
«a* M Y S
Par orgies y on entendoit en général des céré-
mohies religieufes (Serv. a i Virg. Æit. I. VI. col.
1067. ) > ce nom délïgna enfuîte plus particulière-
ment ies fêtes de Ricchus. Il continua cependant
0 çtre employé, même fur les monurnçns (Chandl.
Injcnp, l. CXXI1J. p. 78. & c .) , pour défigner
jf*. Vyfiçres de Cérès : c’eft pourquoi Clément
d Alexandrie le fait ÿenig- **-«' p | ify îs , de la
colère de cette déeffe contre Jupiter, parce qu'il
avoir favorifé l'enlèvement de fa fille (Protr. p. 11.).
P autres dérivent ce motde « *y*,ye iefire(Etym.
Magn. in v . o ) , opinion qui n'eil guères plus
vraiferpb, ablq q u e celle qui en rapporte l'origine *4-
eipp, « j érasycloigner Us profanes {Sçkol.
Apoll. I. I v. D «?'//«, les grecs firent
yymÇtWj dont Platon fe fert pour façrificr ( in
Fhad.p 346. 4e Leg. /. I V , p . é o i .) , & ils ont
enfuité forme ofyutirra) J initiés ÿ àniytturr<n ,J>ro-
fin e s Ç S û if in h. v. Tim. Lex. Plat.p, 126-141 ,
Cl‘ ^ uJtnien- )• Æneas Gaza appelle les
éclectiques les ntyfiagogu.es des orgiesde Platon
( Dial.de Immort. anim. p. 6. ) | c'eft-à-dire ‘ les
interpretçs de la dgdtrine éfotérique de ce phi-
lofophç. .
Horus de Thebes difoit que les Télètes étoient
de grandes fê te s , accompagnées de cérémonies
myiieneufes ( Âp. EtymoL magn. in. v* TeA^jf. ). -
L e grammairien Timée, 8e un ancien lexicographe^
expliquent ■ rtxejai par cérémonies ■ & facrifices mystérieux
( Tem. Lex Plat. p. 179. Etym. magn. in v.
fitpr. c it .) . Héfychius définit les Télètes par le,
nom d é fîte s ( lh v .TtX€]cU. ) ; mais h aurojt <jû,
comme Philémon, dont M. de Villoifon a publié
des Extraits-, defigner l 'accéption propre de ce
mot par l'épithète myfiique ( Excerpta Lexici ine-
■ dui Philemonis in not. Villoifon, ad Àpollonii
Lex.Homer. t. II. p. y67. ) .E n conféquence, on
appella les initiés nxéfct,,,, & T; Ttxù<rtx, fnt
employé u n i y* fi'juaiai, pour être initié {-Ibid,
t . II.p:. 767-68. ). Téiète étoit dérivé de rîx«s, •
fi? , Pjrfeftion ( Eurip. Myppoï. v. I f . & c . }.
Télètes étoient proprement la derr
mere initiation oa lès adeptes parfaits étoient ad-
mis ( Chryfip. ap. Etym. inagti. ) ; ce qui engage
llutarque à dure tlxes ( Sympof.
1 T'i> ^*4 4 7- t. IL op.). Chryfippe explique
les leletes par chofî finale , parce que p'étoient
les dermeres dont lés initiés devaient être iqftruits
Cap. Etym. magn. I. C.). Telle étpit’fc véritable
ngnihcation de ce mot, dont cependant’ pn fe
fervit pour défigner les myfieres en généril, &
quelquefois les fetes 8e les facrifices. ( Article
« tra it dw Recherches fur les myfières dupaganijhif, ne M- le baron de Sainte-Croix, ) : ’ ' *1 ■'
M y s tèr e s des égyptiens.
« Quand on conlîdère l'habitude qu'avoient les
prêtres égyptiens de méditer fous terre , alors on
P f# P °» t éîonpe ^ dit M. f y w , que le? prêtres
M Y S
; en afenii contra^éi^abitude d« cacher fous un
yoile prefqu^mpénétrabJe tout ce qii*iI%*fàTOienc.
