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nombre des fénateurs , en y mettant trois cens-che*.
vaiiers. S y lia y fit encore une augmentation. Géfar
en porta le nombre jufqu â neuf cens , & après fa
mort les duumvirs en ajoutèrent encore; de forte
qu’il y en avoit jufqu’à mille ou douze cens du
temps d’Augüfte , qui les réduifit à fix cens« •
Du mot patres , qui étoit le nom donné par Rb-j
mulus aux premiers fénateurs, lie forma celui de
patrieîi, que Ton donna aux defcendans des deux
cens premiers fénateurs, ou félon quelques écrivains
des trois cens premiers. Dans les affemblées
du peuple, ils étoient appelles chacun en particu-j
lier par leur nom 8c par celui dé fauteur dé leur
famiile. .
Les familles fénatoriennes, autre,s que celles qui
defcendoient des deux cens premiers fénateurs ,
ne tenoient pas d’abord le même rang; cependant
înfesfiblement tous les fénateurs 8c leurs defcen-i
dans furent mis dans 1’ ordre des patriciens. Au
moins Titê-Live, hiftorien exaét , marqué .que les
çhofes étoient fur ce pied du temps d’Augufte. ,
Quant aux privilèges des patriciens:, Rpmulus
avoir attribué à eux feuls -le droit, d ’afpirer à la
magiftrature, & les patriciens portoient feuls le
latïclave»
Ils exercèrent auffi feidslèsTonélions du facèr-
d o c e , jufqu’eri l’année 49 j de la fondation de
Rome. .
Les patriciens tiroiept la jconfidératioh dans
^laquelle ils étoient , de deux fources ; l’une, la
bonté & l’ancienneté de leur race, ce que l ’on ap-
pelloit ingemïtas & gentilitas l'autre, là nobleffe L
laquelle chez les romains n e procédoit que des
grands offices; mais cette nobleffen’étoit pas h é i
réditaire, elle ne s’étendoit pas au de-là des petits
enfàns de l’officier.
Peu-a-peu les patriciens déchurent de prefquè 1
tous leurs privilèges ; les plébéiens, qui étoient en
lus grand sombre, firent tout décider à la plura- ;
té des voix, fe firent admettre dans le féna.t, &
même aux plus hautes magistratures, 8c aux charges
des facrificateurs. De cette manière i l ne refta
plus d’autres prérogatives aux patriciens que l'honneur
d’être defcendus des premières & des plus
anciennes familles, & la nobleffe, à l’égard de ceux
qui étoient revêtus de.quelque grand office , 8C qui
étoient enfans ou petits-enfans de quelque grand
officier. *
La chute de la république, & fétabliffement de
l’empire , affaiblirent & diminuèrent néce-fiâire-
ment l’autorité des familles patriciennes dans lès
affaires politiques ; mais cette révolution ne les dégrada
point d’abord , & elles fe foufinrent à-peu-
près dans toute leur pureté & leur confédération,
jufqu’au temps où les grecs d’Eurppe, d’Afie &
P A T
d’Alexandrie inondèrent Rome il fe fit alors une
étrange confufion des familles romaineS: avec les
étrangères.
Cette confufion augmenta encore lôrfque les
empereurs ne furent plus de familles proprement
rqmaing&& y
Tacite dans fe Ùv. XI de ïes annales ,■ rapporte
que l’empereur Claude mit au nombredes patriciens,
tous les plus anciens d u fénat, ou'ceux qhi
avoient eudes parenS diftîngués;il ajquîequ’ilrëfioit
alors bien peu dè. ces anciennes familles que Romu-
lus aVoft.appellëes patres mpjorum'gèntitim
même celles qui y avoient été fubïfituées' fous
Céfar par la loi i Cajfîa, fous Augulïe par la.' loi
Brada , étoient auffi épuifées. On ÿoit par-là combien
il.s’introduifît de nouvelle nobleffe » tant fbùs
Céfar Augulte, que par la création de,Claude..:
Les guerres civiles qui agitèrent l’empire .entre
Néron & Vefpalîçn, achevèrent fans doute encore
de détruire beaucoup.d’anciennes familles.
