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un ferpent qu’il tient de la gauche , & une tête de
mon placée au deifus de fa tête fùr.un -rocher.,
Cette tête efl placée auffi à côté d’ un fpnynx, &
devant un philofophe contemplatif fur des pierres
gravées. (Stofck. pag. j i f . 414.) Çe font -la.prqfv
que les feuls roommnens où nous voyons les anciens
mettre fous les yeux des fquele.ttes, dés os de morts,
& tous ces objets hideux que JÎtgnorance & le
mauvais goût ont réproduit depuis quinze fiècles
avec tant de p'roîufion.
Paufanias nous a"confervé le plus ancien monument
de fculptûre fur lequel On aittrarre l'image de
la mort. (Eliac.'p. j i iJ .C 'e l f le coffre-'de Cypfel.us^
« O n Voyort fur, fe>çôté gauche unq femme qui
» tëfltsiï dâns l^ 'è fas detix enfanS ènddrmis!a^àiit
«o UeS'.jambêSîctpiféesi Gêlfti qUrélleïpbrtoit^u’ëû tê ;
« droit étoit» blanc ? & f autre étÔ!f>iiit)îf. On k s
» reconnoîtroit aifément fans infcriptions • I fy ;
» â çepbltidaM j i& elles apprennent que l’un -cfet;-r ■
" ‘repréferitoit la Mon & l’autre le >fbmriieî!, &
» que leur nourrice étoit la nuit«. Lesanciens la
donnoient pour mère à la Mort, & îmmàkÿent un
coq àf celle c-f. La nuit aimcét;e'eAe vi'éïimef parte
qtïs la tranquillité de fon règne 'éioit trntibke par
lqthant de cei? ëifeau. Ils qrutém honorer la fille,
en lui ife iiîit un offi an de qui fiai toi t 1-a mère. î ‘
Ils repr'éfentoient îa }Mort Jave’é des afl'^ rioibes.
Horace les, Sfjchantées;,-jéf fyprfègms jcirefim-boldt
alis j & ailleurs , mors atra caputfufcis cîriûmvolat
ali*. ifj --l1«» «M * ® * f'*1 ng{ Sî-'«1 ï 3
Cette peinture efl extraite des_ anciens p&ëtes $
car il n e flous Ifffe âiiéite nrdnbmeht'aés aTts fur
lequel on voye la Mortsrepréfcntéej Nouscormcfif-.'
fcns feulement des embiêmesungénreux qui rap-J
pejlent qftte-redpt^bl«-divV td . râej||ii$ de
pierres gravée nous .^firent (oujeiff des géhk s ; •
tenant des flambeaux renvèifés ( Pierres de Stofcfa.
p, I4 f & 14^.) j & les tombeaux en font ornés atnlï
qùfer dëWfés & de" flëtirÿ,! C h S ^ è ‘ahWifeAs'Iiàrèhs-
erf alfc'feflt «ré'pandte ftif*flésrfèpdMfres.-! As . v . . *
HetteïsX’. . donavit'. ut.; e x ï‘reddnü. eo.larghis.'
rofa.Zf eft* patrono.fu0:fj\quandoquejibi.ponir‘entitr.
utlfiipeifits. refis. SèpttUrüm.fatèntis<quôtann,Kal.
Jut: exorntt. E t - a i l l e u r s . , -Aiïrdfës & prqfu-
fiones. Dans ufife au're épitaphe, dt-quotanhtî rofas1'
aA^onUm^ntuin;ejttsM^erakt'\'(&^'&c.^&v. é?c.
i Gfktén pàg^
É>e-ià viennent -les compara iions fréquentes 'dès'
pqët^.êntr«\ la f briéyeté^e 1% Wdï & itëétaqxaÇ-
fager des rofis. C ’étoitainfiqu^^anciènsfâVjOient
émouvo r famé par de douces»(allégories y fans
choquer des yeux par des peintures dégoûtantes,
j^a Grèce- n’éfeva; à la Magt pi tçmpîe,. fit autel ;
& quoique recôni ue pour déeffe 3 cetteidivinît^d
n'.eut aucun, prêtres dans cette contrée fup.ejrfti-'T
ti^ufcîj L,es fçûls. hafeitâp^4e^^dWti ,4ifeÇ.qftâth'e. *
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(in Iÿ e i. 9 , ) , avoient confacré un autel.à la mon.
