
renfermoit alors la pharmacie .& la .ehkorgie j
c ’étoient les médecins qyi.comjJefoient les remèdes
& qui faifoient pareillement toutes les operations
chirurgicales, quoiqu'ils n’eu lient encore qu’ une
connoiffance très-imparfaite de l’anatomie, qui n'a
commencé d’êtte cultivée que depuis environ deux
fiècfes. Jules-Çéfar fut le premier qui donna le
droit de bourgebifie aux médecins ; & Augufte,.
pour récompenfer fon médecin M u h » qui î awdt '
tjté d’une maladie dangereufe , > exempta tout le
corps des médecins de payer des impôts,
. M édecins. Les écoles de gladiateurs avoient
des médecins particuliers , & le régime athlérique
l ’exigeoit ainfi. 'On lit fur un marbré antique au
teu*ps des empereurs :
ÏUIYÇlÿXJS. AÜG.F. MEÛIGUS. FÜDI. M A T Ü f lN Î.
Et fur un autre marbre de l’an 66$ dé Rome:
s i ï v A N O . s A N ç j c ' -
G. A U S T U R N I XJ S . M E D I
C XJ S. L U D I . G A F* F
P O R T I C. B T . E X E B R. .
E T . S I G M. ' Æ N.
V O T O, S U S Ç E P.
: ' i . m .
D F. JD I C- K A F . M A I
FV M A R C I O. E T
S E X. J O F . C O S.
Des femmes exerçoient auffi à Rome la profef-
fion de médecin , fans doute pour les femmes.
L ’infcription fuivante en eft garant {'Grue. $ 12.4.)»;
S E C B N P A F . F I V I I F A E
' M E D I | i , ’ !1 :
On trouve encore medica dans une infeription
publiée par Muratori ( Thef. infçript. 958. 6,"),-
M ÉD É E , fille d 'A ë tè s , roi de Çplçhide &
d’Hécate.Héfiode lui donne cependant pour mère
Idya , fille de l'Océan. Voye[ Id y a . Ayant vu
arriver Jafon à la tête des. Argonautes, elle fut;
éprife de la beauté de ce prince, Sf en devint
auffi-tôt amoureufe. Junon & Minerve, qui lui
avoent infpiré cej amour , conduifirent la prin-
ceffe hors de la v ille , près du temple d’Hécate,
dans letems que Jafon y étoit déjà allé implorer
le fecours 4e 1* Déelfe. Médée fait connoîtée à
Jafbn le tendre intérêt qu’elle prend à fes jours ,
& lui promet toutes forces de fecours , s’ il veut
lui donner fa foi. Poffédant à fond l’art des enchantamens,
ejlej'affure quelle .peut le ,tirer.^Je
tous les dangers auxquels alloit TeXpofer la conquête
tfe la toîfdn d*6r. En effet, elle le rendit'
victorieux de tous les mpnftres qui gardoient ce
tréfor , l’en mit en poffeffiop , 8e s'enfuit’ de njait'
avec lui. Voye% Jas'o n .
Aëtès fit pourfuivre. les grecs par Abfyrthe ,
fon fils périt "en cette; entréprife.
Aesyrthe. Médée arriva heurepferfiettt Thef-
falie avec Jafon $ elle eut le fecret d'ytajeunirle
vieil Éfon, père de fon mari, 8e dé faire périr
Délias-, ufurpateur du trône de Jafon. Voye^’
Eson j .P^f ia s . Cependant, .elle ne put fairerc^’
connoître fon mari pour-Roi d’Iplchôs. Jafog*
obligé d e , céder fa couronne ; à Àeallé fils ; de
Pélias, fe retira avec Médée à Corinthe ; où
affiliés de leurs -amis, ils yécùretit ’dix ans en"
repos, & dans une parfate union; deux enfgns
furent le fruit de leur amour. Maié; J afin fe
-laffa enfin d’ être fidèle, 8c oubliant qù'il' Hévôît
tout à Médée , qui l’avoit délivré d’uri p*ér!I cer-
ta nM M W avoit tout feciiné pqut le hnvre
réélut de'Êexilçr avec les érifans qu’il avoir"eus ‘
d’e f e a après avoir époufé à fes. yeux jGla,uce ou
Créiife , fille drf roi ,de Corinthe.
La vengeance àu’ en ;tifa Médée a fait le ffij t cfe-
placeurs tragédies, dont là premïfte e il’d'EuïL*
pide. Ovide en avoir .cotnpofé unë tjuisn’elt pas
venue jufqu’à nous, & dont Ourntilfen nous a
conférve ce vers fi" cohiîa :
< Servdre potui , perderè àn p'ojjîfârpgas i .