Sousl’empirede Trajah, combien d’éfpagnols,
fous Septime Sévere, combien d’africainsÜe ,vinrent
pas s’établir à Rome 1 S’y étant enrichis-, ils
firent pâr leur.fortune difpatojtreles.nuances-qui
fëparüient le patricien & le plébéien. Les guêtres
civiles occ&fionnées par les différeris^rétendans à
j l'empire, &.<jui épuifoientle.plus beau & le plus
putjàng-de Rfemexces hordes de barbares que les
| divers concutrens appelloiqnt (jmprudemrgept, à
leur fecours, qui ayant'fournis enfiri.ceux -quiÿlfs
Voient employés à fou me 11 re 1 e s au très, devinrent
"les maîtres de ceux dont! ils- auroient toujdtrrsf'pii
être Ils efclaves : iabaffeffe des fujets. qu'une ar-
’ftnëe -ëlevoit tumultuarremèr^. à 1,’ernpite', -& qui
montés fur.le trône dsnnqierit Jes premières charges
*de l’état aux compagnons, de'leur ancienne fortuite,
nés comme eu* dan,s dobfcurjte,: enfin ranéaiÿif-
feffient de la dignité d e ,c e n fiilq u i peTut plus
qu’un vain nom depuis la chute de la république,
fur-tout depuis les Antonns .jufqu’à Juftinien , :ces
places étant d’aijleurs fouvent occupées/ par des
grecs, témoin DionThtftprieniEaffiodore & attitrés
: tout cela fit infenfiblement éplipfer les famijjf s
: patriciennes ,de Rqmevià. mefure que les hochetus
paffoient aux étrangers:.
Mais la principale époque de l’anéantiffement
des famillespatriciennès , fut la prife de Rome par
T o tila , roi des gors, l’ai}' 546 ; ce barbais.' fit
abattre une partie des murailles de cette-viîïe^'Pirrça
le peuple à fe retirer dans' la Campanie &,emmena
à la fuite de foh armée toute la nobleffe,
c’eft-à-dire, joutes les familles qui étoient alors
réputées patriciennes-^Romt fut abfolument déferte
, pendant plus d’Hfr an yBélifairey rarnen a &|.^jpa.b ’*
tans, -piais le fecond fiége par Æotila cn fît eiiccre
périr use grande partie ; ce qui échappa de citoyens
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difiingués, fe retir.a à Cônftantinople auprès ■ de
jniers tempsvqujvjwvfrent cçs di^faftres, les pontifes
les magiflraijs fiyent réduits à-y„t|ppejler -uwifr.
féretnment.,«juifs,,'goths^nunsjJombafTdSj & o
Il elt çi^p. difficile' aprèsr+an|; de rayages,,^ de
maffacres fju'yjs çl^nycl mélange, de re,conn.oître
encore les reffes des aicienneg ‘jjamillçs vraiment
patriciennes,
S Sous les empereurs^; "notamment lorfqutf le fiége
de l’Empire fut transféré à'GonftantinSplélCbnC-î
tantîn le Grand ’( 2, o^im, '2ÎSlfîî)5; ‘ p oü r ;f é?m p I ad e r
les inciens^atriciehs fioüyeîle dignit’é
de pat rue, ou pete cte‘ la république ,TjSi rrfet’brt
plus • at'tachée.àif'âncifeimété rri à l’illhftratïon dé la1
race ; mais* qûléïb’t untifre'pérfb'Jirielffedlgrii'té'qne1
l’emperéur a'c'c'dWÔit'à’celix qn’rKvouîÔît ffÿpôté’ré
Gmip'atriciàt' otl GétXZ'WQniêéMairfffienne Ttirpaffort
toutes les autres Éés empereurs dormoiem%fdî-
narrèrrient aux 'ftàtriax le gmlverrfenîepé des proromain,
JGeux q'uî-f'accupèi!énÉil’(tafiejih‘ofa‘ni'piW-!j
d reJlefTitre d’empereur, pairicS-‘ÿe‘
Kotne..yicela fut trèsmrdinaire,jüfqtf a Augùftiile,'
&■ à la. prife de Rome? par'Oîtoatre ,-r-oi des hé u-
! les. 11 y eùf aai'fil des pàt) î'ciïk dans' lès &
principalement.' eri ■ 'Bourgogrfé Seueb Lan^uëdcic.
Quandtlés.frân'és conquirent lesCSulès, ils'y ttou-
vèfë'fffTa dfgrikçjpatr^^Ê^ifs^^S A è ||3s1’qui
combattit A'ttd),’ c‘t appàlè’^C'.étj;ærVnu
Gaakf^. le 0tre de pdi'rf&eju tyn v o y êaT d s ¥ ï s par
1 empereur 'Anafiafe après la defaitê'des^Vifigoths.
Le,pape Arft?en^tTr^bdre-1S ti'fté1 ;de païhèe’ÿ.^
Rôîb^ .ii^harîêïnagrfe'e* ayant qri’iLpfîc lâ^qhàlrté^
d’empeéeùi,;tte^t,©iSrRepin^sC ,h arle^e'^^ ft)m?è/ '
furercr auffi appelés patrices tée®,olsplf»1 e s papes/*
à 'quelques
autres.p'khces. Si rôi^e't^mgers".
