
de l’Angleterre, el fit trembler la capitale,
qui s'attendent à- chaque instant à voir entrer
dans ses murs celte armée formidable
el sauvage,
Le danger imminent dans lequel s’étoit
trouvé le gouvernement à ® -lté épocrue , lui
prouva la nécessité d ’adopter des mesures
promptes et vigoureuses pour empêcher le
retour de semblables événements, et détruii ës
radicalement la cause même de ces fréquentes
insurrections , le régime patriarchal et militaire
des Clans.
Pour cet effet, de nouvelles exécutions,
pp
de nouvelles confiscations eurent lieu en nom'*
bre plus considérable que jamais. Un désarmement
général de tous les montagnards
fut ordonné et exécuté par la force.
Des routes militaires furent ouvertes de
toutes parts à travers des défilés et des vallées
jusqu’alors inaccessibles, pour faire pénétrer
aisément des troupes et de l'artillerie
jusqu’au coeur de ces déserts. D’anciens forts
furent réparés , et de nouvelles forteresses
construites et gardées par de fortes garnisons
, pour contenir celte population redou^
table encore, quoique désarmée, »fefitr le
pouvoir des Chefs fut aboli, et le lien des
Clans rompu. Toute jurisdiction fat ôtée aux
seigneurs. Des juges de paix, des schériffs
et d’autres officiers judiciaires, semblables à
ceux qui étoient dès long-temps établis dans
la Basse-Ecosse , furent chargés de maintenir
l ’ordre et d’exercer la justice dans les
montagnes d’après les loix du royaume.
Les Chefs ne furent plus considérés que
comme des propriétaires de terre, et les vassaux
comme leurs fermiers. Il falloit beaucoup
de fermeté et de vigilance pour introduire
chez les Gaëls un système aussi différent
de celui auquel ils étoient habitués depuis un
temps immémorial, mais on exagéra les
paoyens employés pour parvenir à ce but. Les
soldats se rendirent coupables de grands excès
et déployèrent une rigueur qui alloit souvent
jusqu’à la cruauté; beaucoup de maux inutiles
furent infligés, par des vainqueurs en
proie à la haine et à la vengeance. La législation
commit aussi une faute grave. Trop
influencée par la crainte récente qu’elle avoit
éprouvée, elle fît des loix pour dénationaliser
ce peuple, et non contente de l ’avoir
privé de ses armes , elle lui défendit de porter
son costume particulier, de parler sa langue
maternelle, et voulut en faire tout-à