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eft adrefle ) , de vous mettre Tous les yeux uae
auffi plate parodie > mais voilà précîfément comment
ont été écrites la plupart des hiftoires primitives
des grecs ».
« I l eft curieux de voir les .'explications qu’ont
données les anciens de la fable de N io ié , &
toutes celles qu’ont imaginées les modernes: Ils
ont tout dit hors la vérité, Ce n’eft pointeaux
peuples qui parlèrent ce langage animé qu’il faut
s’en prendre de ces erreurs ;* c’eft à l’oubli de ce
langage, à l ’ignorance des peuples qui leurfuccé-
dè rent, & au changement ;qu’occafionna dans
l’efprit humain l’ufage de 'l’écriture alphabétique
».
« S’il étoit befoin de plus de preuves pour établir
cette vérité, il ne me feroit pas difficile' d’en
trouver Sans les orig-nes grecques , & dans certaines
hiftoires afiatiques. Les grecs tranfportèrent
celles-ci dans leur‘pays, ou peut-être elles leur
furent apportées-; & ils les confondirent avec leurs
propres hiftoires toutes les fois que les noms afiatiques
& les noms grecs leur préfentèrent les plus
légers rapports., C’eft ainfi qu’ily avoir une Nioié
thébaine , fille <je Pélops & de Taygète , ou bien
de Phoronée & de Laodice ; elle fut l’époufe de
Zéthus , ou d’Amphion , ou d’Alalcomcnseus ,
& fondateur de villes en Béotie; elle fut mère
d Ifménus, fleuve de Béotie ; d’Argus , qui fonda
Argos; d’Amydas , qui fonda Amicla en Laconie
; de Genna, qui fonda la ville de Gênes en
jLigurie. Les grecs mêlèrent la fable thébaine à la
fable méonienne ; tous ces enfans de deux mères
furent confondus? Pélops le grec père de l ’une» i
fût le fils de Tantale méonien » père de l’aufre.
Dans cette confufion de fables évidemment géographiques
, il n’v a que la géographie quipuifle
nous guider ; & fi je ne me fuis point trompé dans
les explications que j’ai données dans les .principes
que j’ai pofés , cette clef fervira à expliquer
nue bonne partie des fables grecques ».
La puniticuvde cette orgueilleufe mère,8c la mort
de fes enfans font repréfentées fur un bas-relief
dp la villa Borghèfe, publié par Winckelmann
( Momum. ineditix n°. 8 9 ).
Sur un bas-relief, dit Winckelmann ( Pierres
de Stofch , page s94 » ou 3e. clajfe | 72®. « 9 . j , qui
étoit autrefois à Rome , repréfentant Nioié & fes
enfans tués par Apollon & Diane, on yoyoit la
mère avec un de fes fils qui fe jettoir dans fon
fein. On en trouve le deffin dans le cabinet du
cardinal Alex. Albani.
' ' On voit au palais Roniinini à Rome un bas-
relief repréfentant un guerrier couvert d'une cui-
xaüe , la tête nue , élevant Ton bouclier & regardant
le ciel. Il tient de la Jmain droite un' jeune
homme cud 8c mourant. L’abbé Guattani, qui l’a
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publié ( Monum. inediti, 1787 , décembre. ) » croit
y reconnoître Amphion » mari de Nioié , &' ùiî
des fils de ces infortunés époux.
*1.0 b n'eft pas d’accord, dit Winckelmann
( H t fi, de l'A r t, liv, 16. c/i. 2 .) , fur l’auteur de
la fameufe Nioié, 8e des figures- qui l ’aççpihpa-
gnent, réunies aujourd’hui dans > une faiïe de la
galerie de Florence', autrefois dans le jaidin,de
Médicis à Rome : lés uns l’attribuent à Scopas ,
les autres à Praxitèle. Une épigramme grecque
la donne à ce dernier ffatuaire. Si la Nioié qpi'
s'eft confervée eft la même que celle dont parle
Pline, la vraifemblance fembie pencher'dù côté
de Scopas, lequel a vécu un temps aflex confia
derable avant Praxitèle. Il eft certain,, tjUe la fim-
j>licité de la draperie des fûtes de Nioié i eft une
induction en faveur d’un temps antérieur. Mais
fi Ion aimoit mieux fuppoler, que'cet ouvrage
eft une copie des ftatues de Sçopias, attendu que
Rome nous offre la répétision de plufieurs figure?
des enfans de Nioié, on aura eu foin d’imifer exactement
le ilyle de l’original, & dans ce'casrfà,
mon opinion eft auffi recevable que dans lu premier.