Dcpa’s Connant pt, Cc-tte djguitft^qupique-dé-L
' cbuf ,de fa .p/^rnièreTmefideur, ne Iaiflî y as
trèsjc.ônff j é A m f q ù ‘pIJsydoptapit^,’entrce dans
le,ctfpfeîrclu V)riçPe, ’aprés^qùîoji; a^oit^afTé. pdtj,
tout,ês’ ;l|i Æmgesl'cuTules,.i Elle prit unèmoàÿejle
forme Tpqs Juftniien’; .8e* le j pHoces'ep.dêGorèajent,
ce^'x^ui Içs adorent bienTgrvis/,C^fiodoit (
f r j - ) ^’nqysT.coh'fetyé J^To^mul^par laquelle’on>
don doit le patrifci'ât : T’ot^pa^rentum laude dtcotafus.'^
tôt etiam rrorum lacé confpicuüs ,fume$ô(l‘iijrifù/a're$i
M » s . émeritps, 'pfatiçiatûs- infignia, tuarum munus I
plenanumçdïghyatu<& 'jçgni, infinis ndyk,
tam, cinge Bjifârigm', au{ Ttierïtorum iaudi iitatis jii-
dicia fupcràfii. Un enfantn’étditïiplos'fôtfrnïs a Iss,
puiffance abfaluè du pete, puaniiiavoicootemua
dignité,de patrice j t éeèqtij proujæ^l’çminentè .’de
cette dignité, phifque lecopCplat nj&nç nedonnoit;
« M R I C E S : f c î ie 4% > apçelL^tpj^riçü4ji
les huit dieux fuïyahs ; Jan,u? , .Saturne |e Génie,
‘ P A T ^5
! Pluto.h , Bacchus , le Soleil, Ja Lune & la.Tëfyé;^
qu’ils croydient chargés‘de.gouverner l’univers.
PATRICIA (Colonia) , en Efpagne.
I ~ JCQLOM7A-PATRXt:ii2 *.Vi . . . . • ‘
; -jV Ca.p. i
| - Cette-1,colonie romaine, que l’on croit être Cor-
,'doue, .a. fait frkppeç. des tnédaiiïes pn, l’honneur
! d’Augsrflei. k .
r {«,PATRIE,(dieuxdela). DiipatriiJervatedomum,
dit Enjée dans Virgile. Les.ançièns nommoient ainfî
les dieux^particuliers de.chaque ville, ceux qui y
f avdient éié toujours adorés, & dont le culte n’y
! avpîfcpojnt éçt appcerté d/atllcurs, comme Minerve
l à Athènes, Xun'qaà Ea r ni a g é, Ap 0 0dn à Delphes.
P I P P I I
P A TRIMES & M' ATRIMES ) ,'
font ceux dont les pères &.ipdr.es,£bf(t.éi!Core vivans :
5 Mktrimésp&piatrimes dicuntur, quibvtf patres £r m«-
' fffef adhuc. vivant. ( Feûus ). Dans les fâçrificès Sc
ll|£ !füppf|éa|i<îns ", on choiiiffoic ceux qui étoient
.. dans, ce cas pour leur /ape, .chanter des hymnes,T
Spatc’^jq d ’i^ éuj:, éié_ de.Iïaai£yaifç ‘augure1 de faire'
! chanter des jeunes gens qui àu'roiênt.perdu ou leur
’père ou leur mère on'jes?!choi(iffoit auffi .pour’
conduire l#nouvelle mariée dans la maifon de foA
. P A TRÏtyÇ P J ÿ ^ publié
une infcriprion dans laquelle il eft fait mention
d’un Ufficier dè la maifon deNerva, qui eft défigné
^ ® ce’s mots-'Inéigiit.fan's .dfii|tef'chargé. dé veiller
[axa cet empereur,
[ PATRI.QtJES i facrifices que faifoient autrefois’
les pèrfes en l’honneur du dieu My.th.ra. Les pétri-
jÇiaej étoient lia même chofe que les. mythriacwes,.
I y tu r î a Qtjfes. Cessâtes s'appellèrentpfirr/
ÿuM du facrificateur, auquel on donnoit le noiH
L ;W T R i^ [M R IfO ^ , idole'l'Às' anciens prnffiens.
Ils nourriffoient de lait un ferpent à
MronriStr, de, ce, dieu. ( Sarmat. Rurpps, Gagui.'
[j^ ron l)...
PATRÜCLE etp;ij fils de Ménétius &: de
Sthénéle'.', Fdÿ, A.qtqr,. Ayant tué le filsd’Am-
pliidamas dans un emportement, def jeuneffe caufç
!p|gle il Fut obligé'de quitter fa patrie , & fè
retira chez Pelée, roi dePhthie , en Theffalie ,
qui le fit élèyèr par Chiron avec fon fils Achille :
de-là , c,ette amitié fi tendre 8c fi confiante entre
ces deux héros. Pendant la retraite d’Achille , les
troyens ayant eu de grands avantages fur les grecs,
J^etrafle y qui voyou Achillé toujours inexorable,