
On pourrait aussi confondre ces niasses granitiques
avec de vrais amas (Liegende stock), des
géologues wernériens. Mais les amas sont toujours
renfermés dans des couches qui les enveloppent
de toutes parts , tandis que nos granits ne
sont jamais complètement en v e lop p é s , et en
p articulier on n’a jamais vu les couches reparaître
au-dessous du g r a n it , dont la profondeur peut
être considérée comme indéfinie. Quelques géologues
écossais ont b ien cité de petits amas granitiques
dans des couches de gneiss, mais c eu x -c i
peuvent être contemporains des couches puisqu’ils
sont formés exactement des mêmes élémens , et
d’ailleurs une masse peut paraître isolée au milieu
de couches formées de roches différentes,
lorsque deux de ses dimensions sont peu considérables
et la troisième indéfiniment grande, comme
serait un mince filon par ex em p le , et lorsque
l ’observateur est placé dans le prolongement de
cette grande dimension.
L es filons granitiques sont de deux espèces ;
ceux qui partent des masses , et ceux qui sans les
atteindre, au moins dans les portions exposées
aux regards , rayonnent de toutes parts autour
d’elles comme autour d’un c e n t r e , diminuent
progressivement en nombre et finissent par disparaître
en s’en éloignant. Les premiers, en
général courts et peu la rg e s , se terminent
en p o in te , se croisent quelquefois et renferment
souvent des fragments de la roche qu’ils traver
sent $ nous avons vu que la grosseur de leur grain
est proportionnelle à la largeur du filon. L e
granit dont ils sont composés est toujours de la
nature et de la couleur de celui de la masse dont
ils partent. L es autres ont en général une lo n gueur
et une largeur considérables ; on ne les voit
pas souvent se terminer en pointe , mais leurs
côtés conservent dans un grand espace une esp
è ce de parallélisme entre eux. L e granit dont
ils sont formés est ordinairement à gros grains ,
et souvent ses éléments prennent un développement
étonnant dans leu r cristallisation -, le feldspath
est en général rouge ou couleur de c h a ir ,
et le mica noir. Dans les couches les plus anciennes
, et par conséquent les plus basses ,
'comme dans la formation du gne is s , ils sont en
nombre très-considérable ; ils se prolongent dans
toutes les directions-, se croisent, se coupent sous
tous angles possibles, et ils forment quelquefois par
leur entrecroisement, des masses ou stockwerhs
qui ne sont que des amas de semblables filons ,
comme sur la côte N. O ., entre le L o ch Laxfiord
et le cap Wrath. Malgré leu r abondance , on n ’ap-
perçoit point la masse granitique dont ils doivent
nécessairement dépendre , mais dans la formation
du micaschiste on voit de semblables filons
toujours groupés autour des masses , et on n’en
discerne plus dès qu’on s’éloigne à une certaine