7_«Si j’ai pu le fauv erne, puis-jpte deti utré ? p
On rijit bue. Mécène avqfe traité le' merrfe
fujet ; myis jL pe îfa tfes '.çefil la .
ripide , 8c la Médée. &t SenjèqueV, '
Méiée-t, .’ 3ànF‘ Euripide , fait-feiiiblaTnt d’àp»-
prjmvetrjç/u
meme ,gagrf?-r la .bienveillance d e '1^a'’ ’'nqn^l|e!
reine : & pour cela. ,yeljejdemande la permiffion
de lui envoyer par Jes encans uq don digne d’ elle,
une robe ttès-fipe & une ,cqlffiraMé d’or^ gage'
précieux, dit-elle,, que le Soleil’ , m,dq âiéul ^ a
lajffé à fa poftérité. Ces pxé^ns fdni;, acceptés ;
Tnais à-peine Qlaùcé s'eft-.elle tevètnt de là robe
à peiné là couronne eff-ellè. 'pafee fut l'a têtè ,
qu’elle fe voit entourée de feu, 8c oonfîimée toute
vivante. Le roi fon père accourt à fes cnà. ; xl’fe
jette fur le corps de là fille, 8c le t'en t ferré dans
fes bras. Les. flammes fe, èpffimufiiqnénf au p.êre
il en efe d é v o r é .& meutt.fiiùrè leA bras de fa
fille. Médée ayani-4â^pjris Tflide içfe fes ptéfens.*
court achever fa, vengéanqê.V ®n égorgeànt , en
çtéSstiçe de Jalon mfnfe , les .deux enfans qijfetle
avoit eus 4c lu i, 8c(,puis elle s’élève dans les air *
fur un chat que lui avoit' dônne. fe- Soleil , etn-
portant avec elle le' corps de fes.enfans, quelle
va cach.r , «Jit-elle, dans"uh'tem'pLé/de Junon ,
pouf'enllver Ces'trilles ftsffes à'L 'fu feu ï de fes
ennemis. Horace fie Sénèque d'ieitt que ce chïr-
ttoit traîqé.par des dragons ailes, içpnpld-, ,*ie-hit
Bïieiï de cettj circon-llancé. ' , '
• Mcdée , félon Diodore , fiiyaht^è CtSWtfte,
fe, rétugiâ* chez HtefcEe:,
ântrÇiois^dé la féçburir, ir'jMqn lui filaflqiîoit de
foi. Arrivée à ThèbeS’ 'e l f e f t f q u ?Her,cute
ètôit devenu fuViéuft elfe lé ’ ^u'efjt p à f les^ remèdes
jfeia'is ''vby'aîit ’qufelle’ffr'pdayoit attendre
iucun fecoÜ^s cfe'lui'tferts l’état oÔHl^toit ,<eîlé
fe rëtirà' à Athènes’ïupreS dà bôi Egée. CeluP-cf,
non-feûferréMvfni accorda uh1 afyle dans fe's éfajts?
imals l’ ep'|iîft ''fur l’elpérance qu éîfe lùi'aVo'if doh-
hée', quflS'e^po'hfeoir par fes.enchântéméris ,‘ fui
faire aV’ôlF des' êrtfens'.. Théfée’ éïant' rqvenui à
Athènès'en cè rems lâ^Lpour fe faire'teconhôître
par fqn^pg;e 0 Médée chercha à’Ifâire'périT pà/jè
p oi fohk è t3B5é 111 i e‘r“ du trône. Diodore dit qu’elle
erf'fut; feulemenf foupçonnée', 8cf que’ ,' voyant
quWrr la regardoit par tout comme une ‘êmpqî-
.ferà^bVeK,; éll'e sfenfuit' encore rd'Àt,hènes , 8ç
çhbffif la Théniciè poifisfa retraiféi Depurs'étant
p^ïlleeydans l’Afie fup’érieure, elle époufafeîirjd.ës
plus" jratfdllrdis''de ce pa'ys-là , & eiyéut’ lSl'fili;
^ ie f lé M'idas Vëlaflttrenqû liëfômm^nfiavbfepàfivforrcôifr’a^
e d e v in t r'orly'rès là mort
déJ|bh gère., & donna, |Jes~ feiets le nom, de
Me des.