& tout çç qu'ils ctoyoieht favqir ,*,ce qui'fait que,
•^nsy >eau,couP .“ e cîrconllances y il elVSuifi difficile
de déterminer iufqu'ok s'éçeqdbit' leur.éru-
dition, que de fa v o it, jufqu’oh s?éte|tdoit - Jeiie
ignorance j & voilà pourquoi on a porté de* juge-
: mensl| oppqfés touchant les beime* dé lëût. phi-
lofophiç , que les uns renferment dans uti cercla'
tresretroit, 8f que les autres porténe à l'infini.
Mais ce qu'il y a do vraiment intéreirariç*à »pb-
ferver, c efi que cette coutume'des prêtres de fe
retirer dans des fouterrains,a donné Ijeu aux myf-.
t fîff de rantiquité dont fans celaÿî’ tfefif jahiais
ete quefiion dans le monde. On .voit que par-tout
° “ rÇÇUt les myfières de l'Égypte , on fuivoic,
aulfi l'ufage de les célébrer dans des-grottèi pu
fouterrains ; & ce ne fut que long-temps après, &
lorfqiïê cette Jnflitutiom-avoit, éeévfbrtt aii^rèe ,
mi'on fit à çét égard des chîBgtsnens./'L'é^que
Warburton a rempli toute J'Europeide'.'fes erreurs
touchant le .prétendu fecret |qrf»a révlël6it%ufc
perfonnes initiées pn. Egypte ; pÿreé -qoe'itiiîÇtis
pour une pæce.authentiqué' la-i fettfeperiteÉgtr
Alexandre à fa m è r fr ÿ^ .d is s^ é ll^ S ^ e^ y ip *
feftement fuppofée par quelques chrétiènSç’sG'tft
la fraude pieufe la plus groifière dont ÿ'Iie .jamais
oui parler; & M . Silhouette-qui, a^ traduitîdes
fragmens de Warburton j aurojt du s'appeüirévoir
qu^il eft ridicule die -mettre: en Egypte ajn-grand-
pretre , nommé L sçn y car jamais s avantiklcon?
quete d'Alexandre , aiicup
nomma Léon,*,c'eft comme fi io n difoit^ qu'il «
SÈF* ,u n empereur deJa Chine, qui s'appellpit
Charles Martel. ( Dijfcrtatians fur. f_union. de la
religion , de la morale & de la politique, t: f'-parr-,
237. M. Silhouette cite cette lettre-«d'Alèxandr'e
pour rçhjtçr l’a l l é Pluche, qui croyoit que des
myfières étaient relatifs à l'agriculture.-) J.'infifte-
rois ici davantage fur la fuppofition de cette letr
tre , fi elTe n’étoit aujourd'hui reconnue pour, apo*
cryphe par tous les véritables favans. D'ailleurs
poipment eut on pu révéler .que les dieux de f'E-
gypfé ayqient ^été des hommes y .puifqu'ôn1 fait
maintpanf à jû-effi plus douter , «que jamàîÿ les
égyptiens n'adorèrent des hommes déifiés/& qu'fis
âvmçnr pour cette efpêce de culte une Jrorreur !h-
cphceyable » I ’
“ J-es tmftèrer parofffent avoir été rkns lent
origine une inftruétion fecrette qu'on ne
qu aux pretres, .qu ia v an t leur confédratibn, -èf-
fuyoïent une terreur panique ; & ce. n'étoit que
par des routes ténébreules qü'on les cbnduifoit
enfiçi.datis un endroit fort éclairé ; ce qui fiphdître
1 idee «Je copier les phénomènes de la foudre & du
tonperre. Tous les prêtres de l’Egypte , fatîs eo
excepter un feul, dévoient être initiés, comme
Diodore le d it, à ee qu'on appelloit les myfib-es
4# iietf f i an j de forte qu'jl n’y en avoir pas qui
M Y S
n’eût elTuyé la terreur panique dans l5obfcurité deè
fouterrains »»
<i II ,nsy i pàs d’apparente que les égyptiens
aient admis aux grànds myjlèris des perfortries^jui
n’étoientphîntde l'ordre lacerdotal, fi l’on en exr
tepte peut-être Pythagore. Quant aux petits tnyfî
tires, on y admit avec le .ffemp$,tibüs ceuXqui fe
préfentoient, hprihis les çrimlnels pjïblks.'Les
Vagabonds, qu'ôq ^ûrehoit pour deï. prçffés'ëCTp4
tiens a a n s | a t# ^ | f ié ITtalie, fe>faifo*,êpt payêt
fort tuer ,pqac' leurs initiation^ ou "léliirsl.’p^f(
tires >i.