On a blâmé un autçur,moderne qui a réproduit
çe monument fur la1 fcène françoife , parce qu’on
'le croyoit le *fruit cfe fon imagination. Mais Ëlien
& Denys Periëgéte (JEhanus in Historiq varia &
Dion Périeg,) qnt parlé de cet autel comme Euf-
tathc. On heoauroit donc révoquer en doute fon
exiftencef II faut feulement rechercher quellèirai-
•fon particulière avbi,t pu engager «les.haEîtans de
JSadix à donner ce témoignage public de leur vené-
t a & û ' pour là M& L 'N ous U triïuverons facilement
y en examinant la pôfkibn que lpnj affignoiç
aux enfers & aux liés fortunées. On les fuppofoit
placés au çjuûfhapt de l’Europe, j& dans la mer
Atlantique. G‘eft pourquoi on regardôi’t la Bétique
& la LufitahieTtomme lès«dtfnièt-es«pôftions du
globe. Les habitans 'deCadix, pafoiffoient être les
Oerfiièrs des hommes verS l ’dcéiderff j, & : îel'Spre-
miètës vitt’mes de la Mort, ou plutôt dans le langage
poétique, les premiersfujetsde fbp redou-«
tablé e’mpire. De là vimert lerQÎlte fpé&ial qu’ils
lui rendirent, éit le- m&rtümèht 'ùniqua* qî^ls'' lui
éleireréitt. pour- àdôtiûMtfes^af guëürs.
On trouve dans Gtuter & Muratorij-jm grand’
nombre d^épitaphes aüec ces -invoeatiofs. .-.y-.
(pag. î»°.’ K■ Pag - ■ «*.«• I . ’J : Sohmo per~-
petuali j fomno eternali 3 &c:i‘SactAm& lia Wrirt1
etoijt, le fqrtçne-il, étein,cl auquëfces v,oeux s'adref-
fo'ent. Ils étsoieptaccompagn^s, che^Je^-romatns
de faciifices dans lefiquels on mimoloit’des boet»|s»
1 » Multa boum circa maciantur corpora mortin.
, r Servais (in t u ^Æne\d. ) expliquant ce v ers,
|ffure que la'ment, êtoifr une divinité , &, cite 'en
preuve Lucain & Stace.
, E/«|)jr1e écrivantdixofepë4 ç é fe a,YaP?ilîhft^'theJ
.& ne (Connoiffaht pasd’autt l dp Qjd^x^qitiptéci^
fémqnt que feule entrefes dieu^ la Mor^n aimpit
pas les préfensi Ellejnavoit, félon lui , ni aiitrJs,
ni chants facrés ; (perfonn^ ce lui offçdit. d£ £facr^'
fices ou mêtïfe(de.fimg'es libaÿiptt^ , elle s^vpit
toujours en inéfintÊlagïncë'av^.fr^.dée'ne de du
Perfuafi'on. Que penfer , aptès^upp al^^ion-auffi
pqjfitive,, d§ L’encens qui jui.e-û^cpnfacre dans .une
hymnq du prétendu Qïph^e* ( i^ f^ ff fM$ m- Mor-
xcsjA). iQUétoit appateinmenc uji.e-allufionjiaujx par-
fujns qu’on brùîoit autour,[des cadavres., No^s
rapporterons ce poèrnej-çoHTtpte un .mpB.qmpnt de
l’aticjenue crpyançe des grecs fur la -Mo« : ,
-» Ecoutez mes. pftères, ©«■ vous qui favez plier
fous yotiteifeeptre tou^des j p^yrtels , & qui fai—
tes. jui'e un jqur pur,&ferein pqqr les orqbres
même.s qui çq font plus, fous {votre,erqpire. Le
fômntejl éternel, qqe>3v-?uç- procurez à,ceux dont
-yOus'Ç|Oimoiflêz>les defti0ées.i rcmptdes-l jéqs cor»
i>qiêjà d’ gïnq,çtqit- capqve. Quoiquq
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vous foyez,équitable envers tous lesho.mnjes,,,, la.
je’unefle arrêtée au commencement de fa 'coürfe
rapide, vous accüfe dè partialité & d’injuftîçe.
