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Cette tradition n’est point moderne , et
longtemps avant que Macpherson eût attiré
les regards sur la poésie des Gaëls, d’anciens
auteurs en avoient fait mention. Bar-
b o u r , dans son poëme de Bruce , écrit en
1489, parle de Gaul, fils de Morni, et de
Fingal. On trouve dans un livre de psaumes,
imprimé en gaëlic h Edimbourg, en 1684,
la phrase suivante : « La patrie généreuse
des héros de Fingal, les montagnes et les
îles de l’Ecosse.»
Gavin Douglas , évêque de Dunkeld,
bien connu en Ecosse pour avoir traduit
l’Enéïde en vers écossais qui ne sont pas
sans mérite , parle de Fyn Mac Coul, et de
Gow Mac Morne (Fingal et Gaul) , comme
passant de son temps pour des Dieux de
l’Irlande ; cet auteur écrivoit à la fin du
quinzième siècle. Hector Boèthius, historien
de l’Ecosse , regarde Fyn Mac Coul comme
Ecossais , et le représente tel qu’un géant
redoutable et un chasseur déterminé ; Fou-
vrage où se trouve cette remarque fut imprimé
en i 5y4 ; une édition antérieure de
la même histoire, qui parut en i 52Ô,-doit
contenir le même fait. Enfin, en 1667, l’é—
vêque Carsweli, dans un livre de dévotion
qu’il avoit traduit en gaëlic pour l’usage des
Flighlanders , se plaint de la préférence que
ceux-ci donnent aux histoires fabuleuses et
mondaines de guerriers , de champions, de
Fingal Mac Cumhal et de ses héros sur les
liv res sacrés de la parole de Dieu.
Les fragments de poésie gaëlique que la
commission s’est procurée en quantité considérable
sont , ou recueillis dernièrement
d après sa demande , et écrits sous la dictée
de récitaleurs vivants, ou tirés de semblables
collections faites par des particuliers
dans le courant du dix-huitième siècle, ou
enfin contenus dans d’anciens manuscrits.
Les premiers ne sont que des poëmes
bruts, semblables à ceux que M. Hill a publiés,
c’est-à-dire qu’ils présentent un mélange
incohérent de stances qui appartiennent
à des sujets différents, et qui évidemment
11e sont pas du même style, du même
auteur, et de la meme epoque. Ces poëmes
bruts renferment des morceaux entiers parfaitement
semblables à certains morceaux
de l’Qssian de Macpherson, et d’autres fragments
d un style évidemment analogue,
mais qui n’ont pas été traduits. Il en est
ainsi des collections faites plus anciennement