Nous favoris d’ailleurs, qu’on. ’vaÿoit anciennement
à Rome une ftatue de Nioié .de la
même grandeur, & vraifemblablement dans la
meme attitude, ainfi que nous rapprenons- par le
plâtre d une tête, dont le marbre eft aujourd’hui
égvé: Cette tête porte le caractère d’un ftyle
poftérieur, applicable au temps de Praxitèle. Les
xre f “ ’,1 ^ les fouFcijs * qui font, tendus dans
la Niobe de marbre par une faillie tranchante,
font tenus dans la dernière tête 'avec-un arron-
dillement fenfible, comme dans celle du Mcléagre
au belvédère : ftratagême qui produit p<us de places
, & dont Praxitèle étoît i’invenreur. Les cheveux
y font auffi d’une exécution plus foignfe
deforte cju’il fe pour 1 oit bien que cette tête cfé'
Nioié fût le fragment d’un ouvrage de Praxitéiè
dont il eft parlé dans l’épigramme ‘grecque. » ' ’ *
“ Ce grouppe devrait être compoféindépendamment
de Nioié & d’Amphion fou époux
•de fept fils & de f- pt filles ; mais des deux côtés
il manque des figures. Il y a grande apparence
que les deux fameufés figures, connues' fous Je
nom des lutteurs dé la 'galerie du grand duc
de Tofcane a Florence , font deux fils de Nièié'z
auffi furent-ulles regardées comme tek JétiM’orT
en fit la decouverte, 8e dans le temps qu’en n’ei* ;
avoit pas encore les têtes qui fe trouvèrent en-
fuite. Car c’eft sous la dénomination des fils' de
N io ié , que ces figures fe trouvent indiquées dan?
une eftampe fort rare de.l’ynnée iÿyy.; 18c je con-
jeélure que ,t puifqne, la découverte de ces deux
ftatues date du même temps-que celle des autre*
figures du grouppe de Nioié, elles ont été tirées d»
même endroit comme nous l’attefte auffi Flamini»
Yacca, dans fes notices furIçs découvertes Mites •
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de- fon temps. La fable même donne un nouveau
degré de vraifemblance à ma conjecture; elle nous
apprend que lès fils aînés Turent tués par Apol-;
Ion, lorsqu’ils s’ajnufoient à faire dçs courfes de
chevaux dahs' une plaine, & -èjue les pliis jeunes'
périrent au moment'qu’ ils s’exerçoient à la lutté..
L ’art 'confirme auffi cette ppinioq par la refijsm-
blafic’e du ftyle'éc de l’économié de la manoéuvre,;
avec les aptres figures de Nioié. C e qui prouve,
encore, que’ces deux figures né ïauroientdStrfef
des lutteurs dès'jçpx publics, c’eiï la fofnjq df,
-leurs oreilles.quf,'ne ïont-pas faites comme celles,
, des paticratiâltes 5 d ’ ailleurs les luttèurs orqinai- j
■ res, ou-Hes-ftancratiaftes, avoient coütptne de feî
tetrafler, tandis que les athlètes de Florence com-|
batféqt &- luttent debout. On rpeu.t appeler cesf
fils de m m un 'Jymplegmai c ’eu-à-dîre, un
grouppe de lutteurs qui s’e n tre la c en t’C'eft ainfi,
que. Plme nomme deux faméüx grouppes de deux '
lutteurs, Fjuri, de Céphilîodore, j^opc,il dit que 5
les 'mains pârpiffoient entrer^plutôt dans la cliair |
que d an s le -m arb re; ■ & l’autre d'Hél&dore, 8c qui I
fepréfentoS la lutte de Pan & d Qlÿnlpbk’Maîs
on fie 'Peut,,pas . donner cette dénriminajiqn à
dbiht ’figurées >piacégs, l'une à "côté de l’autre
comme Gor^ le, crut’. Le cheval qui exifte encore
appartient à un 3es fi's affies : câuLqut l’a reftauré
s’eft at’t^ch'ëjâ ■ r^à^re^la pouffiêre^.que'Taniÿal',
f t il .îévyFpq galqp-nant, fur la pierre qui
d ’appuu" L'a'figurq d’uji' homme .âgéÿ aji^ftge^d.arti ;
•lubili ëiîi&t', étranger , (eft_ "c.âfsjdu*,pédagogue , I
ou du gouverneur des enfans»; c'êlLa^nl^u^fânl ’
vêtus' deux figures femblables fur un.^bMrtélieF
■ de la Villa -Bo/gKite,,'-' ouf fépréfehre ‘fa1 rhême
fable,. & que )’ai jfthlié-fdans, meis^triSitànefis de j
rl'-antidutté, ;Gët fhaiiil'l'èment défigne .des ■ do'îhef-
tiques & r des efelayes étrangers, parmi Ifiqu^ls
-on choififfûit1 ceux qbi, étoiefit deftmés à avoir ;
Tinfpeéhon fuf.le's enfans. T e l étoit Zopyrê, qùe
Tericlès mit auprès d’Alcibiade. »
i ^ Dans les tuines des atrçiensjardinsvde Sallufte
îùôuv.é ' quelques figure? de 1
yonde Jqbffe qui rqpréJfeuràienttl pareillement la
ifible d^Nçoîé. Piëtro L^ono ; qui ra'pporjç cette
anecdote dans fes manufcrits de la bibliothèque
du y,afican , affur-^’quçi ces figures ptoiefit d’un
b ' é a ^ p ' ^ a i l . g a - *
lérî4|jdü. epipte. de. Pei|ilj,rdclçt; à WiMon. ,ea Angleterre
, ôffrjq Je rhçajqiujét. Il.pafoit par le caia-
lèguè de' cette galerie, qu’on a voulu âpprëcjéi
la valeur de c.ette antique par ïbh pciids i oh y ,remarqué
qu’èll’e'piSfê prés détfëis'ttilfe livrèfi; poids I
d’Apgl-eterre. Çette même fablë étoit encore exécutée
eu bas relief for da1 porte d’ivoire du temple
d’Apollon, qu’Augufte fit bâtir ftté le mqaï
Palatin/ » T . , ,■ 1 ....................