Vous feule j au contraire ,'t\e faites acception de
perfonne. Les prières & les libations ne fauroien^'
arrêter vos coups redoutables^,' ni prolonger la
vieilleffe. Cependant, s’ il étoit permis de.vous
adreffer mes voeu x, & de voussôjfnr des v’dtimes,
je vous fupplierots ardemment d’accorder pmif
récômbenlè aux hommes vertueux une1 vfeiüeffe
longue & heureufe ». Efchyle & l’auteur de ce
poème Put qqJes. mêmes idées., fer l'inflexibilité de
dé la Aforr. N ë ft ij pas ytaifemblablç'que ,1^ tra
giqueaconnu 1 hymne.éqû'prétendu Orphée
que ce poème a étés dqifipofé-d.ans des térrips, bien
antérieurs aux Èeaùx fiècles de la’G rèce ?
iLartépugnance qu'avoien» les àoçîéns/artiftes.à
peindre la ,[i$ortJ a feule pu les empêcher, de
s’exercer fuËda'fgbJe futvantc , quoiqu’elle prêtât
beaucoup a leqr ' irçagirijitidn.’ Pheréçt4de. 1 a tranf-
mae.; Eî-Çf»ifâsCjippquée pour-teadie vrai
femMable la ’longue yjg, qu il donne à ,S i(yphe
d^nsf fes caMqkl Njïûyea'u Pjroiiiéthéç, ce rajVde,
CorinÉhe fut admis au conseil des dieux , mais
fans jouir de le^û^glorieyfesi prérogatives. Il les
dqlîra’ bient-ôr. ’L’ieMnpftaljte fût cëüe’ çmil Lui
envia.la pDernière, & fl rerolut, de 'tout, entre-^
prëndrc;..((jp4^ Y 'PërfiqKtr. ÎEnqhaîper la i Mort.
qÜJjl^ûle Iui,ap;p t<y.t,lire ryfiftaru;efÏUvîndble^.
lui parut ujcmtjyén de rèuffjte anuree. 1,1 qbufa
dqflc'dela femfljar-ité dan^,'laquelle il vivent avec
lexidièiix. (d&ÉÇ|lylmpè , attira Ja ,lVlof4.dans une
empifcja.âe^ s’en rendit le ma î t r e& la jeita dans.,
uné,£orte ■ phCo^^.l
'Elle‘y languit fonS^temps.v prurtôq cependant
VQM^ ÏoÀ rôyâti'nè a'éfett, parce’ que les Yiétimfcs«
ns"|orôbsie^ir 'plus ifous' les cobps de la redoutable'
dééffë'.cll Le plaignit«à fon1 frère’, qui’ ,- ayant af
ferdbîê le confeîf'des ' dieux 3 s’apperçuf 'de l ‘ab-
fetreeMde la Mon 3 & s’informa de fa* détéftîtton.
M’afs fût chargé’ de la dëlivrèf .’ Sifyp’he- lût ta vai
nèriaëfif. contre te dfsu!de la guerre) fl'fut'vaincu s
gcïlêî'ptemier il’d'evint la''pfdi’éi<fe « for!Jâ«ncl.en'ne
ca’ftjÿëW^uton fitmé^’cet audacieuse éhëxèmple
te4rfb.le. >11! le-!Gondamna àv élëvèf vfâns1>ëëlï’e ' ufi
rcrellefleno'fiitièjupqu‘au haut dfhheréî)lllne.f'Paf-
verirà'âfl fpfntaet, le rocher lui échappe) & rOulè’
a\teèffwcls!dâns le tond du validé1,
Le leéteur apper-çoit d’un coup d'oeil quel parti
avantageux l’art eût du tirer.de?eetie ;l-.utr-e,& de.