Plufîëùr# ^biens' h’mofièns -nous rjepréfentent
Médée avec de,s4 coufeurs bfeq différentes; ;lelon
euxyfeeû utfe perfonnè éetttfeùfa, qui ne commit ' d autre^crime que l'amoul ® è lle iefe’ponr;Jaf?M',
par‘qui elle 'fuL.a’bàfelonhée lâchémértt, malgré
ïeSÈàfl|s.qu’ff avoit de'.fà tendreffe, pouïîfé|y.pjr
fübîlituer la fille de Gfépn. C ’éroit uné fethme
qui n'ëfriplb^dif'l.ès fécîets que fa 'mère .fefefvM''
is 1 qu'e 'pour le bien ’dé ceui mii'VéhÔlerit1 la
gqiïftjher^ qui^ne sétoijt occupée ^ei^CoIt^iide j
qu’ a'îadver là; vie à’ ceux que le rdi'vô’ulbit faire
périr, & qxfene s-éfeiffenfuie qu’e {Sarcfe^u’ellê
?voit :
pnè;Tehè';àbirlâ'ühnée, pêr/éhqtée-, q iii, a|fàs :
avoir eu inuUfe’dîeht recours aux la p r s dés proi
nfefies & dés fermëns de fo'n épouk ,'fat 1
d errer de'coà f kl, côuÇ', & enfin dépaffer les i
fners pour aller ch e rd k f un afyle dans' lesf nays
iélolgiiës. -
, Médée s’étoir retirée à Corinthe, parce quelle
aY.0JI droit à cette èüurenne f-felon Paufatîias;
^ tafe e ttfen f* eflé; y régna, cqnjôiîitefnent aVec !
Çreon. Diodore dit ttiêmè ’qué’Ce*'fiàVénf les ‘co- -
rnnhiens. qui invâêrent cette princeffe à qiytter
|ülchos 'poVr tenir- pWdre- phiîëffioq .^àir'itÔnc
qui lui’ ctoit du. Mais ces peuples inconftans, foiî
pôilï venger la. mdrt de Crébn | dont ils accu-
-forent Médée}^ toit, pour mettre! fin aux intrigues
1 qu’ elle fonnoit pour alfurer Ta couronne à Tes
•! .êflfimÿ , rfeÿ japiderénr. euxirtiênfeÿ dàps lëfeitple
dé Junon ou ils s’étoient réfugiés". A quelque
; tems déjlà , GhritilHe1 ftit ifflfgée dé h pelîe, où
: d’.une, maladie éprdémique^ qui faifeit périr tous
les, éiifans. L'oracle dé Delphes avertit tous les
cori^hiéns; qu’ ils ne .vqtFoiëhj la fin de leurs
maux , que Lorfeu’ îls auroient expiés fe meurtre
i facrilège dont- ils- .s’étoiept rendus coupables.
Auffij-tôt ilSj-inftittïèEenj: des Sacrifices en l'honneur
des fi's- de Médée±2*. leur conférèrent une
ftatue qui repréfentoit la Peur. Pour rencke enj-
•core plus fofemnelfe la réparation que les cority
thipnsjfe. trou voient obligés de faire à ces. maîheu,-
reüx princes , ils faifoient porter, le deuil à leurs
enfans» §t.feur coapo enf fe^, chevegx julqu’à un
certafejâje. C e fairétôit connu dé tout le monde,
lorrqué’Eûripidfe entreprit de mettre Médée fùr.la
sTqèjjjq'l les corinthiens firent ’préferit au pcété «Te
cinqtt'alèns pour l’engagef ÿme'ttre fnr fe compte
de itfé<fé€.le meurtre desrdeUx jeûnes princes^ ils
efpérôient' avec taifbn' que cette fable s'aeexedi-
/.teroit par la- réputarion dû poëce* qui lfemploye)-
roit.,. & prendroit énfii»; la place d'une vérité qté
j leur! droit peu honorable. .Pour rendre plus croyài-
ble cette pfemière calomnie , les poetes tragiques
: iûv^éêrfeidtdu^I|#;KautreS crimes doxit l’hiffoiae
. de Médée eu .ch.?rgé.e , ïexnjeurtres d'Abfyrthe,
f dé Péhâs, d^Cféôn 8e <fe fa fïll;e ^ T'empoifenne-
t ment dé .Théfée ,v& c .
On la* fit aulïT paffer polit uhe grande iftïgT-
cienne , parce qui elle avoir appris de là- mette
Hécate la connoiffance des plantes, & plufieuts
feprets utiles T dont ‘ ëné fé féfvoft’ à TaVantagé
des hommes; Enfin , ceux qui l'ont chargée de
tant de forfdjtsiijnfent pu s'empêcher de recon-
j riqîffe que , nee vèrtuéufet, elfe n’avoît été elt-
traînée au> vice- q u e . par une efpèce de fasaiitét,
& par le, concours^ _dej, dieux , fiif - tout de
Vénus j.qüî pler-fe'c'ùfi- fah? felaché totue la pacte
riù SqleS^parce. qu'il avoit découvert fon intrigua
avec' Mars. Dë-Ià c es' famèufes; parole»
d’Qvidè’ :,
Video meliora. provoque g. .
' '!Ê)etèéSoià f i Q f â r é -•* *’ 1 ? ri-;
q^e Quinault a fi btea imitées e s ces deuit
vers : ; L
« t e defiîn de Mé<té«eft'd’être criminelle;
Mais fen coeur étoit feit pour aimer la vettu»
Voici l’explication que donne de la fable de
Médée M . Rabaud- de Saint-Etienne,:
f l Médée avoit donné, dit-on, fa i nom à la