
nous rendîmes, en suivant le rivage, à
la maison de Cianranald. C’est un beau
bâtiment moderne situé au bord de la mer
dans la partie occidentale de l’île; il étoit
habile dans ce moment par le régisseur.
Le jeune Laird, n a point encore visité
cette partie de ses vastes domaines, où
etoit pourtant la principale résidence
de sa famille. La situation de cette maison
est plus sauvage encore que celle de
Kdbnde. Sur une plaine arijfe absolument
dénuée d’arbres, d’arbrisseaux et même
de verdure, auprès d’une vaste plage battue
des flots irritée, cette demeure n’offre à la
vue , d’ûnr côté que les rochers nuds qui
sélèvenî au levant à l’extrémité de la plaine,
et de J’autre que l’immense étendue de l’Océan.
Le rougissement des vagues et le sifflement
des vents sont les seuls bruits qui viennent
animer ces lieux solitaires et presque
déserts.
Nous eûmes à nous louer infiniment de
1 aimable accueil que nous fit le régisseur.
On nous entretint toute la soirée des fréquents
naufrages qui ont beu sur cette dangereuse
cote. Bien ne prouve mieux com-
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bien ces parages sont rédoutés des marins,
que le refus que font les compagnies d ’assurance
de garantir les vaisseaux qui se
rapprochent dans leur voyage de la chaîne
de Long-Island, ILfaut pour se faire assurer
, répondre qu’on s’en tiendra à une
distance de cent lieues vers l’ouest,
L e 20 Septembre. On nous fit observer,
de la maison de Cianranald, la petite île
de Inch-na-Monich qui s’élève au-dessus
des eaux à deux lieues à l’ouest de Benbecula.
Du haut des collines de celte dernière
île , il est, dit-on, possible d’apercevoir
la fameuse St.-K ild a , mais le ciel étant
couvert, au couchant, d’épais brouillards,
nous n’essayâmes pas de la regarder. St.-Kilda
petite île ou plutôt rocher élevé et escarpé,
git a 20 lieues à 1 ouest de Benbecula;
c’est le plus occidental de tous les
islots hébridiens. Il est habité par une petite
peuplade de i 5o ames, qui vit là presque
sans communication avec le reste dû
globe.
Le danger de lâ m e r , dans ces pacages
orageux, les difficultés sans nombre qui
attendent au pied de ces énormes falaises,
le bateau qui veut y aborder, empêchent
Tom. 1 IL a