
formoient un spectacle national rendu plus
imposant encore par la démarche fière,
et cadencée de ces soldats, p a rla musique?
guerriere du tambour et de la cornemuse,
répétant les marches antiques qui condui-
soient jadis leurs pères à la victoire.
C'étoil un contraste singulier que de voir
gardé par un régiment de montagnards
écossais, ce fort que les Anglais avoient
élevé en i 74^ pour tenir en respect ces
mêmes montagnards. Rien ne sauroit mieux
prouver la parfaite union qui existe au—
jourd hui entre les deux nations ; union
qui s’affermira tous lés jours davantage.
Nous quittâmes le Fort Georges très-satisfait
de notre excursion, et après avoir repris
nos chevaux à Campbeltown , nous
retournâmes coucher à Inverness. La nuit
nous prit en route, et j ’aperçus, pour la
première fois à Fouest-nord-ouest, la comète
alors visible dans le firmament.
L e 3 Octobre. Pressés d’arriver chez des
amis qui nous attendoient, nous partîmes de
bonne heure, et reprenant d’abord la même
route que la veille, nous traversâmes la plaine
de Cullodcn, puis laissant le Fort George à
notre gauche , nous entrâmes dans le joli
Comté de Nairn, ainsi appelé du nom de sa
capitale. Cette petite ville de 1200 âmes est
agréablement située qu bord de la mer et
à l ’embouchure de la rivière Nairn. Le pays
qu on traverse avant d y arriver est plat et
bien cultivé. On jouit, pendant toute la route
de la vue du Moray Firth et des montagne!
de Cromarty. A mesure qu’on avance°, le
golfe s élargit et la perspective sur la rive op-
posée s’étend davantage. Nous nous arrêtâmes
peu à Nairn qui n’offre rien d’inter-
ressant à voir. L ’aspect du pays devient
toujours plus agréable , la grande route
passe au milieu de riches champs de b lé ,
de belles prairies ombragées d’arbres et entrecoupées
par des bosquets. Avec un temps
superbe nous entrons dans le Comté de
Moray , l’un des plus fertiles de l ’Écosse.
La douceur du climat, la beauté de la végétation,
et la variété des productions du
sol me rempiissoient d ’étonnement, je ne
ponvois me persuader que j ’eusse passé le
57. eme degré de latitude. Si j ’avois vu des
vignobles , je n’aurois pas douté que je ne
fusse dans les plaines de la Suisse ; ces pays
fertiles , cette belle route , ces petites villes