■ c%Wzp^/ 8c;fes, filles, die Winckelmann, doivent i
^tre regardées-domine des monumens ipcontef- I
N I O apr
tables du haut ftyle-. Mais les figures de ce fameux
grouppe ne portent pas- la marque diftinétive de
ce ftyle, cette dureté apparente qui caradérife la
Pallas. antique & qui fixe fon âge. Les principaux
traits qui leur font affignés, 8c qui dénotent le
haut ftyle, font d’abord cette notion pour ainfi1-
dire meréée de la beauté, enfuîte cette noble
fimplicité, foit dans les airs de tête, foit dans les
contours, foit dans la draperie, foit'dans l’exécu^
i‘tioh:, 'Cette' beauté eft comrine une idée qui nai-
troit fans 'lé'cohéours des férir dajkrun 'efprir fu-
périeür, dans une heiireufe imagiriàtion qui aurait
la force de s’élancer ‘intuitivement jufques ' à la
beauté divine p elle brille par qne^fi, grande, fim-»,
plicité de formes & dë contours, que loin de paraître
aïoir été enfantée avec effort, elle fembie
avoit ëté conçik'cè'rhrné' une p'ehfëë, 8c produite
par u'n foüffie./G’èfl: aih'fî que la main facile dù
^p^nd 'Ràph^l, jiTpnpté â’ ëâêcfitër les concept
tioti-dê1 fmi'éfpr«, ïdrmoit d’iftj fétil ttait le plus
’beàu^ cori’tûuT d’ une ’tête de vierge’, l e fixott
^ S t ^ î é r e -q uîl’h’ÿ %TqS‘ tien a ‘ corriger 'pour
l’exétutfofi. ». J
cctÉfe,s aridiens, dît WincUelmànn, exprimèrent
Tuf le tirs rhoqurdëjis Ji’ doüléur afqcr dignité, &
fans grimace ni'contorfiori. Les groupés du Laoô-
cqdrr’ &, de N io ié , fétVeîjt de preuve. L ’un nouS
offre1 Cependant Timagef de la mort, & l’autre le
taDi4a#S'e'4 a ’tfèûrêur oc des fouffrances poulies* a
% h;-comble.' ». ' ^
« Leis’ ndésole Wlo^fi^ranfté’ leTquélles Diane a
dîrikJ'ffes' flèches- taenrerierés ,3 font repréfentées
danÇ-'tétïé a'nxêjEd indicible’,d a n s cet engourdif-
X e n l^ t i^ s& ^ S q u e l’on éprouve par' la pré-
’ferièe inéVîtlfole de la mort, qui iayit à l’ ame JliT-
qu’à la faculté-dè*penfer. La faMfriîdiis donne une
image de cette ftupeujrj.de cette privation de tout
Yér.tirérënt . ‘dans la métamorptiole cfe Nioié, en
focher : d’après' Gela'Efchiyleq *dans']âwt!r%gé'diè Üe
la fait paroître gardant un profond flleHçe.
'Urife pareille fituatioir, qui firfpe'nd le fentiment
& lar-réflexion, & qui reffèhiBfe prëfqu-â Findif»
féràhce, n’altère'poiR't lés traits de la phyfionomieî
pat ÉOi^^^^W,fôVant-dttifte;'pc^vqk#impïimer
à féS figurés la plus haute beautê.V ainfi- qu’il l’a
Mit. Aüffî Nioié 8c T e s - 8 c -feonc
toujours le s mddelè's .du Yrai beau.;»
f ■ NiOSâ'^fille de P h o ra c ë e ,a é té , dit Homère,’
là première riSTOttellê aimée de Jup iter,’ comme
ÀlcIÜèe fut If dethièïe: L*amour de Jupiter
pour'JF^iéé donna naiffance à Argus ( Paufans
Corinth. ) .
: NI-ÔRD étoit dans la mythologie' des anciens
peuplés du Nofd le dieu qui préfidoit aux mers
8c aux lacs ; il ’étoit le mïitre dés vents, & ap-
paifcâïics eaux & le feu. Il demeurait, fuivang
Q o ÿ