« Qippç aux argumens de Warburton , Voici,
fur 'qûoi fis font principalement fondés. Qô'mtbd
fon opinion eft qu'on ân.nonço.ç 'lMnite de. D ieu’
dans,‘la ’célébration des myfieres qui'jivqiêdt été
Originairement ihffitués en Ég^pféj'îîken, reTu'fo J
' paT.tj^'e-cdnlèqüence nécéffairev, que,'lê$'égyptiens;
1 n’étoiènt point des athées; fa Us quoi ftsfe feidiené
biepgardés d’auDçtncer Ijunité. de Dieu'dans les;
myfiires-, qui devihrer|t 'enfuite une branche de £-
: nanceS;poiir.J,âcépubliqne d’Athènes ; car il falloit
.payer fort cher, pour y.êtreiadmisS'&<’Ahuiée dit
de Luckis,, qii’àf;foree-.de féjïaire i(tMaer<i>il s eto’it
tellement appàuvçÊjf qUî’fl né lui relfqitjplus qn’ ime
.robe, .que les ptsêyêS; de:Rotne;Jsâ| -q.qdfeiiioieijt jen-
core aqîyendiélpQav^e,faire jrecevOit de'nohvjeau.
( Pofiranà, juMis,,.véfie ivfâ meâ quamvis parvulâ
difiraHâ ,'Jiîfiiciénçem corpaji fufhmuîdin , ïdîpfum
’prteeptum fùerthfptdaliter. fd-ét.'librXl. p.'iCTÇ5.i
• Il en iÆffiè^ibd:défei§>^^¥.'d|^^^,'qu'tin, é é - ,
'lébi^ît à Rome : 8?|>n'peût^s’étM^i’er que ^ar-
• burton-n’ ait, trouvé' aucune? difficulté à 'croire
'qu’on révçfoit à ’deSfemmes 8e à'dtsi'ènfans ] qu’e
rJuf|têr Capjrolin W d t umhoîrmie dérfîé, indigne
deléur'enêéns & déileprs viéiimêsvpâifque le '
•Japner’ tres^rand, très b on, optimal rnaxiinus, ;
**$jMt êSTnrèmeni'poinf’.ifii homme déifié.-) Touc
' cee t d émoiitr é q ué l’ouVXag|'a'Apdlée ; qué'War- -
burton ^ x p b ê t r e une excéilèiïtb apoleglé • des
,iqyfilrf$,, §rEtells?.f§tyyé|, où; •
ces vagabonds , qui fe faifoieru palier pour, des
egyptîgqs dans èce jde en Italie ,'ifqnt appelles
par i_f.o«ie/ ies; >,aihqs. t^rrelifes, ,d§| 1 a grande, religion
^ magna 'rel\gionis teîrenq fidera'g quoique ce
fuffent pour la plupart des fcélérats dignes du
derqier fuppjica';>;qui empj^jjofe'n’t -las intrigues
& les profa latipns plus fea>nùaleuf^t pour
dépouiller Quelques dévôt^f de leur argent*1; ils
ajlorent même jufqu'au pqint, de les ■ dépaliiUer
de leutjs .habits ; tant.^lsj. ayqient i’art de ré-
pandre le fanatifme dans 1& coeur de la popu-
lacç;, d^yt^s 1 faVotifoient d'àileurs toutes’ le s -
dé,bàuches.»i
«< 0.nne doutçtplus A ie les hyérophatttes grecs
«’aient 'infenfiblemefetait-des ë f^ d s changemêns
à l»j 4oâfiBe> ^es ,4e. Cérès RAeufeie, Et
-M Y S
's’il eft Vrai que du t,emps dé Cicéron Ils annon-
çoient eri fecret que tous les dieux du pagâriiffne
étoient des hommes déifiés, ils'fèÿfOnt grofliè-