cçtte -délivrance. faUoitsîperfonntififiBda
Mort, &£ 1a mainr & la delicitéfle des artiftes
gr.eês"s?ÿs tefü-s'èrent toujours.- ‘
L;a moralité de cette allégorie eft frappante. Elle
apprend aux mortels que leurs efforts feront vains,
leufqu’ils entreprendront de reculer le terme fixé
(Parlas deilins",yr
M O R »Si;
Les jnciens ,. comme nous l’avons dcjà dit^ ne
•repféfètitoient pas la Mort comme tin fquelette-f
jmais’ il^ fuivoienr.fidée d’Homère, & la repré-
ffentoiënt cataimè’le frère jumeau du Sommeil, &
[ils donnoient à là Mort & au Sqmméir cétie iaf-
îfèqihladce .quj ; 4.0«, : entre
deux frères jumeaux. Sur un coffre "de bois de ,
fÇvprejus, placé dans le temple de Junon à Elis ,,3
on les voyoit tous les deux repréfëntés comme de
j e ur es en fans, ‘repofan t dans les bras, de la Nuit ;
avec çette difféfèqcéttuql’un étoft blànc & l’autre
npir j que l’un dormoit, que l’autre paroiffoit
dormfr..Tou,s Ls Jeux avoient les'jambes croifees
ï( Pàufàni<t$ y Eü àc.,cap, 1 8 . £ . ‘ 4 4 1 . edit. K u h .
L ’âbSé iG’édoyn a mis dans fa traduôiofi,
les mrnbts'^iàrfqs , âu lieu de jambes efpifiesj mais
,c eft .une faute palpable. <
On peut citer,, pouf le.prouver, un farcophage
,qiii-je,)0:’rep|éfehté,,dans Boiflàrd (Par., V. p: rr-y. ),
‘iGrutar rapporte, auftl l’mfcription de ce fajco-
phage , & fl appelle les’ (Jeux génies qui l'açcotiiT’
jpagfiMit avec leurs flambeaux renvetfés', Çupifines
\0J\agf-p7.i z. )■ .Mais la.repjélèntaûon du Somme il
ftie^peut être mécqnnueiici, 0L1 il fe trouye avec
iuncjambe croifée /ur l’autre. M a s pourquoi la
’meme figure eft-elle ici réj étée ? ou , pour mieux
p e n d i to t
fl une sà J’autrë ? Ces deux figures représentent
tea|emqti}: c’eft-à dire, 1’ une; le fom - ,
.Itûeflq’.afirager, ,8c l’ autrede ^®mejj/,éjtépel j en un-
îrnqt -, ce font les deux frères jumeaux, le Sommeil
\ik la Mort, j
. Les réqueils de tombeaux de Boiffaîd, de Gru-
ter . & ç . , offrent.plus4? dix fài(%ces deux gétfies,
le Sommeil 8c la Mon , menant des fl imbeaux reny.
jveffçsfrayant les Jambes croifées.^Ilifa^t .dqnç.
regardé?! derqier car .vif ère comme un 'attribut
teflentipldes deux fièxes-P’oyeq La r v ï s ; ;
j Suivant [l.’opjnion des anciens, un corps mort
«fiuiîlpit tout ce qui en apptqfhoit 3 non-feulement
les hommes qui le*touchoient ,pu le regardoënt)
teais les dieux mêrneSl., L'a vueïd.’un piort n’étoit
J^ermjfe à aucun d’eux C e 11 ce que l’on voit par
les papbles qu’adreffe dans Euripide^Dianea Hyp-
'pqlyte A tm a j \.,
RotÇiéviténcet afpeél > les dieux étaient obligés
de Sj eloigqçr.même ^vant rq,ue (e rnourant ne ren-
;|d4c le dernier foupir, comme il paraît par ces
’mêmes paroles de Diane., Elle .quitta fon favori
<par la mêpie taifon qu’ fVp.oJton dit ( chez le même
poete1) qui le fqrçoit de quitter la demeure de
;£oti ,çher. Adrp_èc^’, c’eft-à-dire, parce qu’Alcefte
japprapljoit de»fa fin.
i On-;attrjbuoit toutes tnorts febites à la colère
d’Apollon & de Diane ,- aveç cette différence