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dans une petite anse retirée, vers la partie-
orientale de la baie. Comme nous nous
lamentions d’avoir oublié de prendre des
provisions de bouche, nous découvrîmes
avec la plus grande reconnoissance que l ’on
y avoit pourvu à Kilbride et, qu’à notre
insçu, on avoit muni notre vaisseau de
manière à nous permettre de rester au
moins huit jours en mer, non seulement
sans manquer de vivres , mais en faisant
la meilleure chère.
Après avoir fait un excellent repas à
fond de cale et à la lueur d’une lampe, nous
tinmes conseil pour décider de nos opérations
futures. Nos avis se trouvèrent partagés
, les uns impatiens de quitter le bâtiment
et préférant coucher dans de bons
lits à passer la nuit dans nos cadres, opinèrent
pour aborder au plusv vite et chercher
notre chemin jusqu’à Talisker qu’on
disoit n’être qu’à une lieue de distance ;
les autres considérant l ’obscurité de la
nuit, l ’entière ignorance où nous étions
de la route, dans un pays inconnu à chacun
de nous, le froid et la pluie qui aug-
mentoient à chaque instant, préféroiènt
passer la nuit dans le vaisseau, et se
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rendre le lendemain de bonne heure
à Talisker. Enfin , après avoir interrogé
nos matelots sur la distance , qui suivant
leur assertion positive n’étoit que de trois
milles , et avoir été assurés par eux que
nous pourrions dans tous les cas trouver à
une portée de fusil du rivage une maison
où nous serions reçus pour la nuit, nous
nous décidâmes à prendre le canot et à
nous faire débarquer sur la plage. Il nous
fallut alors, sous la direction d’un des
hommes de l’équipage, escalader à tâtons
les rochers qui bordent le rivage, parmi
petit chemin pierreux, difficile, et dans
la plus profonde obscurité.
Nons Commenç0 âmes à reOgretter nos
lits du vaisseau; le sentier que nous suivions
nous conduisoit tantôt sur des rocs
escarpés, tantôt dans des marais où nous
enfoncions à chaque instant, tantôt enfin
sur des pentes rapides et glissantes où
nous nous entendions, plutôt que nous ne
nous voyions les uns les autres, rouler à
qui mieux mieux. Il y avoit déjà plus d’une
demi heure que nous étions en marche,
mouillés, éclaboussés, meurtris de toutés
parts, et loin d’apercevoir Talisker nous