
Gaëlic écossais ; non-seulement il a les mêmes
formes grammaticales, mais les mots
sont presque tous semblables , l’orthographe
ainsi que la prononciation en est à très-peu
près la même. Aussi les Ecossais des montagnes
et les habitans du D Nord et de l’Ouest de
l’Irlande s’entendent et se lisent réciproquement
, sans grande difficulté ; leurs traditions
et leurs poëmes ont les plus grands rapports.
Le TVelsh ou le Gallois auquel on peut
joindre le Manks, ou l’idiome de l ’île de
Man, forme la seconde division des langues
celtiques, dans l’ordre de pureté relative, on
y trouve déjà un mélange de mots latins,
saxons, normands ou français et anglais,
apportés à diverses époques par les conquérants
qui ont occupé l’Angleterre et par les
Anglais eux-mêmes, depuis la réunion de
la principauté de Galles à leur royaume.
L ’orthographe galloise diffère complètement
de l’orthographe gaélique , mais ceci
n’est qu’une différence peu essentielle, il
existe entre ces deux langues des dissemblances
plus importantes dans certaines
tournures grammaticales , et dans la prononciation
des mots qui leur sont communs. Enfin
les traditions et les poëmes des Bardes
gallois n’ont plus qu’une foible analogie avec
ceux des Bardes gaëlics. La dernière division
des langues celtiques se compose de Y Armorie
ou bas-breton et du Cornish , langue
parlée autrefois dans le Cornoumlles, mais
qui s’est complètement éteinte durant le
cours du dernier siècle. Lhuyd en a conservé
de nombreux monuments dans son Archéologie
britannique. Ces deux dialectes ont de
grands rapports entr’eux , et ressemblent
bien plus au gallois que ce dernier ne ressemble
au gaëlic. S’il est v ra i, comme plusieurs
personnes me l ’ont assuré, que les
Gaëls, les Gallois et les Bas-Bretons peuvent
converser ensemble et|s’entendré réciproquement
, il s’ensuivroit que le mélange dé
locutions étrangères, n’a pas été assez considérable
pour altérer matériellement la
langue mère dans les dialectes des deux dernières
divisions.
Ainsi donc l ’ancienne langue celtique,
parlée au temps des Romains par tous les
peuples qui habitoient les Gaules, la Lusi-r
tanie, une partie de l’Espagne et plus anciennement
peut-être l’Italie elle-même , ne
se retrouve plus à présent en usage que chez
les habitans à demi civilisés de la Basse-Bre