rement-'trompés. Mais cette erreur même , ètl
•füppo-'fahi’q'u’elle étoit inêülqùéè auxVihitiés de la
Grèce, ne concernoit en quelque mafiière'què'ce
>îfoit les véritables égyptiens, qui n'âllèrent jamais
à AihènesS pour'-oOnfultei1. les hiérophantes fUr
yles différent points dedeul* rèlgjon , ‘{dont la doc-*
+isrine,flae paroîf avoir.1 été telfequeqé tâcherai ici
î\dé'rexpofers<'Ils avoient perfonnifié les attributs
dé;diaidividïtééi^Sis^'ên un feus bien-' di^réfit-dq
jcelurdes. indiens , qui ne fe-.foïit attachés qu'à
•laypuiffaiice;dd-ereèr, de conferver, & de dé-
’< truire f Ce qu’ils défignent dans le ftjde allégorique
.par ‘trois perfonnages'qüi pbitént des noms
.'djiEîrens •
M ys tér e s de SamothraCe. Ils furent apportés
fi» Ttoyerpâir DardafuÀ y & de'Troÿe en- Italie*par
yErréet'Les ^èftales eïoient chargées, dit Denis
d ‘ H a lycarrtarfe de garder - ces myfieres , dortt
• elles' feules »voient la eonnoiffance. Voye^ Sa *
.'’mîothrac e^j ;
I Mystères des^gtécsïfTpyèç CoïV'BAEfXiês'y
CôTiTtOiî, CuRi.'res^ Daotyles, E Ieusinié,
I'ACpH.pS , Pr-1 A P d P Oit P HÙ3 U £ , Pr OSERPINX,
'4>À&aièmii8&9 fié T.BiGBièî’ï f . ’ j "
MYÿEéRES’des barbares. 'Voye% ISIAQVES i
r Mit HRIIAQ.PES'pS'A MCdrtîR'ÀCE.
' MyisxÈRES/des romains^ Ib BoïftiÊ-DÊEssiÉ-jf
. & tous les précédenS'.fi -
: M ystères ^Pin des ). L'empreffement des
;otphiqùes à inîtiêi?tout lé tiïphdfr fut la’;pre:mière
caufe du difcrëdit dans léqù®ittombir®t infénlif-
'blement les myfieres. I] étoîtdéjà*fiJgrand fous les
derniers Céfar^ y que les rites en éïoièfit alors
imlfiobfer.vés<• fuivant la remarque de Jofephè
fsWoiÿrtÀffîàTti'iu II: §. LafféçàdSnèe allâ
toujours déptfis en augmentant. Les-prêtres de
Gybè-le'y,contribuèrent beaucoup. On les voyoîc
par-tout, jouer -le rôle d’énerguWènesy s'adonner
à Une mendicité fcâhdaküfe',.& ne fe faire jamais
ïefpeétertpar-l'honnêteté dejéurs moeurs. Ils ppr-
toiEntcnCembïe.'leur divinité ; lesl' qbiefs de fort
culte myftériéux ÿ,8l ‘lè t^ 4prpvlfibfiS1dé 'toute êf-
pèce. Apulée fait'dire affez:pfeifàmment à Lucias
méfopèi^tocé cmfrïe^.aü fqÉviffe!'ife’Ces minillres
errans & fan3tiques ,-qu'il- lenr fèrVoït à la' fois de
tèjnpl^& de grenier : Et ho&eum-fimul & templuni
incederaKtçl Mctam. &>.; VIII. p.-'iGy* )iT *«t
Gèsiécrivain paroàc avoir eb en vue dfos for*
ouvragàjrde montrer to u te 'l’extravagSRce'-
turpitctde,<fes^a//es> afin d’aecréditer l&cu!te fecreé
des dièmi?és'igy.ptîenneÿ'J qu'il- voulu« eppofe*