcdn. Ori'‘lès^tioüévi a,
tous à leurs articles^ On rbfervçra feutementlici
que*le nom dé montagnes •léur â été don-fié p‘ar-cm
phafe ; car au.êun d'eux n'égale en hau-tsut Teh-te-
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ment l'élévation de l'Obfervatoire de Paris au-
deffus du niveau deda Seine.
• M O N T A N A , Diane des montagnes , furnom
qui convient à une déeffe qui fait fa principale
occupation de la chaffe ; c’ eft pourquoi on la re-
ptéferitoie quelquefois entre des rochers.
M Q N T A N l, nom par lequel on défignojt à
Rome des citoyens qui habicotent fur les1 collines
( Cicerôfppm domo , c. 28. ).
M'ÙNTENSES Dii. ? o y e i M on tagn e s . \
MONTINUS.. Arriobe ( IfT-p. 131. ) défigne
par ce nom le dieu des montagnes : Quis Mon-
tinum montium deum ejfe credat ?.
, M O N T O IR S . Onplaçpit;fur les,voies romaines
, d é ÿ p i e r r e , , pgqr j aider les cavaliers â
. moijtér & à descendre : parce que les étriers ne
.furent en ufage que du temps de Théodofe.
M O N T SAINT-MICHEL.^ Avant Je chdfiia*
njfme, le Motit &qinf-Michd s ’appeïloit le Mont
B t i e n parce qu’il jétoit.confaçré à Belerpus , un
des quatre grands dieux qu’adoraient les gaulois.
Il v avoit ,fur t e mont un,collège de neuf druï-
deffes ; la plus ancienne rendoit des oracles. Elles
vèbaoicnt aufii auxhaarins des flèches qui avoiervt
la- prétendue vei;tu de cajmer les orages, en les
fai Tant lancer jdaps la mer.par .un j.eune -homme de
viq^t-pn an s , qui n’avoit; point enepre perdu fa
virginité. Qparid le vaiffeau-erait frriy^, on dé-
putoit teïjeune hornme ppur porter; à ces drux teffes
deslpréfensplus ou moins,'coufidérables fÆi^iwjfi»'
Paris. t'oJfiyP. p . 48. ).
MQMUMENS- E G Y P T IE N S . M . Pauéjon
dit dans £a Métrologiqa .
«Hérodote ( Llb. I I. ) raconte qu’A-
1 mafis, roi d’Egypte i fit apporter d’Jiléphantis à
Ssffs .pi r une diftattèe dè vingt- joffifrèesh:dê navigation
( Ilîd'y?a bas plus de' 200 lieues. ) yn édifice
d’une-: lëutfe _pierré>Cet édifice - àvolt extérieure5-
• ent vtejjt 8c uHë ‘colidée de vlôftgueur ^quatorze
de latgeur 8c'huit‘de'haüifcur, 8c intérieurement’
; ÿu hfdPeiuidées 8c un pigon de-longueur , douze
■ -otfdérs de lârgèur 8c"cipqrde hauteur. On ëfh-
ilOya , qui fut
jéeuté par d-ux mille' homtri s. T.â boudée dont
d s’ag't d ci'eft évidemment la coudée des atchi-
tëéfes, la,coudée llfhjqbe. Ainfi cet édifice avoit
1 d^-'tehiiïeCft' extéfieui'è'mfeïtj 2y .28 pieds de roi ,
<ie largeur15c 101272 de hauteur, 8c ihté-
f r'eijrëmv'nt 2^4.182 p:eds de-longueur, 1 c.408de
1 îaVgétit'-^Sc 6.42 de hauteur. -Ce''bloc cré pierre
avoir de fqii.d té totale 2 ; y2 cqiidë’es cubiques,
qCii>rvâteBt dé- rbPcùbîqtiès. Otant la