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différent de celui qui habite les montagnes
de l’Ecosse. De tels matériaux pourront
avoir je l’espère quelque utilité pour ceux
qui font de la théorie et de l’histoire de la
musique le sujet de leurs méditations.
Frappé, dès l’origine, de la différence
entre les chants de laHaute-Ecosse et ceux de
tous les autres peuples européens , j’ai bientôt
reconnu que cette musique, barbare sans
doute , ne pourroit jamais, même avec tout
le développement dont elle seroit susceptible
, arriver à la perfection où l’art music
a l , fondé sur un système différent, e^'t
parvenu chez nous. Je me/suis appliqué à
recueillir les airs nationaux des diverses
parties de la Haute-Ecosse, à les comparer
entr’eux et à distinguer ce qui est commun
à tous, et paroit vraiment antique, d’avec
les modifications plus récemment introduites
dans les districts voisins de la Basse-Ecosse,
par un mélange de l’ancienne mélodie gaélique
avec celle qui est en usage dans tout
le reste de l’Europe. L ’intéressante collection
d’airs gaëlics , publiée à Edimbourg par
M.r Macdonalcl m’a été d’un grand secours
dans ces recherches par le soin qu’a eu l’auteur
d’indiquer dans le titre des airs, les diffé-
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rents districts des montagnes ou des Hébrides
où ces chants ont été recueillis. Voici
maintenant le résultat de mes observations.
Les cinq notes qui composent la gamme
gaélique laissent entre elles les intervalles
suivants :
Entre la première et la seconde un to n ,
entre la seconde et la troisième un ton, entre
la troisième et la quatrième un ton et demi,
entre la quatrième et la cinquième un to ii,
entre la cinquième et l’octave de la première
un ton et demi. Ce qui, en supposant que
la première note soit un ut, donne les notes
suivantes pour la gamme gaélique, u t , ré,
m i, so l, la , ut, et de même pour les autres
tons. On voit donc par là que là quarte et
la septième ne sont pas connues dans la musique
gaélique; or ces deux notes sont d’une
importance majeure, tant pour déterminer
le ton dans lequel on joue, que pour moduler
ou passer d’un ton dans un autre. Le
défaut de la septième ou de la note sensible,
qui plus qu’une autre indique le ton , pour-i
roit au besoin être suppléé par la quarte.
Mais lorsque ces deux notes manquent à la
fois, il devient impossible de déterminer le
tory sans avoir recours à un moyen inusité