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ses ancêtres. Ce signal, entrois heures, passa
dans tout le district de Breadalbané dont
l ’étendue est de n lieues. Le célèbre W al-
ter Scott assure avoir entendu dire à Mr.
Stuart d’Invernahyle qu’à l’époque de la
même rébellion, il avoit fait passer la croix
de feu dans le district d’Appin dont les
côtes étoient alors menacées par deux frégates
anglaisés, et que malgré l’absence
de la fleur de son Clan, alors en Angleterre
avec l’armée du Prince Charles Edouard,
les vieillards et les enfans accoururent en
tel nombre et animés d’un tel enthousiasme
que les Anglais furent obligés de renoncer
à leur projet de débarquement ( i) .
J’ai déjà parlé plusieurs fois de l’effet
pittoresque que devoit produire une armée
gaélique avec l’antique costume , les cou-
(1) Notes o f the Lady o f the L a k e , page 3 3 4 .
On voit là une citation d’Olaus Magnus qui prouve
que les anciens Scandinaves ayoient une manière
fort semblable d’assembler leurs troupes. Nous retrouvons
ici un nouveau rapport entre les Gaëls et
les peuples d’Orient. » Hoste inopinate irruente vel
3> bello repente exorto, » dit Jahn, en parlant des
» Hébreux. populns missis nunviis , ctangore cor-
j> nu bellicij etc. ad arma vocabatur. )>
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leurs vives et brillantes qui distinguoient
les Clans. Je dois maintenant donner quelques
détails sur l’iiabillement des Gaëls et
leurs diverses armes. Il paroît que dans
les plus anciens tems, ils n’avoient pour
tout vêtement qu’un grand plaid ou breach-
dan c’est-à-dire une pièce d’éloffe de laine
de 8 ou 9 aunes de longueur, qui leur
enveloppoit tout le corps, descendoit jusqu’aux
genoux, et étoit serrée autour de
la taille par une ceinture de cuir, ce vêtement
que l’on nommoit aussi Feile mhor
ressembloit tout-à-fait à la tunique Romaine
ou au vêtement de certains peuples orientaux
; on trouva cependant plus commode
de le diviser en pièces distinctes et de là
vint le costume actuel des montagnards
écossais. Il consiste en un petit jupqn kilt
ou feile bheag qui va de la ceinture au
haut du genou, un gilet et une veste, tous
formés de tartan, étoffe de laine légère
et semblable au camelot. Cette étoffe est
tissue de fils de couleurs vives et variées,
disposées de manière à former des quarrés,
les couleurs de ces quarrés c h a n g e a n t selon
les tribus. Les jambes sont nues, le bas de
la jambe seul est recouvert d’un demi bas