
pne ardente curiosité tous les étrangers qu'il
rencontre , mais il manquait d’instruction ;
alors l’inslkytiôn des Ecoles paroissiales étoit
encore très-imparfaite dans la Haule-Eçosse,
si tant est qu’elle y fût établie. Il étoit bien
difficile de concilier l’existence toute militaire
des Highlanders avec la patience ef le calme
qu’exige l’étude. D ’ailleurs iln ’existoit encçre
dans la langue gaélique que des manuscrits;
il n’y a pas 5o ans qu’on a commencé à y
répandre la Bible imprimée en gaëiic. La
bizarre orthographe usitée dans cette langue
en rend la lecture très-difficile; j ’ai connu
bien des Ecossais q u i, parlant et entendant
le gaëiic comme leur langue maternelle,
n’ont jamais pu parvenir à le lire. Depuis le
changement qui s’est opéré dans l’administration
de la Hauie-Ecosse, le zèle de la
société highlandoise ? et surtout de celle quj
a pour but de répandre la connaissance du
christianisme} ainsi que les soins d’un clergé
instruit, ont réussi à vaincre ces obstacles
que l ’état politique et intérieur de cette corn-
trée empechoit autrefois de surmonter. Àu~
jourd hui il n’y a pas de village dans les
montagnes où les enfans n’apprennent.à lire
pt à écrire en gaëiic, et [’Ecriture-Sainte e§^
dans les mains de tous les Highlanders.
L ’ignorance qui engendre la crédulité,
la vivacité de l ’imagination sans cesse exaH
lée à la vue des phénomènes imposants
qu’offre la nature, dans un pays de montagnes
et sur le bord d’un Océan redoutable
, ont produit chez les peuples
Gaëls une multitude de superstitions plus
étranges les unes que les autres. Parmi la
foule des croyances et des pratiques de ce
peuple, quelques-unes paroissent être des
restes du catholicisme j plusieurs dérivent
évidemment du paganisme et de la religion
des Druides qui dominaient en Ecosse avant
l ’introduction du christianisme, il y en a
enfin qui sont analogues à certaines coutumes
religieuses du peuple Juif. Outre la
plupart des superstitions répandues dans les
basses classes de toutes les nations européennes,
les montagnards écossais en ont
aussi beaucoup qui leur sont particulières.
Ils ont hérité de la religion catholique
une sorte de vénération pour des lieux jadis
consacrés par ce culte , et vis vont en, pèlerinage
à certaines sources , à certaines caver-^
nés, qui portent encore des noms de saints
et de saintes, pour y trouver la guérison de